Mois : janvier 2018

« La Belle et la meute » : l’honneur de la police

— Par Selim Lander —

« Mariam erre dans la rue en état de choc. Commence pour elle une longue nuit durant laquelle elle va devoir lutter pour le respect de ses droits et de sa dignité ». Ce résumé de La Belle et la meute est très soft. En réalité, le film de Kaouther Ben Hania nous plonge dans l’horreur de bout en bout. Dès le prologue, où l’on voit l’héroïne se préparer pour une fête étudiante, le cinéaste insinue chez le spectateur un sentiment d’angoisse qui ne fera que monter crescendo. Nous l’avons déjà écrit : les vrais films d’horreur ne mettent pas en scène des monstres de fiction à grand renfort d’effets spéciaux et de sang dégoulinant, ils se contentent de dépeindre la réalité sous son jour le plus cru. On ne racontera pas l’histoire mais l’on peut dévoiler ce que le résumé implique déjà : «  Lors d’une fête étudiante, Mariam, jeune Tunisienne, croise le regard de Youssef. Quelques heures plus tard, Mariam erre dans la rue en état de choc », etc. On se doute bien qu’elle a été violée mais ce qu’on ignore encore, et qu’on apprend bientôt en regardant le film, c’est qu’elle l’a été par des policiers dans leur véhicule de patrouille, tandis que le nommé Youssef, loin d’être le méchant de l’histoire, restera auprès d’elle aussi longtemps que possible pour l’aider dans sa quête de justice.

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Population active, un bouleversement considérable

— Robert Kissous, statisticien-économiste, consultant auprès des Comités d’entreprise —
Une tribune de Robert Kissous, statisticien-économiste, consultant auprès des Comités d’entreprise.

La population active en France a connu des bouleversements considérables particulièrement depuis les années 60.  

A noter en premier une formidable extension du salariat. Malgré la croissance de la population active le nombre des indépendants diminue même en valeur absolue.

Les non-salariés représentaient en 1946 le tiers de la population active, aujourd’hui ils ne représentent que 11%. Le recul a principalement touché les agriculteurs exploitants (4,5 millions en 1936 et dix fois moins en 2015 soit 1,8% de la population active) mais pas uniquement puisque le nombre de petits commerçants et artisans a diminué d’environ un tiers. Seules les professions libérales sont en croissance. Amusant de noter que les petits patrons à qui l’on répétait qu’ils seraient expropriés par « les rouges » l’ont été par le capitalisme.

Mais l’évolution ne s’est pas limitée au recul de petits producteurs et commerçants.  

Après la crise de 1974-75 la classe ouvrière était attaquée. Des plans de « restructurations » se succédaient : sidérurgie, naval, textile… L’appareil productif était sur la sellette.

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Le sucre entre addiction et trouble du comportement

Damon Gameau, réalisateur du film Sugarland – en salles depuis mercredi 24 janvier –, a décidé de s’alimenter pendant deux mois comme  » un Australien moyen « , à savoir de consommer 160 grammes de sucre par jour. Sans augmenter son apport calorique -total, il fait évoluer son alimentation vers des produits plus industriels : céréales, pain de mie, plats préparés… mais pas de produits aux sucres ajoutés (confiseries, gâteaux…). Conséquence : il a -développé une stéatose hépatique, un diabète de type 2 précoce, pris 8 kg et 11 cm de tour de taille. Sans compter des troubles de l’humeur, de la fatigue. Non sans humour, son documentaire -dénonce l’omniprésence du sucre et ses effets sur la santé, arguments scientifiques à la clé – tout comme l’Américain Morgan Spurlock l’avait fait pour le fast-food dans Super Size Me (2004).

La question est de savoir si le -sucre peut agir comme une drogue. Son action se fait à deux niveaux. Tout d’abord, le goût sucré est agréable. Lors de l’ingestion, les récepteurs situés dans la bouche se connectent à des neurones dopaminergiques.

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Reprise : « Le mariage du Diable ou l’ivrogne corrigé » de Gluck

8 & 9 février 2018 à 20h30 Espace Beaujon. 75008

Le collectif d’artistes lyriques antillais Carib’Opera sera présent sur scène à Paris en Février 2018 pour la reprise de l’opéra comique de Gluck, le Mariage du Diable !

Cette farce incisive et délirante fait partie des douze opéras que Gluck a composés lorsqu’il était directeur du Théâtre Français de Vienne. Et s’il n’a pas connu la même notoriété qu’Orphée ou Alceste, il contient néanmoins quelques pages de grande qualité comme l’air où Mathurin rentre chez lui complètement soûl, ou encore l’air de Cléon qui évoque sans conteste l’air le plus connu du répertoire de Gluck, celui d’Orphée qui a perdu son Eurydice.
Il est amusant de constater que contrairement aux usages dans l’opéra des XVIIIèmes et XIXèmes siècles, le rôle du jeune amoureux est tenu par un baryton tandis que le ténor se voit donner le rôle de l’oncle ivrogne et tyrannique. De même cet opéra peut être donné en un ou deux actes selon que le metteur en scène choisisse de faire ou non un gros changement de décor après que Mathurin se soit évanoui.

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Étudiants et futurs étudiants, faites vos demandes de bourse et de logement sans tarder !

N’attendez pas la date limite du 31 mai 2018 pour remplir votre Dossier social étudiant (DSE) ! Cette procédure en ligne centralisée vous permet de demander une bourse d’étude et/ou un logement social étudiant pour la rentrée prochaine auprès de votre académie actuelle ainsi que des aides auprès de votre Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous).

À savoir :

Il n’est pas nécessaire d’attendre les résultats d’examens ou d’admission.
Il est indispensable de remplir cette demande durant la période réglementaire, même si vous n’avez pas tous les éléments d’appréciation de votre situation.
Cette démarche est indépendante de Parcoursup et est à renouveler chaque année.

À noter :

Avant de commencer la procédure, il est recommandé d’utiliser le simulateur de bourse sur critères sociaux.
La simulation de calcul

Des renseignements sur les ressources et le nombre d’enfants à charge des parents, le nombre de frères et sœurs dans l’enseignement supérieur et l’éloignement du lieu d’études sont demandés. Le montant annuel de la bourse est précisé par le simulateur selon le niveau d’échelon.
La constitution du DSE

Si le résultat de la simulation est positif, il est alors possible de constituer un dossier en ligne .

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« François d’Assise » de Joseph Delteil

— Par Selim Lander —

Joseph Delteil est l’un des quelques écrivains, à l’instar de Jean Giono, qui font l’objet d’une sorte de culte au sein d’une petite secte de fidèles… tout en laissant les autres lecteurs passablement indifférents. C’était donc un acte de foi, de la part des programmateurs des « Petites Formes », que de programmer Delteil en clôture du festival, et doublement puisque son texte conte l’histoire de saint François d’Assise.

A partir de là, la réaction face à ce spectacle sera évidemment très différente suivant qu’on adhère ou qu’on n’adhère pas à l’écriture de Delteil et/ou à la foi chrétienne. L’auteur a bien déclaré qu’il voulait parler de « François d’Assise », l’homme plutôt que le saint, mais enfin les envolées mystiques ne manquent pas dans son texte et l’hymne à la nature et aux petits oiseaux épuise vite ses vertus… théâtrales.

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Chlordécone : Depuis 10 ans l’État nous « mène en bateau », la Cour des comptes confirme

— Gracienne Laurence(*) —

Dans un rapport publié le 12 juin 2015 (repris par Actu-Environnement) la Cour des comptes dénonce « des difficultés sanitaires persistantes » pour les habitants des Outre-mer et appelle à la « responsabilité de la République ». La Cour pointe des risques environnementaux « spécifiques », tels notamment le chlordécone aux Antilles qui ont « un fort impact sanitaire ».

La Cour rappelle que le « risque le plus connu » est celui du chlordécone aux Antilles (Martinique, Guadeloupe) pesticide organochloré, perturbateur endocrinien utilisé dans les bananeraies.

La Cour poursuit qu’il a été classé neurotoxique cancérigène dès 1979. On estime à 180 tonnes la quantité du pesticide déversée pour lutter contre le charançon du bananier aux Antilles de 1982 à 1993. Très persistant, le chlordécone reste aujourd’hui très présent dans les milieux (eau, sols, denrées animales et végétales, chaîne alimentaire…), vingt ans après l’arrêt de son utilisation.

Un premier plan triennal d’action interministériel 2008-2010, suivi d’un second 2011-2013 ont été lancés ainsi que des plans régionaux. En mars 2012 le Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) avait dressé dans un rapport un « bilan mitigé » des actions conduites dans le cadre du premier plan, doté d’un budget de 33 millions d’euros.

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Que peut-on manger ?

— Par Florent Grabin, pour l’association écologique P.U.M.A.

Un pesticide est une substance chimique utilisée pour lutter contre des organismes considérés comme nuisibles. C’est un terme générique qui rassemble les insecticides, les fongicides, les herbicides, les parasiticides. Ils s’attaquent respectivement aux insectes ravageurs, aux champignons, aux  »mauvaises herbes  » et aux vers parasites.  »cf wikipedia »

Ces pesticides se retrouvent dans les produits agricoles et ont des Limites Maximales Réglementaires (LMR) qui sont fixées sur le respect des bonnes pratiques agricoles et garantissent la sécurité des consommateurs. La teneur en résidus de pesticides dans les produits est règlementée au niveau européen (règlement 396/2005 et ses annexes : règlement 178/2006, règlement 149/2008 et modifications). Ces règlements concernent à la fois les denrées alimentaires (alimentation humaine) et les aliments pour animaux.

De très grosses sommes d’argent circulent dans la production de ces pesticides qui suscitent de nombreuses polémiques débattues à l’échelle internationale, ainsi que des controverses scientifiques. Les enjeux économiques, politiques, sociaux et environnementaux, voire moraux, étant majeurs, ce qui conduit à de très nombreux procès et autres scandales sanitaires.

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Les neurosciences, chance ou péril pour l’école ?

— Par Anna Musso —

En installant un conseil scientifique dominé par des neuroscientifiques, le ministre de l’Éducation nationale entend proposer des méthodes d’enseignement « plus efficaces »… Une décision qui inquiète les acteurs du monde éducatif. Retrouvez notre table ronde avec Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fédération syndicale unitaire (FSU) et Bertrand Geay, professeur de sciences politiques, spécialiste des questions éducatives.

Pourquoi choisir de mettre en place un conseil scientifique de l’éducation nationale, présidé par Stanislas Dehaene, spécialiste des neurosciences ?  

JEAN-MICHEL BLANQUER

La République est née de l’esprit des Lumières ; l’École est née de la République ; l’École est ainsi d’une certaine manière la petite-fille des Lumières. Si nous nous éloignons de cela, nous nous éloignons de ce que nous sommes. La science, la connaissance, c’est un bien commun toujours en progression qui nourrit notre société. Il est donc essentiel que la politique éducative soit éclairée par les recherches scientifiques les plus récentes. Aux côtés d’autres instances de l’Éducation nationale nous avons désormais un Conseil scientifique composé de chercheurs reconnus dans différentes disciplines qui mettent leur savoir, leur recherche, au service des progrès des élèves.

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« François d’Assise », une figure attachante et complexe

— par Janine Bailly —

S’il reste connu des spécialistes, Joseph Delteil (1894-1978) est aujourd’hui oublié du commun des mortels, et peu, dont je suis, sauraient dire qu’en 1925 il reçut le Prix Fémina pour un ouvrage intitulé Jeanne d’Arc. Cette Jeanne qui, en raison de son anticonformisme, déclencha un scandale, fut par ailleurs à l’origine de la rupture avec le groupe des surréalistes auquel Delteil, venu de son Aude natale « faire l’écrivain » à Paris, s’était pourtant intégré.  Malade, il se guérit de cette malheureuse expérience parisienne en regagnant le Sud pour y vivre en « écrivain-paysan », sans que cette retraite occitane l’empêchât de rester en contact avec des auteurs et chanteurs célèbres. On retient de lui qu’il aima ranimer à sa façon singulière les grandes figures historiques, et c’est bien ce qu’il fit en créant en 1960 cet étrange François d’Assise, sans lui adjoindre le qualificatif de « saint »  qu’habituellement on lui accole.

Seul en scène, Robert Bouvier donne corps à un personnage fougueux, lyrique et baroque, qui entraîne dans son sillage de mots et d’images un spectateur bientôt charmé, et plus tard étourdi par tant de paroles et de virtuosité.

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S’atteler – oui, mais comment ? – à éradiquer les violences faites aux femmes.

— George Arnauld, militante de l’association féministe martiniquaise Culture Égalité —

La population martiniquaise entière est en colère après ce crime affreux perpétré quatre mois seulement après le meurtre de Leïla et de ses deux enfants. Chaque fois, nous nous mobilisons, nous défilons, nous disons : PLUS JAMAIS ÇA – C’est utile et absolument nécessaire, mais ce n’est pas suffisant !

Que faire pour arrêter ces drames qui ne sont que l’expression d’une société machiste, de domination masculine, rarement remise en question par le plus grand nombre et dans laquelle nous vivons entre plusieurs drames successifs sans nous poser de plus amples questions ?

Quelle est cette société dans laquelle nous vivons ? Sur quoi s’appuie-t-elle pour se maintenir ?

D’abord, sur une répartition attribuant des rôles différents aux femmes et aux hommes. Ces rôles différents impliquent des responsabilités différentes, valorisées de manière inégale. Ce partage arbitraire et pérennisé depuis des siècles est le fondement de l’inégalité.

La hiérarchie des rôles maintient les femmes dans une perpétuelle dévalorisation. Ce n’est pas le fruit du hasard si les métiers où les femmes sont les plus nombreuses sont les plus mal payés.

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La Société autophage. Capitalisme, démesure et autodestruction

— Par Bernard Deschamps —

La société autophage part de l’analyse de la valeur de la marchandise formulée par Marx. Le philosophe Anselm Jappe privilégie sa dimension subjective.
Selon le philosophe Anselm Jappe, c’est la dimension économique qui a été privilégiée par les « marxistes traditionnels » dans l’analyse de la valeur de la marchandise. L’auteur poursuit son étude dans le prolongement de celles de Guy Debord et de l’école de Francfort en confrontant la pensée de Marx à celle de philosophes, de sociologues (Descartes, Kant, Hobbes, Rousseau, Sade, Schopenhauer, Marcuse…) et notamment aux écrits de Freud et des diverses écoles de la psychanalyse.

Il étudie plus particulièrement le concept de narcissisme. Pour Freud, le narcissisme – « l’amour de soi, de son corps » – est une pathologie inhérente à la nature humaine. Pour d’autres penseurs, c’est la société qui forge l’être humain.

Anselm Jappe affirme que « chacune des deux hypothèses a conduit historiquement à la violence et jusqu’au totalitarisme ». Il partage la démarche de Christopher Lasch, qui considère certes que « les pulsions agressives et libidinales se retrouvent en tout lieu et à toute époque, en toute culture et société », mais que « l’environnement favorise une direction ou une autre ».

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« Plan décennal d’éducation et de formation » en Haïti : la montagne va-t-elle encore accoucher d’une souris ?

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Paru à Port-au-Prince, dans Le National du 19 janvier 2018, l’article « Plan décennal d’éducation et de formation » en Haïti : inquiétudes quant à l’aménagement du créole et du français dans le système éducatif national » a suscité l’intérêt de nombre de lecteurs. Plusieurs d’entre eux nous ont fait part d’une communauté de vue et de commentaires qui justifient le prolongement de la réflexion sur un sujet qui concerne l’avenir du système éducatif national.

Consultations présumées ou réelles ?

Dans le document publié le 15 janvier 2018 sur le site du ministère de l’Éducation nationale, « Tenue d’un atelier de travail autour de la première version du Plan décennal d’éducation et de formation », il est précisé que ce « Plan décennal » serait « (…) le fruit de consultations auprès de divers secteurs de la vie nationale, des cadres et techniciens du MÉNFP et des partenaires techniques et financiers ». L’information dont nous disposons ne permet pas de confirmer qu’il y a effectivement eu des consultations avec « divers secteurs de la vie nationale », notamment avec les syndicats d’enseignants ou la Faculté de linguistique appliquée.

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Les spécialistes des affaires martiniquaises à l’œuvre

 — Par Pierre Alex Marie-Anne —

« Les meilleurs spécialistes des affaires martiniquaises ce sont les martiniquais », l’auteur de cette fameuse maxime, tout le monde le sait, est l’illustre Dr Pierre ALIKER , mon parrain, à l’égard duquel j’éprouve la plus haute estime et le plus profond respect ;

Force est pourtant de constater qu’elle ne se vérifie pas dans les faits et que cette affirmation relève plutôt de sa part, ainsi qu’il a pu le dire à propos du moratoire décrété par CESAIRE, « d’un moment de distraction ».

La gestion du dossier du TCSP en fournit, s’il en était encore besoin, une éclatante démonstration.

Un investissement colossal de 400 millions d’euros, de près du tiers du budget de la Collectivité Territoriale de Martinique, et quoi à l’arrivée ?: 14 super-bus, à un million pièce,en train de pourrir dans un garage, pendant que les infrastructures du réseau se dégradent lentement mais sûrement.

Voilà l’exploit réalisé par nos fameux spécialistes locaux, à cause de leur incapacité à mettre de côté leur égo pour s’entendre sur le coût d’exploitation de ce mode de transport, qu’ils semblent découvrir aujourd’hui, plus de dix ans après le lancement effectif de l’opération.

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Le sucre aura ta peau si tu n’as pas la sienne

— Par Dominique Widemann —

De Damon Gameau
Avec Kyan Khojandi, Damon Gameau, Hugh Jackman
Genre Documentaire
Nationalité australien
Synopsis:
Le sucre est partout ! Toute notre industrie agroalimentaire en est dépendante. Comment cet aliment a pu s’infiltrer, souvent à notre insu, au cœur de notre culture et de nos régimes ? Damon Gameau se lance dans une expérience unique : tester les effets d’une alimentation haute en sucre sur un corps en bonne santé, en consommant uniquement de la nourriture considérée comme saine et équilibrée. A travers ce voyage ludique et informatif, Damon souligne des questions problématiques sur l’industrie du sucre et s’attaque à son omniprésence sur les étagères de nos supermarchés ! SUGARLAND changera à tout jamais votre regard sur votre alimentation.

Sugar Land de Damon Gameau Australie, 1 h 41. Un documentaire plein de fantaisie et mené à vive allure dénonce les graves dangers des sucres « cachés » dans les produits alimentaires.

Damon Gameau est un Australien dans la force de l’âge. Sa compagne et lui s’alimentent le plus sainement possible sans qu’aucun dogme ne les intoxique.

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Réforme du baccalauréat : le rapport Mathiot propose une nouvelle organisation du lycée

Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a reçu le 24 janvier 2018 le rapport de Pierre Mathiot sur la réforme du baccalauréat à l’horizon 2021. Les propositions présentées répondent à quatre constats : le baccalauréat a perdu de sa crédibilité, il doit rester le premier grade de l’enseignement supérieur, il est structuré par les épreuves finales sur une période limitée, il est devenu « un monstre organisationnel ». La transformation proposée pour le baccalauréat entraîne une transformation du lycée.

La suppression des séries (S, ES, L) du baccalauréat

La rénovation des épreuves du bac en juin 2021 nécessite de revoir les enseignements en lycée.

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Où sont les jazzwomen? La chercheuse Marie Buscatto a enquêté.

— Propos recueillis par Fara C. —

Malgré leur succès croissant, mis en lumière par Jazz à Saint-Germain-des-Prés et Jazz’Hum’ah notamment, les femmes du jazz peinent à obtenir la reconnaissance qu’elles méritent. Interview avec Marie Buscatto, auteure de l’édifiant livre « Femmes du jazz »
Le bilan de l’édition 2014 de Jazz à Saint-Germain-des-Prés confirme, année après année, le succès des femmes artistes que ce festival s’attache à mettre à l’affiche : concerts à guichets fermés (ou quasiment) pour Tricia Evy, Kellylee Evans, Sofie Sörman, Youn Sun Nah, Eliane Elias, Natalia M. King… De même, les rencontres publiques programmées et animées par Helmie Bellini (voir vidéo ci-dessous), par ailleurs talentueuse chanteuse, ont pour la plupart rempli la salle mise à disposition dans le cadre d’un partenariat par le café Les éditeurs.

Nous avions observé un engouement similaire lors de l’édition 2013 de Jazz’Hum’ah à la Fête de l’Huma, pour les prestations scéniques d’Airelle Besson, Anne Paceo, Elise Caron, Laïka, Macha Gharibian, Géraldine Laurent…

Pourtant les « jazzwomen » de talent n’obtiennent pas autant de travail, ni la même médiatisation, que leurs homologues masculins.

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Violences à Mayotte

— Par CGT Éduc’action —

Au cours de la journée du 22 janvier, de très violents affrontements (caillassages, bagarres entrainant des mouvements de foule) entre bandes de jeunes ont eu lieu au sein et aux abords du lycée de Kahani nécessitant l’intervention des forces de l’ordre pour permettre l’évacuation des élèves. Cette situation n’est pas nouvelle puisqu’elle s’était déjà produite au mois de novembre 2017. Face à la situation extrêmement tendue et dangereuse, tous les personnels ont décidé unanimement d’user de leur droit de retrait jusqu’à nouvel ordre et demander la visite de la vice-rectrice. Les réponses apportées par celle-ci n’ont pas été jugées satisfaisantes pour les personnels qui se sentent abandonnés.

En dehors d’un dépôt de plainte de l’institution, elle n’a fourni aucune réponse pour remédier à la situation et leur permettre une reprise des cours et du travail dans de bonnes conditions.

La CGT Éduc’action Mayotte et la CGT Éduc’action considèrent que les autorités locales de l’Éducation nationale n’ont pas pris la mesure de la situation vécue à Mayotte depuis de nombreux mois et préfèrent mettre la pression sur les personnels pour assurer coûte que coûte les cours, au risque de leur faire prendre des risques.

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Sargas sakré anfandgas !

— Par Daniel M. Berté —

Sargas ! sakré anfandgas !
Ou ka antré an didan nas
Ek fè péchè fè lagrimas
Anba lanmè o an siwfas
Ou ka otjipé anlo plas

Sargas ! sakré anfandgas !
Bòd lanmè ou rivé an mas
Ek fè tjilé lé pli korias
Ou ka jennen la popilas
Ou fètchiant manzè Sargas

Sargas ! sakré anfandgas !
Douvan’w ayen pa touvé gras
Ni pwason ki an mové pas
Ni moun ka di élas élas
Afòs ou ka otjipé plas

Sargas ! sakré anfandgas !
Dèyè’w moun sé pati lachas
Fè’w dégajé san kité tras
Mé ou ni an lodè vinas
Ki ka fè yo fè lagrimas

Sargas ! sakré anfandgas !
Ou la kon an gro karapas
Ki pou moun sé an vré minas
Men pa bliyé sakré rapas
Ki tou las tou kas ek tou pas

Daniel M. Berté 230118

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Pour Jessica : Grande Marche Rouge à Ducos

Contre cette barbarie machiste qui l’a tuée ce dimanche 21, qui blesse, rabaisse, prive de leurs droits des centaines de femmes au quotidien.

Rassemblons-nous pour dire que nous n’en voulons plus !

Pour une vraie politique locale de lutte contre les violences envers les femmes

Nous ne voulons plus de résignation !

 L’Union des Femmes de Martinique,

avec l’accord de sa famille, en partenariat avec l’Association La Canne

et le soutien de ses collègues,

appelle femmes et hommes à venir nombreux-ses

à une Grande Marche rouge

JEUDI 25 JANVIER – RDV A 18H

à DUCOS LIEU DE NAISSANCE ET DE VIE DE JESSICA

DEVANT L’EGLISE DE DUCOS

ATTENTION LE LIEU A CHANGE A LA DEMANDE DE LA FAMILLE

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L’université comme chambre close

— Par André Lucrèce —

Je viens de lire le roman plein d’ardeur de Corine Mencé-Caster Le Talisman de la présidente, paru aux éditions Ecriture, où tout le travail littéraire est conçu à partir à la fois de son expérience de présidente d’université, telle que vécue par « son moi social », et de son regard vif sur la société martiniquaise.

Il y a quelques années, j’avais donné une conférence à la bibliothèque de l’université sur trois romans écrits par de jeunes martiniquais dont la génération murmure sa propre réplique aux oreilles d’un monde, aux confins de la turpitude et de l’incertitude. Les vieilles questions de notre tradition littéraire antillaise sont ainsi posées là où le regard, la perception, la vision demeurent toujours à naître devant nos hallucinations. J’affirmais alors que le roman pouvait nous révéler les pôles antagonistes face aux consciences déshumanisantes que génèrent les sociétés.

Le roman de Corine Mencé-Caster, par sa faculté qui consiste à prendre de la hauteur par rapport à une affaire qui a affecté l’université et qui a défrayé la chronique, pose clairement le problème de l’irrationalité qui règne de plus en plus dans nos sociétés antillaises, Martinique et Guadeloupe.

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De l’éclectisme au Festival des Petites Formes

— par Janine Bailly —

Trois propositions, trois formes de spectacle bien différentes en ce début de semaine à Tropiques-Atrium, pour des aficionados qui chaque soir remplissent fidèlement les salles.

Pas vu, pas pris, qui ne dit mot consent et autres croyances populaires, un titre énigmatique pour ce qui est en quelque sorte une pochade d’étudiants, une sorte de récréation où l’on voudrait jouer avec son public — public dont seule une petite partie, ce soir-là, accepte d’entrer dans le jeu. Quatre jeunes acteurs, dynamiques et heureux visiblement d’être sur scène, parodient allègrement les émissions de télé-réalité qui font florès sur certaines chaînes de télévision. Malgré quelques procédés pas toujours très habiles, malgré certaines plaisanteries trop convenues, on peut prendre plaisir à cette farce jouée avec un grand naturel et un bel entrain. Glissés dans cette trame, les quatre monologues, adaptés de la pièce Liars Club, de Neil Labute, dramaturge et cinéaste américain connu pour ses critiques impitoyables et acides de la société actuelle, perdent de leur sens et de leur vigueur. Un seul ne parle pas de sexe, mais d’une vengeance bien laide exercée sur la résidente d’une maison de retraite, texte assez insoutenable qui me semble décalé dans ce qui par ailleurs se veut un divertissement.

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Programme du carnaval 2018 de la ville du Lamentin

Du vendredi 26 janvier au vendredi 2 février de 17h30 à 22h : caravane de prévention et d’information des médiateurs « Média Vidé » sur le thème « Entre tan, précaution » organisé par l’Antenne de Justice. Rendez-vous dans les quartiers du Lamentin :

+ Vendredi 26 janvier 2018 : Bwa Santal, Acajou (le Lauréat, le Gange), Bois d’Inde, Californie (Morne Pavillon)  

+ Vendredi 2 février 2018 : Place d’Armes (Mamain, Hibiscus, cité Place d’Armes)

+ Mercredi 7 février 2018 : Long pré (station), Bélème, Plaisance, Pelletier

 + Jeudi 8 février 2018 : Calebassier, Centre bourg, Four-à-Chaux

  Mardi 6 février de 8h30 à 11h30 : carnaval des écoles à Place d’Armes

  – Vendredi 9 février de 19h à 22h : parade « Friday Night » de Sa Ki Fêt Fêt dans les rues du centre-ville avec les orchestres de rues de Martinique

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L’imposture de l’appel aux neurosciences dans l’éducation nationale

—Par Yvon Quiniou, philosophe —

Une étrange nouvelle vient d’agiter le monde de l’éducation, à l’initiative de notre ministre Blanquer : il faudrait faire appel aux neurosciences, qui s’intéressent au fonctionnement du cerveau, pour améliorer les performances scolaires de nos élèves, dès le plus jeune âge, et certains exemples étrangers prouveraient que c’est efficace. Le spécialiste convoqué pour réaliser ce projet est Stanislas Dehaene. La compétence propre de ce professeur au Collège de France n’est bien entendu pas en cause. Seule l’est la nature de ce projet qui implique une extrapolation et une application des résultats les plus avancés de la biologie à un domaine, l’éducation, qui n’est pas le sien au départ. Et ce que j’ai entendu dire par Dehaene lui-même à ce sujet me laisse perplexe.

Je résume : le cerveau est le siège de nombreux processus cognitifs (au sens large), comme la perception, l’intelligence, le raisonnement, la mémoire, l’imagination, etc. Les processus d’apprentissage qui font d’un individu biologique un être humain à part entière, et dont le lieu principal est l’école, sollicitent ces processus cérébraux et les développent plus ou moins.

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« François d’Assise » de Joseph Delteil, adaptation, m.e.s. Adel Hakim, jeu Robert Bouvier

Samedi 27 janvier 20hTropiques-Atrium

Un saint qui « ensainte les hommes »
Je suis chrétien, voyez mes ailes.
Je suis païen, voyez mon cul.

« J’ai appelé ce texte François d’Assise et non pas Saint François. Vous remarquerez que je tiens à cette nuance. Je prétends toujours que tout homme, s’il le veut, peut devenir François d’Assise, sans être saint le moins du monde. J’imagine très bien un François d’Assise laïque et même athée, ce qui importe, c’est l’état d’esprit « françoisier » et non pas sa place réservée sur un fauteuil doré dans le paradis. Il faut un saint « utilitaire », un saint qui « ensainte » les hommes.
Nous vivons une époque cruciale de l’Histoire, c’est un véritable match entre l’histoire et la nature. D’un côté une redoutable accélération industrielle, une montée en flèche de la civilisation atomique et de l’autre une fragile levée de sève ça et là dans le vaste monde, un appétit soudain de grand air, de soleil. L’humanité bureaucratique, métallique, aspire de nouveau à sa chair, elle veut se dénuder, prendre la clé des champs.

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