Roland Sabra

Martinique Avenir : 80% d’élus s’opposent et s’imposent à 90% de citoyens

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Au moment de publier cette chronique, je prends connaissance de l’article écrit par Philippe Pierre-Charles sous le titre : « Prendre en compte la totalité de la situation politique que nous vivons ! ». La belle ambition ! Cependant j’observe que l’un des aspects essentiels de la situation politique que nous vivons n’y figure pas : l’inadéquation du peuple et de sa représentation politique, s’agissant de l’avenir de la Martinique. C’est précisément l’objet de ce papier.

Nation, peuple et identité.

Une nation, une nano-nation comme le proclame Édouard Glissant après l’avoir dénoncée dans le Monde, comme pour ne pas faire fausse note dans le Landerneau. Un peuple, un peuple à hauteur d’autres peuples. De préférence de grands peuples comme ceux du Japon ou de la France plutôt qu’à ceux de Ste Lucie ou de Dominique. Un grand peuple, donc, dans une nano-nation. Pourquoi pas ? S’ajoute une identité à sauvegarder même si elle est essentiellement fuyante. En effet, le Martiniquais de l’an 2000 n’est pas celui de 1950, qui n’avait rien à voir avec celui de 1900 et encore moins celui de 1848.

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“Tricentenaire”, l’imposture politico-médiatique

— Par Pierre Alex Marie-Anne —

Les cérémonies dites du “Tricentenaire”ont consacré solennellement ,le rattachement de la Martinique à la France.

Dès lors les manifestations en chaîne que nous voyons aujourd’hui , cherchant à, faire disparaître toute trace mémorielle de cet évènement historique ne peuvent revêtir qu’une signification , éminemment politique : le rejet par leurs auteurs et ceux qui les soutiennent de leur appartenance à la communauté nationale française et par extension ,de leur qualité de citoyen de cette même République .; ils doivent donc en tirer ,s’ils ne sont pas des imposteurs ,toutes les conséquences et renoncer à tous les avantages qu’elle leur procure : garantie des libertés publiques et de la solidarité nationale,en particulier dans le domaine financier ,protection sociale étendue à tous les risques et à tous les stades de l’existence , standard de vie comparable à celui des pays développés d’Europe en matière sanitaire, éducative, d’habitat , d’ infrastructures et équipements structurants ,sans oublier les droits et protection juridiques des travailleurs ,bref tout ce qui suscite l’envie de nos proches voisins de la Caraïbe cherchant à en bénéficier au prix d’une entrée illégale sur notre territoire.

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En 2020, la saison des ouragans dans l’Atlantique devrait être pire que prévu

En raison des conditions océaniques et atmosphériques, « cette année nous nous attendons à des tempêtes plus fortes et plus longues que la moyenne ».

La saison des ouragans dans l’Atlantique devrait être extrêmement « active » et pire que prévu, avec entre 7 à 11 ouragans, ont estimé jeudi les services météorologiques américains. 

En raison des conditions océaniques et atmosphériques, « cette année nous nous attendons à des tempêtes plus fortes et plus longues que la moyenne », a expliqué Gerry Bell, chef prévisionniste pour les ouragans à l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).  

La NOAA, qui avait déjà averti en mai que l’Atlantique connaîtrait une saison 2020 probablement « au-dessus de la normale« , a ainsi revu ses prévisions à la hausse.  

 

L’institution, qui prévoyait entre 13 et 19 tempêtes, s’attend désormais à la formation d’entre 19 et 25 dépressions tropicales, dont 7 à 11 pourraient se transformer en ouragans. Entre trois à six d’entre eux pourraient atteindre la catégorie 3 ou plus, charriant des vents d’au moins 178 km/h. 

Déjà neuf tempêtes

« C’est l’une des prévisions saisonnières les plus actives que NOAA ait émise en 22 ans d’existence », a précisé le secrétaire au Commerce américain, Wilbur Ross. 

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Tanbou !

— Par Daniel M. Berté —

An tron vid, lapo-bèt, kòd épi savwaw : Tanbou !
Janbé kalifouchon, dé lanmen ek talon : Tanbou !
Tibwa anlè dèyè, vwa-dèyè sipòtè, bat ! : Tanbou !

Woulman an kominikasion : Tanbou !
Batman an konminion : Tanbou !
Wouklman an vibrasion : Tanbou !

Ka fè’w wè épi lanmen’w ek pyé’w : Tanbou !
Ka fè’w wè épi zorèy-ou : Tanbou !
Ka fè’w wè épi lespri’w : Tanbou !

Matjè listwa péyi-nou: Tanbou !
Zouti Romen an kolè: Tanbou !
Enstriman linyon nèg-mawon : Tanbou !

Signalè adan révolt kakolè : Tanbou !
Ritmè adan manif djoubakè : Tanbou !
Ouvrè adan lawon bèlè: Tanbou !

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Harriet Tubman, une héroïne américaine

Fleur DAUGEY

Olivier CHARPENTIER Illustrateur

Née esclave aux alentours de 1820, Harriet Tubman mourra libre en 1913. Cette liberté, elle l’aura conquise par la force de sa volonté et par son courage. Toute sa vie, elle s’emploiera à libérer ses frères et à se battre contre l’esclavage puis la ségrégation raciale. Dans ce livre, le récit de la vie aventureuse et exemplaire d’Harriet s’entrecroise avec l’histoire de l’esclavage en Amérique. Un passionnant retour vers un passé tumultueux, qui a laissé des traces dans la société américaine jusqu’à nos jours.

 Harriet Tubman, héroïne de la grande histoire et modèle pour la jeune génération

— Par Laura Seigneur —

C’est l’une des grandes figures de l’émancipation des Noirs aux États-Unis et de la lutte contre l’esclavage au XIXe siècle. Elle est aussi le personnage idéal pour apprendre aux enfants une histoire peu racontée aux parents, ainsi que le réussit avec brio Libre !, un livre jeunesse très réussi.

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Relever le défi des jeunes activistes

— Par Raphaël Constant —
Combien de martiniquais savaient que l’entrée du Parc Aimé Césaire avait été construit en 1935 pour le tricentenaire de la conquête française de la Martinique. A la même période que l’érection de la statue de d’Esnambuck ?

Peu de monde.

Au moins l’action des jeunes activistes aura permis cela.

Moins d’un an avant leur émergence sur la scène politique, ce courant a clarifié la scène politique martiniquaise mieux que des milliers de discours : dénonciation du rôle de l’état français dans le scandale du chlordécone, implication des békés dans ce même empoisonnement, démonstration du système « deux poids, deux mesures de la justice française, mise en cause du « schoelchérisme » et de ses contempteurs actuels etc…..

Elles ont aussi permis de clarifier le rôle des forces politiques en présence.

La réaction préfectorale n’a rien de bien étonnant. Dénoncer la violence, dénoncer une minorité sont les discours traditionnels des gouverneurs et préfets depuis 1635 quand l’ordre colonial et la présence française sont contesté.

Quelle ironie : le représentant d’un état qui a commis une série de crimes et de meurtres impunis sur cette terre martiniquaise et protège un ordre injuste qui ose donner des leçons de démocratie à une jeunesse en révolte !

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« Mettre l’art dans l’espace public » : avec le Voyage à Nantes, les artistes contemporains s’approprient les rues de la ville

Le Voyage à Nantes expose pendant deux mois une multitude d’oeuvres d’art contemporain. Cette année, le festival démarre samedi 8 août et dure jusqu’au 27 septembre.

De l’eau tombant en cascade sur l’Opéra, un lit à baldaquin qui flotte dans un canal ou un sexe féminin arrosant une fontaine : le Voyage à Nantes expose pendant deux mois une multitude d’oeuvres d’art contemporain dans les rues de la cité des Ducs. « On s’est interdit les thématiques parce qu’elles sont contraignantes, en fait la thématique, c’est interpréter cette ville« , explique Jean Blaise, le directeur artistique du festival qui démarre samedi 8 août et dure jusqu’au 27 septembre.

Pour « mettre l’art dans l’espace public« , chaque été, des places et bâtiments de Nantes et sa région sont investis par les artistes avec des constructions souvent monumentales, dont une partie reste à demeure après l’événement. Au total, le parcours comprend une vingtaine de nouvelles étapes, parmi lesquelles on remarque aussi les bottes de trois mètres de haut de Lilian Bourgeat et les sculptures fondues dans la végétation de Jean Jullien. 

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Bataille mémorielle : match nul à Reims

— Par Cheikh Sakho(*) —
La ville natale de Colbert est aussi celle du Monument des héros de l’armée noire, rappelle l’historien. Selon lui, il est plus utile de conserver les statues, plutôt que de les déboulonner, afin de les appréhender de manière critique.

Reims, son champagne, sa cathédrale, son Ange au sourire – et ses batailles mémorielles par statues interposées, avec, en ligne de front, Colbert et les tirailleurs sénégalais. S’en souvient-on ? La cité des sacres est la ville natale de Colbert, convoqué sur le banc des accusés du tribunal de l’histoire pour avoir codifié l’esclavage dans le Code noir. Reims n’a pas oublié d’honorer sa mémoire. Une rue porte son nom, avec une plaque commémorative apposée sur un mur de sa maison natale.
Deux statues du ministre de Louis XIV jalonnent autant d’endroits symboliques de la ville : le jardin public devant la gare et le rectorat de l’académie. Aux dernières nouvelles, ces monuments ont échappé aux soulèvements planétaires du mouvement Black Lives Matter qui a pris pour cible notamment les statues de Léopold II, en Belgique, et de Christophe Colomb, aux États-Unis.

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Radicalités identitaires : La démocratie face à la radicalisation islamiste, indigéniste et nationaliste

Ces dernières années, des extrémistes identitaires percutent les valeurs républicaines de la société française. Voyant l’avenir de l’humanité comme un « choc des civilisations » et une « guerre de races », ces mixophobes ethno-différencialistes partagent la théorie du « grand remplacement » en Occident : les identitaires nationalistes et anti-cosmopolites, de même que les identitaristes décoloniaux et islamistes. Les crispations identitaires ont ainsi fait couler beaucoup d’encre : les uns dénoncent le « défaut d’assimilation » des populations immigrées, tandis que les autres accusent la « panique identitaire ». Cet ouvrage ne se situe dans aucun de ces camps idéologiques mais décrit ces radicalités identitaires et les enjeux pour la cohésion sociale au sein des sociétés démocratiques.

  • Date de publication : 29 mai 2020
  • Broché – format : 15,5 x 24 cm • 406 pages
  • ISBN : 978-2-343-20323-2
  • EAN13 : 9782343203232
  • EAN PDF : 9782140150531
  • EAN ePUB : 9782336901282
  • Lire l’interview de Manuel Boucher=>

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Obsèques de Gisèle Halimi à Paris au son de « Bella Ciao » et de « l’Hymne des femmes »

Paris – Les obsèques de l’avocate et figure féministe Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet à l’âge de 93 ans, ont été célébrées jeudi à Paris en présence de plusieurs centaines de personnes, au son notamment de « Bella Ciao » et de « l‘Hymne des femmes« , a constaté un journaliste de l’AFP.

Un grand portrait souriant de la défunte avait été exposé devant son cercueil, lors de cette cérémonie laïque organisé au crématorium du Père-Lachaise, où ses cendres reposeront au côté de celles de son mari Claude Faux. 

Gisèle Halimi « fait partie de ces personnes assez rares qui nous réveillent« , a déclaré le philosophe et écrivain Regis Debray en hommage à l’avocate disparue.  

Il a confié avoir « compris grâce à elle » que le combat pour l’émancipation des femmes et celui pour l’émancipation des peuples ne faisaient qu’un. « Elle mérite de rester parmi nous comme un défi à toutes les convenances, les défis et les paresses« , a-t-il estimé. 

Outre deux de ses trois fils, Serge Halimi et Emmanuel Faux, plusieurs personnalités se sont succédé pour évoquer la mémoire de cette inlassable combattante pour les droits des femmes, avocate engagée, ancienne députée et autrice.

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L’Habitation Saint-Étienne ouvre ses portes

Dimanche 9 août 2020 à 9h & 14 h

Programme :

9h : Visite de l’ancienne distillerie
Classée Monument Historique depuis 2006, les bâtiments de la distillerie sont parmi les derniers et plus beaux témoins de la maîtrise et de l’esthétique de l’architecture industrielle de la fin du XIXe siècle en Martinique. L’ensemble des machines industrielles est le seul à avoir été classé Monument historique en 2019. Jacky PASCAULT, ancien directeur de la sucrerie du Galion puis directeur de la distillerie du Simon, vous en contera l’histoire et le fonctionnement.
Sur réservation – contact@rhumhse.com
Visite et dégustation gratuites – places limitées – public adulte.
 
14h : Visite guidée de l’Habitation Saint-Etienne
Doté d’un patrimoine riche et varié, s’inscrivant dans le paysage typique du nord de la Martinique, avec sa végétation exubérante, le site, fief des rhums HSE offre un ensemble architectural unique inscrit à l’ISMH et classé Monument Historique. Riche de culture, son Jardin Remarquable est orné de sculptures et l’espace des Foudres – appelé ainsi en hommage à Edouard Glissant – abrite cette année l’exposition photos « Canaries » de Jean-Luc DE LAGUARIGUE.

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Les Éveillés, Rouge, Vert, Noir

— Par Marie-Laurence Delor —

Rien ne peut plus nous étonner !. Et voilà nos insurgés du dimanche se réclamant de A. Cesaire, de F. Fanon et de Koko René-Corail, qui se coulent dans le modèle anglo-saxon en vogue, le très controversé « woke attitude», traduire « rester éveillé » (de veille informatique). Le terme d’origine argotique afro-américain,  popularisé il y a une dizaine d’années par la chanteuse Erykah Badu a été repris sur les campus des grandes universités états-uniennes. Son usage s’est étendu, parallèlement, dans les milieux mondains et marketing (woke-washing)”.

L’Urban Dictionnary qui fait autorité pour les parlers argotiques le définit comme suit: « The act of being very pretentious about how much you care about a social issue » (comportement très prétentieux sur le fait que vous vous préoccupez d’un problème social). 

Pour ses adeptes, le « woke » serait une attitude d’éveil face à toutes inégalités (de classe, de genre, de race…) et aux questions environnementales. Bon nombre d’observateurs soulignent toutefois une recherche effrénée de la visibilité. Elle est consubstantielle à la « woke attitude » et se traduit par l’hystérisation scénarisée de l’indignation;  relayée en cela par les réseaux sociaux.

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Loi du 30 juillet 2020 visant à protéger les victimes de violences conjugales

La loi visant à protéger les victimes de violences conjugales est la transcription législative des travaux du Grenelle des violences conjugales.

La loi entend mieux protéger les victimes de violences conjugales. Pour cela, elle permet la suspension du droit de visite et d’hébergement de l’enfant mineur au parent violent. En cas de violence au sein du couple, l’inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes est automatique (sauf décision contraire du juge) pour les infractions les plus graves. La notion de harcèlement au sein du couple est considérée comme une circonstance (lire la suite de l’article de Vie-publique.fr ).

Comprendre le texte

La loi entend mieux protéger les victimes de violences conjugales.

Pour cela, elle permet la suspension du droit de visite et d’hébergement de l’enfant mineur au parent violent.

En cas de violence au sein du couple, l’inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes est automatique (sauf décision contraire du juge) pour les infractions les plus graves. La notion de harcèlement au sein du couple est considérée comme une circonstance aggravante. La procédure de médiation en matière pénale et en matière civile est encadrée dans les cas de violences conjugales.

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À la découverte du cimetière de la baie de Saint-Pierre

Jeudi 6 août à 22 h 40 sur Martinique la 1ère

Ce soir, à 22 h 40, Martinique la 1ère nous propose de partir à la découverte d’un extraordinaire cimetière marin avec le documentaire Martinique, sur les traces de la baie de Saint-Pierre, réalisé en 2016.

Une catastrophe humaine

Au pied de la montagne Pelée, volcan actif situé dans le Nord de la Martinique, se trouve le plus grand cimetière maritime du monde. Entre épaves, ruines et témoignages, le documentaire d’Anthony Binst fait revivre la ville flamboyante de Saint-Pierre, avant l’éruption de 1902. Le film revient sur les évènements du 8 mai de cette terrible année. Au matin, sur la montagne Pelée, une éruption d’une puissance dix fois supérieure à la bombe atomique larguée à Hiroshima, dévaste la baie de Saint-Pierre en Martinique. 30 000 Pierrotains sont emportés par une nuée ardente (800°C) qui dévale les pentes du volcan à plus de 400km/h…

Vestiges du passé

Les ruines observables aujourd’hui sont les stigmates de la catastrophe d’hier. Cependant, en 1974, c’est bien dans les eaux de la baie que Michel Météry, plongeur émérite et ancien de l’équipage du commandant Cousteau sur la Calypso, allait faire une découverte époustouflante.

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Se protéger de nous-mêmes

— Par François Gabourg —
La question de la Mémoire est un sujet qui divise les Martiniquais. En plein 20e siècle, on parle encore de communauté béké. Contrairement à ce qu’en pense l’un d’entre eux, Alain Hugues Despointes lors d’une interview sur Canal +, cette communauté n’aurait-elle pas dû avoir une tête « métissée » plutôt que toute blanche depuis tout ce temps passé à côté des Noirs ? Le mot béké ne devrait-il pas se contenter de trouver sa place dans des livres d’histoire ?

Côté politique locale, la lenteur des décisions fait qu’en plein 20e siècle les statues de Joséphine de Beauharnais et de Pierre Belain d’Esnambuc culminaient fièrement sur la Place de la Savane de Fort-de-France. Les autorités ont fait le choix de ne pas s’opposer à leur déboulonnage en remettant les clés de la ville à des activistes pour détruire les statues de la honte.

Certains pays comme la Belgique ont préféré retirer les statues de colons de leurs places publiques. Ces activistes, connus sur le nom de Rouge Vert Noir (RVN), sont critiqués non pas sur le fond mais sur la forme.

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Amnésie ou complexe d’infériorité

— Par Ismaël-Morgan Marie-Luce —
Depuis quelques temps, la Martinique vit un tournant dans son histoire. Plus précisément, elle voit sa mémoire bousculée, remaniée mais vérifiée par une jeunesse martiniquaise, non pas révolutionnaire comme le disent certains, mais une jeunesse consciente et militante. Un militantisme que d’autres ont initié dans le passé et qui aujourd’hui refait surface de plus belle. Oui, une jeunesse soucieuse de ne pas se laisser corrompre par une histoire fallacieuse, une histoire falsifiée au bénéfice de ceux qui l’ont écrite. Une histoire fallacieuse restée dans la mémoire collective comme immuable, impérissable, inaliénable mais une histoire symbole de l’aliénation du peuple martiniquais. Oui, cette histoire assimilationniste que l’Etat Français a servi durant des années à nos aïeux. Ces mêmes aïeux qui aujourd’hui pour certains, refusent, condamnent ou saluent le combat mené par cette jeunesse militante ayant rétabli la vérité sur notre histoire. L’histoire du peuple martiniquais et de ses descendants d’esclaves, l’histoire qui érige l’homme blanc comme notre sauveur, comme le grand abolitionniste, je parle de Victor Schoelcher notamment.

En faisant disparaître toute trace matérielle visible de cette réalité historique, ce comportement infantile prive les générations futures de la possibilité de s’interroger, comme ils ont eu la chance de pouvoir le faire, sur les tenants et aboutissants d’une époque essentielle pour la compréhension de notre destinée.

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Comment concilier histoire et mémoire dans l’espace public ?

— Collectif Bakwa —
Faut-il déboulonner les statues de Victor Schoelcher en Martinique ? Oui. Faut-il déboulonner toutes les figures colonialistes de l’espace public en Martinique ? La réponse est une nouvelle fois positive. A ces affirmations qui nous semblent évidentes, se mêlent en filigrane des questions subsidiaires liées à la légalité et la légitimité des actions de déboulonnage ainsi que celle, plus large encore, de la représentation de la mémoire dans notre espace public.

L’histoire et la mémoire : deux concepts distincts

Le travail de l’historien est une démarche scientifique rigoureuse qui implique une prise de distance vis-à-vis de l’événement qui fait l’objet d’une étude critique. Le travail de mémoire est une démarche sociale qui devrait impliquer l’ensemble de la population et faire l’objet d’un consensus politique autour d’une sélection orientée de notre histoire. Tandis que l’histoire ambitionne d’approcher la vérité en tentant le mieux possible d’expliquer la complexité des événements passés, la mémoire simplifie la réalité et sert plutôt la fidélité à des valeurs. L’histoire se traduit dans nos livres et nos manuels scolaires tandis que la mémoire se grave dans le marbre et s’éructe dans le bronze.

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Prendre en compte la totalité de la situation politique que nous vivons!

— Une contribution de Philippe Pierre-Charles —

Lorsqu’une situation est complexe, la prise en compte de la totalité de ses aspects est la seule façon de voir clair et d’éviter de sombrer dans un opportunisme ou un autre.

Voyons ces éléments sans les hiérarchiser ni oublier leur imbrication.

1). Un mouvement martiniquais et mondial de dénonciation du grand mensonge colonial européen (pour l’essentiel), de rétablissement de quelques vérités occultées par les Dominants secoue la planète. Nous disons Eya ! Woulo ! Bravo ! Nous en sommes partie prenante comme bien d’autres de nos prédécesseurs. Mener ce travail de vérité ne peut aller sans débats et controverses. Refuser ces débats en se prétendant détenteur unique et prétentieux de la vérité, reviendrait à accepter le risque que des contre-vérités soient légitimées en lieux et place (et à la manière de l’encrage) du mensonge colonial. Rarement la petite phrase de Lénine a été aussi importante : seule la vérité est révolutionnaire !

2). Ce contexte idéologique enveloppe des sociétés (celles de Martinique, de Guadeloupe et de Guyane) dans lesquelles le colonialisme est maintenu sous toutes sortes de déguisements avec son cortège de domination sociale, de dépossession politique, de maldéveloppement chronique.

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Sortie du film « White Riot » de Rubika Shah

De Rubika Shah
Nationalité Britannique
5 août 2020 / 1h 20min / Documentaire, Musical

Synopsis :
Royaume-Uni, fin des années 70, en pleine explosion punk : face à la montée de l’extrême- droite nationaliste et raciste, un groupe de militants choisit la musique comme arme. C’est l’aventure de Rock Against Racism qui, avec The Clash en première ligne, va réconcilier sur des rythmes punk, rock ou reggae les communautés d’un pays en crise.

« White Riot » a été primé dans la catégorie documentaire lors du dernier BFI London film Festival. Il a également été sélectionné lors de la 70ème Berlinale en 2020.

La presse en parle :

Ouest France par Cédric Page
White Riot ressuscite avec fièvre les rêves et combats d’une jeunesse idéaliste.

Culturebox – France Télévisions par Pierre-Yves Grenu
Ce court et beau documentaire, qui tire son nom de l’hymne des Clash, a la couleur de l’époque, avec ses archives édifiantes, les collages des fanzines, les concerts improvisés et l’envie d’en découdre.

Le Journal du Dimanche par L.P.
Rythmé par une bande-son énergique (Clash, etc.), ce documentaire en détaille la genèse à partir d’archives et de témoignages aussi rares que percutants.

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« Le Mawonium », le bar éphémère de Rivière-Pilote

Du 31 juillet au 30 août 2020

 » Le Mawonium » chasse « Les nuits culturelles ». Dans le bourg de Rivière-Pilote,  l’association Moonary investit pour le mois d’août une villa rebaptisée ainsi « Le Mawonium : lieu de rassemblement de « mawon » d’aujourd’hui »
Elle invite le public à venir manger, boire, voir des expositions, des concerts, écouter du conte, et débattre de thèmes variés.
Le bar éphémère promet de faire bouger la ville.
« Le concept rappelle la liberté de choix, un état d’esprit.  »
« On veut faire partie des gens qui veulent sortir de la morosité et proposer des animations », explique Vivien Villet, chargé de communication de l’association Moonary.
Les organisateurs annoncent des expositions, du théâtre, des concerts. Voir la vidéo ci-dessous.

Vendredi 14 août
Quatuor Bélé Reggae Roots

Samedi 15 août
Projection ciné en plein air
Focus sur un réalisateur martiniquais

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Mini Marché Mensuel de l’Écolieu de Tivoli

Samedi 8 août 2020 de 8h à 13 h

—Communiqué de presse du Centre de Culture Populaire Ypyranga de Pastinha Martinique (CCPYPM)—

L’Ecolieu de Tivoli est le second et nouveau site de l’association, après celui de Trénelle Citron.

V

Mini Marché Mensuel de l’Ecolieu de Tivoli

Samedi 8 août 2020

– Visite du site – Vnte – Atelier conseil jardin et focus : green peyi – Oyas

Ce samedi 8 Août, lors du Mini marché mensuel, visitez  l’ Ecolieu de Tivoli -dont la Plantothèque Ecole Médicinale d’Urgence-, et découvrez le mini marché de plants, légumes, plantes médicinales et aromatiques, bijoux et savons. De plus participez à l’Atelier jardinage et conseils ! Ouvert à tous.

Ce mois ci accueil de deux invités et leur produits :

-Grenn peyi, maison de plantes et semences paysannes pour préserver le patrimoine agricole

– Oyas, réserves d’eau à enterrer fabriquées en Martinique.

Venez échanger sur le patrimoine botanique, pharmaceutique, culturel et technique et sur les savoirs populaires.

Venez pratiquer la transmission du patrimoine, réfléchir à l’économie, aux notions d’autosuffisance et d’abondance !

Faire pousser sa nourriture c’est comme imprimer son propre argent…

Samedi 8 Août 2020 de 08:00 à 13:00 à l’Écolieu de Tivoli – Chemin de Desbrosse La Vallée –

Tout public – Entrée libre – Prévoir cabas, masques, chaussures fermées et pantalon pour l’atelier jardinage et conseil.

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Déboulonnage de statues et héritage raciste: pourquoi Jésus ressemble à un Européen blanc

— Par Anna Swartwood House, Professeure d’histoire de l’art, Université de Caroline du Sud —
Le Jésus historique avait probablement les yeux bruns et la peau foncée, comme la plupart des Juifs du Ier siècle en Galilée. Mais ce n’est pas l’image majoritaire qu’on nous en a donné.
Le fait de représenter Jésus comme un Européen blanc fait de plus en plus débat en cette période de réflexion sur l’héritage raciste aux États-Unis.

Alors que des manifestants réclament le déboulonnage des statues de généraux sudistes de la Guerre de Sécession aux États-Unis, l’activiste Shaun King va plus loin, en suggérant qu’il convient d’“en finir” avec les fresques et autres œuvres d’art représentant un “Jésus blanc”.

Il n’est pas le seul à se préoccuper de la représentation du Christ, et de la façon dont elle est utilisée pour mettre en avant la notion de suprématie de la race blanche. Des chercheurs renommés, et l’archevêque de Canterbury lui-même, appellent à repenser cette tradition.

La vision européenne d’un Christ à la peau claire a influencé d’autres parties du monde par le biais du commerce et de la colonisation.

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« Dawson City : le temps suspendu », documentaire exceptionnel sur l’histoire d’une ville entre ruée vers l’or et débuts du cinéma

— Par Jacky Bornet —

Genre : Documentaire
Réalisateur : Bill Morrison
Pays : Etats-Unis
Durée : 1h21
Sortie : 5 août
Distributeur : Théâtre du Temple

Synopsis : 1978, Canada. À 560 kilomètres au sud du cercle polaire arctique se trouve Dawson City, petite ville. canadienne. En 1978, lors de travaux destinés à construire un centre de loisirs, le conducteur d’une pelleteuse fait surgir de terre des centaines de bobines de films miraculeusement conservées. Combinant films muets, films d’actualités, images d’archives, interviews et photographies historiques, et accompagné par une bande-son envoûtante d’Alex Somers, Dawson City: Le temps suspendu dépeint l’histoire de la ruée vers l’or d’une petite ville canadienne tout en relatant le cycle de vie d’une collection de films singulière à travers son exil, son enterrement, sa redécouverte et son salut.

Des images déterrées, découvertes lors d’un chantier dans une ville perdue du nord-ouest canadien qui connût sa grande époque lors de la ruée vers l’or en 1896. Une mine !

Les histoires de cinéma sont souvent romanesques. Quand elles concernent les premiers temps du 7e art, elles se teintent d’histoire tout court, et ici d’archéologie. N’appelle-t-on pas cette époque reculée des premiers films, le cinéma archaïque ? 

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Notre humanité blessée

— Par Gérard Dorwling-Carter, Patrimoine Martinique —
Je ne pouvais rester muet face à la destruction d’éléments importants de notre statuaire martiniquaise en tant que président de l’association Patrimoine Martinique qui jusqu’à ce jour oeuvrait en retrait du tumulte médiatique. Notre silence pourrait s’apparenter à une coupable complicité.

Le passé n’existe plus que dans nos mémoires. En effaçant les traces du passé, c’est notre mémoire d’aujourd’hui que l’on efface. C’est notre humanité que l’on blesse. Dimanche 26 juillet 2020, nous avons assisté impuissants et désolés à la destruction méthodique de plusieurs éléments de notre patrimoine martiniquais : les restes de la statue de Joséphine, impératrice des Français, et la statue de Pierre Belain-d’Esnambuc, créateur de la Martinique coloniale. Nous avons également assisté à l’enlèvement de plusieurs plaques de rues et au saccage de la statue de Gandhi.

Ces faits ont été produits en dehors de toute légitimité démocratique. Ils ont été produits alors même que des commissions mémorielles ont été mises en place dans plusieurs de nos communes.

Le Patrimoine de la Martinique est le bien de tous ; en le sauvegardant, c’est notre mémoire que l’on préserve, c’est notre capacité à débattre que l’on cultive, c’est notre humanité martiniquaise que l’on fait avancer.

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Gwendoline Absalon : « Le créole est pour moi une poétique et une langue sacrée »

— Par Michel Bampély —

Dans ce portrait qui lui est consacré, l’une des figures montantes de la scène des musiques du monde, évoque son parcours mené de luttes contre le déterminisme familial et son émancipation par la créolité.

Parce qu’« un bon cœur soulage toujours un cœur en peine », la voix apaisante et l’élan poétique intense de Gwendoline Absalon, remplit mon salon dans lequel défilent sur la platine, une à une, les chansons de son dernier album Vangasay. « J’ai toujours aimé faire des concerts dans des structures hospitalières, avec des gens à handicap très lourd. J’accompagne les gens dans un cheminement parfois difficile ». Et l’on se sent bien après l’écoute du disque, comme emporté par la voix bienveillante et le chant initiatique de cette jeune passeuse native de Saint-Denis de l’île de la Réunion. Les arrangements du pianiste Hervé Celcal, entre pop, jazz, et world feront le reste. Ils créeront en moi cette sensation de mieux-être telle une plante tropicale aux vertus thérapeutiques. « Il est important d’être à l’écoute des autres et de mon propre corps » ajoute la chanteuse.

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