Plus diplômées que les hommes, les femmes perçoivent des salaires moins élevés

— Par Jean-Marc Lardoux, Agnès Palaric (Insee) —

Sommaire

  1. Les femmes sont davantage diplômées
  2. Les femmes accèdent moins souvent à des postes de cadres et sont moins rémunérées
  3. Les femmes vivent plus souvent seules, avec ou sans enfant(s)
  4. Encadré 1 – Près de 9 femmes sur 10 travaillent dans le tertiaire
  5. Encadré 2 – L’index de l’égalité professionnelle

En 2017, 1,7 million de femmes et 1,6 million d’hommes vivent en Bretagne. Plus nombreuses, les femmes sont en particulier largement majoritaires (58 %) parmi les personnes âgées d’au moins 65 ans. Cela s’explique par une espérance de vie à la naissance bien supérieure : 85,2 ans contre 78,7 ans.

Les différences et inégalités entre les personnes des deux sexes s’observent dans de nombreux autres domaines : l’éducation, le marché du travail, les conditions de vie (figure 1). Ainsi, les femmes sont plus diplômées, mais elles occupent moins souvent des postes de cadres.

Les femmes sont davantage diplômées

Les filles présentent de meilleurs résultats scolaires. En particulier, en Bretagne, elles ont un taux de réussite au bac général supérieur de trois points à celui des garçons. Elles sont nettement majoritaires dans la filière générale (57 %) et pratiquement aussi nombreuses que les garçons dans la filière technologique (48 %). Elles représentent 37 % des élèves préparant un bac professionnel, dont seulement 13 % des effectifs dans les domaines de la production.

Le taux de scolarisation des 18-24 ans est plus élevé chez les femmes, notamment parce qu’elles se dirigent plus fréquemment vers des études longues à l’université alors que les garçons choisissent davantage des filières sélectives (IUT, BTS). Dans la région, parmi la population âgée de 25 à 54 ans, 45 % des femmes sont diplômées de l’enseignement supérieur contre 35 % des hommes.

Les femmes accèdent moins souvent à des postes de cadres et sont moins rémunérées

En Bretagne, bien que plus diplômées, les femmes occupent moins fréquemment que les hommes des postes de cadres et professions intellectuelles supérieures (6 % contre 9 %). En particulier, elles représentent moins d’un quart des cadres dirigeant(e)s des grandes entreprises. Un tiers des créations d’entreprises individuelles (hors micro-entreprises) est à mettre à l’actif des femmes, avec autant de chances de réussite que celles créées par les hommes. Plus jeunes que les créateurs, ces créatrices sont particulièrement présentes dans les secteurs du commerce mais aussi de la santé et des services à la personne.

Les Bretonnes présentent un taux de chômage de 6,9 %, légèrement inférieur à celui des hommes (7,1 %). Toutefois, leur participation au marché du travail reste en retrait : la proportion de femmes actives de 25 à 54 ans (91 %) est en deçà de celle des hommes (96 %) et, lorsqu’elles ne sont pas diplômées, seules 59 % exercent un emploi (contre 71 % des hommes dans ce cas). Comparativement à l’ensemble de la population féminine du pays âgée de 25 à 54 ans, les Bretonnes affichent cependant un taux d’activité et un taux d’emploi des non diplômées supérieurs, de respectivement 3 et 6 points.

En Bretagne en 2017, dans le secteur privé, les femmes ont un revenu salarial net moyen de 17 240 € par an, comparé à 22 860 € pour les hommes. Cet écart de rémunération s’explique par un salaire horaire net moyen et une quotité de travail plus faibles pour les femmes.

La progression des salaires avec l’ancienneté est plus importante chez les hommes. En 2017, les jeunes femmes de 18 à 25 ans perçoivent un salaire horaire net moyen déjà inférieur de 4 % à celui de leurs homologues masculins. Cet écart augmente ensuite nettement avec l’âge pour atteindre 23 % parmi les salariés de plus de 50 ans. Les femmes travaillent en effet plus fréquemment dans des secteurs d’activité moins rémunérateurs (comme l’enseignement, la santé ou l’action sociale). De plus, près de 13 % sont en contrat de travail à durée déterminée, comparé à moins de 9 % des hommes. Les femmes connaissent également davantage d’interruptions d’activité, en particulier suite à la naissance d’enfants. Enfin, 30 % d’entre elles exercent leur travail à temps partiel, une proportion quatre fois supérieure à celle des hommes.

Les femmes vivent plus souvent seules, avec ou sans enfant(s)

En Bretagne comme ailleurs, les inégalités femmes-hommes observées sur le marché du travail vont de pair avec des écarts de situation familiale et de mode de cohabitation.

Les jeunes femmes quittent le domicile parental plus tôt. À 25 ans, seules 13 % habitent encore chez leurs parents contre près du double parmi les jeunes Bretons (24 %). Elles accèdent à la parentalité plus rapidement : en moyenne à 30 ans et demi contre près de 33 ans pour les hommes.

Elles sont aussi plus fréquemment à la tête d’une famille monoparentale (plus de 10 % d’entre elles, comparé à moins de 3 % des hommes). En outre, disposant en général de revenus moindres, ces femmes en situation de monoparentalité sont beaucoup moins souvent propriétaires de leur logement (33 %) que les hommes dans la même situation (53 %). Par ailleurs, les femmes vivent plus souvent seules (22 %) que les hommes (17 %), en lien notamment avec leur espérance de vie plus élevée.

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