— Par Sarha Fauré —
La 82e Mostra de Venise, qui s’est achevée samedi 6 septembre, a couronné une édition aussi artistique que résolument politique. Dans un contexte international tendu, où la guerre à Gaza a imprégné débats, discours et créations, le jury présidé par Alexander Payne a surpris en attribuant le Lion d’or au cinéaste américain Jim Jarmusch pour son film Father Mother Sister Brother. Un choix qui a fait débat, tant le film choc The Voice of Hind Rajab, grand favori, semblait incarner la puissance émotionnelle et politique du cinéma engagé.
Un Lion d’or pour l’intime
Avec Father Mother Sister Brother, Jarmusch signe un triptyque minimaliste entre le New Jersey, Dublin et Paris, porté par un casting prestigieux (Adam Driver, Cate Blanchett, Tom Waits). Dans ce film contemplatif où les silences en disent souvent plus que les mots, le réalisateur de 72 ans explore les liens familiaux avec tendresse et sobriété. Présent sur le tapis rouge avec un pin’s « Enough » accroché à la veste, Jarmusch a rappelé que « l’émotion et l’empathie sont une forme de politique », préférant une approche indirecte au militantisme frontal.