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Exposition « Gaston Monnerville, une dignité républicaine »

Du 12 mai au 11 juillet 2023 à la Fondation Clément
La Fondation Clément présente , l’exposition Gaston Monnerville, une dignité républicaine.
Première exposition à caractère historique produite par la Fondation Clément, elle s’appuie sur des travaux de recherche qui éclairent le parcours exceptionnel d’un « grand oublié de la République ».

Cette exposition proposera également, ce dimanche 14 mai 2023, une table ronde sur Gaston Monnerville : l’homme politique, le président du Sénat, sa place et son rôle comme homme d’État de la République française. Cette table ronde sera organisée par la Société des amis du président Gaston Monnerville. Modérateurs : Rodolphe Alexandre et Antoine Delblond.
Né en Guyane en 1897 de parents martiniquais, Gaston Monnerville a connu un parcours exceptionnel, traversant trois Républiques. Ce brillant avocat, résistant, homme politique et d’État, a été président du Sénat de 1947 à 1968. Il est surtout connu pour s’être opposé au général de Gaulle de 1962 à 1969. Mais il a aussi lutté sa vie durant contre toutes les formes d’exclusion, et défendu le respect de la démocratie républicaine.
Insistant sur les contextes politiques et sociaux, cette exposition remet en perspective la situation coloniale et les rythmes de sa transformation, ainsi que la question institutionnelle et le respect de la constitution toujours d’actualité.

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Demande de procéder à la panthéonisation de Gaston Monnerville

Lettre ouverte au Président de la République

Monsieur le Président de la République,

Ce 7 novembre, nous célébrerons le trentième anniversaire de la disparition de Gaston Monnerville. La disparition d’un grand homme qui a été acteur de notre histoire commune sous la IIIe, la IVe et la Ve République. Un grand homme qui a servi La République, une et indivisible, universelle et fraternelle, solidaire et émancipatrice.

Son parcours illustrant la méritocratie républicaine appelle l’admiration et doit incarner une inspiration pour les générations futures. Petit-fils d’esclave et étudiant boursier, il a su progressivement gravir tous les échelons. Par son talent et sa détermination, d’abord comme avocat puis comme homme politique de premier plan, il a toujours voulu rendre à la République ce qu’elle lui avait donné de plus beau.

Son engagement sans faille pour la République française est aujourd’hui encore d’une parfaite modernité. Sous-secrétaire d’Etat, député puis sénateur de la Guyane, il a été de celles et ceux qui ont toujours pensé la France par-delà ses frontières hexagonales. Il fut aussi un inlassable artisan de la décentralisation et de la départementalisation.

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Le département : de Gaulle, Monnerville et Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Devenu chef du Comité français de Libération nationale, le 3 juin 1944, puis du gouvernement provisoire d’union nationale, le 13 novembre 1945, le général de Gaulle ne peut pas ignorer que depuis plus d’un siècle, déjà sous le régime de l’esclavage, les vieilles colonies aspirent au statut de département. Il a connaissance de la participation des soldats originaires de ces territoires aux deux guerres mondiales et même à la guerre du Mexique (1861 – 1867). Il a enregistré le ralliement de la Martinique sous l’égide du compagnon Emmanuel Rimbaud et le départ en dissidence des antillais de Guadeloupe et de Martinique. Ces derniers ont répondu à leurs risques et périls à son appel à la résistance du 18 juin 1940. Comme jadis André Aliker, deux jeunes gens qui se feront connaître plus tard, Frantz Fanon et Marcel Manville – des amis de Lycée – font partie de ces volontaires. Contrairement à Aimé Césaire qui est déjà un intellectuel engagé, et qui, comme André Breton ou Claude Lévy-Strauss, fait le chemin inverse. A cette date, l’auteur de « Cahier d’un retour au pays natal » peut être considéré comme le seul nationaliste des 3, que Fanon et Manville feront plus tard davantage que rattraper.

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L’éphéméride du 19 mars

Départementalisation de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane française et de La Réunion par la loi du 19 mars 1946.

La loi de départementalisation est une loi française adoptée en 1946 érigeant en départements les « quatre vieilles colonies » issues du premier empire colonial français : la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion et la Guyane.

La loi a été adoptée à l’unanimité sur la proposition d’Aimé Césaire, le plus jeune parmi les députés d’outre-mer. C’est l’achèvement symbolique et effectif de l’intégration. Ces territoires sont alors séparés de l’Empire colonial : ils sont désormais administrés par des préfets dépendant du ministère de l’Intérieur.

Élaboration de la loi
La loi de départementalisation est issue de trois propositions de lois : la première, présentée par Léopold Bissol, concernait la Guadeloupe et la Martinique ; la deuxième, présentée par Gaston Monnerville, concernait la Guyane ; et la troisième, présentée par Raymond Vergès, concernait La Réunion.

Texte de la loi
* JOURNAL OFFICIEL DE LA REPUBLIQUE FRANÇAISE 1*

LOI no 46-451 du 19 mars 1946 tendant au classement comme départements français de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Réunion et de la Guyane française.

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Les départements d’outre-mer : d’abord une opération de géopolitique

Par Yves-Léopold Monthieux 

Dans le cadre de son cycle « Dé colonisations », la Fabrique décoloniale a organisé le samedi 13 janvier 2023 à la Médiathèque du Lamentin une conférence donnée par Fred RENO, professeur de sciences politiques en GUADELOUPE. Le thème annoncé « La Martinique est-elle ingouvernable ? » avait attiré une assistance nombreuse et variée, quelque peu déçue que le sujet traité fut trop peu martiniquais à leur goût.

L’entre-soi médiatico-politique est la règle dans l’espace intellectuel

On pouvait relever de leur part un intérêt modéré pour la politique guadeloupéenne. Néanmoins, l’orateur avait su capter l’attention, ne réussissant pas toujours à tenir son propos hors de ses propres convictions politiques. Comme c’est souvent le cas dans ce genre de rencontre, l’assistance était presque exclusivement composée de militants « anticolonialistes » comme venue recevoir la becquée, avec une note particulière pour des activistes qui, bien répartis dans la salle, surent se faire entendre au moment de poser les questions.

Votre serviteur avait souhaité réagir à une affirmation récurrente reprise par le professeur RENO. Mais l’expérience a été faite, une fois de plus, que l’entre-soi médiatico-politique est la règle dans cet exercice, bien qu’il soit régulièrement chahuté par des spécialistes à la technique bien rodée.

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L’éphéméride du 2 janvier

Naissance à Cayenne de Gaston Monnerville le 2 janvier 1897

Gaston Monnerville, né le 2 janvier 1897 à Cayenne (Guyane) et mort le 7 novembre 1991 à Paris, est un homme d’État français. Il est notamment député de la Guyane de 1932 à 1940, sous-secrétaire d’État aux Colonies de 1937 à 1938, président du Conseil de la République de 1947 à 1958 et du Sénat de 1958 à 1968.

Situation personnelle
Famille

Petit-fils d’esclave, Gaston Monnerville est le fils de Marc Saint-Yves Monnerville, fonctionnaire de l’administration coloniale2, et de Marie-Françoise Orville. Des côtés maternel et paternel, la famille est originaire de Case-Pilote, commune de la Martinique. Son frère, Pierre Monnerville, est également engagé en politique, étant député socialiste de 1956 à 1967.

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Hommage de Max Orville à Monsieur Roger Lise

À l’annonce du décès de Roger Lise ce mercredi, Max Orville partage la peine de tous ses amis et ses proches. Il se rendra en Martinique pour rendre un dernier hommage à ce grand homme politique martiniquais.

Maire honoraire de Case Pilote, Conseiller général, régional, Sénateur honoraire, il fut une grande figure de la droite et du Centre martiniquais.

Capitaine au long cours, homme de la mer, il a contribué à moderniser la pêche en Martinique. Père de la loi sur les 50 pas géométriques, il a permis à beaucoup de martiniquais d’acquérir un titre de propriété.

Fervent défenseur de l’œuvre de Gaston Monnerville ancien Président du Sénat, il a longtemps perpétué sa mémoire via l’association des Amis de Gaston Monnerville.

Roger Lise était surtout un politique pragmatique, un homme d’une grande humilité, demeuré proche des gens, fidèle en amitié et à ses engagements politiques.

Homme du Centre, membre de l’UDF d’abord puis du Mouvement démocrate, fidèle compagnon de François BAYROU, Président d’honneur du Modem Martinique, il le sera resté jusqu’au bout.

« Je partage la peine et la douleur de sa disparition avec celles et ceux qui l’ont bien connu.

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Pourquoi la France doit sauver le portrait de Zaga Christ

— Par Claude Ribbe, écrivain —
TRIBUNE. Un portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, […est passé ]  en vente publique samedi, à l’hôtel Drouot. Claude Ribbe, écrivain, auteur du « Chevalier de Saint-George » (éditions Tallandier) dénonce le fait que l’œuvre risque de probablement rejoindre les collections d’un musée étranger et non celles d’un musée français. 

Illustration : Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni. © Giquello et associés, commissaires-priseurs

Voici sa tribune : « Un exceptionnel portrait de Zaga Christ, peint vers 1700, va passer en vente publique le samedi 21 janvier 2023 à l’hôtel Drouot. Dans le monde de l’art, et parmi les personnes concernées par la mémoire de la diaspora africaine, c’est un évènement. Il s’agit d’une rare copie d’un médaillon exécuté en 1635 à Turin par une femme peintre, Giovanna Garzoni, qui fut une amie du modèle. Le médaillon a été acquis en 2021 par l’Alien Memorial Art Museum de l’Oberlin College. Aux États-Unis, dans l’Ohio.
Cette belle aquarelle et gouache sur papier vergé représente un jeune homme africain élégant, habillé en homme de qualité.

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Félix Éboué meurt le 17 mai 1944 au Caire

Félix Éboué, né le 26 décembre 1884 à Cayenne (Guyane) et mort le 17 mai 1944 au Caire, est un administrateur colonial, résistant de la première heure durant la Seconde Guerre mondiale et homme politique français. Humaniste, franc-maçon, il est membre de la SFIO jusqu’en septembre 1939. Sitôt la France hexagonale occupée par les armées du IIIe Reich, étant le gouverneur du Tchad, alors possession coloniale française, il range le territoire du côté de la France libre dès qu’il entend l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle. Il donne ainsi officiellement à la France libre les attributs légaux d’un État souverain et devient, suivant la volonté du général de Gaulle, le troisième Compagnon de la Libération. Depuis le 20 mai 1949, Félix Éboué repose au Panthéon.

Biographie
Enfance
Félix Éboué est né le 26 décembre 18842, rue Christophe-Colomb à Cayenne, d’une famille originaire de Roura, issue de « nouveaux libres » (esclaves émancipés par l’abolition de 1848)3. Il est le quatrième d’une famille de cinq enfants, dont quatre frères : Yves, Edgard, Max, Félix le cadet et une sœur, Cornélie, mariée plus tard à Félix Gratien et qui a cinq enfants : Clérence, Yves (neveu et filleul de Félix Éboué qui a deux filles : Florence et Isabelle Gratien), Aurélia, Élie (qui a deux enfants Évelyne et Raymond Gratien), et Solange Gratien.

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Le Tricentenaire du rattachement des Antilles à la France 1935-1936, ou le triomphe de l’assimilation

— Par Christelle Lozère, Maître de conférences en Histoire de l’Art —

D’octobre 1935 à mars 1936, les Antilles françaises commémorent les trois cents ans de leurs rattachements à la France1. Le Tricentenaire s’inscrit dans la logique de la propagande assimilationniste des « vieilles colonies » marquant ainsi de manière spectaculaire et festive leurs appartenances à la Mère Patrie. La célébration est initiée par Henry Bérenger (1867-1952), ambassadeur de France et sénateur de la Guadeloupe au côté de Gratien Candace (1873-1953), député de la Guadeloupe ou encore Henry Lémery (1874-1972), sénateur de la Martinique. Une délégation, dirigée par le bordelais Albert Sarraut (1872-1962), ancien ministre des Colonies, se rend depuis le Havre, à bord du paquebot « Le Colombie », dans la Caraïbe francophone – Martinique, Guadeloupe, Haïti – pour officialiser les festivités. Des manifestations sont célébrées pour l’occasion partout dans l’hexagone, particulièrement dans la Capitale (Bibliothèque Nationale, Musée de la France d’outre-mer, Opéra) ainsi que dans les principaux ports français dont l’histoire coloniale avec les Antilles est alors revendiquée.

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La commémoration du centenaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises (1848-1948)

— Par Nelly Schmidt —
Étudier une commémoration, c’est aborder deux séries de questions relatives tant au sens et aux fonctions du phénomène qu’à la mémoire — ou à l’amnésie — collectives qu’elle sous-tend bien souvent, malgré son objectif de remémoration. Par-delà les discours, les symboles, les signes, les différents types de fêtes et manifestations auxquels donne lieu la commémoration, l’analyse fait intervenir le problème d’une certaine conscience commémorative, de la place de l’histoire dans la société qui veut ainsi se souvenir. De même se pose un ensemble de questions relatives à l’actualisation de l’événement ainsi rappelé, des fonctions que les organisateurs de la commémoration lui attribuent de manière souvent non explicite, au-delà d’hommages presqu’inévitablement simplificateurs. Autant de thèmes de réflexion qui s’imposent à l’historien. Autant de questions qui, dans le cas de la commémoration du centenaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1948, prennent une dimension et une signification particulières. Là où le mythe politique, là où l’amnésie collective prédominent, là où, dès 1848 on prôna, de tous les horizons politiques, I’ «oubli du passé »1, la commémoration de l’abolition de l’esclavage prit dès la fin du XIXe siècle des accents particuliers.

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Notre Martinique aujourd’hui. Sera-t-on Martiniquais demain ?

Par Guy Lordinot —

« Entre l’intégration et la désintégration, il y a place pour l’invention. »
Aimé Césaire

Aujourd’hui, les Martiniquais sont en plein désarroi. Rien ne va plus.
Symptôme inquiétant : plus de trois mille jeunes émigrent chaque année vers d’autres pays afin de se forger, ailleurs, un avenir répondant à leurs souhaits, que la Martinique est incapable de leur offrir.

Conséquence : la population vieillit. Dans le même temps, l’arrivée régulière d’une population de race blanche montre qu’un génocide par substitution (expression d’Aimé Césaire) est en marche.

Le désarroi s’amplifie, certains cherchent les responsables de cette situation alarmante.
Pour eux, Victor Schœlcher, qu’ils considèrent comme un esclavagiste, en est le responsable. Décision est prise de démolir les deux statues érigées en son honneur. L’opération est menée le 22 mai 2020 par des hommes et des femmes, jeunes pour la plupart qui revendiquent leur geste symbolique à visage découvert face aux autorités de l’Etat.
Disparu depuis 1893, l’intéressé ne peut évidemment pas réagir. Il faut par conséquent trouver d’autres personnalités à incriminer, par exemple les békés, héritiers des esclavagistes. On les cloue au pilori et on s’attaque aux symboles de leur puissance économique.

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Le Racisme : « une latence conflictuelle qui pourrait s’amplifier » 

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi donc, plus que tout autre pays au monde, la Martinique croule sous le vocable racialiste. Après « Négritude », « nègreries », « peau noire et masques blancs », « métissage » et autres sous-déclinaisons, il est désormais question de « noirisme », « békéisme », « mulâtrisme », « martinikaner », et j’en passe. En 2010, j’écrivais : « Je ne suis pas surpris par le cours que prennent aujourd’hui les choses, sauf en ce qui concerne leur rapidité et leur ampleur. Notre rapport au racial est certainement le fait sociétal le plus important apparu au cours du mouvement social de février 2009. Nous en sommes tous responsables : noirs, blancs, indiens, chabins, mulâtres, intellectuels, médias, riches, pauvres, religieux, profanes, élus… ».

Dix ans plus tard, je n’ai pas grand-chose à ajouter à la vingtaine d’articles parus sur le sujet dans Antilla, France-Antilles, Politiques publiques, Montraykréyol et Martinin’art. Certains ont été repris dans mon ouvrage « Contrechroniques de la vie politique de la Martinique – 2008. J’en livre ci-dessous quelques extraits.

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Kofi Annan, NégroÉvolutionniste de la paix,nous a quittés

— Par Emmanuel Argo* —

Nègre créole né d’Afro-descendants issus d’esclaves déportés aux Caraïbes françaises, j’ai rencontré pour la première fois Kofi Annan à Londres en 2005. C’était à l’occasion du Sommet du G8 qui devait se tenir à Gleneagles, en Angleterre, alors que le premier Ministre britannique Tony Blair avait mis la question africaine à l’ordre du jour en créant the Commission for Africa – la Commission pour l’Afrique. Cette initiative s’appuyait sur le programme intitulé Global Compact créé par Kofi Annan, alors secrétaire général des Nations unies, premier nègre(comme d’aucuns l’ont pensé ou dit, avec stupéfaction, à l’époque) à occuper ce poste de coordination des nations du monde dans la plus haute institution internationale.

Pour la petite histoire, il faut savoir qu’en France, à une tout autre échelle et bien auparavant, Gaston Monnerville, petit-fils d’esclaves né en Guyane française, colonie qui hébergea longtemps des bagnards, aurait pu occuper lui aussi une fonction suprême. Devenu Président du Sénat élu par ses pairs, Gaston Monnerville était le deuxième personnage de l’État selon la Constitution française, en droit d’occuper le poste de Président de la République française si ce dernier était empêché ou si le poste venait à être vacant.

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Une histoire à côté de l’histoire

— Par Yves-Léopold Monthieux —
La Martinique n’a pas de héros. Elle n’a ni Toussaint-Louverture ni Delgrès. C’est une frustration. Comment la compenser ? On ne compte pas le nombre de thèses rédigées sur la date du 22 mai 1848 où ne figure même pas le nom de l’esclave Romain, celui par qui ces incidents sont arrivés. Souvent, la mention « un esclave » suffit. C’est dire l’ambiguïté d’une date dont celui qui en est à l’origine, absent des places publiques alors qu’y figure Alain Plénel, ne parvient pas à trouver une vraie place dans l’histoire martiniquaise. Ainsi donc se développe une histoire martiniquaise en parallèle à l’histoire officielle.
La déférence au 22 mai 1848 est d’abord la réponse à une frustration, celle du manque d’histoire martiniquaise. C’est la correction de cette frustration, la conjuration de l’inconfort d’une abolition obtenue sans révolution, venue du colonisateur, comme l’explique Paul Vergès. Sauf que l’historien Armand Nicolas a recherché et retrouvé cette révolution. Celle-ci a eu lieu en Martinique, bizarrement après la signature de l’acte officiel, un mois plus tôt. Suivi par la meute politique, ce dirigeant du Parti communiste martiniquais écrit que les Martiniquais se sont libérés par leurs propres forces.

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La Catalogne et du bon usage du référundum

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Le référendum catalan est évidemment illégal mais la victoire du OUI pourrait avoir transformé l’illégalité en légitimité. D’ailleurs, y a-t-il d’indépendance légale ? Lorsqu’elle n’est pas obtenue par la violence elle fait souvent l’objet de bricolage juridique susceptible de la légitimer. La légitimation n’est-elle pas finalement le maître-mot en la matière ?
L’indépendance de la Catalogne me rappelle, en effet, le cours de droit constitutionnel du professeur Claude Emeri sur le référendum. Il nous indiquait que le referendum était le mode de scrutin suprême en démocratie en ce qu’il faisait appel au vote de tous les Français. Il se référait au référendum de 1962 sur l’élection du président de la république au suffrage universel direct et sur les controverses qu’il avait suscitées. De nombreux juristes estimaient que ce référendum était anticonstitutionnel. C’est à cette occasion que le général de Gaulle mît en disgrâce le président du Sénat, le Guyanais Gaston Monnerville. En effet, le second personnage de l’Etat avait marqué son opposition à cette initiative en faisant usage du mot « forfaiture ». Il devenait ainsi le leader des opposants à l’organisation du référendum de 1962.

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Cinquième République : après la cohabitation, la coalition majoritaire?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

En 2018, la Cinquième république aura rattrapé en longévité la Troisième, 70 ans. Sans doute, a-t-il fallu apporter des ajustements à la constitution de 1958. A ce titre, la classe politique eut parfois la main lourde, notamment lors de l’instauration du quinquennat. Ainsi, depuis une trentaine d’années, à la veille de chaque élection présidentielle, des projets de changement de république sont annoncés. Et pourtant, née dans la crise de l’Algérie, la loi fondamentale a montré l’étendue de ses ressources à faire face aux crises politiques. Cette revendication récurrente sert souvent aux candidats à masquer leurs insuffisances. Mais jamais les contours d’une nouvelle constitution n’ont jamais été vraiment esquissés.

Le président de la république, la clé de voûte de la constitution de 1958

La formule est juste : le président de la république est la clé de voûte de la constitution de 1958. Cette disposition essentielle vient en réaction à l’instabilité chronique du pouvoir exécutif sous la 4ème république. Le président de la république n’avait alors qu’une fonction représentative que Charles de Gaulle avait brocardée dans sa célèbre expression « inaugurer les chrysanthèmes ».

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«Les couleurs de la République»

France Ô Dimanche 20 novembre à 20h50

declaration_droits_de_lhomUn documentaire français réalisé par Nina Barbier en 2016. Croisant images d’archives et témoignages d’élus et de spécialistes de la diversité, Nina Barbier interroge l’histoire de France et la société française d’aujourd’hui afin de comprendre pourquoi il y a si peu de Français originaires d’Outre-mer ou des anciennes colonies parmi les élus de la Nation. Après la diffusion du documentaire, Fabrice d’Almeida ouvre le débat en compagnie de ses invités pour tenter de brosser un bilan du poids de l’Outre-Mer et des anciennes colonies dans la politique française.
Programme France Ô Dimanche 20 novembre à 20h50
Et si le prochain président de la République française était noir ? Croisant images d’archives, témoignages d’élus et de spécialistes de la diversité, Nina Barbier interroge l’histoire de France et la société française d’aujourd’hui afin de comprendre pourquoi il y a si peu de Français originaires d’Outre-mer ou des anciennes colonies parmi. […]

Dans les faits, dans la France de 2016, qu’en est-il ? Parmi les 577 députés élus aux législatives de 2012, neuf seulement sont issus de ce que l’on appelle « la diversité ».

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La France « terre de partage »? De quel partage s’agit-il?

— Par Sylvie Meslien, Historienne, Enseignante d’Histoire-Géographie —

fillion_terre_de_partageCette intervention est une réaction à une partie du discours de François Fillon tenu le 28 août 2016 à Sablé sur Sarthe.

C’est un fait certain, par delà les clivages politiques derrière lesquels certains se cachent, il est des hommes qui pour justifier leur pensée nationaliste la plus primaire souhaitent renier des pans d’Histoire de la France sous des prétextes fallacieux. Ils souhaiteraient que soit effacées des manuels scolaires des pages qui selon eux ne participent pas à la grandeur de la France et dans lesquelles, ils ne se reconnaissent pas. Cette Histoire qu’ils renient, c’est la mienne, et j’exprime mon refus de la voir disparaitre des livres d’histoire des écoliers. Ce serait une nouvelle injure faite à toutes ses luttes entamées par mes ainés et mes compatriotes pour les y inscrire.

En cette période de crise économique et sociale, l’actualité expose chaque jour un retour en arrière : le refus de l’acceptation de l’autre et de sa culture : pourtant cet « autre » que l’on rejette contribue et a contribué à la réussite de la France.

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L’intéressante maladresse de George Pau-Langevin

— Par René Ladouceur —
pau_langevin-3 Je ne suis pas précisément un fan des commémorations. Je préfère voir le passé revenir de lui-même, sans qu’un rite le convoque. Mais je vais le dire ici sans barguigner : évoquer le Mouvement de la renaissance guyanaise fait plus que m’enchanter. Tout est magique pour moi dans cette période. J’aime la Guyane du Mouvement de la renaissance guyanaise, j’aime ses illusions, ses échecs, ses dérèglements, son intensité, et je l’aime parce que c’est l’une des plus belles, des plus grandes rencontres de la Guyane avec les Guyanais qui sont entrés dans l’Histoire. Songez que c’est en novembre 1946 que René Maran revient en Guyane. Il y arrive sans Félix Eboué, disparu deux ans plus tôt, mais pour soutenir, à l’occasion des élections législatives, la candidature de René Jadfard, le leader du Mouvement de la renaissance guyanaise. Jadfard, en effet, se présente à nouveau contre Gaston Monnerville. Excusez du peu. C’est à cette occasion que René Maran retrouve son ami Léon Damas qui, à Paris, n’avait de cesse de lui reprocher de ne pas s’intéresser suffisamment à la Guyane.

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Et si Taubira était bien plus que la caution morale de Hollande ?

— Par René Ladouceur —

christiane_taubiraEn 1956, deux jours avant de mourir, l’écrivain Henri Calet écrivait : « Ne me secouez pas. Je suis plein de larmes. » À l’heure où s’achève, en ce dimanche 31 août, l’université d’été du PS à La Rochelle, la formule s’applique parfaitement à Laurent Wauquiez. Le député UMP ne trouve pas de mots assez durs pour dénoncer le maintien de Christiane Taubira dans le nouveau Gouvernement de Manuel Valls. Il est convaincu de faire partie de ceux qui sont arrimés à l’avenir quand la ministre guyanaise incarne plutôt ceux qui, à ses yeux en tout cas, sont enchaînés par l’Histoire. C’est entre ces deux fronts que l’antagonisme est censé demeurer définitif.

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ElokAnS de LaRose : n°56 Aktialité – parution du 2 septembre 2013

— Par Véronique LaRose —

elokans-360Ce 56ème numéro clôture l’aventure d’ELOKANS.

Cette newsletter aura été rédigée bénévolement de novembre 2006 à novembre 2008, puis d’octobre 2010 à septembre 2013. Avec ce support, j’ai tenté de relayer des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien.

J’espère qu’ELOKANS aura participé à la diffusion d’initiatives légitimes, portées par des personnes de

convictions. Je souhaite que ces actions continuent à être transmises via des vecteurs de communication décidés à soutenir cette émergence kréyol.

Je remercie ceux qui ont permis à ELOKANS d’exister par leurs encouragements, leur bienveillance. Véronique Larose – espwa@hotmail.fr

ASSOCIATIONS – INITIATIVES

L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES propose un programme dense –contacts : 89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71 76 57 / 02 40 69 07 50 –memoire@outremer44.org

memoireoutremer@wanadoo.fr Programme complet en ligne : http://www.outremer44.com

samedi 7 et dimanche 8 septembre : MEMOIRE D’OUTRE MER tiendra un stand sur le Festival « La Folie des Plantes »
vendredi 13 septembre à 19h : vernissage de l’exposition « Paroles en voyage » de Lahcen OUJDDI
vendredi 20 septembre à 20h : rencontre littéraire avec Louis-Philippe Dalembert
samedi 21 septembre de 15h à 16h30 : atelier de découverte et d’initiation à la calligraphie animé par Lahcen OUJDDI

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Le rôle des Jésuites dans les débuts des « bagnes » coloniaux de Guyane

  — par Danielle Donet-Vincent —

L’Ancien Régime avait ponctuellement eu recours à l’exil afin de débarrasser le territoire d’individus jugés encombrants : condamnés de droit commun, opposants politiques, prostituées avaient ainsi été mis à la disposition d’entrepreneurs chargés de développer certains territoires coloniaux français ; ils avaient été dirigés essentiellement vers le Canada et la Louisiane. La première de nos Républiques inscrivit ce processus dans l’arsenal législatif ; elle envoya en Guyane ses contingents d’indésirables, parmi lesquels les prêtres réfractaires. Le taux de mortalité fut dramatiquement élevé. Supprimée en 1801, la déportation fut rétablie par le code pénal de 1810. Faute de destination établie, la peine a été commuée en détention en forteresse en 1815. Le premier Empire puis les Restaurations étudièrent longuement le moyen de reprendre le processus interrompu pour des raisons essentiellement politiques. En 1816, un Comité fut mis sur pied afin de trouver une solution à cette situation ; il étudia avec attention les mesures prises par les Anglais en Australie. Dès cette époque, la Guyane est pressentie pour recevoir les exilés. L’Angleterre donnait un exemple magistral avec sa colonie pénale d’Australie, et la Deuxième République, déjà en marche vers le Second Empire, s’en inspira pour instaurer ce que nous appelons improprement les « bagnes » coloniaux.

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Martinique : les lieux où le masque est obligatoire

La généralisation du port du masque dans les lieux publics est l’axe d’action prioritaire des autorités pour lutter contre le coronavirus. Une concertation entre les maires et la préfecture a permis de mettre en place une liste de lieux les plus fréquentés des communes de Martinique.

BASSE-POINTE Secteur Hackaërt ; rue du Docteur-Morestin ; CentreBourg ; rue Schoelcher.

BELLEFONTAINE Points de vente situés sur la place des fêtes ; Boulodrome à l’entrée de la ville ; Trottoirs et abords des lieux de vente le long de la RN2 traversant le bourg.

CASE-PILOTE Marché et les zones de ventes nomade place GastonMonnerville ; Marché aux poissons sur le port ; Espace de vente des produits de la mer face à la caserne des pompiers ; Espaces « restauration » dans le parking de l’ancienne casse et dans le parking de l’ancienne station-service ; Ponton de la desserte maritime ; Cimetière lors des cérémonies funéraires.

DUCOS Avenue François-Mitterrand ; place des fêtes ; place du marché ; place Asselin-de-Beauville ; place Éloi-Virginie ; place AndréAliker ; rue Montestruc ; avenue Marc-André ; rue Pauline-deKergomard.

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L’Habitation Fond Rousseau

Rachetée, il y a peu de temps par un groupe guadeloupéen (groupe Manioukani), l’Habitation Fond Rousseau, à Schoelcher, est en pleine restructuration. Située sur la commune de Schoelcher, l’Habitation se trouve en contrebas du quartier de Terreville, au lieu-dit Case-Navire (derrière la piscine municipale). Elle est au bord de la rivière qui porte le même nom.

Une Habitation du XVIIe siècle

On date les premières constructions au XVIIe siècle. Ce n’étaient alors que des abris précaires inspirés des carbets et ajoupas.
La maison de maître que l’on voit aujourd’hui, n’est pas celle d’origine, mais elle a été reconstruite sur les fondations de la dernière en date. A ses côtés, des dépendances. Et elles sont nombreuses : la maison du géreur, la cuisine, le garage où l’on garait les calèches, la maison des domestiques, les cases des travailleurs, les magasins (stockage), les chais, etc. Et l’usine et son four à charbon de bois. Car on y a fabriqué jusqu’au début du XXe siècle du rhum. Les visiteurs apprécieront les deux roues faisant fonctionner l’usine. La première, une roue à aubes, la seconde, une roue actionnée par la chaudière et le générateur de vapeur.

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