Roland Sabra

«Les assises internationales du roman» ont fêté la langue française

— par Catherine Fruchon-Toussaint —

À Lyon se sont tenues pendant une semaine Les assises internationales du roman. Comme tous les ans, ce festival a accueilli une cinquantaine d’écrivains prestigieux venus du monde entier. La nouveauté de cette édition : un week-end consacré à la langue française.

De notre envoyée spéciale à Lyon,

Carrefour littéraire des cinq continents, Lyon a réaffirmé cette année avec ses Assises internationales du roman la qualité et la diversité des auteurs invités.

 En présence de Ian McEwan et Jonathan Coe, deux grandes plumes britanniques, la semaine s’est poursuivie avec les Américaines Jane Smiley et Claire Messud, la Cubaine Karla Suarez ainsi que de nombreux écrivains venus de l’Égypte, de l’Allemagne, du Pérou et de l’Indonésie entre autres pour des échanges autour de tables rondes thématiques telles que la révolte ou la société après les attentats.

Point d’orgue des rencontres, ces deux derniers jours pour fêter la langue française avec le Togolais Kossi Efoui, le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr sans oublier le Franco-Vénézuélien Miguel Bonnefoy. Écrire en plusieurs langues était d’ailleurs un débat où il était question du choix du français comme langue littéraire.

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Existe-t-il un système éducatif français ?

Par Roland Tell —

Ce problème est un problème général. La question de l’unité organique du système d’enseignement est posée, dans tous les pays, à l’ensemble des structures éducatives. Elle se pose d’autant plus que les Ministères de l’Education Nationale sont loin de répondre, à l’heure actuelle, aux besoins éducatifs, repérés dans leur généralité. D’autre part, cette question renvoie à deux autres problèmes :

– le problème de l’existence du système en tant que tel.

– le problème de la place de ce système éducatif formel, institutionnalisé, par rapport aux structures informelles d’éducation et de formation.

Par exemple, à partir des années 1980, des dispositifs dans les médias, dans les entreprises économiques, dans le privé, en insistant sur la relation entre résultats scolaires et débouchés professionnels, prennent en charge la formation de leurs employés, afin de mieux garantir la réussite de l’entreprise elle-même. L’homme, étant considéré comme le premier capital de l’entreprise, il importait donc de faire évoluer les formations en fonction des évolutions économiques rencontrées par les entreprises. Evolutivité des formations et adaptabilité des employés vont de pair.

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Kemi SEBA à Génippa : la cause indépendentiste a-t-elle marqué des points?

— Par Yves-Léopold Monthieux —
A une commémoration de la mort de Frantz Fanon, deux personnalités étrangères avaient été invitées par des anticolonialistes martiniquais. J’avais observé alors que l’évènement n’avait concerné qu’une chapelle et que des militants connus de l’anticolonialisme en avaient été écartés. Je m’étais interrogé sur ce que pouvaient penser les filles de CHE GUEVARRA et de MALCOM X (je crois) à leur retour dans leurs pays respectifs, d’un pays à décoloniser, champion de consommation, comme la Martinique.
Ainsi que l’avait confié un journaliste russe invité en Martinique par un grand parti anticolonialiste, elles pourraient se dire que si tous les pays à décoloniser étaient comme la Martinique, elles signeraient tout de suite pour leur maintien en l’état. En effet, le visiteur russe (URSS) sortait de table. Iil venait de profiter d’agapes inattendues à Clairière de la part des dignitaires du parti. Après avoir vu ce qu’il avait vu du pays, cette débauche de table avait achevé de le déconcerter. Celui qui le reconduisait en fin d’après-midi à son hôtel crut devoir faire un crochet à Volga Plage pour lui montrer un peu de la misère du pays, histoire de remettre l’opinion de son hôte dans le bon sens.

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Parutions : nouveautés du 28 mai 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Fête des mères: d’où vient le mot «maman» ?

— Par Jean Pruvost—
MOTS DE TOUS LES ÂGES – Le lexicologue Jean Pruvost, auteur d’un Dico des dictionnaires qui fait référence, analyse chaque semaine pour Le Figaro un mot de l’actualité. L’écrivain s’interroge aujourd’hui, à l’occasion de la Fête des mères, sur l’origine du mot «maman».

«Bonne fête, Mère!» ne s’est jamais vraiment dit. En revanche, «Bonne fête, Maman», voilà qui vient du cœur, à ne surtout pas oublier au moment de la «Fête des mères», au pluriel donc, une fête que l’enfant de l’école maternelle appelle encore de manière charmante la «Fête des Mamans». De tels mots, si forts, si premiers, scintillent depuis bien longtemps dans la langue française, et dans celles qui l’ont nourrie. C’est qu’on se situe, ici, à la source de la langue et de la vie, avec mos mères et mamans!

Indo-européen et même universel.

Donner l’étymologie du mot «mère» entraîne délicieusement à remonter dans le temps, avant même la naissance latin et le grec, en puisant dans cette langue indoeuropéenne qui a irrigué presque toutes les langues de l’Europe. On y retrouve en effet la racine mater, désignant déjà la mère, racine reprise en latin, mater, matris, et s’illustrant dans presque toutes les langues de l’Europe, en désignant la maman mais aussi, souvent, la source, l’origine.

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« À votre santé ! » : une création de l’atelier théâtre du lycée Montgérald du Marin

Le 3 juin 2018 à 11h Salle paroissiale du Marin

— Par M’A —

L’atelier théâtre du Lycée Montgérald du Marin encadré par Esther Eloidin, professeur- documentaliste, a de la suite dans les idées…

Leur défi ? Se rendre au Festival d’Avignon dans le cadre de « l’Opération Lycéens en Avignon » mise en place par me Ministère de l’Éducation Nationale qui s’appuie sur une convention liant l’association Festival d’Avignon et les Centres de Jeunes et de Séjour du Festival d’Avignon (CEMEA) en Juillet 2018.

Quel comédien n’a pas voulu se rendre dans cette ville érigée en un lieu incontournable du théâtre par Jean Vilar depuis 1947 ? Avignon n’est-elle pas l’endroit privilégié de rencontres de tous les amoureux du théâtre à chaque mois de juillet ?

On ne s’étonne donc pas que des lycéens qui ont découvert le goût, le plaisir et l’amour du théâtre aient eux aussi envie de découvrir ce Temple dédié à leur art et de s’en imprégner pleinement aux côtés de professionnels.

Pour eux ce serait la consécration de leurs nombreuses heures de cours et de leur investissement sans faille durant toute l’année scolaire.

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« La radio des bonnes nouvelles » de Gerty Dambury

Quatre comédiennes se mettent en scène dans un 8 mars 2020 utopique : jour extraordinaire de la fin des inégalités entre les hommes et les femmes, et des injustices sexistes !
Elles choisissent de s’exprimer sur les ondes d’une radio qu’elles inventent sous nos yeux : La Radio des bonnes nouvelles. Elles s’échangent les rôles, s’improvisent gaiement « reportrice » spéciale, invitée spéciale et redonnent la parole à Ida Wells-Barnett, Angela Davis, Louise Michel, Théroigne de Méricourt, Gerty Archimède, Claudia Jones et Clarissa Dalloway, figures réelles ou fictionnelles du combat séculaire des femmes pour l’égalité et la liberté.
Des lumières fortes, des sons ironiques et tintinnabulants, l’heure est à la bonne humeur, accompagnée d’une musique solaire !
Scolaire le 31 à 9h30
Lynda Voltat – 0596 70 79 37
lvoltat@tropiques-atrium.fr
Jean-José Pellan – 0696 40 08 31
jjosepellan@tropiques-atrium.fr
20h – salle frantz fanon
Tarif C ¬ 25€€ 20€€ 8€
Jeudi 31 mai
Mise en scène : Gerty Dambury
Assistant mise en scène : Jalil Leclaire
Avec : Julie Duchaussoy, Martine Maximin & Marina Monmirel
Création lumière : Léo Courpotin
Musiciennes : Ariadine Boussetta & Eli
Environnement sonore : Antonin Barteau
Costumes : Annie Melza-Tiburce
Production : La Fabrique Insomniaque
Avec le soutien de : Anis Gras, Le lieu de l’autre & La Maison des Métallos
Soutien à la résidence artistique : CDN de Normandie
Gerty Dambury
Poète, dramaturge et metteuse en scène, elle est née à Pointe-à-Pitre.

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Le griot Kassé Mady Diabaté, «la voix d’or du Mali», est mort

Il était surnommé « la voix d’or du Mali ». Kassé Mady Diabaté est mort jeudi 24 mai à Bamako à l’âge de 69 ans. Kassé Mady Diabaté était l’un des plus grands griots maliens, si ce n’est le plus grand.

Avec sa voix d’or, Kassé Mady Diabaté incarnait des pans entiers de l’histoire du Mali. Le chanteur était né en 1949 dans le petit village de Kéla, près de la frontière guinéenne, berceau de la civilisation mandé.

Fils d’un agriculteur et d’une ménagère, le jeune garçon travaille en chantant, dans les champs. Il reprend un répertoire millénaire : l’épopée de Soundiata Keita, fondateur de l’empire du Mali.

Kassé Mady Diabaté grandit et son père lui offre son premier ngoni, sorte de guitare traditionnelle malienne. Le chanteur intègre l’orchestre régional de Kangaba, puis Las Maravillas du Mali et le Badema National. C’est l’époque des orchestres d’État, des chanteurs fonctionnaires et de la glorieuse coopération avec Cuba.

En 1989, c’est le premier concert en Europe. L’une de ses très rares interviews est pour RFI, avec Sylvie Coma. « Si je gagne de l’argent, je vais l’envoyer au village, expliquait-il alors.

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« Ici,au bord de l’ailleurs »… rencontre artistique autour du théâtre d’Alfred Alexandre

Mardi 29 mai à 18h45 à la B.U.

La BU du campus de Schoelcher est heureuse de vous inviter, mardi 29 mai à 18h45, à la représentation de « Ici, au bord de l’ailleurs », libre adaptation chorégraphiée et dansée par Laurent Troudart (Cie Art & Fact) de La Nuit caribéenne et de Le Patron, d’Alfred Alexandre.

La Nuit Caribéenne et Le Patron, sont deux pièces réunies en un recueil paru en 2016. Un seul ouvrage rassemblant des personnages, des cadres de temps, d’action et de lieux qui se renvoient en écho le singulier d’existences abîmées se débattant à huis clos. Métaphore de nos société antillaises guidées par une boussole incertaine, soumises à un ordre social étouffant, fatiguées d’elles-même mais toujours en demande, ces deux pièces d’Alfred Alexandre éclairent d’une lumière crue les marges où des âmes errantes se réunissent encore en d’improbables dialogues, soutenues par un instinct de survie à la flamme chancelante mais jamais éteinte.

Co-fondateur de la compagnie Art&Fact qui, depuis 2012, nous a livré plusieurs créations « interrogeant les héritages qui affectent les corps noirs ou les regards qui les enferment » (*), Laurent Troudart a souhaité se porter ainsi à la rencontre de ces deux textes selon une démarche de création relevant de la libre adaptation, et selon un angle d’approche particulier.

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Les grands groupes français à l’assaut des salles de cinéma africaines

— par Hermann Boko —

Les grands groupes de l’industrie cinématographique française misent depuis quelques années sur les salles de cinéma en Afrique. Vivendi à travers son réseau CanalOlympia a déjà ouvert depuis 2017 huit salles de cinéma dans sept capitales africaines dont Dakar au Sénégal et Ouagadougou au Burkina Faso. D’ici la fin du second semestre 2018, le groupe Pathé-Gaumont, leader dans l’exploitation des salles en France va inaugurer son premier multiplex en Tunisie. Plusieurs décennies après leur fermeture, les salles de cinéma retrouvent leur public. Est-ce là, le signe d’un renouveau de l’industrie du cinéma en Afrique ?

Le groupe Vivendi peut se frotter les mains. Dix-huit mois après l’inauguration en janvier 2017 à Conakry en Guinée, de la première salle de cinéma du réseau CanalOlympia en Afrique subsaharienne, les résultats sont bien à la hauteur des attentes et des prévisions. « Et Ils sont même plus encourageants », se réjouit, chiffres à l’appui, un porte-parole du réseau qui contrôle maintenant huit salles de cinéma dans 7 pays d’Afrique de l’Ouest et centrale dont le Sénégal, le Burkina Faso et le Cameroun.

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Le patrimoine linguistique bilingue d’Haïti : promouvoir une vision rassembleuse

— Par Robert Berrouët-Oriol, Linguiste-terminologue

Depuis la publication en 2011 du livre de référence « L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions » (par Robert Berrouët-Oriol et al, Cidihca et Éditions de l’Université d’État d’Haïti), les notions-clé du domaine de l’aménagement linguistique font lentement leur chemin chez nombre de personnes qui s’intéressent à la question des langues au pays. Parmi les neuves notions étayées dans ce livre figurent les « droits linguistiques », le « droit à la langue », le « droit à la langue maternelle créole », « l’équité des droits linguistiques » ainsi que la notion de « patrimoine linguistique bilingue ». Ces neuves notions de jurilinguistique et d’aménagement linguistique se retrouvent également dans plusieurs articles que nous avons depuis lors publiés, entre autres dans le quotidien Le National, et au moyen de ces publications nous avons amplement partagé notre vision du futur aménagement simultané des deux langues officielles du pays. Retour sur la notion de « patrimoine linguistique bilingue ».

Le terme « patrimoine », dans les dictionnaires usuels de la langue, s’entend au sens de « Ce qui est transmis à une personne, une collectivité, par les ancêtres, les générations précédentes, et qui est considéré comme un héritage commun. [Ex. :]

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Traite et esclavage : un jour férié nécessaire pour unr appropriation mémorielle collective

— Par Yves Untel-Pastel, Ethnologue, Poète, Auteur-Compositeur —

Un crime collectif, une responsabilité collective

De mille façons nous devons le redire : Il faut « Un jour férié » pour honorer la mémoire de nos ancêtres africains réduits en esclavage pendant quatre siècles ! De l’an 1 400 à l’an 1 800 de notre ère. C’était hier. Tous les grands peuples du moment y ont pris leur part, y ont trouvé bénéfices et intérêts. Ce fut un crime collectif dont nul ne peut se dédouaner. Des fortunes se sont bâties sur des millions de morts et un continent entier disloqué, l’Afrique. Les grandes nations d’aujourd’hui y ont trouvé le sang de leur grandeur. Elles en jouissent encore, et leurs peuples profitent des fruits de leurs développements. Tant de peuples oublieux. Qu’ils furent européens, arabes, africains. Toutes les grandes religions et toutes les obédiences du moment ont admis et couvert l’inadmissible, musulmane, chrétienne, juive, animistes, athées. C’est l’histoire de l’Orient et de l’Occident. C’est l’histoire des Africains et des Européens, c’est l’histoire de l’Afrique, c’est l’histoire de toute l’Europe, c’est l’histoire de la France et de tous les Français sans exception, c’est la souffrance de tous les descendants d’esclaves africains de part le monde, celui des Antillais qui peinent à trouver une juste place dans l’histoire de France aux heures des mémoires fondamentales.

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Les élèves du Lycée Montgérald du Marin se prêtent au jeu de l’écriture théâtrale

Le jeudi 24 mai 2018, 16 élèves de Seconde, dont des élèves de l’Atelier théâtre, du Lycée Montgérald du Marin, encadrés de Mme Eloidin Esther, Professeur- Documentaliste, se sont prêtés au jeu de l’écriture théâtrale avec Arielle Bloesch, auteur, metteur en scène, comédienne suisse.

Cet atelier, organisé en partenariat avec l’Association ETC- Caraïbes, permettait aux élèves de se confronter à l’écriture d’un texte à partir de jeux pour réamorcer ou prolonger le plaisir d’écrire, dépasser l’angoisse de la page blanche, s’ouvrir au plaisir de l’écriture et de les préparer à participer au Concours d’Écriture théâtrale des Jeunes d’outre Mer qui prendra fin le 07 juillet 2018.

Les élèves ont participé de manière active à ce temps d’écriture et d’échanges avec Arielle Bloesch, qui sera suivi d’une production de textes pour la participation au concours jeunes des 15-25 ans d‘ETC- Caraïbes.

Cet atelier est la première étape d’un partenariat avec l’Association ETC- Caraïbes, qui a pour objectif la découverte, l’accompagnement et la diffusion des écritures dramatiques des auteurs de la Caraïbe.  En effet, ce travail débouchera,  durant l’année scolaire 2018 /2019, sur une résidence d’écriture avec Michel Richard,  auteur, fondateur et directeur artistique du Festival Soirées d’Été en Luberon depuis vingt-cinq ans. 

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Jou tala

— Par Daniel M. Berté —

Ebé Bondié !
Sa ka rivé mwen-a ?
An mitan pa lapot-mwen !
Jou tala!

Tonnan didié, padon Mondié
Zot fè-mwen sa ?
Jiskont la mwen né-ya !
Jou tala !

Sapristi !
Kouman si fè ?
Prop yich mwen pèd lakat !
Jou tala !

Enben enben !
Es ou pé kwè sa ?
Vini sali dlo-a adan lafèt mwen-a !
Jou tala !

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Les rebelles, les marronnes et le 22 mai

— Par Huguette Bellemare pour Culture Égalité —

Cette année-ci, pour le 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage, la commémoration du 22 mai a revêtu un faste particulier. Pratiquement toutes les communes ont tenu à célébrer la lutte de nos aïeuls. Mais trois d’entre elles ont fait le choix de rendre hommage aussi à nos aïeulEs en sollicitant la conférence théâtralisée  » Rebelles et Marronnes, elles ont fait notre Caraïbe et les Amériques » de l’association féministe Culture Egalité.

En effet, à l’invitation des villes de Saint-Pierre, Fort-de-France et Saint-Esprit, les comédiennes de Culture Egalité ont interprété cette fresque historique que nous avons conçue pour rappeler le rôle des femmes dans les luttes qui ont constitué les peuples de notre archipel et de notre continent.

Elles étaient toutes là : la Reine Anacaona et la paysanne Lumina ; la Jamaïcaine Nanny et la Saint-Lucienne Flore , l’esclave Harriet et les libres de couleur de la Martinique… – toutes resituées dans l’histoire de notre pays et de notre région, par une narratrice . Elles étaient venues dire comment, en leur temps, elles s’étaient soulevées et avaient combattu l’occupation, l’esclavage, la colonisation ou le racisme pour arracher chacune des libertés dont nous disposons aujourd’hui.

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Habdaphaï : après Dak’Art 2018 Off

— Par Antoine Hauban —

En recherche depuis longtemps sur l identité martiniquaise, hanté par le métissage et ses transgressions l’artiste présente sur des petites cartes déchirées et assemblées, l’image d’une foule compacte, s’interrogeant sur ses propres valeurs et sa place dans le monde. Sur un mur, quelques personnages sortis des séries (porteurs de poissons, regards) et d’une future bande dessinée appellent les enfants aux ateliers, suivront performances sur le quotidien et une installation faite avec les déchets,dressée vers la mer comme un ultime et dérisoire défi.

Le parcours artistique, mise en abîme et construction de l’œuvre

L’être multiculturel, c’est lui, Habdaphaï qui performe sa vie dans un espace caribéen défini par la confrontation des cultures : occidentale, africaine, amérindienne. L’une se veut centrée, l’autre

n’a pas de centre et pour la dernière tout est centre. Des héritages contradictoires. En faire un viatique pour bien voyager avec un refus certain d’assimilation, c’est inventer ses propres codes, son

langage. Cela tient sans doute de la provocation mais surtout, à bien écouter les alizés, de la convocation. Entrons. D’abord il y a la main, solide, musclée, arrimée sur l’outil.

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The third murder

Jeudi 24 mai 2018 à 19h 30 Madiana en V.O

De Hirokazu Kore-eda
Avec Masaharu Fukuyama, Koji Yakusho, Suzu Hirose plus
Genres Drame, Policier
Nationalité Japonais

Synopsis :
Le grand avocat Shigemori est chargé de défendre Misumi, accusé de vol et d’assassinat. Ce dernier a déjà purgé une peine de prison pour meurtre 30 ans auparavant. Les chances pour Shigemori de gagner ce procès semblent minces, d’autant que Misumi a avoué son crime, malgré la peine de mort qui l’attend s’il est condamné. Pourtant, au fil de l’enquête et des témoignages, Shigemori commence à douter de la culpabilité de son client.

La presse en parle :

L’Humanité par Dominique Widemann
Le cinéaste japonais aborde pour la première fois le thriller judiciaire, qu’il tisse avec ses thèmes récurrents, drames familiaux et filiations. Une réussite spectaculaire.

aVoir-aLire.com par Gérard Crespo
La délicatesse du cinéma de Kore-eda est ici greffée à une trame policière surprenante. Ou comment renouveler son art tout en lui restant fidèle.

Bande à part par Danièle Heymann
Intrigue austère, dont Kore-eda s’empare sans trembler. Semblant mettre à l’épreuve ses propres ressources d’empathie et de résilience si prégnantes dans son œuvre, il va, comme l’avocat, tenter de dynamiter en douceur les plus brutales évidences.

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Migrants : « l’Appel de Saint-Malo » au festival Etonnants Voyageurs

Rédigée par Mireille Delmas-Marty, Patrick Chamoiseau et Michel Le Bris, la Déclaration de St-Malo appelle à mettre en place une gouvernance mondiale, dans la gestion des migrants.
Face au désastre humanitaire qui accompagne des migrations d’une ampleur sans précédent, les surenchères répressives qui tiennent lieu de politique des migrations sont un déni de réalité ». Le texte intégral de ce que Patrick Chamoiseau a présenté comme un « Appel de Saint-Malo » a été lu dimanche 20 mai 2018, pendant le Festival Etonnants Voyageurs, à l’Auditorium du Palais du Grand Large. Le voici :

Appel de Saint-Malo

Face au désastre humanitaire qui accompagne des migrations d’une ampleur sans précédent, les surenchères répressives qui tiennent lieu de politique des migrations sont un déni de réalité. Les écrivains, artistes et réalisateurs réunis à Saint-Malo appellent la Communauté internationale à mettre en place une gouvernance mondiale nourrie de nos traditions multiséculaires et de nos imaginaires. L’urgence est à la construction d’un principe d’hospitalité qui deviendrait opposable aux États.

Le point de départ est le constat d’interdépendance. Comme l’a reconnu l’Assemblée Générale des Nations Unies en 2016 « aucun Etat ne peut à lui seul « gérer des déplacements massifs de réfugiés et de migrants ».

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A propos de « Poésie Pays » et de « Frapadingos »

— Par Roland Sabra —

L’architecture un peu raide de la Salle Frantz Fanon à Tropiques-Atrium ne s’y prêtait pas et pourtant la soirée  « Poésie Pays » a bal(l)adé le public du coté du café-concert. Poésie Pays, est une déclinaison de ces soirées proposées et mises en scène par Guy Régis Jr, metteur en scène, dramaturge et comédien haïtien, accompagné de Wooly Saint Louis Jean, grand interprète de la chanson créole et de Daphné Ménard, chanteur ténor et comédien diseur. Chaque semaine, à Port-au-Prince, sont organisées des soirées au cours desquelles auteurs, comédiens, chanteurs, lecteurs viennent se retrouver et, tour à tour, partager avec les autres, poèmes et chansons. Guy Régis Jr en maître de cérémonie, au pied de la scène, Wooly Saint Louis Jean, guitare sur les genoux  assis sur le proscenium et Daphné Ménard à la voix angélique, au milieu du plateau ont pris par la main la salle pour l’emmener visiter ou revisiter les plus beaux poèmes de la littérature haïtienne contemporaine du côté de Georges Castera, Syto Cavé, Lyonel Trouillot, James Noël, Pierre Richard Narcisse, Frankétienne, Gary Augustin mais aussi, assurés qu’ils sont d’une identité conquise dans la lutte, du coté de Brassens, Brel, Victor Hugo, Gainsbourg.

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Nous ne nous en sortirons que par nous-mêmes

— Par René Ladouceur —
Quand comprendrons-nous, nous Guyanais, que nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes ? Quand en tirerons-nous, surtout, de justes conclusions ?
Ce qui se joue aujourd’hui avec la démission des urgentistes de l’Hôpital de Cayenne conduit à rechercher sans tarder des réponses à ces questions vitales.
Depuis la départementalisation, les Guyanais se sont habitués progressivement à l’idée que, même s’ils faisaient mille bêtises, il y aurait toujours quelqu’un pour les sauver de leurs propres turpitudes. Et la France, il est vrai, s’est progressivement installée dans ce rôle de Mère patrie. Et de fait, elle a mis en place chez nous un système de protection sociale que nombre de nos voisins nous envient encore.
Longtemps, les Guyanais ont fait mine de ne pas comprendre que, en vérité, ce soutien était motivé par de juteuses contreparties : à la Libération, la France, exsangue, a abondamment puisé dans l’or de la Guyane, pour payer ses dettes et surtout pour renflouer ses caisses. Plus tard, notre inespérée position géographique a aidé la France à consolider son leadership dans la construction de l’Europe spatiale.

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Qu’ils crèvent les critiques !

— Par Jean-Pierre Léonardini —

Quelle mouche me pique, après tant d’années d’exercice légal de la médecine critique, de vouloir porter par écrit un diagnostic hasardeux sur une activité d’aussi peu de valeur fiduciaire ? C’est que j’aurais l’impression, n’écrivant pas ce livre, d’éviter un bilan et de compter pour rien toute une existence d’activité pratique, dans un domaine dont la validité concrète apparaît malaisément mesurable, pour ne pas dire impossible. Le temps est venu d’un peu sérieusement me pencher sur l’espèce de forcerie que constitue cette accumulation de spectacles, saison après saison, sur quelque cinquante ans et qui ont donné lieu à une accumulation de « papiers » en un domaine dont la nécessité sociale s’avère de plus en plus aléatoire.

Jean-Pierre Léonardini est journaliste et critique dramatique. Il a effectué l’essentiel de sa carrière au journal L’Humanité en qualité de responsable du service culturel et de critique attitré. Il a enseigné l’histoire du théâtre à l’université Paris-Nanterre, à l’université Lumière-Lyon-II ainsi qu’à l’ENSATT (École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre) à Lyon.

 

C’est l’une des plus grandes plumes de la critique théâtrale française.

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Hommage à Léo Élisabeth

 25 mai 2018 de 9h à 17 h Campus de Schoelcher

Faculté des Lettres et Sciences Humaines,
Amphithéâtre Hélène Sellaye
Allocutions officielles :
Mme Odile Marcelin François-Haugrin, Vice-Présidente du Pôle Martinique de l’université des Antilles.
Mme Marie-Hélène Léotin, Conseillère exécutive en charge de la culture et du patrimoine à la CTM
Mme Cécile Bertin -Elisabeth, Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines
Mme Dominique Aurélia, Vice-présidente déléguée aux Affaires Internationales .
Ouverture par Erick Noël, Professeur à l’université des Antilles.

IN MEMORIAM – Léo Elisabeth 1931-2016 – Docteur d’Etat, Président de la société d’histoire de la Martinique, Inspecteur pédagogique régional de l’académie des Antilles-Guyane de 1977 à 1997.

Un regard perçant et lumineux, visionnaire sans doute, un esprit vif, curieux, insatiable, une attention vigilante et stimulante sur le monde et sur la genèse de l’espace caraïbe, enfin et surtout une grande bienveillance et une capacité de distanciation, d’humour aussi, ont contribué à la légitime reconnaissance de nos disciplines, histoire, géographie mais aussi éducation civique dans le champ émergent d’une approche globale et respectueuse des réalités culturelles et sociales de notre environnement régional.

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Dak’Art 2018, Biennale d’Art africain contemporain

Artistes plasticiens à la conquête d’une « nouvelle humanité »

— Par Dominique Daeschler —

Convoquant Aimé Césaire pour définir « l’heure rouge » thème de la biennale conduite par Simon Njami, le Sénégal invite 75 artistes venus de 37 pays africains ou ayant une filiation avec l’Afrique. Sept lieux dans le in, trois cents dans le off : du musé à la friche en passant par les hôtels, ls maisons, les centres culturels, c’est tout Dakar qui est investi par les arts plastiques avec une délocalisation qui passe par Gorée, Yenne, St louis…

Vous avez dit in

Des lieux in, on retiendra essentiellement l’ancien Palais de Justice. L’agencement des œuvres n’est pas sans rappeler la grande exposition Lucioles mise en place avec bonheur par la Collection Lambert dans … la prison Ste Anne désaffectée !

Même usage des espaces communs et des cellules consacrées à un artiste en particulier : la conjugaison de notions d’émancipation, de liberté, de responsabilité induite dans « l’heure rouge » prend alors une dimension symbolique particulière de « l’au-delà des mers » qui peut nous conduire à la volonté de « nouvelle humanité » de Fanon même si ce concept est plus riche et complexe chez ce dernier.

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Hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite négrière

Le temps de la déradicalisation des consciences*

— Par Pierre PASTEL, sociologue, psychothérapeute, président du CEGOM —

*Ce texte a été, en grande partie, prononcé le dimanche 6 mai  2018 à Montceau les Mines au moment du dépôt de gerbe au Monument  aux Morts en hommage aux  victimes de l’esclavage et de la traite négrière dans le cadre du 9ième  Festival Outre-Mer en Bourgogne. Il aborde le thème de la déradicalisation des consciences.

Clin d’œil aux époux Meghan Markle1, Duchesse de Sussex et Henry Charles Albert David  Duc de Sussex (Prince Harry – Angleterre) 2

Rendre hommage aux victimes de l’esclavage et de la traite des personnes noires3

C’est un devoir pour chacun d’entre nous d’être présent, aujourd’hui, là où l’on rend hommage aux victimes de la traite négrière et de l’esclavage. Nous allons employer, dans cette « brève », le vocabulaire de notre époque pour faciliter la pleine compréhension de ce qui nous préoccupe. Il paraît que la compréhension libère.

1848- 2018

En cette année 2018, nous commémorons le 170ième anniversaire de l’arrêt officiel, en France, d’une pratique mise en œuvre pendant 400 ans par toute une « civilisation ».

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Conférences, Manifestations culturelles autour du 22 mai

22 mai 2018

Chants, conte et marche

BASSE-POINTE.

L’association Oxy’Gêne, en partenariat avec la municipalité de Basse-Pointe, organise une soirée commémorative, place du 22-Mai à la cité Tapis Vert dès 17 h 45. Des chants résonneront avec Christiane Nadeau puis se produira le ballet « Krystal Kréol ».

Entre 18 h 30 et 20 heures, la population est invitée à une marche au flambeau qui partira de la place du 22-Mai et s’étirera vers le quartier Hackaërt, l’habitation Gradis pour un retour place de Fond-bourg avec les groupes à pied, « Caraïbe Groove », « Ti Kadans’ ». Un plateau artistique installé place des fêtes de Fond-bourg complétera les festivités avec diverses associations comme « Les balisiers » de Fort-deFrance, « Rasin péyi-a », « Les aigles de Pelletier » du Lamentin, « Les étoiles du sud » de Saint Esprit, « Fairy’s kolor Palmiste » du Lamentin, « Les étoiles de Basse-Pointe », « Lalin-klè », « Caraïbe Groove » et « Ti Kadans’ ».

Le chanteur Kolo Barst et le conteur Jocelyn Régina feront une intervention remarquée dans leur domaine respectif complétant ainsi cette manifestation.

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