Ange Bonello : Arches « Connections temporelles »
— Par Christian Antourel —
Souverain d’un royaume au bord de ce monde, Ange Bonello devient tranquillement une sorte de monument parfaitement inclassable. Par le foisonnement, l’ampleur et l’intensité de son œuvre, parce que, sans doute, nul mouvement ne heurte l’implacable force d’inertie de « ses morceaux de terre devenus morceaux d’humanité » parce que la lumière qui en émane et qui nous éclaire par le dedans est d’étrange et peu commune nature. Et cette réflexion se réveille essentiellement comme un mur poétique.
Tout semble fendu de haut en bas, dans la rigueur contraignante d’une mise en scène fabuleusement calculée, mais au contraire l’univers tient par son
organique et symétrique fixité. « Mes réalisations sont comme des rencontres…Pas de plans savants, de stratégie autre que celle consistant à donner toute la place à l’émotion, à la spontanéité du mouvement, à la force de l’imaginaire et à l’impérieuse nécessité de créer » Une puissance magique s’est emparée de l’ensemble car Bonello 1er s’abreuve aux sources syncrétiques de toutes les cultures. Il cimente les éléments épars arrachés aux mythologies disparues ou du vaisseau lunaire de sa fantaisie changeante.

À l’occasion du 120e anniversaire de la naissance du Cinématographe, l’Institut Lumière organise au Grand Palais à Paris une exposition inédite dédiée à leurs inventeurs Louis et Auguste Lumière.
Bobo n’est roi de personne. Il règne, cependant, sur un peuple imaginaire, dans un royaume sans trône, et se balade entre deux âges, entre deux mondes… Entre le « Short Message System » utilisé pour écrire à sa belle et son monde hâbleur de beloteurs de buvette, campagnards désargentés qui regardent le temps suivre son cours circulaire. Entre le monde du numérique et celui d’un autre temps, fleurant le souvenir d’odeurs encore terriennes et bien vivaces.
Un homme noir a été abattu par un policier mardi. Derrière certaines affaires médiatisées, de nombreuses autres se cachent sans qu’aucun fichier national ne les recense officiellement.
Nous assistons depuis un certain temps à une remise au gout du jour des traditions dites culturelles dont certaines peuvent représenter un risque potentiel pour la santé. C’est le cas de la pratique du tambour. Ce sujet tabou sur cette ile et qui peut créer polémique, mérite d’être abordé pour les risques auditifs qui peuvent être irréversibles. Le bruit est dans notre département un phénomène qui est délibérément négligé par les autorités locales. Pourtant, les conséquences sont néfastes pour la santé. Ce n’est plus une hypothèse, mais une certitude. Pendant longtemps, le bruit n’a été considéré qu’en tant que phénomène physique agissant sur le seul système auditif. Aujourd’hui, on sait que cette conception est fausse. Le bruit entraine aussi des réactions qui mettent en jeu l’ensemble de l’organisme. Le cout financier n’est pas négligeable, et n’est pas forcément à la portée de toutes les bourses. Apparemment, ce n’est pas une préoccupation qui mobilise nos élus, notamment l’association des Maires de Martinique. Les campagnes nationales de sensibilisation sur l’audition n’arrivent pas jusqu’aux oreilles de nos télévisions locales, ni de nos radios locales, dites de proximité.
En tant que Représentant de la Martinique, la terre natale d’Aimé CESAIRE et de Frantz FANON qui ont consacré leur vie à la lutte contre le racisme, la discrimination, le colonialisme, et pour l’émancipation des noirs, des afro-descendants, la délégation que j’ai l’honneur conduire à cette cérémonie de « levée du voile » du Mémorial Permanent honorant les Victimes de l’Esclavage et de la Traite Transatlantique des esclaves, vous apporte le salut fraternel du Président Serge LETCHIMY.
L’expression ne serait pas si galvaudée et le titre de l’album si explicite, on dirait volontiers que Older est l’opus de la maturité. Question de puissance, de sincérité, de don de soi. Mais pour les raisons sus-citées, on préférera dire que le nouvel album de Yael Naim et David Donatien est celui d’une femme et d’un homme arrivés à un point de leur vie où ils savent qui ils sont et ce qu’ils veulent, celui d’artistes maîtrisant suffisamment leurs outils pour faire oeuvre de leurs émotions.
La scène a été filmée par un témoin. « Je ne peux plus respirer », répète Eric Garner, au sol, alors qu’un policier lui serre la gorge. Ce seront les derniers mots de cet homme noir accusé de vendre des cigarettes de contrebande. Le policier, lui, n’a pas été inculpé ; ainsi en a décidé un grand jury, mercredi 3 décembre. Une décision qui a fait descendre des centaines de New Yorkais dans la rue pour protester contre ce qu’ils estiment être une énième bavure policière impunie.
— Par Janine Bailly —
L’amélioration de l’état de santé de Mumia n’est que très légère si l’on en juge par les très grandes difficultés à sortir de son fauteuil roulant et à se déplacer en marchant.

La polémique autour de la publication du dernier ouvrage de Jean-François Niort, «
L’école est le creuset de la nation, et non un simple dispositif de pacification sociale visant à légitimer par les diplômes la persistance des inégalités de naissance.
Il importe que les mots de transmission, de culture, d’humanités, soient plus et autre chose que des mantras pour technocrates, ou de cyniques «éléments de langage»…
Les ayatollahs de la mémoire.
Présentation éditeur
Ces derniers jours, nous sommes sollicités sur internet quasi exclusivement sur la question de la couleur… de peau. Je savais cette trace du corps particulièrement pesante car elle fait partie de notre « batterie minimale de signifiants à la naissance » (Jacques André)… Fanon insiste sur le trop de réalité qui empêche toute intériorisation de cette problématique (Peau noire, masques blancs)..Mais je n’avais pas mesuré à quel point elle était un empêchement à penser, une petite réserve permanente de haine ordinaire.
Volet international – L’Espace de la diversité
« Un jour, ma mère s’est mise à avoir un visage autre. C’est peut-être ça le début de mon histoire.«
La récente « tournée » sur l’île d’Edwy Plenel, ce presqu’enfant du pays, dans le cadre de la semaine de la presse dont le thème était « La liberté d’expression, ça s’apprend », a déjà fait couler beaucoup d’encre. Nous aimerions cependant rendre compte ici de quelques-uns des moments privilégiés qu’il a partagés avec la jeunesse martiniquaise, d’autant que selon son propre aveu, ce sont ces moments d’échange qu’il gardera plus particulièrement en mémoire.
Kishore Singh, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’éducation, dénonce l’explosion de la privatisation de l’éducation dans les pays en voie de développement. Un phénomène qui aggrave les inégalités et développe un enseignement très utilitariste.
LE LIVRE DE LA SEMAINE – En retraçant l’histoire de la masturbation dans Voyage autour de mon sexe, Thibault de Montaigu revient sur cet acte, sorte de « signature érotique sur son propre corps ».