Roland Sabra

L’épidémie révèle les fragilités de Mayotte

Par Patrick Roger —

La propagation du Covid-19 est redoutée sur cette île de l’océan Indien, dont les infrastructures médicales sont insuffisantes et où l’habitat est précaire pour une grande partie de la population L e premier cas de Covid-19 à Mayotte a été identifié le 14 mars. Il s’agissait d’un voyageur de retour de l’Oise. Trois jours après, le 17 mars, l’île était placée en connement, tout comme le reste du territoire français. Cette mise en connement intervenue très tôt dans la chronologie de l’épidémie a probablement permis d’éviter, à ce stade, le tant redouté dans ce département de 279 000 habitants sous-équipé médicalement au regard de la moyenne nationale, où 84 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, où quatre logements sur dix sont des constructions précaires et trois sur dix n’ont pas accès à l’eau courante. « tsunami sanitaire »

 

Trois semaines après l’apparition du premier malade, 147 cas ont été confirmés à Mayotte, dont 31 chez des professionnels de santé et une vingtaine chez les policiers ; 17 patients sont hospitalisés au centre hospitalier de Mamoudzou, et on compte deux décès, chez des personnes qui présentaient d’importantes fragilités.

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Ruée sur le papier toilette : mais au fait, comment faisaient nos ancêtres ?

—Correspondance, Céline Deluzarche —

Durant la première semaine de confinement, les ventes de papier toilette ont bondi de 22 % en France et les rayons ont été pris d’assaut, certains clients en venant aux mains pour s’arracher les derniers rouleaux. Le papier toilette est pourtant une invention relativement récente.

Le papier toilette moderne a vu le jour en Angleterre en 1850. Son véritable essor interviendra pourtant au milieu du XXe siècle avec l’apparition du rouleau et des feuilles à détacher, à l’origine fabriquées à partir de sacs de toile et d’espadrilles. Jusqu’ici, les Européens utilisaient couramment du papier journal pour se nettoyer après avoir fait leurs besoins.

Un privilège d’empereur chinois

2 000 ans avant notre ère, les Chinois avaient mis au point le « bâton hygiénique », un bout de bois avec une pièce de tissu enroulé au bout. Des archéologues, qui ont découvert cet ustensile en 1992 dans des latrines du nord de la Chine, ont pu confirmer qu’il était bien destiné à un usage intime, en analysant les traces d’excrément et de bactéries intestinales sur le tissu.

Les Chinois sont également à l’origine du premier papier hygiénique, fabriqué en paille de riz et réservé à la famille de l’empereur.

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Dépassés, faisons table rase

Par Pablo Pillaud-Vivien et Paul Elek

Cet article a été publié dans Regards, le lundi 6 avril 2020. 

Malgré les alertes répétées de la communauté scientifique devenues de plus en plus pressantes ces dernières années, nous perpétrons, avec une grisante mais criminelle insouciance, la destruction de notre écosystème. Las, tous les indicateurs de la pollution atmosphérique, de la qualité de la biodiversité ou de la santé des biotopes et des biocénoses, sont dans le rouge. Aucun horizon d’amélioration ou même de limitation du désastre ne semblent poindre. Le transport, notamment aérien, ne cesse de s’accroître et ne devrait pas connaître de baisse de régime de sitôt, la demande énergétique mondiale ne connaît aucun fléchissement, l’arrogance extractiviste continue, perdue dans ses illusions d’abondance.

À cela, s’ajoute cette incroyable propension des humains à vivre dans des sociétés qui n’ont aucunement résolu la question de leur vivre-ensemble harmonieux, qui ploient sous des inégalités et des dominations de tout ordre qui créent de terribles fractures. Dans leur cortège viennent jaillir haine et ressentiment, prêtant main forte aux projets autoritaires et xénophobes, toujours en embuscade.

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Confinement : « Ce qui définit la démocratie, c’est la possibilité de se côtoyer »

Propos recueillis par Marion Rousset —

Négligé en temps normal, le travail des caissières et des soignants revient sur le devant de la scène. Analyse de Sandra Laugier est philosophe, professeure à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie du langage et de philosophie morale. Elle a codirigé récemment « Le Pouvoir des liens faibles » (éd. CNRS, 2020).

La crise liée à l’épidémie de Covid-19 démontre toute l’importance des « liens faibles » décrits par Sandra Laugier et Alexandre Gefen dans un livre collectif paru en début d’année. Négligé en temps normal, le travail des caissières et des soignants revient sur le devant de la scène. Un renversement des valeurs à méditer d’urgence pour préparer l’avenir.

Marianne : Vous avez codirigé un ouvrage dans lequel vous relevez le « pouvoir des liens faibles ». Que recouvre cette notion ?

Sandra Laugier : Elle permet de rendre compte d’un certain nombre de phénomènes actuels : des rencontres fugitives avec des personnes croisées dans la rue ou dans les transports en commun, des dialogues sur Internet avec des inconnus, des formes de voisinage, des relations lointaines et distendues, ou encore, singularité du siècle, l’attachement à des personnages de séries TV.

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Mort de Jean-Laurent Cochet, le maître de théâtre de Depardieu, Huppert, Auteuil, Béart…

 Le comédien et metteur en scène a formé des générations d’artistes dans son cours créé en 1965. Il vient de décéder à 85 ans.

— Par Jean-Baptiste Garat —

Jean-Laurent Cochet, comédien, metteur en scène et professeur d’art dramatique est décédé dans la nuit de lundi à mardi à l’âge de 85 ans, a annoncé son entourage au Figaro. Il était «le Maître le plus érudit de notre répertoire dramatique et lyrique», selon la formule de Pierre Gaxotte. Mais aussi «la mémoire théâtrale de ces quarante dernières années, et il réussit ce miracle d’en transmettre à lui seul l’essentiel».

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Né en le 28 janvier 1935 à Romainville, Très tôt monté sur les planches, il devient pensionnaire de la Comédie-Française au début des années 1960. Il fonde ensuite sa propre école, le cours Cochet en 1966 et forme des générations de comédiens. De Gérard Depardieu à Maxime d’Aboville, en passant par Richard Berry, Emmanuelle Béart, Isabelle Huppert, Daniel Auteuil, Fabrice Luchini…

Avec Jean-Laurent Cochet, c’est un pan entier de l’histoire du théâtre français qui disparaît, lui qui avait mis en scène Jean Le Poulain, Suzy Delair, Danielle Darrieux, Jeanne Moreau, Claude Brasseur et tant d’autres.

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Coronavirus: un juge de Guyane rejette une demande de mesures plus fortes

Un juge du tribunal administratif à Cayenne, a rejeté ce lundi les requêtes en référé du syndicat UTG (Union des travailleurs guyanais) et d’un personnel soignant, qui lui demandaient d’imposer des dispositions plus fortes en matière de lutte contre le Covid-19.

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Selon la première ordonnance que l’AFP a consultée, l’UTG demandait au juge d’enjoindre aux trois établissement hospitaliers de Guyane et à l’ARS de commander des médicaments (hydroxychloroquine et azithromycine) pour traiter 200.000 patients, ainsi que 200.000 tests de dépistage. La Guyane compte environ 300.000 habitants.

Le syndicat réclamait également à l’ARS «de recruter des médecins cubains ou caribéens» en renfort et «de mettre à la disposition des personnels soignants et de secours, des forces de l’ordre et des personnels des EPHAD, du gel hydroalcoolique, des masques et des gants de protection».

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La requête demandait encore au juge «d’enjoindre au préfet d’imposer le port d’un masque et de gants de protection dans les lieux recevant du public et d’imposer le dépistage de tout arrivant sur le territoire ainsi que la mise en quatorzaine (confinement de 14 jours), quotidiennement contrôlée, des personnes contaminées».

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Comment naissent les grandes épidémies

Par Professeur Didier Sicard —

La pandémie de Covid-19 n’est pas la première à trouver son origine dans la transmission d’un virus de l’animal à l’homme. En favorisant une meilleure connaissance de cette chaîne de transmission, la recherche scientifique pourrait contribuer à prévenir de telles catastrophes. Alors que nous sommes confrontés à une pandémie mondiale terrifiante, comment expliquer qu’on laisse la recherche du point de départ de celle-ci à l’arrière-plan ? Cet oubli pourrait donner le sentiment que cette origine est anecdotique, alors qu’il en va de notre survie. De façon étrange, la recherche scientifique s’est polarisée de façon quasi exclusive toutes ces dernières années sur la biologie moléculaire, les médicaments et les vaccins, laissant dans l’ombre avec une forme d’indifférence la recherche sur les facteurs de transmission des maladies infectieuses de l’animal à l’homme. Or toutes les crises sanitaires de nature infectieuse ont peu ou prou pour origine un vecteur animal qui sert de réservoir ou d’hôte intermédiaire. Tant que ce réservoir est enclos ou marginal, tant que les hommes n’ont pas de contacts directs avec lui, la transmission reste rare, voire inexistante.

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Nous ne voulons plus de cette société ! :

— Communiqué de presse du Collectif National pour les Droits des Femmes —

Le vieux monde est en train de craquer et il risque d’entraîner l’humanité entière dans sa folie destructrice.

Cette crise est non seulement sanitaire mais écologique, sociale, économique. Elle révèle tous les manquements antérieurs de la société et pointe son caractère éminemment sexiste. Elle démontre l’échec total de cette vision à court terme, uniquement menée par la loi du profit notamment quant à la prévision des catastrophes.

La destruction de la biodiversité augmente les risques d’épidémie. Avec la déforestation continue, l’urbanisation, les animaux sauvages perdent leur habitat et cela favorise leurs contacts avec les animaux domestiques et les humains. Tout ceci accentué par la flambée du transport de marchandises et de personnes. Le coronavirus vient de là.

La volonté depuis plusieurs décennies d’installer un état libéral en détruisant l’État providence, a conduit à délocaliser et privatiser des entreprises vitales, à casser l’hôpital et tous les services publics. De ce fait la France n’est pas en mesure de répondre de façon satisfaisante à cette pandémie.Par ailleurs, comme le révèle l’article de Mediapart du 2 avril, ce gouvernement n’a pas cessé de mentir concernant sa mobilisation pour protéger les soignant.e.s

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Unilatéralisme créole ou aménagement simultané du français et du créole en Haïti ?

Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue —

Un choix de société et un choix politique

Au moment où nous rédigeons cet article, la pandémie du Covid 19 continue de se répandre à travers le monde avec son cortège mortifère de décès et de personnes infectées. Cette pandémie inédite oblige les États à prendre des mesures de protection des populations et le confinement préventif est de rigueur dans de nombreux pays. Le Covid 19 est déjà présent en Haïti et plusieurs spécialistes de santé publique estiment qu’il y fera de nombreuses victimes en raison principalement des lourdes défaillances des structures sanitaires du pays. Les écoles et universités sont fermées ainsi que divers centres d’apprentissage technique, tandis que des associations de journalistes souhaitent un confinement général, d’au moins 14 jours, face à la pandémie de Covid-19 au pays (AlterPresse, 1er avril 2020). En Haïti, cette situation génère de l’anxiété, de la peur, et elle n’est guère propice à la réflexion sur des sujets de société aussi prégnants que l’éducation, les droits humains et la liberté de parole. Faut-il dès lors se laisser emporter par une certaine paralysie et s’interdire de réfléchir, individuellement et collectivement, aux solutions à apporter aux nombreuses urgences du pays ?

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La justice ordonne au centre pénitentiaire de Martinique de fournir des masques aux détenus

«La promiscuité induite par la surpopulation carcérale ne permet pas aux détenus (…) de respecter les règles de distanciation sociale», indique le tribunal administratif de la Martinique.

Le tribunal administratif de la Martinique a ordonné samedi 4 avril à l’administration pénitentiaire et la ministre de la Justice de fournir des masques aux détenus du centre pénitentaire de Ducos en Martinique, et de se doter de tests de dépistage.

Dans une ordonnance rendue samedi, les juges du tribunal administratif, saisis en référé par l’Ordre des avocats du barreau de la Martinique, «estiment que la promiscuité induite par la surpopulation carcérale ne permet pas aux détenus, nonobstant les mesures prises par l’administration pénitentiaire pour limiter les contacts entre eux, de respecter les règles de distanciation sociale».

«Le risque de propagation du Covid-19 est significativement plus élevé au sein du centre pénitentiaire de Ducos que pour le reste de la population», notent les jugent, qui soulignent que «dans ces conditions, eu égard à la vulnérabilité particulière des détenus, la carence de l’administration pénitentiaire à mettre à leur disposition des masques constitue une atteinte grave et manifestement illégale aux libertés fondamentales».

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Covid-19 : mode d’emploi de l’attestation numérique de déplacement

Coronavirus : voici comment utiliser la nouvelle attestation numérique de déplacement lors du confinement, disponible sur mobile ce matin
A partir du lundi 6 avril, une version numérique de l’attestation dérogatoire de déplacement est téléchargeable sur votre smartphone.

Marre d’imprimer chaque jour des attestations de sortie pour vous et votre famille ? Bonne nouvelle : votre vie de confiné à l’heure du coronavirus va devenir moins fastidieuse grâce à l’attestation numérique, disponible sur le site du ministère de l’Intérieur à partir de ce lundi 6 avril.

Oubliez ordinateur, feuilles de papier, imprimante et cartouches d’encre : pour remplir cette nouvelle attestation dérogatoire, vous n’avez besoin que de votre smartphone.

Comment ça marche ?
Pour remplir votre attestation numérique, rien de plus simple.

Première étape : ouvrez votre navigateur internet, rendez-vous sur le site du ministère de l’Intérieur et cliquer sur « générer » une attestation. Par souci de sécurité, nous vous conseillons de ne pas vous rendre sur d’éventuels autres sites qui vous proposeraient le même service.

Deuxième étape : une page avec un formulaire s’affiche dans votre navigateur. Remplissez-le avec vos nom, prénom, date et lieu de naissance, adresse postale.

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Avec ou sans la peur, luttons !

— Collectif —

Si personne, quoiqu’on dise, ne peut prédire le rythme ni même l’ampleur finale de l’expansion du Covid 19 chez nous, il est juste de proclamer que l’hécatombe n’est pas fatale. Non pour tirer argument de sa vitesse apparemment moins grande pour le moment ici que sous d’autres cieux pour relâcher une vigilance bien insuffisante, mais au contraire, pour mettre à profit notre position dans une sorte d’ œil du cyclone pour s’armer et faire face.
Dans une émission de grande écoute de Martinique Première, le nouveau préfet a listé des fronts et des acteurs séparés allant du personnel soignant jusqu’au simple citoyen. Le rôle attribué à ce dernier ou à cette dernière, serait de  » rester confiné  » La seule tâche de  » l’arrière « , pour reprendre la métaphore guerrière, serait de vaquer aux activités familiales, d’applaudir les soignant-e-s et d’avoir un œil sur le voisinage immédiat. C’est maigre ! pour deux raisons :
D’abord la coupure entre période confinée et période post confinement risque d’être moins nette que l’on croit, la durée du confinement s’annonçant bien longue s’il n »y a pas un changement dans la stratégie globale, conçue au départ comme une adaptation (qui ne dit pas son nom !)

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Depuis la peste noire, les hommes bouleversent les rites funéraires lors des épidémies

— Par Anne Chemin —

Afflux de cadavres, crainte de la contamination : les crises épidémiques ont toujours bouleversé les funérailles, comme c’est le cas encore pour le Covid-19.

L’épidémie, peu à peu, dicte sa loi. Elle nous confine à l’intérieur de nos domiciles, elle empêche nos enfants d’aller à l’école et elle bouleverse déjà les hommages funéraires que nous rendons à nos défunts. Dans un avis consacré à la « prise en charge du corps d’un patient, cas probable ou confirmé Covid-19 », le Haut Conseil de la santé publique a en effet indiqué, le 24 mars, que « les pratiques culturelles et sociales autour du corps d’une personne décédée, notamment en ce qui concerne la toilette rituelle », doivent désormais respecter strictement les règles d’hygiène qui s’imposent d’ores et déjà aux vivants.

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Les femmes en première ligne

— Par Culture Égalité —
Une situation surréaliste dans 169 pays sur 189 en tout !
La Martinique n’est pas épargnée. Nous sommes en confinement. Un confinement qui est vécu de façon bien différente selon la classe sociale. Oui, nous pensons à ces femmes qui vivent dans des appartements où coexistent parfois 3 générations de parents, plus les soeurs, les frères… La charge de travail domestique est multipliée et il faut en plus « faire » la maîtresse d’école. Des témoignages fusent de partout : « ON N’EN PEUT PLUS ! ». Dans la majorité des cas, ce rôle socialement construit incombe implicitement et explicitement aux femmes.

A côté, une autre réalité : la mise brutale au chômage. Le taux de foyers dont les femmes sont cheffes de familles est de 55 % chez nous. Les femmes sont donc en première ligne. Il faut faire face aux besoins quotidiens de chacun.e, avec toutes les difficultés qui découlent de situations sociales qui étaient déjà très précaires.

Ces familles ont besoin de notre bienveillance, de notre compassion, mais en plus, une solidarité matérielle doit s’organiser autour d’elles.

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L’après-coronavirus : un monde nouveau est-il possible ?

Par Henri Vernet et Charles de Saint Sauveur —

Qu’adviendra-t-il quand nous serons enfin autorisés à remettre le nez dehors ? Entre les craintes de convulsions sociales et l’espoir d’une crise salutaire, l’avenir se dessine aujourd’hui.
Combien de fois aura-t-on entendu qu’il y aurait un après 11-Septembre, une après crise des subprimes, un après-Charlie… Qu’après chaque traumatisme, on ferait en sorte que les cataclysmes − terrorisme, finance folle et maintenant pandémie… − provoquent des salutaires prises de conscience. Et que promis, juré, on bâtirait un monde meilleur. Alors un après- coronavirus ? « Je fais le pari que oui, pronostiquait cette semaine le psychiatre Boris Cyrulnik, spécialiste de la résilience. Après chaque épidémie, il y a souvent eu des révolutions sociales et culturelles. »

Le tsunami viral, qui contraint la moitié de l’humanité à s’enfermer, affole les Etats et paralyse l’économie mondiale, finira bien un jour par arrêter sa course meurtrière. Mais comment se réveillera-t-on de ce cauchemar? Les pessimistes parient sur des convulsions sociales, les optimistes rêvent de solidarités nouvelles et un peu plus de sagesse.

« Dans la douleur du moment, on a tendance à penser que plus rien ne sera comme avant, mais il ne faut pas attendre que le système, lui, change radicalement.

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Retour à l’école: «début mai, mais cela peut être plus tard», prévient Blanquer

Compte tenu de la progression de l’épidémie de Covid-19, le retour en classe des élèves pourrait survenir plus tard que prévu, a annoncé le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer sur BFMTV.

Il est pour l’heure très difficile de pouvoir prévoir la date du retour sur le chemin de l’école, a prévenu le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, lors d’une intervention sur BFMTV samedi 4 avril en début de soirée.

«Quand est-ce qu’on va pouvoir retourner à l’école?», a demandé au ministre Elijah, 6 ans, expliquant que sa maîtresse lui manquait. «C’est impossible de répondre à cette question», a répondu Jean-Michel Blanquer, ajoutant que tout dépendrait «de l’évolution de la maladie» et des «consignes des autorités sanitaires». «J’aimerais que ce soit au début du mois de mai, mais cela peut être plus tard», a-t-il prévenu.

Après avoir annoncé, vendredi, que toutes les épreuves du Brevet et du Baccalauréat seraient replacé par le contrôle continu, le ministre de l’Éducation a également apporté des précisions sur ce thème. Face au « risque d’hétérogénéité des notations d’un établissement à l’autre », le jury national, composé de professeurs, « devra rétablir l’équilibre », a souhaité rassurer le ministre, en tenant compte notamment de l’assiduité et de la motivation des élèves, en fonction des « annotations sur le livre scolaire de l’élève ».

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Qu’est-ce qu’un consul honoraire ?

— Par Sébastien Perrot-Minnot, Consul honoraire du Guatemala à Fort-de-France, (Ambassade du Guatemala en France)

Alors que le monde est en proie à un crise exceptionnelle, avec la pandémie de COVID-19, il apparaît utile de mettre en lumière une institution importante, mais encore trop peu connue, de l’administration publique et des relations internationales : celle du consul honoraire.

Commençons par signaler que la personne portant ce titre est un fonctionnaire du Corps consulaire, lequel est régi internationalement par la Convention de Vienne sur les relations consulaires (adoptée par la Conférence des Nations Unies sur les relations consulaires en 1963). Le Corps consulaire exerce ses activités à partir de postes consulaires rattachés à des postes diplomatiques (Ambassades), et donc, dans le domaine des affaires étrangères. Dans la mesure où un fonctionnaire ou un poste consulaire sert les intérêts d’un État sur le territoire d’un autre État, des immunités et privilèges lui sont nécessairement accordés par ce dernier.

A l’instar des relations diplomatiques, les relations consulaires sont basées sur la réciprocité et le consentement mutuel des États. Ainsi, l’établissement d’un poste consulaire tout comme la nomination d’un chef de poste requièrent l’approbation de l’État récepteur.

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Annie Ernaux : « Sachez, Monsieur le Président, que nous ne laisserons plus nous voler notre vie… »

Annie Ernaux est écrivain. Elle vit à Cergy, en région parisienne. Son oeuvre oscille entre l’autobiographie et la sociologie, l’intime et le collectif. Dans cette lettre adressée à Emmanuel Macron, elle interroge la rhétorique martiale du Président.

Monsieur le Président,

« Je vous fais une lettre/ Que vous lirez peut-être/ Si vous avez le temps ». À vous qui êtes féru de littérature, cette entrée en matière évoque sans doute quelque chose. C’est le début de la chanson de Boris Vian Le déserteur, écrite en 1954, entre la guerre d’Indochine et celle d’Algérie. Aujourd’hui, quoique vous le proclamiez, nous ne sommes pas en guerre, l’ennemi ici n’est pas humain, pas notre semblable, il n’a ni pensée ni volonté de nuire, ignore les frontières et les différences sociales, se reproduit à l’aveugle en sautant d’un individu à un autre. Les armes, puisque vous tenez à ce lexique guerrier, ce sont les lits d’hôpital, les respirateurs, les masques et les tests, c’est le nombre de médecins, de scientifiques, de soignants. Or, depuis que vous dirigez la France, vous êtes resté sourd aux cris d’alarme du monde de la santé et ce qu’on pouvait lire sur la banderole d’une manif en novembre dernier -L’état compte ses sous, on comptera les morts – résonne tragiquement aujourd’hui.

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Mort de Bill Withers, le soleil de la soul s’est définitivement couché

— Par Jean Talabot —
Créateur des tubes interplanétaires Ain’t no sunshine ou Just the Two of Us, la légende s’est éteinte à l’âge de 81 ans.

Un soleil de la soul s’en est allé. Bill Withers est mort lundi 30 mars à Los Angeles de complications cardiaques. Il avait à 81 ans. Auteur des titres à succès Ain’t no Sunshine, Lovely Day, ou Just the Two of Us (avec le saxophoniste Grover Washington Jr), il restera comme l’un des artistes phare de la musique soul des années 1970. Il est aussi l’un des plus repris.

Si Bill Withers s’était retiré du monde musical au milieu des années 1980 après avoir remporté trois Grammy Awards, sa musique, elle, est restée toujours aussi présente sur les ondes, lors des meetings, rassemblements, mariages… Sa mort intervient en pleine crise sanitaire, alors que le public n’avait pas hésité à reprendre à toutes les sauces Lean On Me, un autre de ses tubes incontournables, pour supporter le confinement.

«Nous sommes dévastés par la perte de notre mari et père bien-aimé et dévoué. Un homme solitaire avec un cœur voué à se connecter au monde en général, grâce à sa poésie et sa musique, il a parlé honnêtement aux gens et les a connectés les uns aux autres», a indiqué la famille de l’artiste dans un communiqué.

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19 Kèsiòn K 19

— Par Daniel M. Berté —

19 jou konfinman a kaz a koz di an kalté kalamité ki mété limond KO

19 jou kèsion kotidien ki ka kasé kabèch lé konfiné épi an kantité k (190)

1 Kisa ki ka ba’w kèsiònman ek kozé koko-makak a kay ?

2 Kisa ki ka kasé lé kouy krétjen konfiwmé kon non-krétjen ?

3 Kisa ka kontaminé’w ek klouwé’w an kabann ek kité’w kalbosé ?

4 Kisa ki ka kwensé’w a kaz kon kochon maré kòmifo épi kòd ?

 

5 Ki kalté koraj ka krazé san konplèks kanmarad ki ka vini kagou ?

6 Ki kriminel ka kapoté konpagnon san konté ek ka rann-yo kadav ?

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Confinement : comment contacter les services publics ?

Tribunaux, bureaux de poste, commissariats, préfectures, caisses d’allocations familiales, caisses de retraite, agences Pôle Emploi… Compte tenu de leur contribution à la vie de la Nation, les services publics continuent leur activité. Pendant le confinement, leur organisation et leurs modalités d’accueil ont changé. Peut-on encore s’y rendre et selon quelles modalités ? Sinon, comment entrer en contact ? Quels services sont-ils assurés ?

Les commissariats

Les commissariats habituellement ouverts au public 24h/24 restent ouverts. Seuls les bureaux de police qui offraient un accueil limité en journée sont désormais fermés. Avant de se déplacer, il est cependant conseillé d’appeler le 17 afin d’être orienté pour éventuellement reporter le déplacement ou bien effectuer une démarche en ligne.

Certains signalements ou déclarations peuvent se faire en ligne via le site de la Police nationale  : signaler des violences sexuelles et sexistes, déposer une pré-plainte pour une atteinte aux biens ou une discrimination dont l’auteur est inconnu, signaler un contenu ou un comportement illicite sur internet, signaler une fraude à la carte bancaire, signaler une malveillance sur internet, signaler une escroquerie, signaler un changement de comportement d’une personne pouvant conduire à sa radicalisation…

Les préfectures

Les préfectures sont fermées au public depuis le 16 mars.

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Covid-19 : quelles précautions prendre avec les aliments et les emballages ?

La cuisson des aliments détruit-elle le virus ? Peut-on manger les fruits et légumes crus sans risques ? Doit-on aussi nettoyer les emballages ? Le vinaigre blanc est-il efficace ? Comment nettoyer des surfaces potentiellement contaminées ? L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) propose des réponses basées sur des données scientifiques.

Quelles précautions si je suis malade ?

Si vous êtes malade, vous devez éviter de manipuler des aliments et de cuisiner pour les autres.

Comment supprimer le virus sur les fruits et légumes ?

Il faut bien les laver à l’eau claire avant de les consommer ou de les cuisiner. Essuyez les aliments ensuite avec un essuie-tout à usage unique. N’utilisez pas de désinfectant ou de détergent comme l’eau de javel, vous risqueriez une intoxication s’il était mal rincé. L’utilisation du vinaigre blanc n’est pas nécessaire.

Peut-on manger les fruits et légumes crus ou faut-il les cuire ?

Pour les légumes, une cuisson à 63°C (à feu moyen) pendant 4 minutes permet de détruire le virus potentiellement présent. Pour les crudités et les fruits consommés crus, un lavage à l’eau claire suffit.

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Covid-19 : quels droits en cas d’annulation de vos vacances ?

Vous avez réservé un voyage à forfait et il a été annulé ou bien vous ne souhaitez plus partir ? Comment reporter votre séjour ? Alors que des mesures restrictives de déplacement ont été adoptées pour éviter la propagation du Coronavirus, vous êtes nombreux à vous demander quels sont vos recours. Service-public.fr vous explique tout sur l’ordonnance parue au Journal officiel du 26 mars 2020 qui modifie les obligations des professionnels du tourisme en matière de remboursement.

En temps normal, c’est le Code du tourisme qui s’applique aux voyages à forfait. Il protège le voyageur en prévoyant le remboursement intégral en cas d’annulation par l’organisateur et aussi par le client lorsque des circonstances exceptionnelles et inévitables surviennent (comme la crise sanitaire actuelle).

Cependant, en raison de l’ampleur du risque économique encouru par les prestataires dans le contexte de crise et afin de respecter les droits des consommateurs, les obligations des professionnels ont été exceptionnellement adaptées au moyen d’une dérogation au droit au remboursement.

Quels types de contrat sont concernés ?

Cette mesure dérogatoire s’applique aux contrats portant sur :

  • des voyages à forfait vendus par un tour-opérateur ou une agence de voyage ;
  • des services de voyage vendus par des professionnels les produisant eux-mêmes (hébergement, location de voiture, visite dans un parc de loisirs, cure thermale, etc.) ;

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« Une attestation de déplacement sur smartphone sera disponible dès le 6 avril »

— Par Vincent Gautronneau et Pauline Théveniaud —

Le ministre de l’Intérieur, qui confirme que les contrôles seront renforcés pour éviter des départs en vacances, fait le point sur le confinement en vigueur depuis le 17 mars

Considérant que le confinement est « bien respecté », que les Français s’en « sont approprié les règles », le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, annonce au Parisien- Aujourd’hui en France la mise en place, à partir de ce lundi 6 avril, d’une attestation de déplacement numérique, en complément du dispositif papier déjà existant.
[…]

Considérant que le confinement est « bien respecté », que les Français s’en « sont approprié les règles », le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, annonce au Parisien- Aujourd’hui en France la mise en place, à partir de ce lundi 6 avril, d’une attestation de déplacement numérique, en complément du dispositif papier déjà existant.

De très nombreuses amendes ont été dressées lors des premiers jours du confinement. Comment évoluent les chiffres ?

CHRISTOPHE CASTANER. Depuis la mise en place du confinement, les forces de l’ordre ont procédé à plus de 6,7 millions de contrôles et ont dressé plus de 406 283 procès-verbaux.

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« Délits d’encre n°26 » de Collectif

Damas et la Négritude

Résumé

Le mot négritude, selon les manuels, est apparu pour la première fois sous la plume d’Aimé Césaire dans les années   30, dans la revue « L’étudiant Noir », elle-même créée à Paris  dans les années 30. La Négritude devient, dans les années 40, un courant littéraire et politique rassemblant des écrivains noirs francophones revendiquant l’identité noire et sa culture.
Ces écrivains et intellectuels noirs (Damas, Césaire, Senghor, Diop…) ont pour objectif de rendre la dignité aux peuples noirs après des années de frustration culturelle et politique. La Négritude avait comme double objectif de réhabiliter le « nègre » en valorisant son histoire, sa culture et participer ainsi à la construction de la civilisation universelle, ce qui est à l’opposé du communautarisme abondamment médiatisé de nos jours.
Consacrer un numéro de délit d’encre à « Damas et la Négritude » et donc au « Déni de l’Histoire Africaine » reste de nos jours un délit.
On aurait pu penser que l’indépendance des pays africains des années 50 et 60 aurait permis de tourner la page et de libérer les écrivains et les intellectuels noirs de leur « devoir d’histoire ».

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