Ma Manman D’lo, Los Hongos.
— Par Selim Lander —
Prenant les « RCM », en marche, nous avons par définition raté beaucoup de choses. Quelques impressions néanmoins sur les premiers films visionnés. Parmi les courts métrages récompensés par le Prix de Court, seul le film couronné, Ma Manman D’lo, retient l’attention. Cette histoire d’un jeune garçon perturbé depuis la mort de sa maman, navigue avec bonheur entre réalisme et fantastique, entre jeux d’enfants et chagrin inguérissable. Les personnages sont émouvants, pas seulement celui du petit garçon, mais encore celui du père, veuf, impuissant à toucher le cœur de son fils. Et tant d’autres : ainsi cet homme qui vient de perdre son frère. Il y a des scènes relevant de l’ethnologie, comme la veillée mortuaire, ou chaque fois qu’intervient le quimboiseur (?), prêtre autoproclamé d’un culte improbable, acharné à rappeler la morte – ou plutôt son esprit – afin qu’elle revienne apaiser son fils. Ce film de Julien Silloray, tourné à Vieux Port, en Guadeloupe (?), est une plongée dans l’univers magico-religieux. Et le spectateur de s’interroger sur l’authenticité de ce qui lui est montré : ces rituels ont-ils toujours cour, ces croyances en les esprits sont-elles encore vivaces ?

Elle parle peu. Elle vient d’un ailleurs incertain. Lointain. Très loin, d’une autre galaxie. Elle tue sans effusion de mots ou de sang. Dans le froid brouillard d’une banlieue de Glasgow elle cherche. Elle cherche à comprendre cette espèce qu’elle découvre, des êtres masculins, seuls, sans famille, qu’elle attire dans ses filets pour leur faire la peau. A bord d’une camionnette elle en repère un de cette espèce, le fait monter à bord, s’assure qu’il est bien seul, l’emmène dans une maison isolée et délabrée, à l’intérieur de laquelle se trouve un piège d’une beauté sublime. Elle se dépouille lentement de ses vêtements en reculant. Elle l’attire, l’appelle du regard. Elle marche sur une surface noire, liquide qui progressivement engloutit sa victime et finit par dissoudre l’intérieur du corps qu’il vient d’absorber. Ne reste que la peau comme un voile que la mer emporte. Et elle recommence⋅ Elle recommence jusqu’à se laisser contaminer par l’objet de sa quête.
— Par Roland Sabra —
— Par Mille Visages —
Dans le cadre des rencontres cinéma, en partenariat avec EPCC Atrium Martinique, Ciné Lam’ propose les projections suivantes (Centre culturel Petit Bambou) Le Lamentin (Martinique) : Malavoi, Rue Cases-Nègres, Rise Up.
La Région Martinique dans le cadre du Grand Saint Pierre et la Municipalité de Saint Pierre invitent les pierrotins à assister à la projection du film SAMBA. Une belle comédie dramatique interprétée par Omar Sy et Charlotte Gainsbourg.
Journée martiniquaise de lutte contre les violences dans le couple.
Pour la presse qui offre régulièrement une couverture au Festival du Cinéma Français, la rencontre avec la délégation de cinéastes français présente à La Havane avait un attrait particulier cette année : parmi ses membres se trouvait Costa-Gavras, une légende de la cinématographie contemporaine.
Bilan. Une sélection officielle qui laissait à désirer, un palmarès qui voit les productions françaises emporter
la mise dans un univers cinématographique autrement plus vaste.
Protéger les siens : la guerre entre gangs fera renaitre chez Dheepan fureur et ferveur de combattant.
Le jury du Festival de Cannes, présidé parJoel et Ethan Coen, a décerné…
L’homme a refusé de mener un combat contre l’entreprise qui l’a licencié pour préserver sa «santé mentale». Contraint de se vendre comme une chose il veut, encore une fois, sauver sa dignité.
Troisième élément d’une fratrie qui fricote avec le crime, Titli tente d’échapper au déterminisme familial en prenant la poudre d’escampette avec les maigres économies du clan qu’il se fait voler par des flics corrompus. Contraint de retourner au bercail, les frangins après lui avoir administré une bonne raclée, décident de le marier de force, espérant par là le tenir. Las, l’épouse amoureuse d’un autre et plutôt dégourdie va lui proposer un arrangement boiteux et Titli va reproduire le comportement et les manières violentes qu’il cherchait à fuir. Ce n’est pas tant la reproduction sociale à l’intérieur de la cellule familiale qui est traitée que l’omniprésence de la violence incorporée et intériorisée de la société indienne. La violence de la ville, celle des frères braqueurs d’automobilistes, celle de l’aîné sur ses puînés, celle des hommes à l’égard des femmes, celle du patriarche sur la famille n’est dans Titli que la plaque projective d’une violence qui traversant les individus de part en part surgit presque toujours de façon inattendue à la suite de moments lourds d’un silence chargé d’oppression.
Par Leonardo Benvenuti, Piero De Bernardi | Avec Robert De Niro, James Woods, Elizabeth McGovern
Pour clore en beauté la programmation à l’Atrium de « Regards sur la Caraïbe », Steve Zébina nous a fait cadeau, ce mardi 28 avril, d’un film trinidadien : « Art Connect », superbe documentaire de Miquel Galofré, réalisateur de talent né à Barcelone en 1970, déjà plusieurs fois primé, qui a mené en parallèle la réalisation de cette œuvre sur un groupe de jeunes trinidadiens et un reportage sur une prison à sécurité maximale de la Jamaïque. Il justifie le lien qui unit ces deux projets : « Il est apparu que tous les “criminels” ont été victimes quand ils étaient enfants ».
Ceux qui ont grandi avec l’empreinte profonde de Z, État de siège, Missing ou Music Box, pour ne mentionner que certaines de ses oeuvres, ont appris à tant admirer son metteur en scène Costa-Gavras qu’ils ne peuvent pas éviter l’émotion de savoir qu’il fera partie de la délégation française qui sera à Cuba pour participer à la 18e édition du Festival du Cinéma Français qui sera inaugurée le 30 avril à La Havane et qui aura lieu durant tout le mois de mai dans le pays.
Dans les années 1970, le courant alternatif de la « blaxploitation » avait permis de donner le beau rôle et de beaux rôles à la communauté afro-américaine : Shaft, Sweet Sweetback’s Baadasssss Song, Blacula… Tous les genres, films policiers, westerns, cinéma d’horreur ou péplums, ont été réinvestis par ces productions reflétant les aspirations, la vie ou les codes d’une communauté jusque-là quasiment invisible dans les productions hollywoodiennes. Or, au même moment en Afrique du Sud, en plein apartheid, des films étaient également réalisés à destination d’une audience noire, mais dans des conditions plus complexes, vient rappeler le Guardian.

Exceptionnel documentaire sur le destin incroyable et tragique du premier maire noir de France, à Sablé-sur-Sarthe, Raphaël Elizé, (1891, La Martinique – 1945, † Buchenwald), héros de la Seconde Guerre Mondiale.
A Madiana
Xavier Dolan, Sienna Miller, Jake Gyllenhaal… Les frères Coen s’entourent de jurés à peine trentenaires pour départager les films en compétition.
Quatre Français, trois Italiens, un seul premier film et deux femmes cinéastes ont été retenus
pour concourir à la palme d’or.