PORTRAIT – Stéphane Hessel est mort dans la nuit de mardi à mercredi, à l’âge de 95 ans. Relisez son portrait paru dans le JDD fin 2008 à l’occasion du 60e anniversaire de la déclaration des droits de l’Homme, avant le succès planétaire d’Indignez-vous!.
A 91 ans, il récite, ému et impatient, son agenda de mercredi prochain. Midi, remise du prix pour la paix de l’Unesco; 18h30, conférence au musée du Quai-Branly; clôture de la journée sur l’esplanade du palais de Chaillot avec déclamation, par coeur s’il vous plaît, du préambule de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Selon le voeu de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, Stéphane Hessel sera le grand témoin des commémorations du 60e anniversaire de ce texte fondateur. En 1948, alors jeune diplomate en poste à l’ONU, cet ancien résistant en avait été l’un des 18 rédacteurs. « Aujourd’hui, on m’invite partout parce que la plupart des autres ont disparu », sourit-il, pudique.
Ce long visage qui s’illumine est bien l’une des grandes figures du 20e siècle. Ce matin-là, sanglé dans un costume trois pièces qui lui donne des allures de danseur de tango, il ouvre la porte de son modeste appartement du 14e arrondissement de Paris.


—Notre monde semble de moins en moins enclin et disposé à garantir, autant qu’avant et à ceux qui fournissent l’effort requis, une compétence qu’ils pourraient exercer pour s’épanouir, pour peu qu’ils empruntent une voie d’excellence. Et pourtant c’est bien le seul chemin que s’était tracé le commun des mortels pour survivre à l’iniquité générale environnante. Heureusement pour lui, il garde espoir et foi car il n’est pas encore conscient de la quasi ruine d’une condition résultant de la sédimentation d’efforts toujours plus nombreux, toujours plus intenses. C’est à ce niveau qu’il faut situer vraiment notre « fin du monde », hors les propos de charlatans ou d’illuminés désireux de transférer vers un ailleurs inconnu, la responsabilité de chacun. L’itinéraire emprunté naguère par notre société, avec audace et conviction, ne s’accommode plus tout à fait de la réalisation de l’humain, de l’émancipation de l’espèce en lutte incessante ; il est en train de tourner le dos à sa cible. De façon plus prosaïque, il semble pertinent de se demander si notre « Démocratie » tant vénérée n’est pas déjà proche de l’essoufflement, oubliant son essentiel, son géniteur, sa raison d’exister.
Les discours de la ministre de la Justice sur le mariage homo ont été compilés dans un clip diffusé sur le net.
—Nicolas Joel, actuel directeur de l’Opéra de Paris, souhaite que l’institution devienne un lieu de «formation cohérente» pour toutes les professions qui composent l’univers du lyrique et du ballet.
Si l’on en croit les arbitres des élégances littéraires, l’affaire DSK aurait accouché d’un écrivain : Marcela Iacub. Le livre de cette brillante juriste, Belle et bête, oscillerait entre La métamorphose de Kafka et Truismes de Marie Darrieussecq, ce qui laisse de la marge tout de même. Alertés par ces
—Un groupement de planteurs de bananes vient de déposer une nouvelle demande de dérogation pour pratiquer encore l’épandage aérien sur nos terres de Guadeloupe, déjà gorgées de poisons.
Que se passe-t-il vraiment dans l’univers de la viande industrielle ? Et que nous fait-on manger, de gré ou de force ? Avant d’essayer de répondre, il est bon d’avoir en tête deux études récentes.
L’année 2012 a été marquée par l’irruption du pouvoir judiciaire dans le domaine de l’agriculture, tout particulièrement le secteur de la banane. Il a fallu l’intervention du juge administratif pour faire entendre les préoccupations sanitaires et environnementales exprimées par la société civile guadeloupéenne.
La première mondiale de l´opéra de chambre El Cimarrón, du compositeur allemand Hans Werner Henze, basé sur l’œuvre Biografía de un cimarrón, du poète et ethnologue Miguel Barnet, a eu lieu le 15 février dans la salle de Tito Junco du Centre Culturel Bertolt Brecht de La Havane.
—La Réunion sera toujours une terre d’immigration : il y aura toujours des étrangers à intégrer en terre réunionnaise (intégration ne saurait être confondue avec assimilation).
INTERVIEW – Frédéric Lenoir, philosophe et historien des religions (EHESS), auteur de nombreux bests-sellers, dont La Guérison du monde, estime que « Benoît XVI n’avait plus la force face à ces scandales ».
Une étude à paraître dans le Journal of sexual medicine confirme le développement du rasage du pubis chez les femmes les plus jeunes.
Certains livres portent en eux la trace d’un autre livre : celui qu’ils auraient pu être. Sur une centaine de pages, dans sa deuxième partie, le nouveau roman de Marie NDiaye atteint ainsi son centre de gravité, et comme son essence. Il semble alors devenir le grand livre qu’on pouvait attendre de l’auteur de Trois femmes puissantes (Gallimard, prix Goncourt 2009), mais ces pages ont été longues à venir, et seront longuement démenties. Le charme sera rompu, la magie dissipée, accident rare dans une oeuvre qui en déborde si souvent qu’on se retrouve désarçonné.

Le Festival Prix de Court
L’historien des religions Odon Vallet réagit aux révélations selon lesquelles un « lobby gay » aurait exercé un chantage sur des prélats durant le « Vatileaks ». Un rapport faisant état de ces pressions serait à l’origine de la renonciation du pape Benoît XVI, le 11 février. Pour Odon Vallet, parler d’un lobby gay est hâtif. 
A force de crier au loup, c’est en vain qu’on appelle au secours s’il surgit… On a tellement dénoncé la baisse du niveau, alors qu’il montait, comme le montraient les évaluations faites à la veille du service militaire, lors des « trois jours », qu’aujourd’hui l’opinion ne s’alarme guère, alors qu’il baisse pour de bon.
Cette série documentaire retrace la construction de l’identité noire française et donne la parole aux acteurs et héritiers de cette histoire. Celle-ci, pourtant ancienne, devient visible à partir de l’exposition universelle de 1889. Le récit traverse deux conflits mondiaux, la colonisation, les indépendances et les migrations venues des Antilles, d’Afrique, de l’océan Indien ou encore de Nouvelle-Calédonie, et évoque l’influence afro-américaine depuis l’entre-deux-guerres