—Par Selim Lander —
Langue des signes. On a beau aller et re-aller au théâtre, assister à quelques dizaines de pièces chaque année, une surprise est toujours possible. On ne pense pas seulement aux grosses machines comme le festival d’Avignon les affectionne, qui jouent sur une esthétique parfaite (The Great Tamer de Dimitris Papaioannou, en 2017) ou vous frappent comme un coup de poing (Bestie di scena d’Emma Dante, la même année). On pense plutôt ici à des productions plus modestes, qui relèvent d’un théâtre expérimental. L’originalité de Billes de verre, éclats de plomb réside dans la présence sur la scène d’un interprète de la langue des signes à côté d’un conteur. Interprète et non pas simple traducteur : Carlos Carreras est un comédien à part entière, un mime à la gestuelle aussi précise qu’éloquente, qui rend le texte accessible aux malentendants tout en fascinant le public ordinaire (celui dont l’ouïe fonctionne encore à peu près).
Si C. Carrera semble le principal atout de cette pièce hors norme, il est au service du beau texte de Thérèse Bonnétat, une réminiscence poétique de Marseille, de son Vieux-Port, devenu le lieu d’une rencontre imaginaire entre deux figures capitales, néanmoins en marge, du XXe siècle français, le psychiatre Fanon et Arthaud l’insensé qui se rejoignent pourtant dans la conception d’un engagement sans concession et dont quelques citations bien choisies viennent émailler la partition écrite par Th.

Dans le « paysage » qu’est Artaud, il faut « s’y promener, il faut prendre le temps d’aller de saillie en trou, de sentier en piste, il faut s’y exposer, s’y aventurer. » (Kenneth White, in Le monde d’Antonin Artaud, essai, 1989). C’est bien à cette sorte d’aventure que nous convie l’écrivaine, responsable de la mise en scène de son propre texte, Billes de verre, éclats de plomb, avec la complicité de deux comédiens chargés d’assumer ses paroles, comme aussi celles d’ Antonin Artaud et Frantz Fanon, qui traversent en fulgurantes insertions l’écriture ardente et métaphorique de Thérèse Bonnétat.
de Raja Amari
« Je me présente
De ce titre énigmatique, proposé par Ricardo Miranda pour sa nouvelle création, nous n’aurons l’explication qu’assez tardivement , dans un des rares passages parlés de ce théâtre dansé — ou de cette danse théâtralisée ? Recherche, pour dire la femme dans un univers d’hommes, d’une forme singulière qui, si elle ne semble pas toujours très bien aboutie, a le mérite d’être servie avec enthousiasme et sincérité par trois complices, soit deux femmes, Lindy et Émilie, et un homme, Ricardo lui-même.
De Vahid Jalilvand
On connaît et apprécie Ricardo Miranda pour sa fantaisie et sa créativité en tant que metteur en scène. Le voici de retour sur la scène du Théâtre municipal avec une pièce de « danse-théâtre» dont il est l’auteur et qu’il interprète avec deux comédiennes-danseuses. Le propos – donner la parole aux femmes dans un monde d’hommes – tombe à pic au moment où l’affaire Weinstein et quelques autres rappellent que, effectivement, les femmes ne sont trop souvent pour les hommes que des ménagères ou des objets de plaisir.
De Guillermo del Toro
La Petite Fabrique et Le Collectif 2 Poings Communiqué
De Annemarie Jacir
1981… Année mémorable. Après Wagner, après Beyrouth, Patrice Chéreau revient au théâtre et offre, avec Gérard Desarthe et Maria Casarès, la version intégrale de Peer Gynt, le chef d’œuvre d’Ibsen.
À partir d’une lecture du traité de Tertullien Sur les spectacles, rédigé au début du troisième siècle par un nouveau converti au christianisme, Hervé Briaux opère une réécriture qui puise dans le traité les passages les plus éloquents pour en faire un montage simple, cohérent et lisible pour la scène. Il s’agit de transformer un traité en matière théâtrale, d’en extraire la substance sans le trahir. Pari réussi car le texte théâtral ainsi produit ne souffre d’aucune obscurité. Il se déroule implacablement, et progresse dans l’intensité. Il culmine dans une détestation absolue de tous les arts. En fait le texte épouse la même progression qui a gouverné la vie de Tertullien, de la conversation tardive à la radicalisation absolue à la fin de sa vie. A partir de 197, cet homme, brillant lettré et épicurien raffiné, destiné à une carrière d’avocat, tourne le dos au monde dans une ascèse impitoyable qui cherche à entraîner les chrétiens dans son puritanisme. Son traité témoigne d’une fièvre fanatique servie par une éloquence éprouvée. Paradoxalement, sa charge contre les arts et en particulier contre le théâtre témoigne d’une parfaite maîtrise de l’art de convaincre les esprits, d’émouvoir les cœurs, bref du meilleur de l’art théâtral.
aint Jean Chrysostome disait, « Quand la la première femme a parlé, a provoqué le péché originelle » Et Saint Ambroise conclu par « Si on permet a la femme de parler elle provoquerait a nouveau la ruine des hommes ».
« Une carte du monde ne faisant pas mention du royaume d’Utopie ne mérite même pas un coup d’oeil, car elle laisse à l’écart le seul pays où l’humanité finit toujours pas aborder. »
Le retour du retour du fils ! Dans la série des bouclages qui fondent l’écriture de Jean-luc Lagarce, le motif du fils prodigue occupe une place centrale. Et contrairement à celui d’Ulysse, ce retour à la matrice est synonyme de mort, ou d’annonce de mort. Car pour le sujet la mort n’a d’autre réalité que son annonce, sa venue prochaine et tout le système d’échos que cette annonce engendre dans la famille, semblable aux ricochets de cet étang (ou ce marigot) qu’est le cercle familial.
En partenariat avec Tropiques Atrium Scène nationale, la bibliothèque universitaire du campus de Schoelcher est heureuse de vous inviter, jeudi 22 février à 19h, à la représentation de la pièce «Aliénation(s)», écrite, mise en scène et interprétée par Françoise Dô.
Le sympathique collectif de chanteurs lyriques d’origine antillaise ( COMPA) poursuit son chemin. Il est à l’origine de l’évènement
Le dernier album de Melissa Laveaux, est une plongée dans le répertoire folk d’Haïti. Il a pour nom » Radyo Siwèl » et est toujours produit par No Format le label français qui a accueilli son premier disque en 2008.

Création
Ils sont six sur scène, avec leur batterie, venus de diverses écoles de formation. A la fois semblables et différents ils posent d’emblée la question de l’individu et du collectif. Qu’est-ce qui fait groupe? Quelle colle pour le lien social ? Un chœur peut-il être sans coryphée ? Y-a-t-il un texte sans contexte? La liste est longue des interrogations que porte « Les batteurs » le travail d’Adrien Béal en réponse à un commande du Théâtre de la Bastille.