Catégorie : Arts de la scène

Vivre sa vie de mauvais genre jusqu’au bout

— Par Marina Da Silva —
Au Théâtre du Rond-Point, dans un dispositif qui casse le cadre de la représentation, Claude Degliame incarne la figure d’Aglaé, prostituée depuis toujours, qui regarde sa vie et les spectateurs en face. Troublant et puissant.

Elle nous reçoit comme si on entrait chez elle. Des tabourets clairsemés mais savamment agencés pour créer des espaces d’intimité. Lumières de cabaret. Un bar garni de bouteilles d’alcools forts. Elle est debout, verticale. Nuisette de satin noir qui laisse transparaître son corps fin et mûr comme un fruit gorgé de vie. Bottines sur bas qui moulent des jambes fines. Les cheveux en pétard. Une paire de lunettes décorées d’un palmier et d’un flamand rose recouvrent des yeux que l’on imagine félins, comme le visage. Elle nous salue et se présente. Aglaé. « Je suis fière d’avoir fait ce que je fais ». Oui, elle a toujours été pute. Et elle a aimé çà. Comme on aime la vie tout simplement. Elle a commencé un peu par hasard à douze ans. Avec les copains de ses frères qui lui donnaient des pièces.

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Les irrévérencieux. « Le quatrième mur ». Une commedia dell’arte contemporaine

— Par Christian Antourel —

Il y a un an, presque jour pour jour, la Compagnie du Théâtre des Asphodèles présentait  au Théâtre Aimé Césaire « Les Irrévérencieux » premier volet d’un triptyque théâtral. Luca Franceschi créait un melting- pot théâtral saisissant, haut en couleur dans l’aisance disciplinée d’un grand

équilibre farcesque La Compagnie des Asphodèles revient avec le second opus « Les Irrévérencieux. Le quatrième mur » L’idée est d’aller sur un grand texte.

Cette rencontre entre plume et plateau, à la fois artistique, disciplinaire et humaine, nous ouvre le territoire d’une réflexion commune sur le métissage et toutes les formes d’émancipation, celle des imaginaires des langues et des

Cultures. Ce spectacle original imagine l’histoire de Samuel Akounis, véritable metteur en scène et pacifiste juif grec en exil en France, qui a l’idée aussi folle qu’utopique de monter la pièce de Jean Anouilh, Antigone, à Beyrouth, dans un Liban déchiré par la guerre, avec un dénommé Georges metteur en scène amateur à ses heures perdues. Ils veulent rassembler sur scène, le temps d’une trêve poétique, des comédiens issus de chaque camp belligérant de ce conflit.

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« Le But de Roberto Carlos » de Michel Simonot, m.e.s Hassane Kassi Kouyaté

Samedi 28 janvier 20h Salle Frantz Fanon

Juin 97, France-Brésil. Roberto Carlos est seul, à trente mètres de la cage, à trente mètres du but. Il prend son élan, s’élance, son tir contourne le « mur ». Il réussit l’impossible et marque… un but d’exception ! Incroyable ! Une courbe improbable ! Goooooooaal !

Certes ! Mais cela ne fait pas une pièce de théâtre, à moins que…

Lui aussi est seul. Il veut quitter son pays. Il veut devenir footballeur en Europe. Un rêve, un espoir, un sauvetage. Il revit son périple, cherche ses mots… Les mots qui ponctuent les étapes. Fuite, route, tunnel, barbelés, frontière, interrogatoire. Ou bien encore, passeur, corruption, bakchich, racket… Parfois, attente, espoir… Plus souvent, désillusion, fatigue, douleur, faim, abattement, épuisement.

Il ne raconte pas, mais évoque, pense à voix haute, offre son regard. La parole est là, au présent du doute, tantôt rugueuse et abrupte, tantôt aérienne et musicienne. Est-ce le personnage qui parle ? Est-ce le narrateur ? L’intermédiaire ? Le comédien ? Il est avec nous et nous sommes avec lui, dans « les hautes herbes » qui masquent l’horizon.

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Jaz : la parole comme une bouée de sauvetage

Jandira de Jesus Bauer précise dans un entretien à Madinin’Art le pourquoi et le comment de la pièce de Koffi Kwahulé qu’elle monte ici en Martinique pour la première fois.

Roland Sabra : Jandira Bauer  vous êtes de retour parmi nous pour honorer ce dicton qui dit que la Martinique est l’ile des revenants, avec une nouvelle pièce de théâtre que vous nous présentez :

Jandira Bauer : Oui il s’agit de Jaz de Koffi Kwahulé un texte écrit en 1998

R.S. : Nous connaissons bien l’auteur qui a été monté plusieurs fois ici en Martinique à Tropiques-Atrium notamment par Hassane Kassi Kouyaté. Qu’est qui a motivé ce choix ?

J.B. : C’est le résultat de tout un travail, plus précisément d’une exigence personnelle de recherche d’une densité textuelle pas toujours évidente à trouver, et d’un défi à relever. Alors que j’avais déjà travaillé sur des textes de cet auteur au cours des 18 ans passés j’ ai découvert un peu par hasard ce texte il n’y a pas si longtemps. Je l’ai lu un soir et le lendemain au réveil un impératif s’est fait jour.

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Le quatrième mur, ou le théâtre comme tentation de survie

— par Janine Bailly —

Lire est un acte solitaire, où celui qui lit se crée, au-delà des mots et des pages, ses propres représentations, qui puisent dans son vécu, mais aussi dans ce que déjà il sait ou pressent de ce qui va lui être dit. Le texte ne s’imprime par sur un esprit vierge, mais il vient compléter, corriger, ou confirmer, débusquer aussi ce qui y dort. Être spectateur est au contraire un acte qui se partage, fait vibrer chacun à l’unisson des autres, et qui offre, sur les mots de l’écrivain, les images, les gestes, les couleurs et les sons choisis par une compagnie d’acteurs. Et le miracle a une fois encore eu lieu ce jeudi soir, au théâtre Aimé Césaire, où le silence quasiment recueilli de la salle, les rires bienvenus aux traits d’humour, destinés à relâcher un peu la tension générée par la gravité du propos, les vibrations enfin d’un public conquis, ont salué le travail de la Compagnie Les Asphodèles.

Mais comment être spectateur d’un livre sublimé sur la scène, que l’on connaît, que l’on a aimé et dont on garde la trace vivace dans l’âme ?

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Médée Kali De Laurent Gaudé. Cie Kamma.

Mardi 24 janvier 20h Tropiques-Atrium salle Aimé Césaire

Médée a tué ses enfants.

Médée a été trahie et abandonnée.

Le temps a passé, mais l’idée que ses fils reposent en terre grecque lui est insupportable. Commence alors un long voyage qui l’emmènera jusqu’au lieu de son crime. Elle revient sur le tombeau de ses enfants pour les en extraire. Enfin, sa vengeance pourra être pleine, entière, totale. Parallèlement à ce voyage physique vers la Grèce de Jason, sa patrie d’adoption, Médée retrace le parcours de sa vie à travers ses souvenirs.

Sur la route, Médée n’est pas seule. Un homme la suit, un homme qu’elle ne connaît pas. Médée n’a pas peur, elle le sent et elle veut savoir. Cet inconnu sera-t-il son prochain amant ou le plus farouche de ses ennemis ?

La route est longue et la fin est proche. Médée le sait. Ce dernier voyage clôt la boucle de son destin. Sa parole se libère à celui qui la suit comme un confession, elle délivre ses secrets, ses blessures, ses passions. Elle raconte Jason, leur rencontre, la déchéance de leur couple, ses crimes, ses métamorphoses.

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Coup de théâtre manqué à Beyrouth

— Par Selim Lander —

Un « Quatrième Mur » bondissant

Le Quatrième mur est un roman de Sorj Chalendon, un roman plutôt bien ficelé (prix Goncourt des lycéens en 2013) qui raconte une tentative de monter l’Antigone d’Anouilh au Liban avec une distribution multiconfessionnelle. L’action se passe à un moment crucial de l’histoire du pays, celui des massacres dans les camps palestiniens de Sabra et Chatila (16-18 septembre 1982) effectués par les phalangistes avec la complicité de l’armée israélienne. Si le roman est un plaidoyer en faveur de la tolérance mutuelle, il se conclue sur l’impossibilité de la paix. Il montre en effet comment chacune des différentes communautés cultive des haines recuites à l’égard de toutes les autres depuis des décennies et combien sont fragiles les trêves qui peuvent survenir dans des contextes précis.

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Le vif saisit le mort

Réparer les vivants d’après Maylis de Kérangal

Par Selim Lander

Comment raconter le don d’organe ? Maylis de Kérangal en a fait un roman à succès (dix prix dont celui du magazine Lire) et Katell Quillévéré a tiré un film. La question des dons d’organes fait en France l’objet de débats surréalistes. Qu’y a-t-il en effet à débattre ? D’un côté, une personne qui se trouve soit en état de mort cérébrale, soit en train d’agoniser. Bref elle est ou bien déjà morte (qu’est-ce qu’un corps sans conscience ?) ou bien en train de mourir. Dans les deux cas ses organes ne lui servent plus à rien. De l’autre  côté, des personnes mal vivantes mais qui pourraient vivre normalement – ou bien mieux – si on leur greffait l’organe chez elles défaillant. La situation appelle une solution évidente : si le corps du mort peut encore servir à quelqu’un, à quelques-uns, qu’il le fasse ! La question du consentement – que ce soit le sien au préalable ou celui de ses proches – est sans fondement. Faut-il rappeler que la non-assistance à personnes à danger est un crime puni par la loi[i] ?

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Parlez-moi d’amour!

— Par Agathe Guillerm, 22 ans, Paris —
Sait-on vraiment de quoi l’on parle quand il s’agit d’amour ? C’est cette épineuse question que dissèquent en duo Emma la Clown et Catherine Dolto sur la scène du théâtre de Belleville.
Elles ne sont que deux sur scène, accompagnées d’un baigneur en celluloïd chevauchant Sigmund, un sanglier portant des lunettes en forme de cœur. C’est dans ce cadre qu’Emma la clown et Catherine Dolto ont choisi de s’attaquer en duo au vaste sujet de l’Amour dans leur nouvelle conférence Grand Symposium : tout sur l’Amour, qui se joue au Théâtre de Belleville à Paris.

Telles Laurel et Hardy au féminin, Emma la Clown, extravagante et touchante à la fois et Catherine Dolto, psychanalyste, merveilleusement complice de son binôme, jongle entre rires et gravité, entre langage scientifique et familier. Fusionnant l’aspect sérieux de la recherche et l’éternel humour d’un des plus vieux arts du cirque, le spectacle joue de cette complémentarité pour instruire sans ennuyer !

Traversant les âges, partant du Paléolithique pour arriver à la civilisation moderne en passant par la Grèce Antique, la clown et la psy cherchent à comprendre l’évolution de ce sentiment complexe.

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« L’aliénation noire » de Françoise Dô : pour un coup d’essai…

— Par Roland Sabra —

Il y a d’abord le titre «  l’Aliénation noire » . Aliénation, ici est a entendre dans son acception hégélienne «  action de devenir autre que soi, de se saisir dans ce qui est autre que l’esprit » avec cet implicite d’un « soi » qui serait vrai, qui relèverait de l’authentique. Idée d’un retour aux sources… qui sera un des fils conducteurs de la pièce. « Noire » est tout autant polysémique. La formule « est noir tout ce qui n’est pas blanc » le clame haut et fort. Pierre Soulages avec « l’outrenoir » de ses tableaux mono-pigmentaires en souligne l’infinie richesse. Le texte de François Dô, théâtralisé par ses soins, s’inscrit dans ce champ mille fois labourés de l’identité, mais il le fait au nom d’une singularité propre : l’histoire de trois générations de Martiniquais dans un avant, un pendant et un après le BUMIDOM. ( Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer ) qui organisera la migration de populations réduites au chômage aux Antilles par la crise sucrière des années 60 vers les urgents besoins de main d’œuvre de la métropole.

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Circulez ! De José Jernidier

Samedi 21 janvier 2017 à 20h, salle Frantz Fanon

Choffroy délire après l’accident. Que faisait le boeuf sur la route ? De quoi est mort son père alors qu’il roulait seulement à 50km/h ? Qui était cet homme que Choffroy affirme avoir vu ? Pourquoi assène t-il qu’une voiture a roulé sur son père ? Aurait-il été assassiné ?
L’nspecteur dépêché sur place ayant fait ses classes en France y perd son latin et même son créole… alors de délires en délires, de pawol en pawol, Choffroy raconte son histoire, remonte le temps, et l’espace d’un bat zié on remonte le fil de nos mémoires, mémoires d’isles, d’archipel, à l’aune des fantômes et soucouyans, peuplant notre imaginaire, peuplant nos différences, peuplant ce que nous sommes et ce que l’on croit que nous sommes et ne somme pas.
Yé krik !… Non la cour ne dort pas !

Mise en scène : José Exélis
Avec : Joël Jernidier & José Jernidier
Scénographie & Costumes :Sarah Desanges
Assistante à la mise en scène : Marion Phipps
Chorégraphie & Conseillère artistique : Suzy Manyri
Création lumière : Fred Libar
© crédit photo : Ange Bonello

José Exélis
Comédien, il débute au théâtre en 1984.

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Baccalauréat, le film, ou les affres de la paternité selon Cristian Mungiu

— par Janine Bailly —

Un beau jour, ils sont revenus, en Roumanie, chez eux donc, après la chute de Ceausescu en 1989 (suivie de la promulgation d’une constitution en 1991). Ils étaient en ce temps-là tout emplis d’espoir, l’avenir radieux s’ouvrait devant eux, ils croyaient leur pays inscrit sur la partition des lendemains qui chantent. Et puis le rêve a tourné court, car rien n’avait réellement changé, tant il est vrai que les vieilles habitudes délétères de l’ancien régime étaient restées vivaces, dans un pays gangréné encore et toujours par la corruption, au niveau des puissants mais aussi au quotidien, dans la vie des gens ordinaires.

« Ils », ce sont Roméo et Magda, couple en déliquescence, lui trouvant chez une jeune maîtresse un dérivatif à l’ennui conjugal, elle s’enfonçant dans une triste dépression tabagique. Lui tourné vers l’extérieur : médecin, il travaille à l’hôpital ; père aimant et attentionné, il conduit chaque matin sa fille Eliza au lycée. Elle, recluse à l’intérieur et d’elle-même et d’un appartement sans grâce. Si effacée, et qui pourtant saura in extremis, en un sursaut salvateur, nous dire qu’on peut garder encore le sens et du devoir et de l’honneur, qu’il faut faire confiance à une jeunesse porteuse d’avenir et de nouvelles utopies.

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Viktor Lazlo ; « Love me tender »

— Par Selim Lander —

Avant le festival des Petites Formes qui commence dès mardi, la fin de la semaine dernière a fait s’enchaîner deux spectacles « martiniquais » de grande qualité : jazz d’abord avec Viktor Lazlo ; danse ensuite avec Jean-Hugues Mirédin et la cie Art&fact.

Viktor Lazlo, chanteuse d’origine martiniquaise qui poursuit une brillante carrière internationale chante le jazz tel qu’on l’aime. Si cela avait un sens, on dirait que le meilleur concert du Martinique Jazz Festival 2016 a eu lieu hors festival, le 13 janvier 2017, et que c’était le récital de Viktor Lazlo. Pourquoi apprécions-nous tant cette interprète ? Pas tellement pour sa voix, belle mais pas exceptionnelle, mais parce qu’elle a l’humilité de faire entendre la quintessence du jazz sans aucune esbroufe. On peut déjà en juger par les instruments qui l’accompagnent : piano, guitare et basse. Oui, vous avez bien lu ! Pas de batterie[1], alors qu’elle fut omniprésente pendant le festival, avec même certains batteurs leaders.

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Sons d’hiver fête les 100 ans du jazz en France

— Par Fara C. —

Le festival du 9-4 convie à une célébration joyeuse et créative. Avec Jacques Schwarz-Bart, James « Blood » Ulmer, Amina Claudine Myers… Et des tambours-conférences libres d’accès.

Soutenu contre vents et marées par le conseil départemental du Val-de-Marne, le 26e Sons d’hiver célèbre les 100 ans du débarquement du jazz en France, non pas avec nostalgie, mais en suscitant une inventivité riche en approches. Fabien Barontini, directeur, explique : « Ce qui est passionnant dans la musique afro-américaine, c’est qu’elle est à la fois populaire et savante, et qu’elle véhicule une dimension politique, un besoin de liberté. Exprimant l’identité d’un peuple opprimé par l’esclavage, elle constitue une réponse existentielle à une situation de domination. »

À la tête de son Voodoo Jazz Trio (le 22 janvier), Jacques Schwarz-Bart, saxophoniste et compositeur afro-français établi à New York, illustre magnifiquement le syncrétisme culturel et philosophique qu’il cultive, exhortant à la conscience autant qu’à la paix. Par son parcours et par l’histoire de sa famille, il incarne avec fulgurance la quête animant le jazz. Et recèle en lui la mémoire de deux déportations : la traite négrière que vécurent ses ascendants maternels africains et l’internement de ses aïeux juifs à Auschwitz.

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« Mary Prince » & « Le métro fantôme »

Les 2,3 & 4 février 2017 à 19h 30 au T.A.C.

La Cie Téatlari – Théâtre des cultures créoles et Beau Comme une Image (BCI), présentent

Mary Prince

Jeudi 2 février 2017 à 19h30 au Théâtre Aimé Césaire de la Ville de Fort de France.

Le témoignage édifiant de l’esclave Mary Prince adapté au théâtre par Souria Adèle, la comédienne martiniquaise, dans une mise en scène de Alex Descas.

Lire sur Madinin’Art : Mary Prince : le témoignage d’une esclave —Par Selim Lander —

« On ne recense aucun témoignage d’esclave dans la Caraïbe francophone. En revanche, on les compte par centaines dans le monde anglo-saxon. L’un des plus emblématiques est le récit autobiographique de Mary Prince. » Léia Santacroce – France Info Outre-mer

L’actrice Souria Adèle qui a adapté au Théâtre le témoignage de l’esclave anglophone Mary Prince, l’interprète au Théâtre Aimé Césaire de la Ville de Fort de France, le 2 février 2017 à 19h30.

Deux représentations pour les scolaires sont prévues le même jour, matin et après-midi. Elles précéderont la représentation du soir. L’ensemble des représentations font ainsi l’objet d’une captation télévisée produite par BCI.

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« L’Aliénation noire » de Françoise Dô

Mardi 17 janvier 2017 20h Tropiques-Atrium

L’Aliénation noire

de Françoise Dô
Sophia est une jeune martiniquaise ayant finie ses études à Paris. Lors d’une réunion familiale, elle découvre une partie de la jeunesse de sa mère, avec qui elle avait une relation impersonnelle. De sa migration, à l’époque par l’intermédiaire du BUMIDOM, à son rapport aux hommes, tout résonne et fait écho à sa propre vie. Remonte alors à la surface son histoire trouble, autant avec sa terre d’accueil qu’avec sa terre d’origine.
Est-elle vraiment libre de ses choix ?

Texte, Mise en scène & Interprétation : Françoise Dô
Collaboratrice artistique : Arielle Bloesch
Création lumière : Marc-Olivier René.
Son : Ludovic Laure

Note d’intention
Bien que ce texte fasse intervenir plusieurs personnages, j’ai choisi de mettre sur scène une comédienne qui dans un monologue, sur le principe de l’acteur-conteur se démultiplie pour présenter chaque personnage. Ce choix permet, à mon sens, d’accentuer la question de l’identité de la personne qui a migré (l’immigré, l’immigrant ou l’expatrié). Des personnes qui développent des comportements, voire des personnalités multiples. Ils s’adaptent selon leur interlocuteur, le territoire sur lequel ils se trouvent, jonglant entre langues et cultures, avec plus ou moins de dextérité, avec plus ou moins de recul.

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Paterson, de Jim Jarmusch, ou l’insoutenable légèreté des jours

— par Janine Bailly —

Paterson, c’est bien le titre du film, nom à la graphie à demi passée apparu très vite sur le plan d’un pan de mur urbain dégradé. Mais Paterson, c’est tout à la fois, c’est d’abord le nom de cette petite ville ouvrière quelque peu appauvrie du New Jersey, comme démodée et figée dans un passé industriel révolu, celui aussi des grands poètes dont elle est le berceau, mais ville vibrante d’une vie simple et quotidienne pour qui sait la regarder, l’entendre, écouter battre son coeur tranquille. Paterson, c’est le patronyme du personnage masculin conducteur d’autobus, bus-driver joué par Adam Driver, et dont la caméra suit en longs travellings verticaux les tribulations, chauffeur au volant ou promeneur à pied du chien Marvin. Paterson, grâce auquel on ne cessera de la parcourir, cette ville qui se donne, superbement reflétée en images lumineuses dans les vitres du véhicule. Paterson, c’est encore le titre d’un long poème de William Carlos Williams, ode à la ville elle-même, et Jim Jarmusch dit avoir nommé ainsi son personnage après en avoir lu le début, qui compare la cité à un homme couché sur le flanc, car l’homme dans sa complexité est la ville autant que la ville est l’homme.

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Emploi artistique. Quinze centres dramatiques en justice

— Par Marie-José Sirach —

Les syndicats assignent en justice le Syndeac pour non-respect de l’accord sur le volume d’emplois.

L’accord sur le volume d’emplois des artistes-interprètes dans les centres dramatiques nationaux (CDN), pourtant signé en 2003 par l’ensemble des partenaires sociaux de la profession, n’a jamais été respecté. Ou à la marge. Il prévoit que les 38 CDN, qui sont le bras armé de la décentralisation théâtrale, lancée il y a soixante-dix ans, doivent affecter à l’emploi direct d’artistes en activité de plateau 40 % de leur budget artistique. En outre, ce volume d’emploi doit correspondre à 100 mois et à 25 % du nombre d’heures travaillées par les autres professions du théâtre (techniciens et administratifs).

Il y a un an, le SFA-CGT, dénonçant une perte sèche de « plus de 4 500 mois de travail », a décidé d’assigner en justice le Syndeac (Syndicat des entreprises artistiques et culturelles) et quinze CDN pour cette raison-là. Aujourd’hui, l’affaire passe dans les mains du TGI de Paris. Madeleine Louarn, la présidente du Syndeac, parle d’« un choc »et d’« impasse ».

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« Jaz » de Koffi Kwahulé, m.e.s. de Jandira Bauer

25, 26, 27, 28 janvier 2017 à 19h 30 au T.A.C.

L’histoire de A à « JAZ » 

 « Au théâtre, la fiction peut avoir, ou pas, un compromis avec la réalité .

Le vrai du théâtre est le monde des secrets.

Je ne pense pas qu’il soit possible de raconter l’histoire de Jaz avec précision et sincérité sans qu’il en ressorte un caractère politique et polémique »  J. Bauer

 La voix du personnage, JAZ, est entre parenthèses, et son existence se cogne dans l’espace où l’auteur la confine en 1998. Elle vit complètement marginalisée dans « la cité crasseuse ». Séduite par « l’homme au regard de Christ », elle se retrouve trahie, violée, traumatisée, lotus mortifère.

JAZ, personnage anonyme se meurt seule dans l’abandon. Les paroles du texte coulent dans l’espace , tout comme la musique soul purifie l’âme, le blues berce le corps, et l’improvisation dans le jazz favorise les performances.

La mémoire est sujette à une réécriture. Le conflit entre mémoire des victimes contre mémoire des oppresseurs, entre mémoire des minorités et mémoire de la nation, entraîne souvent une compétition, comme si une seule de ces mémoires avait la dimension de la vérité.

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« Paterson » : Petites conversations entre amis

— Par Selim Lander —

Paterson, New Jersey, la ville des poètes, celle de feu William Carlos Williams en particulier, l’idole d’un chauffeur d’autobus apprenti poète qui porte – le hasard fait bien les choses – le nom Paterson. Il vit avec Laura, sa muse, plus amoureux d’elle (pour autant qu’on puisse en juger) sur son carnet secret (« secret book ») que dans la vraie vie. Laura est d’ailleurs l’incarnation d’un certain type de femmes qui fait rêver autant qu’il peut agacer : la femme enfant aussi adorable qu’irresponsable. Alors que lui est sans doute trop responsable, effrayé qu’il est par toute dépense non prévue dans son budget. Et si peu habitué à « sortir » que lorsqu’il accepte, entraîné par Laura, une soirée cinéma, le bouledogue de la maison dévore son carnet, réduisant à néant toute son œuvre de poète…

Le film de Jim Jarmusch vaut d’abord pour la peinture de ce couple à des années lumières de la plupart des amoureux de cinéma. Mais il vaut plus encore pour les rencontres que fait Paterson en dehors de chez lui : dans son bus, où il se contente d’écouter ce que racontent les passagers, et celles dont il est acteur quand il promène le chien ou au cours de sa halte rituelle dans un bar tenu par un noir paternel et passionné d’échecs.

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« Baccalauréat » (passe ton bac d’abord !)

— Par Selim Lander —

Face à un film tel que Baccalauréat, le spectateur s’avoue perplexe. Le film, après avoir reçu le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes, a fait l’objet à sa sortie en Métropole d’une promotion ronflante dans tous les médias, avec des articles sur le film, sur le metteur en scène Cristian Mungiu (palme d’or à Cannes en 2007 pour 4 mois 3 semaines 2 jours) et sur le principal comédien, Adrian Titieni. Impossible donc d’aller voir ce film sans en connaître la trame principale. Dans une Romanie en proie à la corruption endémique, un médecin connu pour son intégrité se sent contraint de faire une entorse à ses principes afin que sa fille, excellente élève au demeurant, obtienne le baccalauréat en dépit d’un incident  fâcheux qui l’a privée momentanément d’une partie de ses moyens. Passe ton bac d’abord ! Ce parchemin lui est indispensable pour profiter de la bourse qui l’enverra faire des études en Angleterre, hors de l’enfer du pays natal. Sujet intéressant, sans nul doute, qui combine le drame psychologique avec une étude de cas sur les mécanismes de la corruption.

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Le festival d’un autre cinéma en Caraïbes

1ère édition du 31 mars au 2 avril 2017 en Guadeloupe

• Courts, longs
• fictions, documentaires, expérimental
• films de moins de deux ans
• issus des îles de la grande Caraïbe anglophone, hispanophone et francophone
• angle novateur : support de création et de diffusion innovant (3D, réalité virtuelle, nouveaux média, web diffusion) ou premier film, première apparition d’un comédien à l’écran, nouvelle écriture etc.
La première édition sera sans compétition : nous sommes donc à la recherche de films à louer. Les liens de visionnage sont à envoyer à cinemasdicidailleurs@gmail.com avant le 16 janvier 2017.
Programme
4 sections : Caribbean Look – Regards 2.0 – Panorama – Rétrospectives
1 séance spéciale (projection dans un lieu insolite)
3 master classes
1 animation autour de la réalité virtuelle
Bien que basé en Guadeloupe, c’est à un public de l’ensemble des îles de la Caraïbe que s’adresse ce festival, grâce à une communication globale et un marketing mis en place pour favoriser la venue de festivaliers des îles voisines.
Contribuez à faire du Festival Nouveaux Regards le festival du nouveau cinéma en Caraïbes.

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Festival des petites formes

Du 17 au 29 janvier 2017

Spectacles à Tropiques Atrium à 20h

L’Aliénation noire le 17
Circulez ! le 21
Médée Kali le 24
Le but de Roberto Carlos les 27 et 28
Sous le Chapiteau – Schœlcher ex Espace Osenat
Hommage à Vincent Placoly le 18 à 19h
Lauréats – de 25 ans, Prix Etc_Caraïbele 19 à 19h
L’Aliénation noire le 19 à 20h30
Nuit de la poésie avec Nicole Cage & Widad Amra le 20 à 19h
Le Relais le 26 à 20h
Circulez ! le 29 à 16h
 
Territoires en Culture
Circulez ! – le 26 à 19h30 – Centre culturel du bourg
Circulez ! le 27 à 19h30 – Centre culturel Basse Gondeau
Circulez ! le 28 à 19h – Centre culturel Petit Bambou
Le Relais – au François

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Les Irrévérencieux 2

19, 20, 21 janvier 2017 à 19h 30 au T.A.C.

Adaptation théâtrale du roman « Le Quatrième Mur » de Sorj Chalandon La pièce / le roman

Mise en scène: Luca Franceschi
Auteur : Sorj Chalandon
Direction artistique : Thierry Auzer
Chorégraphie : Fanny Riou
Création musicale : Tiko (Nicolas Giemza)
Le Projet des Irrévérencieux, dès le départ, a été conçu comme une aventure de création en triptyque.
Le succès du premier volet actuellement en tournée montre bien la pertinence de notre propos et la qualité toujours présente de notre démarche artistique.
Avec le premier volet Les irrévérencieux, nous avons réussi à porter une fable onirique « qu’est-ce qu’une vie sans projet, sans ambition, sans rêve ? », à façonner une Commedia dell’arte ancrée dans la modernité, par le croisement et comme catalyseur de disciplines, comme celles explorées dans la rencontre avec la culture hip-hop. Cette possibilité de puiser dans ces diverses techniques, cette capacité à provoquer l’inventivité, la création et l’improvisation propre à la Commedia
dell’arte telle que nous la défendons.
Ce second opus marque donc pour nous la volonté d’aller encore plus loin, en gardant cette rencontre de disciplines urbaines, du 16ème siècle à nos jours, populaires, avec cette fois une écriture contemporaine, brûlante d’actualité, une « fable d’une salutaire insolence » !

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Captain Fantastic

Vendredi 13 & mercredi 17 janvier 19h 30 Madiana VO

De Matt Ross
Avec Viggo Mortensen, Frank Langella, George Mackay
Genre Comédie dramatique
Nationalité Américain

Synopsis:
Dans les forêts reculées du nord-ouest des Etats-Unis, vivant isolé de la société, un père dévoué a consacré sa vie toute entière à faire de ses six jeunes enfants d’extraordinaires adultes.
Mais quand le destin frappe sa famille, ils doivent abandonner ce paradis qu’il avait créé pour eux. La découverte du monde extérieur va l’obliger à questionner ses méthodes d’éducation et remettre en cause tout ce qu’il leur a appris.

La presse en parle :

Madinin’Art par Slim Lander

Captain Fantastic fascine de bout en bout par ses qualités cinématographiques. Même si les séquences dans la nature, au début, sont un peu trop belles pour être vraies, avec leur côté boy-scout hippisant, tous les membres de cette nombreuse famille existent individuellement et l’on s’intéresse immédiatement à chacun d’eux. C’est sans doute pourquoi la suite nous captive autant… Lire la Suite sur le site=>

aVoir-aLire.com par Romain Dubois
Road-movie utopiste mené tambour battant, « Captain Fantastic » confirme surtout une chose : Viggo Mortensen est un acteur à part.

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