— Par Pierre Alex Marie-Anne —
A l’origine du projet de TCSP il y a un double constat : 3/4 des déplacements se font par la route au moyen de véhicules particuliers, dont le parc ne cesse de grandir, et ceux-ci concernent pour l’essentiel le trajet domicile-travail, plus précisément entre les communes de résidence et l‘agglomération centrale de Fort-de France. Le réseau routier supportant ce trafic est à ce jour saturé (plus de 140 000 véhicules par jour, dans les deux sens, sur l’autoroute A1!) d’où de fréquents embouteillages entraînant une déperdition considérable de temps et d’argent,évaluée en 2014 à 40M€ par an pour les acteurs économiques en particulier et plus généralement l’ensemble de la population. Côté réalisation, une première réponse a été apportée à cette problématique avec la création des lignes A et B du TCSP reliant Fort-de-France et le Lamentin, ce qui a permis d’améliorer le trafic sur l’autoroute. La question qui se pose désormais est celle de la continuation ou non de l’opération, en clair du caractère judicieux ou non des extensions envisagées vers le Nord-Est ( Robert ) et ouest (Schoelcher) et le Sud (Rivière-Salée ou Sainte-Luce).
Politiques
Jours de carence : Macron et Cie s’en prennent toujours aux mêmes !
— Par Max Dorléans (GRS) —
En évoquant ces jours derniers, l’idée de faire passer le nombre actuel de 3 jours de carence (à savoir les 3 premiers jours où les salarié/es du privé ne perçoivent pas d’indemnités en arrêt maladie) à 5 jours minimum, ce sont toujours les mêmes qui sont dans le collimateur de Macron et Cie.
Avec toujours le même argument faisant état de la supposée » fainéantise » des salarié/es, tireurs au flanc, et en permanence prompts à abuser d’une protection sociale trop généreuse.
Une nouvelle attaque contre les salarié/es, terrible, mais néanmoins jugée insuffisante pour le patronat qui souhaiterait simplement priver les salarié/es pointés comme profiteurs, de tout revenu en arrêt de travail, ce qui les forcerait à reprendre plus vite le travail, et diminuerait ce coût pour la Sécu. Pourtant, certaines statistiques très officielles contredisent ce propos, indiquant que les jours de carence ont peu d’effet sur le nombre des arrêts maladie, à contrario de la durée de ces derniers.
Comme pour la nouvelle contre-réforme de l’assurance chômage, c’est toujours aux salarié/es et aux classes populaires que Macron et ses amis, à la recherche d’économies, s’en prennent pour boucher les trous de la Sécu qu’ils créent eux-mêmes en diminuant ses ressources (exonérations sociales patronales notamment), la menaçant quotidiennement dans son existence, et approfondissant ainsi un peu plus la crise de leur système.
Cinéma
« La Promesse verte », un film de Edouard Bergeon
À Madiana
Avec Alexandra Lamy, Félix Moati, Sofian Khammes
Synopsis :
Pour tenter de sauver son fils Martin injustement condamné à mort en Indonésie, Carole se lance dans un combat inégal contre les exploitants d’huile de palme responsables de la déforestation et contre les puissants lobbies industriels.
La presse en parle :
Ouest France par Philippe Lemoine
Un film qui réconcilie les générations autour d’un défi majeur qu’il est urgent de partager.
20 Minutes par Caroline Vié
Une plongée angoissante dans l’huile de palme.
Femme Actuelle par La Rédaction
Sous le voile pudique de la fiction, le film met en lumière des vérités sur le côté sombre de l’Indonésie et les méfaits de l’argent roi, quel que soit le pays.
Franceinfo Culture par Alexandra Gardes
Avec beaucoup de tension, mais aussi de sensibilité, « La Promesse verte » met en lumière les enjeux écologiques, politiques et économiques liés à la déforestation.
Le Parisien par Catherine Balle
À travers cette fiction captivante, Édouard Bergeon porte efficacement son message écologique et politique. Au final, « La Promesse verte » est un long-métrage porté par des acteurs habités.
Politiques
Diên Biên Phu, étape phare de la décolonisation
Le 7 mai 1954 les troupes du Viêt Minh infligent une sévère défaite aux forces coloniales françaises!
Peinture
Guillaume Guillon Lethière : un grand peintre français né esclave en Guadeloupe
Ecologie
Semences paysannes : un combat crucial pour la diversité agricole
— Par George Aboueldahab(*), Myriam Kessari(*) & Florence Palpacuer(*) —
Moins de 3 % des graines traditionnellement cultivées par l’homme sont aujourd’hui utilisées pour la production alimentaire mondiale. Et pour cause, celles-ci sont, dans de nombreux pays, tenues hors des circuits commerciaux. Si les semences dites « de ferme » continuent ainsi d’occuper une place importante dans les agricultures vivrières des pays du Sud, ce sont les semences industrielles qui assurent les volumes massifs de production à l’échelle globale. La France figure à cet égard parmi les pionniers du paradigme industriel qui s’appuie, dès les années 1930, sur des critères de standardisation par lesquels les semences sont rendues prévisibles, productives et commercialisables.
Un vaste marché s’est depuis élaboré autour de semences devenues standardisées, dont la diversité inhérente au vivant se trouve exclue, comme le sont une multitude de semences issue d’écosystèmes variés. Face à cette mainmise marchande cependant, certains acteurs entrent en résistance en continuant de pratiquer la culture et l’échange de semences dites paysannes. Ils s’interrogent quant aux façons les plus adéquates de mettre en commun ces semences et les connaissances qui leur sont liées, pour promouvoir un autre rapport au vivant dans notre relation à l’agriculture et l’alimentation.
Cinéma
« Dieu est une femme » de Andrés Peyrot
•lundi 6 mai à 19h •mardi 7 mai à 14h •jeudi 16 mai à 14h
Par Andrés Peyrot, Elizabeth Wautlet
Titre original God is a Woman
Documentaire 3 avril 2024 en salle | 1h 25min |
Synopsis
En 1975, Pierre-Dominique Gaisseau, explorateur français oscarisé pour son documentaire Le Ciel et la Boue, se rend au Panama pour réaliser un film sur la communauté fermée des Kunas, où la femme est sacrée. Gaisseau, son épouse et leur fille Akiko vivent avec les Kunas pendant une année. Mais le projet fait faillite et la copie est confisquée par une banque. Cinquante ans plus tard, les Kunas attendent toujours de découvrir « leur » film, devenu une légende transmise par les plus anciens aux plus jeunes. Un jour, une copie cachée est retrouvée à Paris.. À travers sa forme et l’histoire qu’il raconte, Dieu est une femme interroge le rapport entre protagonistes et cinéastes de film documentaire dans une perspective de décolonisation du regard et du cinéma.
La presse en parle :
Culturopoing.com par François Armand
Beauté ultime du film, si les Kunas ne renient rien de ce qui les relie à la société des Blancs, c’est bien une voie d’émancipation qui se dessine.
Patrick Chamoiseau
Que peut la littérature quand elle ne peut?
Discours de Strasbourg. Avril 2024.
— Par Patrick Chamoiseau —
Aujourd’hui, s’il fallait questionner les littératures dans leur rapport au monde, donc à chaque être vivant, il serait indécent de parler d’autre chose que de Gaza. Il serait tout aussi bien honteux de ne pas évoquer l’irréductible intégrité de L’Ukraine quant à la santé de l’Europe, et celle de cet autre monde que nous devons imaginer…
Je parlerai donc, ici, des littératures, mais en présence des palestiniens de Gaza, de Cisjordanie, de toutes les rives de leur exil. Auprès d’eux, restitués à leur terre, institués en État, je suis partisan d’une nation d’Israël qui, avec ses morts et ses souffrances, et au nom de sa mémoire elle-même, et donc plus que toute autre nation, s’inscrirait dans la légitimité juridique mondiale et le couperet de ses sanctions ; et qui se montrerait soucieuse des autres peuples, soucieuse du respect de la vie et de sa dignité ; et qui fonderait sa nécessaire sécurité sur les vivre-ensemble inédits, complexes, à mettre en œuvre dans ce monde autre, cet autre monde, qu’il nous faut désirer.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Le risque politique et économique sous-jacent des effets du temps long !
— Par Jean-Marie Nol —
Dans l’arène politique et économique, la préférence pour des résultats immédiats peut souvent obscurcir la vision des conséquences à long terme.
À l’heure où les crises économiques et les incertitudes mondiales persistent, les collectivités locales se retrouvent confrontées à un défi financier de taille : la diminution des ressources financières. Les recettes fiscales traditionnelles et les dotations de l’État, principales sources de financement des collectivités locales, sont en voie de diminution.
Les ressources financières sont déjà en voie de raréfaction, aussi nous explorerons les implications de cette tendance et les défis qu’elle pose pour les administrations locales de Guadeloupe et Martinique. En effet dans les années qui viennent la pression financière sera croissante tant au niveau des collectivités que des ménages.
Les collectivités locales dépendent largement des recettes fiscales, telles que la taxe foncière, la taxe sur les carburants, l’octroi de mer et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires, pour financer leurs services et infrastructures essentiels. Cependant, avec les récentes crises économiques et les changements politiques, ces recettes sont en diminution. De plus, les dotations de l’État, qui représentent une part importante du budget des collectivités locales, sont également sujettes à des réductions budgétaires.
Parutions
« L’adonne antillaise – Ressemblance et politique » de Harry Jean
« Les Antilles prêtes à partir, à se défaire du carcan colonial s’inventent un but médian, celui d’une mise en concordance des moyens et des besoins. De fait : que valent la planification, les programmes et à plus forte raison la revendication de réparation face au phénomène de l’échéance électorale érigé en superstructure ? »
« Ce que Bernard Fricoteaux rapporte comme étant un métalangage de la société guadeloupéenne n’engage la capacité de Noir à faire peuple, à faire pays ou à se concevoir comme acteur libre de la politique, mais désigne les affaires judiciaires conçues et portées par un outillage juridictionnel affûté, des magistrats à la solde, pilotes et arrangeurs d’élections truquées au moyen de décisions d’injustice mettant en cause notamment Hégésippe Légitimus et écartant du pouvoir les récalcitrants ou ceux que l’on ne peut plus tenir… »
« Et l’on aura compris ce qu’insinue cette provocation grossière, au croisement d’une mode littéraire et d’un replâtrage de la colonisation de « papa ». Romans d’espions ambassadeurs de leur sang, feignant la détestation des îles, (d’insignifiantes ant-îles) et qui nous annoncent la disparition de toute forme d’espèces et de coutumes locales (faune, flore et leur usage) par sélection naturelle… par épuisement de la ressource combative… préparant ainsi l’esprit à une sorte de remplacement !
Manifestations culturelles
Mai de Saint-Pierre 2024: le programme détaillé
Politiques
Haïti entre lueur d’espoir et ombre de la corruption : révélations sur fond de crise politique
Politiques
Une histoire d’eau en Martinique : le mythe du pont d’abord et la rivière, ensuite.
— Par Yves-Léopold Monthieux —
La légende de la responsabilité et de l’expertise martiniquaises pourrait s’écrire à travers les récits de sources, fontaines, piscines, ponts et appontements. Des histoires d’eaux sans cesse renouvelées, parfois ubuesques. Depuis une vingtaine d’années l’eau du robinet vient régulièrement rythmer nos carêmes et mesurer l’impéritie de nos élus. Ainsi a-t-il fallu deux mandatures de la CTM, des quantités d’encre et de déclarations télévisées pour régler le sort de quelques âcres de terrain sur lequel faire passer quelques mètres de tuyaux. La présence d’un béké dans l’affaire fut l’ingrédient nécessaire à l’allongement de la sauce. La victoire n’a pas fait couler ni plus d’eau dans les foyers ni plus d’encre dans les gazettes. Plus globalement, un phénomène cyclique est bien campé dans le calendrier saisonnier, lequel donne lieu, de la part des usagers, à une résilience exemplaire et, de la part des élus, à des satisfactions plastronnantes.
On est en 1965 : deux étudiants métros sont de passage en Martinique. Prenant un verre au bar Le Foyal, au Bord de mer, ils parlent un peu de leur voyage.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Des choix stratégiques économiques au service d’un impératif tactique politique, mais lequel, sinon la censure suivie de la cohabitation ?
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Emmanuel Macron est actuellement sous la menace d’une motion de censure de l’opposition contre son gouvernement dirigé par le premier ministre Gabriel Attal. Un sondage, révélé par l’Obs et confirmé par BFMTV, donne en cas de dissolution de l’Assemblée nationale, pour la première fois, le Rassemblement national majoritaire à l’Assemblée nationale, bien devant la formation d’Emmanuel Macron. D’après cette enquête, le parti de Jordan Bardella obtiendrait entre 243 à 305 sièges, soit une moyenne de 278 députés, très proche de la majorité absolue de 289 sièges.Un séisme électoral en vue sous la Ve République. Alors qu’il est toujours resté en marge du pouvoir, le Rassemblement national pourrait entrevoir une potentielle cohabitation avec Emmanuel Macron. Si ce scrutin présente de sérieuses limites, les résultats offrent une nouvelle visibilité des rapports de force dans l’opinion.
La séance pourrait s’intituler « anatomie d’une chute ». Depuis le débat brûlant sur la dégradation des finances publiques, députés et sénateurs veulent comprendre pourquoi le déficit public s’est emballé l’an dernier. La révision à 5,5 % du déficit public (en partant d’une prévision à 4,9 %) s’explique notamment par une chute des recettes fiscales, par rapport aux prévisions du gouvernement.
Manifestations culturelles
Madiflora 2024
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Un Institut Sciences Po Antilles, c’est non seulement possible mais souhaitable dans un proche avenir !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
L’insuffisance de cadres de haut niveau dans les administrations et grandes entreprises en Guadeloupe est une problématique complexe aux implications identitaires profondes. Au cœur des enjeux socio-économiques de la Guadeloupe réside une question cruciale et complexe : l’absence de cadres de haut niveau au sein des institutions et des entreprises locales. Cette réalité, loin d’être anecdotique, alimente des ressentiments et des tensions identitaires palpables, soulignant les défis persistants auxquels la société guadeloupéenne est confrontée. Ainsi par exemple, pour l’anecdote, un fait interpellateur édifiant s’est produit très récemment dans la mairie d’une ville de la Guadeloupe ainsi que dans une communauté d’agglomération d’une île du Sud. En effet cette municipalité a procédé à un appel à candidatures pour un poste de directeur général des services. Le résultat de cet appel à candidatures est pour le moins stupéfiant, dans la mesure où sur 13 candidats postulants à ce poste, 2 seulement étaient originaires de la Guadeloupe et en provenance du crû, alors que tous les autres postulants étaient de la France hexagonale. Idem pour la communauté d’agglomération qui finalement a dû se résoudre à embaucher un cadre métropolitain comme directeur des services, alors quelles sont les raisons de cette absence de cadres locaux en mesure d’occuper des postes à responsabilité que ce soit dans l’administration ou les entreprises en Guadeloupe ?
Sociologie
Comment aider une personne placée sous main de justice à se réinsérer dans la société
En tant que visiteur accompagnant bénévole, vous pouvez notamment assister une personne placée sous main de justice dans ses démarches administratives ou pour la gestion de son budget. Les personnes aidées exécutent leur peine, ou la fin de leur peine, en dehors d’un établissement pénitentiaire. Les rencontres entre le visiteur accompagnant et la personne placée sous main de justice n’ont donc pas lieu en prison.
Les visiteurs accompagnants contribuent à la réinsertion de condamnés isolés ou ayant un entourage peu présent à leurs côtés. Il s’agit de bénévoles faisant partie de l’Association nationale des visiteurs de personnes sous main de justice (ANVP).
Pour devenir visiteur accompagnant, vous devez entre autres :
- être majeur ;
- avoir un casier judiciaire vierge.
Il vous est principalement demandé de soutenir et d’écouter une personne placée sous main de justice, qui exécute sa peine en milieu ouvert. Vous pouvez notamment :
Université
Études supérieures : un guide complet pour les lycéens
Vous êtes élève en terminale et vous souhaitez poursuivre vos études dans l’enseignement supérieur ? Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lance son guide de la vie étudiante 2024 afin de vous accompagner dans cette nouvelle étape de votre parcours scolaire : « En route vers la vie étudiante ! ».
À quelques semaines des premières propositions d’admission sur Parcoursup, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche met à disposition des lycéens le « Guide étudiant 2024 ». Ce livret complet, disponible en ligne, informe les futurs étudiants sur les droits et démarches de la vie étudiante.
Vous pourrez y retrouver de nombreuses informations concernant, par exemple :
- l’accès à la bourse et aux aides ponctuelles ;
- le logement étudiant ;
- l’engagement étudiant (associations, service civique, volontariat, etc.) ;
- les activités sportives et culturelles ;
- le travail en parallèle des études.
- les services de santé étudiante ;
- les Crous ;
- etc.
Le guide est disponible gratuitement sur le site du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et renvoie directement, pour chaque thématique, vers des sites vous permettant d’obtenir davantage d’informations ou de commencer une démarche.
Etudes Créoles, Politiques
La corruption au Fonds national de l’éducation en Haïti
Ce que nous enseignent l’absence d’états financiers et l’inexistence d’audits comptables entre 2017 et 2024
—Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —
Publié le 20 avril 2024 sur plusieurs sites en Martinique, en France et aux États-Unis, traitant d’un sujet majeur de société et amplement diffusé par courriel auprès de milliers de destinataires, notre article « Le Fonds national de l’éducation en Haïti, un système mafieux de corruption créé par le PHTK néo-duvaliériste » a eu un écho considérable comme en témoignent les correspondances qui nous ont été acheminées. Par son approche analytique et documentée, cet article a mis en lumière le fait que le Fonds national de l’éducation (FNÉ), à l’instar du PSUGO, est au sommet d’une vaste entreprise de corruption et de détournement des ressources financières de l’État dans le système éducatif national haïtien. Les nombreuses et pertinentes références documentaires que nous avions fournies, en plus d’éclairer et de conforter notre analyse, ont permis aux lecteurs de mieux comprendre en quoi consiste la corruption systémique qui sévit au Fonds national de l’éducation. Le présent article approfondit l’analyse élaborée dans celui du 20 avril 2024 et il explore amplement, documents à l’appui, l’une des caractéristiques majeures du FNÉ, à savoir l’invisibilisation des données financières qui est au cœur du dispositif de la corruption systémique au Fonds national de l’éducation.
Disparitions, Littératures
La mort de Paul Auster
— Hélène Lemoine —
Paul Auster, une figure incontournable de la littérature contemporaine, a laissé derrière lui un héritage littéraire aussi riche que diversifié. Né le 3 février 1947 à Newark, New Jersey, il a grandi dans un environnement imprégné de culture et de littérature, façonnant ainsi ses aspirations précoces d’écrivain. C’est à l’adolescence, après avoir été profondément touché par la lecture de « Crime et Châtiment » de Dostoïevski, qu’il découvre sa vocation pour l’écriture, une révélation qui l’accompagnera toute sa vie.
Durant ses années d’études à Columbia University dans les années 1960, Auster s’immerge dans les littératures française, anglaise et italienne, élargissant ainsi son champ de connaissances et nourrissant son esprit d’une diversité culturelle précieuse. Parallèlement, sa passion pour le baseball, héritage familial, se mêle intimement à sa vie intellectuelle, créant un équilibre entre deux univers qui, en apparence, pourraient sembler inconciliables, mais qui se rejoignent dans l’expression de sa sensibilité artistique.
Paris devient ensuite le théâtre de sa vie et de son épanouissement artistique entre 1971 et 1974. Là, il se plonge dans la traduction d’œuvres majeures de la littérature française, nourrissant son esprit de la richesse et de la profondeur des mots des grands auteurs français.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Non, la précarité sociale ne suffit pas seule à expliquer la violence des jeunes en Guadeloupe !
— Par Jean-Marie Nol, économiste —
Dans une récente déclaration faite dans un journal de la place, le sociologue Ary Brousillon a pour l’essentiel attribué la montée de la violence chez les jeunes à la précarité sociale et à la pauvreté qui règne dans certaines familles notamment monoparentales. Cependant, cette explication simpliste occulte d’autres facteurs essentiels qui contribuent à ce phénomène alarmant.Il est indéniable que la précarité sociale exerce une pression considérable sur les jeunes, les privant souvent d’opportunités éducatives et professionnelles, et les exposant à des environnements défavorables. Cependant, réduire la violence juvénile à cette seule dimension est réducteur. Un facteur souvent négligé est l’affaiblissement de l’autorité parentale. Dans de nombreux cas, les parents sont confrontés à des défis multiples, tels que le chômage, le stress financier et les conditions de logement précaires, qui compromettent leur capacité à exercer une autorité efficace. Cette fragilité de l’autorité parentale peut laisser les jeunes livrés à eux-mêmes, sans guidance ni supervision adéquate, ce qui favorise l’adoption de comportements violents et d’un phénomène d’abandon aux traffics de substances illicites. C’est là une conséquence de la recherche à tout prix de l’argent facile au détriment de la valorisation de l’effort du travail.
Cinéma
« La salle des profs », un film de İlker Çatak
Le jeudi 2 mai à 19h, le lundi 13 à 14h, le mardi 14 à 19h et le jeudi 16 à 19h à Madiana
| Par İlker Çatak, Johannes Duncker
Avec Leonie Benesch, Michael Klammer, Rafael Stachowiak
Titre original Das Lehrerzimmer | 6 mars 2024 en salle | 1h 39min | Drame
Synopsis
Tout public
Alors qu’une série de vols a lieu en salle des profs, Carla Nowak mène l’enquête dans le collège où elle enseigne. Très vite, tout l’établissement est ébranlé par ses découvertes.
La presse en parle :
Madinin’Art par la rédaction
Courte, concise et dépourvue de tout superflu, « La Salle des profs » ne laisse aucun répit à son public. Chaque scène est soigneusement orchestrée pour maintenir une tension palpable, nous plongeant toujours plus profondément dans l’obscurité de son intrigue. Entre drame et suspense, ce thriller intelligent et addictif nous offre un regard saisissant sur les travers d’un système éducatif en perpétuelle crise. La critique complète est disponible ci-dessous.
20 Minutes par Caroline Vié
Ce drame poignant pourrait coiffer au poteau La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer, Le Cercle des neiges de Juan Antonio Bayona, Moi capitaine de Matteo Garrone ou Perfect Days de Wim Wenders, tant son sujet parle au parent, à l’enseignant ou à l’élève (voire aux trois à la fois) qui sommeille quelque part en nous.
Philosophie
Spinoza : un bloc philosophique indépassable?
1re conférence : Spinoza en son temps
— Par Michel Pennetier —
Hegel disait : « Tout philosophe a deux philosophies : celle de Spinoza et la sienne », comme si la pensée de tout philosophe après Spinoza devait repartir sur de nouvelles bases selon les préoccupations de son temps et son propre tempérament sans pour autant faire fi ou ignorer ce bloc philosophique qui se dresse comme un rocher solitaire à l’orée de la modernité. Rien ne symbolise mieux cette présence absolue et solitaire de la doctrine spinoziste que la statue gigantesque du philosophe, un homme vêtu d’un ample manteau qui se dresse sur une place d’Amsterdam, sa ville natale.
Cependant ce serait ne rien comprendre à la doctrine de Spinoza que de croire que cette pensée serait née uniquement d’une réflexion solitaire. Spinoza est tributaire d’une part de ses origines juives ibériques ( les « marranes »), d’autre part des controverses politiques et religieuses très vives au sein des provinces unies des Pays Bas qui viennent de se libérer de la tutelle espagnole. C’est au sein de la diversité culturelle que s’élabore une pensée originale.
Manifestations culturelles
Fête patronale de Saint-Joseph
Du 3 au 9 mai 2024
Le thème de cette fête patronale évoque un retour dans le temps, une époque qui suscite la nostalgie chez beaucoup, caractérisée par la solidarité, l’entraide, les valeurs et le lien fraternel afin que toutes les générations se rassemblent autour d’un projet commun : celui de raviver l’esprit festif d’antan. Ce thème vise à tisser des liens sociaux qui nous reconnectent à nos racines, à nos traditions. La fête doit être un moment de convivialité où chacun trouve sa place, sans exception. Il s’agit également de renforcer les liens qui nous unissent en tant que citoyens. Bien que l’ère des nouvelles technologies prenne de l’ampleur et que les modes de vie évoluent, la Ville de Saint-Joseph souhaite rendre hommage à notre patrimoine, continuer à le transmettre et partager un héritage commun : celui de voir une communauté réunie pour revivre les beaux moments du passé. Pour ce faire, des activités ludiques seront proposées afin de perpétuer les traditions initiées par nos aînés. L’objectif est de présenter à la population, en particulier aux jeunes et aux moins jeunes, des pratiques et des animations qu’ils n’ont peut-être pas connues.
Sociologie
Le 1er mai : œillet, rose, lilas, muguet ou églantine rouge?
–Par Sarha Fauré —
Le 1er Mai, Journée internationale des travailleurs, est une journée chargée d’histoire et de symboles, notamment celui du muguet. Cette fleur délicate, originaire du Japon, est devenue l’emblème du printemps et du bonheur associé à cette période de l’année.
L’origine du muguet en tant que symbole du 1er Mai remonte au Moyen Âge. À cette époque, le muguet était déjà considéré comme un porte-bonheur, sa blancheur étant associée à la pureté et à la fraîcheur du printemps naissant. On l’accrochait aux portes pour éloigner les malédictions de l’hiver et on le donnait aux jeunes mariées comme signe de virginité.
Mais c’est sous le règne de Charles IX que le muguet devient véritablement associé au 1er Mai. En 1561, le roi reçoit un brin de muguet en cadeau lors d’une visite dans la Drôme et décide de généraliser cette tradition en offrant chaque printemps un brin de muguet aux dames de la cour. Cette pratique se répand rapidement dans toute la France et devient indissociable de la fête du travail.
Pendant la Révolution française, l’églantine rouge est associée au 1er Mai en tant que symbole du sang versé par les travailleurs dans leur lutte pour de meilleures conditions de travail.