Mois : novembre 2018

Martine Baker : « Imaginaires // Telluriques »

Du 19 Novembre au 15 décembre 2018 à Tropiques-Atrium

Le fil conducteur de Martine Baker est l’exploration de la création.
Créer des liens, du partage est une partie essentielle de son travail.

La céramique est son médium de prédilection, le feu puissant du Raku la subjugue mais sa curiosité la pousse aussi vers la gravure, vers la photographie et la vidéo.
Passionnée par les sciences naturelles, elle se laisse guider par la loi de Lavoisier, « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». La transformation est omniprésente dans ses actes de création, le travail du feu est son compagnon de route.
Entre le contrôle de la cuisson de la terre, et les effets presque imprévisibles de la technique du raku, elle obtient des formes aux textures craquelées, minérales qui laissent entrevoir des failles obscurcies comme des écritures brouillées, où l’imaginaire creuse le mystère de l’en-dessous des choses et des mémoires caribéennes et universelles enfouies.
L’artiste explore l’objet, met l’accent sur lui, en l’investissant de ses visions.
Elle raconte des histoires qui ouvrent des mondes où le rêve est omniprésent, elle nous parle de la création, de la transmission, de la transformation et de la symbiose.

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Parutions : nouveautés du 10 novembre 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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Les chefs d’Etat des démocraties doivent obtenir la libération d’Oleg Sentsov

Dans une lettre ouverte, un collectif s’adresse aux chefs d’État et de gouvernement des démocraties afin que le cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, qui a mené une grève de la faim pendant cinq mois pour attirer l’attention sur le sort des Ukrainiens indûment détenus en Russie, soit libéré. Face au silence du Kremlin, il est temps que les dirigeants européens, réunis pour les commémorations du 11-Novembre, se mobilisent
En 1980, Andreï Sakharov est exilé dans la ville fermée de Gorki pour avoir alerté le monde du danger que représentait l’URSS. Assigné à résidence et surveillé en permanence par le KGB, il est coupé du monde par le pouvoir soviétique durant plusieurs années, pendant lesquelles il effectuera deux grèves de la faim et sera torturé, intubé et nourri de force. Il faudra la perestroïka (restructuration) et la glasnost (transparence) en 1986 pour que Mikhaïl Gorbatchev mette fin à son exil et à son calvaire.

Cela n’empêche pas un autre dissident russe, Anatoli Martchenko, de mourir dans sa cellule la même année, le 8 décembre 1986, après onze ans d’emprisonnement et une grève de la faim de 117 jours.

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« Au plus noir de la nuit » : de la lumière à l’ombre

— par Janine Bailly —

D’André Brink, je garde le souvenir ému d’une soirée au Grand Carbet de Fort-de-France, où il assista en compagnie de la réalisatrice Euzhan Palzy à la projection du film « Une saison blanche et sèche » qu’elle avait, avec l’autorisation de son auteur, adapté du roman éponyme. Aujourd’hui, l’Afrique du Sud nous revient en plein cœur, sur la scène de Tropiques-Atrium, par la grâce du spectacle « Au plus noir de la nuit » que le metteur en scène Nelson-Rafaell Madel nous apporte, après avoir connu le succès au Théâtre de la Tempête, à Paris. Une représentation en direction des scolaires, deux seulement en direction du public, cela semble hélas bien peu.

« Au plus noir de la nuit » est à l’origine un épais roman de plus de cinq cents pages publié en 1974 par l’écrivain afrikaner André Brink, et qui fut à sa sortie censuré. En tirer une heure cinquante de texte, en faire un spectacle cohérent en dépit des ellipses temporelles, des omissions nécessaires et des mystères qui faute d’avoir lu le livre resteront pour nous inexpliqués, cela tient déjà du prodige.

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Une maison de poupée de Henrik Ibsen, adaptation et m.e.s. Philippe Person

15, 16 & 17 novembre 2018 à 19h 30 au T.A.C.

Emprunter, mentir, falsifier des signatures, c’est tout ce que Torvald Helmer, employé de banque, condamne. C’est pourtant ce que sa femme Nora a fait en cachette pour qu’il puisse se soigner. Elle a presque fini de rembourser sa dette quand Torvald Helmer est nommé Directeur. Il décide alors de renvoyer le commis Krogstad, en raison de son passé douteux. Or, Krogstad n’est autre que le créancier de Nora. Pour se défendre, il vient faire du chantage sur cette dernière en la menaçant de tout révéler à son mari. Au même moment arrive Madame Linde, ancienne amie de Nora et ancienne maîtresse de Krogstad. Femme seule, elle vient demander une place dans la banque de T. Helmer. Nora fera tout pour déjouer les intentions de Krogstad malgré les conseils de Madame Linde qui l’incite au contraire à tout révéler à son mari. La maison de poupée se transforme peu à peu en un huis clos suffocant. C’est donc asphyxiée, acculée à se dénoncer, que Nora se livre à son mari. Hors de lui, ce dernier se révèle être non plus le mari protecteur mais l’homme blessé.

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Cinéma : Sofia, Les Vieux Fourneaux

— Par Selim Lander —

Sofia de Meyrem Benm’Barek

Un film de la sélection un certain regard récompensé par le prix du scénario à Cannes en 2018. On s’attend donc à une construction sophistiquée avec une construction non linéaire, des retournements de situation inattendus, or ce n’est pourtant pas ce qu’offre ce film qui vaut plutôt par la peinture de quelques femmes marocaines à l’âme bien trempée… contrairement au personnage éponyme dont l’attitude geignarde agacerait plutôt. Sofia est enceinte sans le savoir et même tellement enceinte qu’elle est sur le point d’accoucher quand débute le film. La condition féminine, le tabou sur les relations sexuelles avant le mariage sont des thèmes récurrents dans les films marocains, ce qui s’explique par l’hypocrisie qui prévaut dans ce pays l’égard de tout ce qu’interdit une religion obscurantiste mais toujours officielle, dans un pays qui avance néanmoins à grand pas dans la modernité. Donc Sofia est enceinte sans le savoir et sans, bien évidemment, être mariée. Lorsque le bébé naît, elle ne peut plus ni se le cacher ni le cacher. Pour l’honneur de la famille, il faut vite épouser.

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Nul n’est méchant volontairement (Socrate)

Par Roland Tell —

Pourquoi certains jeunes lycéens choisissent-ils la voie de la violence ? Est-ce un choix délibéré ? Le fait de braquer un revolver factice sur la tête d’un professeur femme, est-ce de la violence ludique, pour impressionner ses camarades, telle une « épiphanie » de l’égo, offerte à toute la classe ? Une certaine manière de crier son amour de soi : « Je ne suis comme aucun de vous, j’existe, et je vis libre, même au lycée ! »

A l’égard de la communauté éducative, la répudiation de la civilité, en pareil cas, n’est pas un accident de parcours, et, dans une large mesure, elle ne correspond qu’au choix implicite du jeune lycéen de rendre sa violence nécessaire et légitime, aussi bien tant à l’extérieur qu’au sein du lycée. C’est ainsi qu’avec une somme de force et de courage, il a choisi de mettre en œuvre sa liberté, même au prix de représailles, du type « œil pour oeil ». N’est-ce donc pas qu’à ses yeux il accomplit là une fonction héroïque, par rapport à soi – héroïsme frauduleux de son égo, centré sur lui-même, désormais regardé par tous, en classe, au lycée, dans la société, comme image d’un « barbare », plus soucieux de construire sa vie, dans les désordres de l’émotion brute, de l’émotionalisme.

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Festival Ecritures des Amériques avec Lyonel Trouillot

Du 10 au 17 novembre 2018 en Guadeloupe

Depuis 2000, date de sa création, l’association Prix des Amériques insulaires, dédiée à la promotion et à la diffusion des littératures a reçu plus d’une cinquantaine d’écrivains. Pour cette édition 2018 du Festival Écritures des Amériques qu’elle organise, Pierre Ducrozet, Viktor Lazlo, Adriana Lisboa, Wilfried N’ Sondé, Karla Suárez, Sylvain Tesson, Lyonel Trouillot et Robert Whitaker, répondent à son invitation et ouvrent de nouveaux espaces romanesques au public.

Ce festival s’inspire de la transatlantique en solitaire « Route du rhum ». Lyonel Trouillot y animera un atelier d’écriture en tant que romancier, fondateur de l’Atelier du Jeudi soir, dont la vocation est de « travailler l’imaginaire et le goût de dire, le goût d’inventer des espaces de parole qui magnifient le mot et rendent possible un rapport avec l’autre ». Le 10 nov, rencontre autour de son roman Ne m’appelle pas Capitaine (Actes Sud)

Biennale depuis sa création en 2000 par l’écrivain Maryse Condé et l’industriel Amédée Huyghues Despointes, la manifestation, plébiscitée par un public enthousiaste lors de l’édition 2017 du Festival Écritures des Amériques dont l’horizon littéraire s’inspirait de l’année France Colombie, devient annuelle.

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La mort de Gérald Bloncourt, photographe, peintre, graveur et écrivain

Gérald Bloncourt est décédé à Paris le 29 octobre 2018. En 1944, il a participé à la fondation du Centre d’Art à Port-au-Prince. Militant révolutionnaire, il a lutté aux côtés des écrivains Jacques Stephen Alexis et René Depestre. Exilé à Paris où il a vécu depuis 1946, il a été reporter photographe pour la presse de gauche et est l’auteur de plus de 200 000 photographies.

Actuellement à Roubaix, l’exposition « Mémoire vive » présente ses photos de la vie ouvrière du Nord de la France des années 1950 à 1970 (Maison du Projet de la Lainière, 151 rue d’Oran, 59100 Roubaix)
Un livre posthume « Un homme peau noire peau rouge, un homme de toutes les saisons » est en cours de publication aux Editions Mémoire d’Encrier, disponible en version numérique.

« J’ai vécu longtemps ayant été fidèle aux conceptions de liberté, d’égalité et de fraternité qui m’ont animé toute ma vie…  »
Gérald Bloncourt naît le 4 novembre 1926 à Bainet (Haïti), d’une mère française et d’un père guadeloupéen qui s’occupe d’une plantation de café. En 1927, la famille s’installe à Jacmel, puis, à la suite d’un cyclone qui fait des dégâts dans la région du Sud-Est, elle déménage pour Port-au-Prince, en 1936.

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Rencontre avec Roman Liška

Samedi 10 novembre 2018 à 11h. Espace d’art contemporain 14°N 61°W, Fort de France

Roman LIŠKA

Vit et travaille à Berlin (Allemagne) – Lives and works in Berlin, DE

Personal exhibitions

2018

« Kissing with confidence », espace d’art contemporain 14°N 61°W, Fort de France, Martinique

« Flushing Meadows», S12 Studio, New York, NY

2015

Art LA Contemporary, solo presentation with DUVE Berlin, Los Angeles, CA

2014

Ultramarine, Mallorca Landings, Palma de Mallorca, ES

2013

RESEARCH ‘N MOTION, DUVE Berlin, Berlin DE

Brace, Brace!, IMO Projects, Copenhagen, DK

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Alliance de gestion ou processus de substitution…

Par Roland Tell —

Comment des hommes et des femmes, jusque là antagonistes, ont-ils accepté de sacrifier, par une nuit de décembre 2015, les formes de conscience politique, qui leur correspondaient, les produits de leur pensée idéologique, dans un commerce et un marchandage de mandats, façonnés en allure d’alliance de gestion ? Ainsi la morale, l’idéologie, les valeurs transcendantes, s’y rapportant, s’en sont trouvées éliminées ! Depuis, pour chacun des partis politiques considérés, il n’y a plus d’histoire, plus de développement, plus d »existence même (cf. les deux MIM), mais des illusions, des conceptions de la vie politique, vécues de manière aléatoire.

La superstructure de gouvernance, ainsi montée, n’a toujours pas trouvée de signification réelle, pour le peuple martiniquais, et pour la vie humaine de celui-ci, tant dans ses besoins sociaux de formation et d’évolution, que dans son développement économique, notamment du côté des nécessités les plus urgentes, comme le travail des jeunes à la Martinique. Idéologies de camouflage, conduisant à des formes irrationnelles d’alliance, à la victoire d’un chef de parti indépendantiste, dont la mainmise actuelle sur la Martinique confine à la dictature.

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Vues sur Cannes Acte 2

Les séances V.O. de Tropiques-Atrium déportées à Madiana.

Les horaires sont toujours  à vérifier

Vues Sur Cannes 2018 (Acte 2) & Documentaires RCM 2018

Programme ci-dessous

Pourquoi la France double les films au lieu de les laisser en VO alors que cela nous permettrait d’apprendre plus facilement l’anglais ?

— Par John Katt —

Parce qu’il y a des bureaucrates et des politiciens qui peuvent se permettent des séjours dans des pays anglophones et recevoir des leçons privées en anglais avec des anglophones. De nos jours, comme d’autres l’ont dit, il y a PirateBay pour des téléchargements de VO ce qui permettra de niveler vers le … haut.

Quant à savoir si les bureaucrates/politiciens sont cons ou sont séduits par l’industrie du doublage (les acteurs), difficile à savoir. Ils sont trop intelligents (disent-ils, croient-ils) pour nous répondre.

En tout cas, la population qui ne peut pas se payer les voyages aurait la chance d’apprendre l’anglais. Il est ARCHIFAUX de dire que cela ne permettrait pas d’apprendre ou de peaufiner l’anglais. Ils diront le contraire. Je suis prof et bilingue. Je suis linguiste aussi.

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Décrochage le 10 novembre, vite!


— Par Dégé —

Le tout premier travail collectif du PABE était un petit carré vert 20x20cm. On aurait pu croire à une quinzaine monotone de carrés…verts. Car vert c’est vert, croit-on (comme d’aucuns croient que noir c’est noir). Eh bien, non. A la première exposition, déjà mémorable, du groupe au Jardin des Papillons du Carbet, ces tableaux accrochés aux arbres parmi d’autres productions étaient tous très différents, seuls les initiés pouvaient reconnaître la contrainte.

De même, sur le thème plus recherché du Sac, à l’Atrium « Galerie André Arsenec », pas une seule œuvre ne répétait une autre : toutes singulières, sensibles et réfléchies reconnaissait, satisfait, un public devenu fidèle et nombreux. Chacun(e) pouvait y retrouver l’essence de son sac.

Cette fois (à la Véranda jusqu’au 10 novembre seulement, faites vite !) les membres du PABE et leurs invités, Hervé Beuze, David Né, Marie Gauthier, Fabienne Cabord, Iskias, nous proposent leurs variations personnelles sur le thème de l’île : Tribulations archipéliques.

Cette fois encore, on retrouve les caractéristiques de sincérité, d’authenticité, de naïveté assumée, d’audace… qui font la marque de ce groupe.

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« Les Jours de Silence », l’histoire d’une relation père-fils par Phillip Lewis

— Par Karen Lajon —
La vie en noir – Never trust a lawyer! Ne jamais faire confiance à un avocat! C’est un peu ce que l’on s’est dit lorsqu’après une heure d’interview contenue, voire hésitante, avec Phillip Lewis, on assiste dans la foulée à la métamorphose du bonhomme, au cours d’un débat en compagnie notamment de Gabriel Tallent. Drôle, limite bateleur, l’écrivain américain brouille les pistes et se révèle être un sacré numéro lors de son passage au Festival America à Vincennes, il y a quelques semaines.

Avec Les Jours de Silence, l’avocat qu’il est à l’origine, Phillip Lewis signe son premier roman et quel roman. Maîtrisé, brillant, « une symphonie », selon les propres mots de l’auteur, actuelle et surannée tout à la fois. Un peu comme lui avec son physique de gendre parfait et sa trajectoire au fond pas si classique que ça. « Suis écrivain, dit il, je n’aime pas mon métier d’avocat. » Ok. Un écrivain qui a pris son temps. Lewis a 47 ans, il a mis cinq ans à rédiger l’ouvrage. Pour les adeptes du « tout se joue avant six ans », vous voyez ce que je veux dire.

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Chagall : du noir et blanc à la couleur

Hôtel de Caumont, Aix en Provence jusqu’au 24 mars 2019

— Par Michèle Bigot —
Culturespaces présente une dimension inexplorée de l’œuvre de Chagall. L’exposition est consacrée à la deuxième partie de sa carrière et au renouvellement constant qui préside à sa création de 1948 jusqu’à son décès en 1985. En 130 œuvres très diverses, qui vont du dessin à la sculpture en passant par la faïence et l’huile sur toile, l’artiste passe du noir et blanc aux couleurs les plus vives et les plus lumineuses. De nombreux supports sont exploités, Chagall tirant de chacun une inspiration singulière.
Au tournant de 1950, Chagall exploite toutes les nuances du noir et blanc, avec un goût particulier pour le noir dont il admire la profondeur et la subtilité.
La période sombre de l’après guerre se traduit dans son œuvre par les jeux de noir et blanc. Une série de lavis exécutés pour la revue Verve illustrant les Contes du Décaméron de Boccace témoigne de cette exploration, les nuances de gris contrastant avec la blancheur du papier.
De la même période datent les sculptures sur marbre qui jouent des mêmes thématiques, des mêmes contrastes de formes et des mêmes jeux d’ombre.

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Centaures, quand nous étions enfants

— Par Michèle Bigot —

Omniprésence de la question animale sur la scène littéraire : essais, romans, traités philosophiques, poésie…… Elisabeth de Fontenay a ouvert le débat en France depuis longtemps, vite suivie dans sa réflexion par le mouvement associatif. Le spectacle vivant n’est pas en reste. On sait que le dernier festival d’Avignon avait pour centre la problématique du genre : dans les deux cas, c’est la même question des frontières et de l’identité. Où passe la frontière entre l’humanité et le règne animal, où passe-t-elle entre le féminin et la masculin, la bipolarité a-t-elle lieu d’être ou bien faut-il désormais penser davantage en termes de continuum que de polarité ? Le théâtre s’empare à son tour de cette question brûlante. De façon plus spécifique, parce que plus théâtrale, c’est sous la forme de la métamorphose que la scène envisage la question. Depuis Ovide, La métamorphose témoigne de façon exemplaire de la perméabilité des frontières entre espèces ou entre genres. Et c’est souvent le désir qui préside à ces transferts.

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La violence au lycée.., un vide affamé ?

— Par Roland Tell —

La violence actuelle de certains lycéens serait-elle enracinée dans les ghettos de nos banlieues prolétaires ? Il est évidemment facile, trop facile, de mettre les faits délictueux récents en relation avec le phénomène d’immigration, très manifeste, à vrai dire, à la périphérie des grandes villes. La violence serait-elle la vertu même de la jeunesse immigrée ? Nous voici, en effet, devant des manifestations significatives de bandes rivales, dont l’aspiration générale est d’en découdre avec les autorités de toutes natures, de police, de justice, d’éducation. N’est-ce pas là une aspiration typique de l’art de vivre en paria, au sein d’une banlieue nue et sauvage ? Est-ce là la véritable cause de l’éloignement d’une certaine jeunesse, se sentant exclue de l’évolution normale de la vie communautaire ?
Alors, le processus en question de violence au lycée ne serait-il donc pas un processus d’affirmation de soi ? Ne s’agit-il pas, en ce cas, de chercher à libérer les forces intrinsèques de sa nature propre, contre toute autorité, toute contrainte, toute loi, dans le but de transformer au possible les apparences sociales, partout appliquées, à l’endroit des jeunes ?

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Picasso. Bleu et rose. Musée d’Orsay

Jusqu’au 6 janvier 2019

En 1900, à dix-huit ans passés, Pablo Ruiz, qui signe bientôt Picasso, a tout du jeune prodige.
Sa production se partage entre tableaux académiques, pour se justifier vis-à-vis de son père, professeur rêvant d’une carrière officielle pour son fils, et œuvres plus personnelles, au contact de l’avant-garde barcelonaise.

C’est sa peinture de salon qui le conduit à Paris : désigné pour représenter son pays à la section espagnole des peintures de l’Exposition Universelle, il y présente une grande toile, Derniers moments, recouverte en 1903 par son chef-d’oeuvre La Vie.
S’ouvre alors une période de création intense ponctuée par les allers et retours de l’artiste entre l’Espagne et la capitale française. Entre 1900 et 1906, l’oeuvre de Picasso passe progressivement d’une riche palette colorée aux accents pré-fauves, qui doit tout autant au post-impressionnisme de Van Gogh qu’à Toulouse-Lautrec, aux quasi-monochromes de la « période bleue », puis aux tonalités roses de la « période des Saltimbanques », et aux variations ocres de Gósol.

Pour la première fois en France, cette exposition embrasse les périodes « bleue » et « rose » dans leur continuité plutôt que comme une succession d’épisodes cloisonnés.

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Rétrospective Miró au Grand Palais

3 octobre 2018 – 4 février 2019

Réunissant près de 150 œuvres dont certaines inédites en France et couvrant 70 ans de création, cette rétrospective retrace l’évolution technique et stylistique de l’artiste.
Miró crée à partir de ses rêves et nous ouvre les portes de son univers poétique.

Il transforme ainsi le monde avec une apparente simplicité de moyens, qu’il s’agisse d’un signe, d’une trace de doigt ou de celle de l’eau sur le papier, d’un trait apparemment fragile sur la toile, d’un trait sur la terre qu’il marie avec le feu, d’un objet insignifiant assemblé à un autre objet.

Miró fait surgir de ces rapprochements étonnants et de ces mariages insolites un univers constellés de métamorphoses poétiques qui vient réenchanter notre monde.

« Pour moi, un tableau doit être comme des étincelles. Il faut qu’il éblouisse comme la beauté d’une femme ou d’un poème ».

Sa terre natale, la Catalogne, lui offre l’inspiration, Paris son premier tremplin, Palma de Majorque le grand atelier dont il a tant rêvé. Entre tous ces lieux, Joan Miró crée une oeuvre dénuée de toute anecdote, de tout maniérisme, de toute complaisance à l’égard des modes.

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La mort du trompettiste états-unien Roy Hargrove


Le trompettiste américain Roy Hargrove, fréquent visiteur des festivals de jazz européens, est décédé à l’âge de 49 ans, a-t-il été annoncé samedi sur sa page Facebook.

«C’est avec grande tristesse et le coeur dévasté que nous faisons part de la disparition de Roy Hargrove le 2 novembre, à l’âge de 49 ans», est-il indiqué.

Roy Hargrove avait percé très jeune, à la fin des années 1980, devenant l’un des chefs de file du mouvement néo-bop, une forme de jazz très rythmé qui a notamment influencé le R&B et le hip-hop.

Selon son agent Larry Clothier à la radio NPR, il a eu un infarctus, après une hospitalisation liée à des problèmes de reins, l’artiste ayant été sous dialyse durant de longues années.

Né le 16 octobre 1969 à Waco, Texas, Roy Hargrove débute le cornet à l’âge de neuf ans, et passe rapidement à la trompette. Elève de Dean Hill, il découvre Clifford Brown, Freddie Hubard, Lee Morgan et Fats Navarro. De passage au Dallas Arts Magnet, en 1987, le trompettiste Wynton Marsalis le remarque et le présente à Larry Clothier, producteur qui lui donne l’occasion de tourner à New York, et d’effectuer son premier voyage en Europe en 1988, aux côtés de Jerome Richardson et Clifford Jordan.

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Parutions : nouveautés du 3 novembre 2018

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Adolescebat autem obstinatum propositum erga haec et similia multa scrutanda, stimulos admovente regina, quae abrupte mariti fortunas trudebat in exitium praeceps, cum eum potius lenitate feminea ad veritatis humanitatisque viam reducere utilia suadendo deberet, ut in Gordianorum actibus factitasse Maximini truculenti illius imperatoris rettulimus coniugem.

Hac ex causa conlaticia stipe Valerius humatur ille Publicola et subsidiis amicorum mariti inops cum liberis uxor alitur Reguli et dotatur ex aerario filia Scipionis, cum nobilitas florem adultae virginis diuturnum absentia pauperis erubesceret patris.

Cognitis enim pilatorum caesorumque funeribus nemo deinde ad has stationes appulit navem, sed ut Scironis praerupta letalia declinantes litoribus Cypriis contigui navigabant, quae Isauriae scopulis sunt controversa.

Huic Arabia est conserta, ex alio latere Nabataeis contigua; opima varietate conmerciorum castrisque oppleta validis et castellis, quae ad repellendos gentium vicinarum excursus sollicitudo pervigil veterum per oportunos saltus erexit et cautos. haec quoque civitates habet inter oppida quaedam ingentes Bostram et Gerasam atque Philadelphiam murorum firmitate cautissimas.

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F.I : des perquisitions exceptionnelles ?

— Par Jacky Dahomay —

Bien que l’ « affaire Mélenchon » ne fasse plus l’actualité, je voudrais proposer ici une analyse, sans doute un peu longue, de ces événement récents. Je dois dire pour commencer que, vivant dans mon île à 7 000 kms de l’Hexagone, j’ai été frappé par le spectacle, en particulier médiatique, qu’a donné cette semaine folle des réactions provoquées par les perquisitions concernant Mélenchon et la France Insoumise et par surtout cette vaste opération de Mélenchon basching qui se poursuit encore dans les médias. Cette distance géographique ne me décerne bien sûr aucun brevet d’objectivité. Mais habitués aux tempêtes et aux cyclones nous avons pour coutume de faire ce que mon ami Régis Debray préconise dans son livre Allons aux faits : ne pas se contenter d’admirer l’écume des vagues mais observer le mouvement profond des courants marins. « La politique nous cache le politique, comme les joies de la baignade le cycle des marées » écrit-il.

Allons donc aux faits en évitant autant que faire se peut de nous laisser noyer dans les joies provoquées par les tempêtes médiatiques. Quels sont-ils ?

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« Le référendum pour l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ne consiste pas en un processus de décolonisation »

— Par Angélique Stastny, docteure en sciences politiques à l’Université de Melbourne—

Angélique Stastny, docteure en sciences politiques, considère dans une tribune au « Monde » que les accords successifs depuis 1988 ne respectent pas le droit à la souveraineté des Kanak.

Tribune. Sur l’archipel que certains appellent « Kanaky » et d’autres « Nouvelle-Calédonie », un référendum prévu pour le dimanche 4 novembre appelle ses habitants à se prononcer sur le devenir de ce territoire français d’outre-mer inscrit sur la liste des territoires non autonomes, c’est-à-dire non décolonisés, de l’ONU. Le référendum est présenté par les pouvoirs politiques et nombre de commentateurs comme un processus inédit de décolonisation. Cependant, une analyse plus poussée du processus politique révèle que la décolonisation telle qu’elle est menée aujourd’hui n’en est pas une.

La consultation référendaire entérine la minorisation politique du peuple kanak. Les critères pour pouvoir figurer sur la liste électorale spéciale pour la consultation (LESC) et pouvoir ainsi voter au référendum ont fait l’objet de longues discussions entre indépendantistes et loyalistes. La publication de la liste définitive et les analyses récentes montrent que, malgré les efforts du peuple kanak pour que le résultat de cette consultation reflète au mieux ses volontés, le droit à l’autodétermination prévu à l’article 3 de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (2007) n’est pas respecté.

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Haïti : à propos d’un « Plan décennal d’éducation et de formation 2018 – 2028 »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue—

Un « Plan décennal d’éducation et de formation 2018 – 2028 » en Haïti dénué d’une véritable politique linguistique éducative

Le « Plan décennal d’éducation et de formation 2018 – 2028 » n’est presque plus un document… confidentiel : au terme d’une patiente recherche, nous disposons désormais d’un exemplaire de ce document qui, faut-il le souligner, ne figure pas encore sur le site officiel du ministère de l’Éducation d’Haïti. 

Le document porte l’en-tête du ministère de l’Éducation et de la formation professionnelle ; il s’intitule précisément « Plan décennal d’éducation et de formation (PDEF) octobre 2018 septembre 2028 » et consigne le surtitre « Planifier l’éducation, préparer le futur », ainsi que sa date d’émission, à savoir octobre 2018.

Ce document de 96 pages comprend 4 chapitres :

Le chapitre I consigne les « contexte et justification » du « plan » ; le chapitre II, le « plan 2017-2027 », comprend une « analyse de la situation », les « orientations stratégiques » du ministère de l’Éducation, « les cibles pour l’horizon 2027 », ainsi que les « interventions » programmées ; le chapitre III énumère la « stratégie de mise en œuvre », le « dispositif organisationnel », les « modalités de suivi », les « modalités d’évaluation »  et la « stratégie d’information et de communication » ; quant à lui le chapitre IV aborde les « coûts et stratégies de finacement du Plan décennal d’éducation et de formation ».

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Obligations des opérateurs téléphoniques, Orange tu es où là ?

—Par Daniel Roucous —

Le gendarme de la régulation téléphonique (ARCEP) a mis Orange en demeure d’accomplir son service universel du téléphone fixe dont il est tenu par arrêté du 27 novembre 2017. L’occasion de rappeler que tous les opérateurs ont une obligation de résultat.

  Dans une note du 23 octobre 2018, l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) explique pourquoi elle recadre Orange qui n’assure pas les services auxquels sont en droit d’attendre ses abonnés.

C’est surtout en milieu rural que ce service de téléphonie fixe et donc d’Internet est à l’abandon comme l’ont déploré les élus de Lozère et de nombreux collectifs d’usagers. A tel point que le Défenseur des Droits a demandé à Orange (ex France Télécom) d’assurer ses missions dans une décision du 19 mai 2017

L’occasion de rappeler que tous les opérateurs de téléphonie, Internet inclus, ont aussi une obligation de résultat envers leurs abonnés. Si la ligne est sous-traitée, c’est l’opérateur principal (à qui est réglée la facture) qui assure, pas question pour lui de renvoyer le problème sur le sous-traitant.

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