Des labels qualité pour la presse, mission impossible ?

En évoquant un possible label pour l’information, Emmanuel Macron a relancé un débat sensible sur la “vraie” et la “bonne” information. Derrière la polémique, une question centrale : peut-on mesurer la qualité du journalisme sans menacer le pluralisme et la liberté de la presse ?

Le vendredi 28 novembre 2025, dans un échange avec les lecteurs du groupe EBRA, Emmanuel Macron, président de la République, évoquait un “label” pour l’information. Il citait celui de la Journalism Trust Initiative (JTI), créé par Reporters sans frontières (RSF), sans en faire la norme par ailleurs, rappelant que l’engagement des rédactions sur la vérification des faits et de la déontologie est essentiel. Cette déclaration, qui n’avait pas vocation à faire parler d’elle, sera largement débattue dans les médias du groupe Bolloré, qui vont dénoncer une mise sous tutelle de l’information. L’Élysée réagira dès le lundi 1er décembre et dénoncera une “fausse information”.

Ainsi, en trois jours à peine, le trio JDD-Europe 1-CNews sera parvenu à mettre la question du “label” à l’agenda, et le président Macron en porte-à-faux. L’opération est réussie puisque la confusion s’est très vite installée entre, d’une part, un label qui garantit l’information produite par des journalistes selon un certain nombre de critères professionnels – que l’on pourrait appeler “vraie information” et, d’autre part, les velléités prétendues de certains politiques sur la sélection de la “bonne” information.

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