— Par Corinne Binesti —
Souleymane Sanogo, alias Solo, a connu la rue à Bamako, au Mali, dès l’âge de 15 ans. Sa vie est faite de brutalité et de misère. Aujourd’hui, à 28 ans, il est reconnu comme un danseur contemporain avéré, issu des écoles de danse à renommée internationale. Rencontre.
Il y a d’abord ce regard. Intense. Et puis ce corps, habité par la danse. Sa danse. Celle qui fait de lui un homme libre. « Quand je danse, j’oublie tout. C’est là que je me sens le plus heureux. La danse m’a trouvé », raconte Solo, 28 ans et déjà grand danseur de danse contemporaine.
Repéré lors d’une audition par l’une des écoles chorégraphiques les plus sélectives du monde (PARTS), à Bruxelles (Belgique), où il s’est en partie formé, son histoire singulière ne le destinait pas aux savoirs sophistiqués de cet art.
L’école, un rêve impossible
Enfant des rues à Bamako, Solo a connu la peur, la violence, la faim et quelques petits « boulots »: « je vendais de l’eau potable dans des sachets en plastique, je portais les valises et je dormais par terre.