« Si, par la simple force du nombre, une majorité pouvait priver une minorité d’un droit constitutionnel clairement défini, cela pourrait, au point de vue moral, justifier une révolution. »
(Abraham Lincoln, discours inaugural du 4 mars 1861)
« Les Blancs débarquent », dirait l’historien Roger Gaillard. En attendant, la barque de la société haïtienne continue à dériver vers les rapides d’un désastre politique, d’une catastrophe économique et d’une péripétie financière avec des conséquences, – quoique prévisibles –, difficilement réparables. Le choc engendrera un niveau de destruction physique et de dérangement psychologique cent fois supérieur aux malheurs et aux détresses provoqués par le séisme du 12 janvier 2010, où plus de 300 000 mille compatriotes furent écrasés et ensevelis sous des blocs de béton armé. Nous ne sommes pas des prophètes de fatalité. Certains d’entre vous qui lirez ce texte réagiront probablement comme les individus qui se moquaient des avertissements prophétiques de Noé, le personnage de l’Ancien Testament. Et pourtant, le déluge arriva. Selon la légende, le récit hagiographique, les «Thomas » furent tous noyés sous les eaux de la colère et de la malédiction des cieux.