M' A

« Manuela et le boxeur », texte & m.e.s. J.José Alpha

Mercredi 29 octobre. Jeudi 30 octobre Vendredi 31 ocotobre à 19h
Teyat Otonom Mawon (TOM), Rue Victor Sévère, Fort-de-France

Par la Cie Téatlari – Théâtre de l’histoire des cultures créoles
Le récit de la tragédie qui marque l’histoire du grand boxeur martiniquais François Pavilla (1937-1968), triple champion de France de boxe des poids welters et super welters de 1964 à 1968, est pour la première fois, porté à la scène théâtrale par son épouse Manuela Pavilla née Graça (1931-2009).
C’est à partir des témoignages des ses proches et partenaires, du Club Spirit of Pavilla des Terres Sainville, des archives de la presse locale et nationale et de la Fédération Française de boxe (palmarès) que J. José Alpha va se nourrir pour créer une biographie romancée de la vie du champion de boxe .lequel tire sa révérence 10 ans après la naissance de la Vème République Française
Distribution : Gladys Arnaud / Eric Bonnegrace / Laurent.Troudard Texte et mise en scène : J. José Alpha (2023)

Lire aussi : « Manuela et le boxeur »: un vrai théâtre populaire!

François Pavilla, né le 10 octobre 1937 à Fort-de-France en Martinique, est une figure marquante de la boxe française.

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L’inconnu de Mer frappée : chapitre VIII (suite)

— Par Robert Lodimus —

Chapitre VIII

LE DÉCÈS

Un après-midi du mois de mai où le soleil flamboyait sur la ville qui s’amalgamait dans les rires d’une pléiade de gamins frivoles qui revenaient de l’école, une dizaine de militaires dépêchés expressément de la capitale sont arrivés à bride abattue à la caserne Toussaint-Louverture et ont procédé à l’arrestation spectaculaire du capitaine Coriace. Menottes aux poignets, l’officier, sans offrir de résistance, avait suivi les « troupiers » commandés par l’adjudant-major, Ménélas Flavius, jusqu’aux véhicules de l’armée qui attendaient aux abords du trottoir, en face de l’hôtel Moïse, pour reprendre la route en sens inverse. Lorsque le cortège a tourné devant le lycée Fabre Geffrard pour traverser les entrailles bidonvillisées de Descahos, la petite foule qui assistait au déroulement de la scène inopinée, tout à fait imprévisible, a applaudi chaudement. L’État major des Forces armées d’Haïti aurait retrouvé le nom du capitaine coriace sur une liste d’officiers supérieurs et subalternes qui allaient participer à un complot pour assassiner le président François Duvalier. Un soi-disant complice, le lieutenant Léonce Aurélien, sous la menace des tortures à Fort-Dimanche, avait vendu la mèche au commandant de la garnison criminelle.

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À Davy Rimane et aux député·e·s anticolonialistes dits «d’outremer»

— RS n° 418 lundi 27 octobre 2025 —

Intervenant dans le débat sur le budget en France, le député guyanais a fermement dénoncé une politique en faveur des riches sur le dos des classes populaires. Soulignant le rôle des dernières colonies dans la place de grande puissance occupée par la France sur le plan international, il a fustigé le budget de misère prévu pour « l’outre mer ». Devant une telle situation, il a conclu, il est vrai de façon lapidaire, sur la nécessité d’agir au niveau de nos pays pour leur propre compte.

La question que l’on a envie de poser, après ces fortes paroles, est celle de leur prolongement dans la lutte de libération nationale et sociale dans l’ensemble des dernières colonies.

Malgré les imperfections de sa préparation, la rencontre à l’initiative de Marcellin Nadeau, Jean-Philippe Nilor, et du RPPRAC, sous le titre d’Assises populaires contre la vie chère, devrait être le point de départ d’une lutte rassemblant de façon plus large les forces émancipatrices des colonies et de France contre la politique scélérate de la ploutocratie imposée aux masses laborieuses de France et aux peuples coloniaux.

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Gaël Octavia – « L’Étrangeté de Mathilde T. et autres nouvelles »

— Par Hélène Lemoine —

Avec L’Étrangeté de Mathilde T. et autres nouvelles, Gaël Octavia signe un recueil rare et vibrant, où l’extraordinaire surgit du quotidien. En seize nouvelles brèves et intenses, l’écrivaine martiniquaise explore nos zones d’ombre, nos doubles et nos contradictions, à travers des récits qui mêlent réalisme et magie, tendresse et cruauté, humour et douleur.

Des récits du quotidien traversés d’étrangeté

Dans ces histoires, tout semble familier — jusqu’à ce qu’un détail fasse basculer la réalité.
Une femme voit son jeune compagnon vieillir prématurément après un AVC (Le mouvement ou la mort), une mère bascule dans la violence après une remarque raciste (Violente), une enfant parisienne se rêve enfant-soldat (Kalachnikov bébé), une autre grandit à rebours du temps (Nola toujours).
Ici, le fantastique affleure au cœur du réel, transformant le banal en énigme.

Le style de Gaël Octavia, à la fois limpide et poétique, évoque le réalisme magique cher à la littérature caribéenne : un art de franchir la frontière entre le vraisemblable et l’impossible, pour mieux sonder la vérité des émotions humaines.

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A quand une autorité morale martiniquaise ?

— Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

Après “Ile aux esclaves”, “Ile empoisonnée”, devrait-on terminer la trilogie par le label “Ile du Shatta” ? Alors que la société martiniquaise se délite à vive allure, son élite politique ne se retrouvant que sur les lieux et durant les jours de barnums populistes, il me vient en mémoire cet article publié par votre serviteur le 10 mai 2005, repris dans son ouvrage En finir avec les blessures de la peau (2023) et reproduit ci-dessous : “A quand une autorité morale martiniquaise ?” La future autonomie pourra-t-elle se passer d’une telle autorité ?

En effet, 20 ans plus tard, la question est plus que jamais d’actualité. Pire, elle s’est considérablement aggravée. On ne cesse toujours pas de constater l’absence de l’autorité aux endroits et à des moments où celle-ci est attendue. En revanche, sa présence inquiète en des lieux improbables, de profanations ou même au dehors du territoire martiniquais. Il se pourrait que la grâce d’une vierge négrifiée ou le bonheur d’une pythonisse du cru suffisent au redressement moral et spirituel dont la Martinique a besoin.

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Guadeloupe : penser demain face aux fractures d’aujourd’hui

Quels défis et enjeux les Guadeloupéens devront-ils devoir affronter à l’avenir dans une France en crise ?

— Par Jean-Marie Nol —

La France semble engagée sur une pente glissante, où s’entremêlent lassitude démocratique, défiance politique et quête d’autorité. L’enquête Ipsos « Fractures françaises 2025 » en dresse un constat implacable : jamais les Français n’ont été aussi pessimistes quant à l’avenir de leur pays. Près de 90 % estiment que la France est en déclin, un record historique qui traduit un profond désenchantement vis-à-vis du système politique. Dans ce paysage morcelé, le Rassemblement national apparaît comme le grand bénéficiaire de cette crise de confiance. Son image s’est normalisée : 47 % des citoyens le jugent désormais capable de gouverner, et sa base électorale s’est considérablement élargie tandis que les partis traditionnels – de Renaissance à la gauche – s’effondrent.

Cette recomposition traduit une droitisation du paysage politique et une inquiétante banalisation des thèses identitaires. La France, secouée par les crises économiques, sociales et institutionnelles, glisse vers une polarisation accrue où le débat public s’empoisonne de peurs et de rancunes. Le président Macron, usé par les crises et discrédité par une majorité de Français, n’incarne plus ni autorité ni vision.

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Actualités des Caraïbes et d’ailleurs…

Roxane Mbanga – NOIRES

— Par Sarha Fauré —

Roxane Mbanga (née à Paris en 1996) est une artiste pluridisciplinaire d’origine guadeloupéenne, camerounaise et française, vivant et travaillant à Paris.
Diplômée de la Gerrit Rietveld Academie d’Amsterdam, elle développe une pratique à la croisée de la mode, du cinéma, du graphisme, de la photographie, de l’écriture et de la performance.
Son œuvre, profondément nourrie par son héritage multiculturel, interroge la représentation des corps noirs féminins et la manière dont ils sont perçus, vécus et racontés à travers différentes géographies.

Artiste-conteuse, Roxane Mbanga collecte et tisse les récits de femmes aux identités plurielles, transformant leurs paroles en installations sensibles où s’entrelacent intime et politique.
Elle a été récompensée par les prix Lichting et Rietveld Reviewed (2021) et a présenté son travail à la Fondation H à Paris, au Musée National du Cameroun à Yaoundé, à la San Mei Gallery à Londres, au Musée Van Gogh à Amsterdam et à la Stewart Hall Gallery à Montréal.
En 2022, sa conférence TEDx “Wearing Your Nudity” a marqué un tournant dans sa réflexion sur le corps et la vulnérabilité.

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« L’Histoire du soldat – Listwa solda a » de Rodolf Étienne

Vendredi 31 ocotbre à 18h à la bibliothèque Schoelcher (FdF)

A l’occasion de la présentation de l’ouvrage de traduction créole « L’Histoire du soldat/Listwa solda a« , de Charles Ferdinand RAMUZ et Rodolf ETIENNE, paru aux Editions L’Harmattan en février 2024, le vendredi 21 octobre 2025, à partir de 18h30, à la Bibliothèque Schoelcher, 1, rue de la liberté à Fort-de-France, voici une présentation par le traducteur de la fameuse pièce. Une présentation que vous redécouvrirez lors de cette rencontre.

Histoire du soldat

Première création : Théâtre de Lausanne, 28 septembre 1918

Sous la direction musicale d’Ernest Ansermet (Suisse)

« Mon vrai besoin, c’est d’agrandir… »

Charles-Ferdinand Ramuz, Lettre à Henry Poulaille, mai 1924.

« Cette époque, la fin de l’année 1917, fut une des plus dures de ma vie… »

Igor Stravinsky, Chroniques de ma vie, 1935.

L’HISTOIRE

Joseph Dupraz, soldat pauvre qui rentre chez lui, pour quinze jours de congé qu’il a, vend son âme, représentée par son violon, au Diable, contre un livre qui lui prédit l’avenir.

Après avoir suivi le Diable, et lui avoir montré comment se servir du violon, Joseph retourne dans son village.

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La République des corrupteurs, des corrompus, des délateurs, des menteurs, des traîtres et des assassins!

Par Robert Lodimus

« Il a fallu des siècles pour rendre justice à l’humanité, pour sentir qu’il est horrible que le grand nombre semât et que le petit nombre recueillît. »

(Voltaire)

Il n’y a pas un seul gouvernement haïtien qui ait été épargné par les étiquettes qui font l’objet de cette réflexion plantureuse! D’ailleurs, L’État de 1804, au lendemain même de sa naissance s’est retrouvé coincé, prisonnier d’un  cul-de-sac sociopolitique et économique, qui annonçait l’échouage de la nouvelle cité. Une société construite sur des arpents d’insécurité publique, sur des acres d’injustice sociale ne peut  déboucher que sur l’anarchie politique. Pas dans le sens développé par le théoricien socialiste Pierre Joseph Proudhon qui vécut de 1809 à 1865.

Étymologiquement, le substantif « anarchie » vient du grec « anarkhia ». On y retrouve le terme « arkhê » qui signifie « pouvoir », « principe », « commandement »… En y ajoutant le préfixe « a », on obtient « absence de principe », « absence de chef ou d’autorité », « absence de gouvernement », etc. [1]

Dans son ouvrage « Qu’est-ce que la propriété privée?

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Jamais ne comprendrai le mal

— Par Gary Klang —

O énigme du mal

Jamais ne comprendrai ce qui t’anime
Ceux qui traînent après eux un long voile de ténèbres
A l’instar de celui qui jura de soigner
Mais s’efforça d’éteindre les étoiles
En jetant sur le monde l’ombre d’une nuit sans fin

Jamais ne comprendrai le mal
Cet enfant ligoté et noyé
Mort
Les yeux ouverts
Par désir de faire mal

Jamais je n’oublierai non plus ceux qui périrent
Dans les îles caraïbes
Et dans les champs de canne
Arrachés à leur terre pour cultiver la terre des autres
Sans jamais plus revoir la terre de leur enfance

Un roi
Fils du Soleil
Que l’on disait civilisé
Conçut l’ouvrage qu’on appela le Code noir
Qui faisait de l’esclave un meuble
Tout simplement

Jamais ô non jamais
Vous dis-je
Ne comprendrai l’attrait de la souffrance

GARY KLANG

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Viva Venezuela !

— Par Gary Klang —
Si je republie cet article aujourd’hui, c’est parce que j’en ai marre d’entendre critiquer Chavez et Maduro; marre d’en entendre dire du mal par des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent; marre des menaces de Trump; marre de lire dans les journaux français et américains tant de sottises concernant ce pays. Comme nous avons pu le constater, Michel Butor et moi, les seuls invités de langue française dans le cadre de ce festival de poésie : le président Chavez était aimé de son peuple pour lequel il avait créé, entre autres, des restaurants à bon marché pour les plus démunis. Quel gouvernement français, belge ou américain l’a jamais fait ?
C’est mon ami Enrique Hernandez D’Jesus qui m’invita à ce festival. Je l’avais rencontré au Mexique – autre pays frère – lors d’une rencontre de poésie, où m’avait convié un autre grand ami et poète, Marco Antonio Campos. D’entrée de jeu, j’étais certain qu’Henrique et moi étions liés pour la vie et que je le reverrais un jour. De fait, on s’est revus en juin 2012 à ce festival organisé en son honneur.

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Wopso ! de Marius Gottin

Samedi 25 octobre – 19h30 Domaine de Tivoli – Terre d’Arts, Fort-de-France

Wopso ! est une interjection créole sans signification précise, mais débordante d’énergie et de sens possibles. Sous la plume fine et lucide de Marius Gottin, elle devient le souffle d’une parole en transit — celle de deux vieux amis, Fulbert et Auguste, attablés dans le hall d’une aérogare imaginaire de Fort-de-France, en partance pour un ailleurs incertain.

Dans ce huis clos ouvert sur le monde, le rire flirte avec la mélancolie, les mots s’entrechoquent en français et en créole, et la vie s’effiloche dans l’attente. Entre souvenirs, amours manqués et colères rentrées, les deux compères s’accrochent à la parole comme à une ultime bouée. Car chez Gottin, la parole est résistance, musique, et miroir de nos identités.

Mise en scène par José Exélis, la pièce met en lumière la poésie et l’humanité du texte dans une mise en scène précise et inspirée, portée par deux comédiens complices et généreux, Émile Pelty et Charly Lerandy. Entre rires et larmes, Wopso ! dit l’essentiel : la fragilité des êtres, la beauté du dérisoire, et le souffle caribéen d’une parole qui ne renonce jamais.

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Aimé Césaire, un homme qui crie -Poèmes sur sept décennies

Traduction et choix des poèmes par Klaus LAABS

(Editions 2025 chez Matthes et Seitz (Berlin, Allemagne) Spécialistes de l’Afrique et des Caraïbes

Par Fernand Tiburce Fortuné —

Ce n’est pas la première traduction des poèmes d’Aimé Césaire en langue allemande. On en trouve déjà une en 1962, éditée à FRANKFURT et dont le titre n’est guère éloigné du titre originel : « Zurück ins Land der Geburt ». Alors que M. LAABS préfère « Notes, mémos, mémoires sur un retour au Pays ».

Klaus LAABS, né en 1953 à Berlin, est un traducteur littéraire, en particulier des œuvres de la littérature hispanoaméricaine, française et francophone des Caraïbes et d’Afrique. Parmi les auteurs traduits par lui figurent notamment José Lezama Lima, Reinaldo Arenas, Zoé Valdes, Alejandra Pizarnik et Daniel Maximin (de la Guadeloupe)

La couverture représente Césaire par Pablo Picasso.

Voici ce que l’on peut lire dans la présentation allemande :

« Cette édition la plus complète en langue allemande de l’œuvre lyrique d’Aimé Césaire témoigne de son long combat contre le colonialisme et le racisme et doit son incomparable richesse d’images et de langage au retour culturel à l’identité « noire ».

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Outre-mer : les oubliés du budget 2026

Le krach de l’économie qui vient : « Nous devrions nous en inquiéter sérieusement en Guadeloupe et Martinique « 

— Par Jean Marie Nol —

L’annonce du projet de loi de finances 2026 a résonné comme un coup de tonnerre dans les Outre-mer. Pour la première fois depuis six ans, le budget du ministère qui leur est consacré sera amputé de manière significative. Ce recul symbolise un virage politique clair : celui d’une rigueur assumée, qui privilégie l’orthodoxie budgétaire à la cohésion économique et sociale. Derrière les chiffres, c’est une vision du lien entre la France et ses territoires d’outre-mer qui s’effrite, laissant craindre un basculement silencieux vers le désengagement de la France au profit d’un futur rattachement direct à l’Europe.

En cherchant à réduire un déficit public devenu abyssal, le gouvernement entend économiser 30 milliards d’euros d’ici 2026, en conjuguant hausses de recettes et coupes dans les dépenses. Les Outre-mer figurent parmi les premières victimes de cette cure d’austérité : 160 millions d’euros en moins par rapport à 2025, soit une baisse de près de 6 % des crédits. Le bât blesse d’autant plus que, en plus de la baisse des dépenses, le gouvernement propose de faire 750 millions d’euros d’économies sur le dispositif d’aides aux entreprises ultramarines en coupant notamment dans les exonérations prévues par la loi LODEOM, et en remaniant les dispositifs de défiscalisation de l’investissement productif.

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Rediscovering Fanon de Rico Speight : Un regard contemporain sur l’oeuvre de Fanon

Pendant dix-sept ans, le réalisateur new-yorkais (USA) Rico Speight a sillonné le monde – de la Caroline du Nord à Fort-de-France, en passant par l’Algérie – pour réaliser Rediscovering Fanon, un documentaire profond, humaniste et exigeant, qui interroge la persistance du racisme, les fractures postcoloniales et l’actualité brûlante de la pensée fanonienne. Le film était présenté au François en Martinique en juillet 2025 dans le cadre du Centenaire de Frantz Fanon organisé par l’Association Caribéenne de Philosophie (ACP). Rencontre bilingue avec un cinéaste engagé, entre héritage, conscience et transmission.

(Rediscovering Fanon by Rico Speight : A Contemporary Look at Fanon’s Work. Frantz Fanon, revisited through the African American gaze of Rico Speight. For seventeen years, the filmmaker travelled the world—from North Carolina to Fort-de-France—to create Rediscovering Fanon, a profound, humanist, and demanding documentary exploring racism, postcolonial fractures, and the enduring relevance of Fanon’s thought. A bilingual conversation with a committed filmmaker, where legacy meets awareness and transmission.)

Propos recueillis par Rodolf ETIENNE

Rodolf ETIENNE : Pour revenir à la genèse du projet documentaire — pourquoi Frantz Fanon ? Que représente, ou que représentait, Frantz Fanon pour vous, au point que vous ayez choisi de lui consacrer une œuvre entière — une œuvre qui est devenue, en soi, un véritable voyage de découverte ?

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La sottise, cette mauvaise foi de l’ignorance.

— Par Camille Loty Malebranche —

L’ignorance est, on le sait, l’état naturel de l’homme. Ainsi, tout humain a pour mission dévolue ici-bas de faire reculer l’ignorance selon le petit empan d’apprentissage qu’il a à sa portée. Désapprendre préjugés et réflexes animaux pour transcender l’animal humain par la faculté d’intelligence de l’esprit, est la bonne foi naturelle de l’homme équilibré. Car si l’homme est « le seul animal qui sait qu’il sait » comme le dit Teilhard de Chardin, il est à fortiori, la seule conscience qui sait qu’elle ne sait pas, qui connaît son ignorance et qui, lorsqu’elle est normale assumée selon sa nature de non sachant, cherche à savoir tout en respectant les bonnes balises. La sottise, elle, est de l’insanité agressive et prétentieuse, qui, non seulement refuse d’apprendre, mais aussi brandit ses conneries immondes en les imposant avec autorité comme pour en faire un empire, un ordre, au nom de sceaux institutionnels et de parchemins scolaires ou de structures officielles qui cooptent ça et là des histrions pour jouer au nom du système établi, leur sinistre ouverture cosmopolitique, leur soi disant universalité.

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« Landrián », un film documentaire de Ernesto Daranas

Vendredi 24 octobre à 18hTropiques-Atrium

Dans les années 1960, Nicolás Guillén Landrián (1938-2003) devient le premier cinéaste noir de Cuba. Neveu du poète de la négritude Nicolás Guillén, il s’impose rapidement comme une figure singulière du jeune cinéma révolutionnaire. Peintre, poète du réel, documentariste audacieux, Landrián développe un langage cinématographique d’une grande modernité, marqué par la liberté formelle, la force visuelle et la sensibilité sociale.

Entre 1962 et 1972, au sein de l’Institut cubain de l’art et de l’industrie cinématographiques (ICAIC), il réalise une série de courts-métrages marquants, dont En un barrio viejo (1963), Ociel del Toa (1965) — lauréat du prix Espiga de Oro au Festival de Valladolid — et Coffea Arábiga (1968). Mais son indépendance d’esprit, son regard critique sur la société cubaine et sa personnalité insoumise provoquent la méfiance du pouvoir. Accusé de « déviation idéologique », il est censuré, interné, emprisonné et finalement réduit au silence. Exilé aux États-Unis à la fin des années 1980, il y meurt en 2003, oublié de son pays.

Avec Landrián, le réalisateur cubain Ernesto Daranas (Conducta, Sergio & Sergei) entreprend un double geste : celui de redonner une voix à un artiste effacé de la mémoire collective, et celui de préserver un pan essentiel du patrimoine cinématographique cubain.

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Hommage à Paulette Nardal

Vendredi 24 octobre à 18h Hôtel L’Impératrice – 15 rue de la Liberté, Fort-de-France
Avec la chorale « Joie de Chanter » et l’autrice Léa Mormin-Chauvac
Entrée libre et gratuite

Paulette Nardal, une femme, un siècle, une vision universelle

Femme de lettres, journaliste, musicienne, traductrice et militante, Paulette Nardal (1896–1985) fut l’une des grandes pionnières de la pensée noire et féministe du XXᵉ siècle. Originaire de Fort-de-France, aînée d’une fratrie de sept sœurs aussi brillantes qu’indépendantes, elle fit partie des premières femmes noires admises à la Sorbonne dans les années 1920.

À Paris, avec ses sœurs Jane, Alice, Lucie, Andrée, Émilie et Cécile, elle fonde le salon littéraire de Clamart, un espace de rencontre et de réflexion où se croisent les grandes figures de la diaspora noire : Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Léon-Gontran Damas, René Maran, Marcus Garvey, Marian Anderson, et tant d’autres. De ces échanges naîtra ce qu’on appellera plus tard le mouvement de la Négritude.
Paulette Nardal, souvent désignée comme sa « mère spirituelle », revendiquait avec humilité :

« Nous avons ouvert la voie aux hommes.

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« Ou ka mandé an malad si i lé bouyon ? »

— Par Karl Paolo —

La grande majorité des commentateurs de l’actualité de notre pays, que ce soit dans les médias ayant pignons sur rue (Martinique la 1ère, RCI, …etc.) et dans la presse écrite, ici même, ont applaudi la tenue du Congrès des Elus du pays qui s’est déroulé le 8 octobre dernier. Au terme d’un ladja de paroles durant une journée, nos dirigeants actuels et futurs ont accouché d’une résolution en faveur de l’autonomie, assortie de la possibilité de faire des lois adaptées à notre situation de petit pays insulaire, situé dans les tropiques et non en Europe et bien entendu, et à ce que nous sommes.

Qui peut être contre le fait que les règles appliquées chez nous correspondent à nos réalités ? Personne, d’autant que cette demande n’a rien de nouveau : le 18 aout 1971, il y a donc 54 ans, se clôturait la convention du Morne-Rouge dont la déclaration finale portait sur le statut d’autonomie ainsi que les programmes à mener sur les plans économique, social et culturel.

Lors de la tenue du Congrès des Elus du 8 octobre dernier, un seul élu, Yan Monplaisir, maire de Saint-Joseph et conseiller à la collectivité territoriale de Martinique a eu le courage de faire connaitre publiquement son désaccord avec cette grand-messe, en présentant un argument d’une simplicité biblique : comment peut-on exiger plus de pouvoir local quand les compétences qui relèvent de nos collectivités sont si mal assumées que tout le monde s’en plaint (eau, transport, déchet, formation professionnelle, aménagement du territoire …etc.)

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Nouveautés — Haïti et les Antilles

Après Haïti, mon pays, Jocelerme Privert publie :

Au service d’Haïti, de 2001 à 2016

Du pouvoir exécutif au pouvoir législatif, un engagement citoyen
Jocelerme Privert — Préface de Monesty Junior Fanfil

Fonctionnaire à la Direction générale des Impôts, Jocelerme Privert était avant tout animé par l’efficacité et le souci d’accomplir ses années de service pour être éligible à la pension civile de retraite.
Mais sa nomination au poste de directeur général des impôts, en 1995, change la donne. Ses interventions dans les médias sur les questions administratives et comptables révèlent un homme de conviction, soucieux de transparence et de réforme.
Cet ouvrage dévoile un parcours insolite, depuis les coulisses de l’administration jusqu’aux plus hautes fonctions de l’État.

EAN : 9782336552590
Parution : 21/08/2025
Format : 155 × 240 mm
Collection : Documentation haïtienne
398 pages41,00 €

DÉCOUVRIR

Collection Autrement Mêmes
Des ouvrages rares sur l’altérité à l’époque coloniale. Trois publications majeures à redécouvrir : récit, drame historique et roman.
Aux Antilles

Présenté par Catherine Bertho Lavenir, en collaboration avec Roger Little

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La Grande Question, les Haïtiens sont-ils des idiots pour avoir maltraité leur élite intellectuelle?

Le cas de Jacques Roumain

Né parmi les rideaux de soie et les meubles lourds de Port-au-Prince, Jacques Roumain choisit la poussière, choisit le feu, choisit la lutte.
Fils d’une lignée fière — petit-fils de Tancrède Auguste, président d’Haïti pour un souffle d’histoire — Roumain refusa d’être un prince parmi les ruines.
Il devint l’annonciateur, le semeur d’orages. Poète, homme politique, marxiste avant que le mot ne trouve refuge sur les lèvres haïtiennes. Il écrivit avec une main noircie par le charbon de l’injustice : Gouverneurs de la Rosée, où la terre assoiffée rêve de sources cachées, traduit par le bluesman Langston Hughes, et La Montagne Ensorcelée, où les forêts parlent en langues de douleur.
Frankétienne l’a dit, et nous le savons : “la poésie de Roumain brûle d’un feu révolutionnaire ; l’éclat de ses images déchire le ciel.”
Il étudia à Saint-Louis de Gonzague — puis traversa les océans, but la lie amère de l’Europe — Belgique, France, Espagne — témoinl aux yeux vifs des sagas d’hommes broyés sous les empires.
Et quand sa tête fut faite — une tête bien faite — il revint en Haïti, revenant tel un ouragan sur les tropiques.

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Aide à la mobilité pour les étudiants inscrits en première année de master

Aide au logement

Vous êtes étudiant boursier, vous avez obtenu votre licence et vous êtes inscrit pour l’année universitaire 2025-2026 en Master 1 dans une autre région académique que la vôtre ? Vous pouvez dans ce cas bénéficier de l’aide à la mobilité. Les démarches ont été simplifiées pour les étudiants éligibles. On vous informe.

L’aide à la mobilité est allouée, sous certaines conditions, par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère de la Culture pour faciliter la mobilité géographique des étudiants boursiers titulaires d’une licence, inscrits en première année de master dans une région académique différente de celle dans laquelle ils ont obtenu leur licence.

4 conditions sont requises pour en bénéficier  :

À partir de cette année, aucune démarche n’est nécessaire pour bénéficier de l’aide à la mobilité si vous remplissez les conditions.

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Les nouveautés Psychanalyse • Psychologie • Société

PSYCHANALYSE

Freud, le contre-transfert
Jean-Louis Henrion
(Collection : Études Psychanalytiques)
Résumé
Le contre-transfert est au cœur de la pratique psychanalytique. À tout le moins, on peut le définir comme la réponse du psychanalyste au transfert de son patient. Mais, qu’en est-il de cette réponse ? Est-elle la réciproque du transfert, soit le transfert du psychanalyste ?
EAN : 9782336564586 | Parution : 30/10/2025
Format : 135 × 215 mm | 184 p. | Prix : 20,00 €

La psychanalyse, suite et fin ?
Guy Maruani – Postface de Vladimir Mitz
(Collection : Études Psychanalytiques)
Résumé
Ce livre s’adresse à tous les post-freudiens qui essaient de comprendre pourquoi l’œdipe est démonétisé et le préconscient numérisé. Une réflexion vive sur la psychanalyse d’aujourd’hui, entre culture, philosophie et sexualité.
EAN : 9782336556765 | Parution : 23/10/2025
Format : 135 × 215 mm | 124 p. | Prix : 14,00 €

Psychothérapie parents-bébé
Une présence vivante, attentive et bienveillante
Noria Allami

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L’aménagement du créole dans le système éducatif haïtien

Synthèse d’un état des lieux actualisé

— Par Robert Berrouët-Oriol (*) —

« L’éducation haïtienne connaît une crise chronique provenant fondamentalement de deux facteurs principaux : le problème de gouvernance politique et administrative et la faiblesse des politiques éducatives qui en résulte. Un autre facteur crisogène est le choix initial de fonder cette éducation sur une expérience d’acculturation où les apprenants ont toujours été contraints d’être scolarisés en français, une langue qu’ils ne connaissent pas, tandis que tous maîtrisent le créole. Cette acculturation vient notamment du fait que les premiers éducateurs et responsables d’écoles de l’État d’Haïti étaient des Français qui enseignaient en français dans la négation du créole et qui sont à l’origine de la créolophobie qui perdure aujourd’hui encore. Mais il est quand même dommage que la prise en main de l’école par les nationaux n’ait pas permis de régulariser la situation. Il se pose dès lors le problème de l’inculturation de l’école notamment sur le plan linguistique. » Renauld Govain : « De la crise de l’éducation à l’éducation à la crise en Haïti », revue Études caribéennes 56 / décembre 2023.

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