— Par Yves-Léopold Monthieux —
Je viens de lire avec surprise les bons mots d’un important élu du MIM à l’égard de Luc Laventure, son ancien camarade de classe qui aurait été, selon lui, le premier journaliste martiniquais de la radio d’Etat à donner la parole aux indépendantistes. Cette reconnaissance inattendue est d’autant plus remarquable que l’intéressé n’avait pas vraiment les faveurs de la jeunesse politique d’où vient l’élu.
Lorsqu’on considère l’avalanche de louanges sous lesquelles croule la mémoire du journaliste, on ne peut s’empêcher de se rappeler dans quelles conditions il avait dû rejoindre la métropole, contraint et forcé. Il n’était pas couvert par le statut de la fonction publique et ne s’appelait pas Armand Nicolas ou Walter Guitteaud, deux fonctionnaires d’Etat qui avaient refusé leur mutation en métropole mais qui avaient pu vivre grâce aux cotisations des militants du parti communiste martiniquais et de la CGTM, dont ils étaient les secrétaires généraux respectifs.
Victime de la petite politique locale (nous ne sommes pas sûrs d’en être sortis), Luc Laventure avait dû quitter son pays par la décision d’un ministre qui s’était plié aux quatre volontés d’un parti politique.