—par Roland Sabra —
L’art de l’entre-deux
A l’ouverture de la salle, Jeanne Baudry est déjà sur la scène qu’elle arpente de long en large en fond de plateau, irrémédiablement perdue en elle-même. Sur la partie gauche du tableau le gril laisse pendre deux immenses lacets noirs, en rappel à ceux qu’utilisa Sarah Kane pour mettre fin à ses jours, sur la droite deux paires de chaussures abandonnées complètent le décor. Et ça commence! C’est une voix de l’intérieur, une voix des cavernes, une voix des profondeurs, une voix qui la parle plus qu »elle ne parle et qui se fait entendre ou plutôt qui nous fait entendre ce que nous voulons bien entendre de notre propre rapport à la déraison. Tout le texte de Sarah Kane est tentative de découvrir ce que la forme poétique peut contenir de théâtrale. La structure du texte est apparemment brisée, désarticulée, afin de livrer un matériau brut, le plus polysémique possible. Un pur travail sur la langue. C’était l’obsession de l’auteure que de pouvoir unifier la forme et le fond. Sarah Kane : » La forme et le contenu tentent d’être une seule et même chose – la forme est le sens ».











Pourquoi n’existe-t-il pas une entreprise des métiers de la scène et du spectacle vivant en Martinique ? Une des nombreuses interrogations posées par de nombreux Martiniquais qui ont l’audace d’imaginer la production culturelle et artistique comme source de revenus et de développement pour la Martinique mais aussi comme vecteur dans le monde d’une culture insulaire caribéenne issue de notre métissage.









Ce livre, où se mêlent histoire et mythologie, est écrit du coeur de notre présent – présent des Antilles, de la France, de ce monde ouvert à de multiples transversalités qui est le nôtre. Marlène Parize y défend une proposition radicale contre tous les nationalismes et communautarismes, contre tous les mépris de soi: il est temps, il est grand temps de reconnaître, au sein même de notre modernité, de notre république, de nos valeurs, la trace de ces « lieux creusets » où est née, et naît encore, l’énergie qui nous porte à présent.