— Propos recueillis par R. Sabra —

Pourquoi monter le tartuffe ici et maintenant en Martinique ?
Tartuffe est l’une des pièces qui a fait l’objet du plus grand nombre de mises en scène au monde. C’est dire si cette dernière pose des questionnements universels.
Pour une équipe artistique martiniquaise se confronter à cette œuvre c’est poser concrètement un défi : celui de nous l’approprier de manière vivante, contemporaine et sans complexe.
C’est aussi établir un pont entre l’éducation nationale et le théâtre professionnel, qui puisse nourrir les espoirs d’une action culturelle soutenue.
Jouer une pièce classique en Martinique 15 fois dans la grande salle de l’Atrium est une gageure et constitue une première. C’est surtout offrir à notre jeunesse l’opportunité d’assister aux représentations d’un spectacle qui ouvre aux enseignants comme aux élèves une large sphère d’investigation. Ainsi qu’à tout amoureux du théâtre classique ou du théâtre tout court.L’hypocrisie n’est-elle pas nécessaire au maintien de la religion et de ses lois?
-Pourquoi la religion serait-elle nécessairement liée à l’hypocrisie?
Il me semble qu’il existe des gens qui ont réellement la foi et qui l’appliquent avec sincérité, c’est à dire dans l’amour du prochain.



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Apparues dans les années 70 aux États-Unis, les gender studies ont profondément renouvelé l’étude des rapports homme/femme en posant que la différence de sexe est une construction sociale. Si ce courant n’a guère d’équivalent en France, en revanche la notion de genre a fini par s’imposer dans les études féministes et de nombreux enjeux de société.




En dehors d’autres outils sans doute de grandes valeurs, les haïtiens disposent, de façon légitime et légale, de deux langues – le créole et le français – pour investir pleinement leur imaginaire. A l’instar des vrais bilingues se permettant de passer d’un territoire linguistique à l’autre sans failles, notamment sur le plan oral, je m’autorise un exercice similaire dans ce texte (ainsi commandé), dépourvu pourtant de tout esprit démagogique et de toute sensibilité au quota. En ce sens, je ne saurais ignorer mon adhésion aux concepts et notions largement mis en valeur par Robert Berrouët-Oriol dans ce lumineux ouvrage collectif (autres collaborateurs : Darline Cothière, Robert Fournier et Hugues St-Fort), d’une extrême rigueur méthodologique, qu’il a coordonné : L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions
— par Roland Sabra —
Le hasard a fait que j’ai pu voir les œuvres de trois metteurs en scène lors d’un séjour récent à la Havane. Leur manière d’aborder des questions concernant l’identité cubaine – de nouveaux rapports avec les traditions afro-cubaines, la discussion sur l’identité sexuelle et les possibilités artistiques d’un renouveau des sources de la pensée révolutionnaire – a révélé l’importance grandissante de la pratique théâtrale en tant qu’espace de réflexion sur les rapports entre l’individu et la société cubaine en général.






