Jour : 18 novembre 2017

Outre-mer: vers une refonte des aides publiques

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, a annoncé samedi qu’elle allait conduire « une revue en profondeur » des dispositifs d’aides publiques à l’économie des Outre-mer, à périmètre budgétaire « constant a minima », lors de la 6e Journée Outre-mer Développement à Paris. « Les aides économiques pour l’Outre-mer ne sont pas lisibles », a souligné Annick Girardin à l’ouverture de ce grand rassemblement de l’économie ultramarine.

Elle a par exemple critiqué la « TVA non perçue et récupérable », une aide directe à l’investissement qui « n’est pas visible et compréhensible par tous » mais qui représente « près de 100 M d’euros par an ». Elle a aussi évoqué le Crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), dispositif qui va disparaître au 1er janvier 2019 mais doit être remplacé en Outre-mer par un autre outil, à définir.

« L’ambition de ce gouvernement, c’est d’accompagner avec une revue de toutes les aides, d’accompagner mieux et plus les entreprises dans leur projet et leurs initiatives », a-t-elle affirmé, assurant que cette « revue » se ferait « à périmètre constant a minima, c’est l’accord que j’ai du premier ministre ».

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Foire des cons : demander le programme

— Par Yolène de Vassoigne —

Je voudrais avoir la naïveté de la nouvelle née, mais sans doute ai-je vécu trop de vies pour être l’ourse qui danse à la foire des cons.

DEMANDEZ LE PROGRAMME !

FOIRE DES CONS

Chouette ! Une semaine « pour l’emploi des personnes handicapées »… oups… vous vouliez dire « en situation de handicap »… ah ça serait trop long sur le programme ? Tant pis ! Allez, va pour les « handicapés »…

Wouah ! Tout un programme : « Jobdating, forum emploi handicap, conférences, session de formation, opérations en entreprises …mais aussi animation grand public, gala handi sport, cycle de témoignages vidéos de personnes en situation de handicap en emploi, ateliers et jeux de rôle »… On va s’éclater, ça va être la foire, la drôle de fête, avec le feu d’artifice en apothéose peut-être…

Un million de personnes handicapées travaillent…. et moi je suis où ? Nulle part, je ne travaille pas donc je n’existe pas… Pas grave, ils ont omis de dire combien ne travaillent pas. Curieux ces chiffres, on leur fait dire ce qu’on veut, tout et n’importe quoi…

30 ans ? ça existe, une loi Handicap et emploi ?

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« La fin de l’homme rouge » : un théâtre hors norme

— Par Roland Sabra —

« Montrer le monde dans ses détails pour être juste » Svetlana Alexievitch

La nostalgie d’un temps passé ne conduit pas à vouloir sa restauration. Le diptyque La fin de l’homme rouge construit à partir de « Dix histoires dans un intérieur rouge » et de « Dix histoires au milieu de nulle part » en est une très belle illustration. Le livre est l’aboutissement d’un travail de recueil, sur un quart de siècle, de témoignages que Svetlana Alexievitch (Prix Nobel de littérature 2015) est allée chercher, magnétophone à la main, dans le Caucase, dans le pays profond, dans cette Russie qui considère Moscou comme une capitale étrangère. Sa méthode : « poser des questions non sur la politique, mais sur l’amour, la jalousie, l’enfance, la vieillesse, sur la musique, les danses, les coupes de cheveux, sur les milliers de détails d’une vie. »

La première partie aborde la construction et l’écroulement du mythe fondateur du régime communiste à savoir l’homme nouveau, « l’Homo Sovieticus ». On retrouve cette idée forte de l’ adhésion à une idéologie se faisant sur le mode d’une croyance.

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Des petites et une Grande Histoire(s).

Le Jazz à trois doigts, texte et m.e.s. Luca Franceschi

Par Dégé

La pluie est rédhibitoire. Sinon on peut mesurer le succès d’une pièce au nombre de groupes de spectateurs restant discuter devant le Théâtre Aimé Césaire et à la durée de leurs échanges. Ce soir là, 16 novembre, le public a été bon : la salle a risqué quelques applaudissements, s’est autorisée à rire, a répondu aux demandes d’interactivité, et a remercié intensément au salut final des acteurs.

Dehors des sourires de satisfaction mais les commentaires sont sans vigueur : difficile d’expliquer le plaisir. Or les rationalistes ont du mal à justifier leur acrimonie « Où est le Jazz là dedans ? ». Au delà de l’ennui exprimé, Ils semblent même prêts à se laisser convaincre du contraire.

Le Jazz à trois doigts est un spectacle qui rend heureux. On n’en sort pas indigné, prêt à combattre pour ou contre, bouleversé du miroir tendu…Non simplement heureux. Pas exalté. Heureux au point d’apprendre l’hospitalisation d’un ami sans être révolté : on sait qu’on ira lui soutenir le moral. Heureux au point où, à la sortie du spectacle, ayant assisté impuissant de loin à l’attaque d’une vielle dame par un malabar voulant la dépouiller de son sac, on reste heureux.

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Théâtre documentaire

Le Jazz à trois doigts, La Fin de l’homme rouge        

— Par Selim Lander —

Hasard du calendrier, le Théâtre municipal de Fort-de-France et Tropiques-Atrium ont présenté simultanément deux pièces relevant du « théâtre documentaire ». Pour Lucas Franceschi, il s’agit de raconter des histoires nées dans la misère des petits métiers du monde » tandis que Stéphanie Loïk se propose de « parler du Monde et de l’être humain ». Certes tout théâtre « parle » (enfin, sauf exception !) et « raconte des histoires », néanmoins les deux déclarations d’intention, dans leur brièveté, indiquent suffisamment que le contenu importe ici davantage que le souci de l’intrigue. Sur le fond, sinon dans la forme, le propos est plutôt celui d’un conférencier que d’un dramaturge.

Le Jazz à trois doigts de et avec Lucas Franceschi

Un comédien qui monologue accompagné par un accordéoniste, c’est une configuration assez banale. La prédilection des metteurs en scène pour l’accordéon (ici tenu par Bernard Ariu) s’explique par le caractère polyvalent d’un instrument aux tonalités proches de l’orgue mais d’un orgue populaire fait pour les chants nostalgiques autant que pour les danses endiablées.

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Vers une alimentation bas carbone, saine et abordable

Etude comparative multidimentionnelle de paniers alimentaires durables : impact carbone, qualité nutritionnelle et coûts.
En adoptant de nouvelles habitudes alimentaires, nous savons aujourd’hui qu’il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre de son alimentation, de préserver sa santé et les ressources naturelles. Par exemple, réduire notre consommation de protéines animales au profit de protéines végétales (en associant par exemple les céréales et légumineuses) et choisir des produits de saison et locaux sont des initiatives clés pour amorcer cette transition alimentaire.

Concrètement, une tomate hors saison, poussant dans une serre chauffée au gaz émet environ 10 fois plus qu’une tomate de saison. Une mangue importée en avion c’est 60 fois plus de CO2 qu’une pomme française7.
Pourtant, en termes de recommandations nutritionnelles, les politiques publiques en France n’intègrent pas encore les impacts environnementaux comme critère dans leurs préconisations. C’est le cas du PNNS (Programme national nutrition santé) par exemple ou du GEMRCN (Groupement d’Etude des Marchés en Restauration Collective et de Nutrition) en restauration collective.
Même si ces recommandations promeuvent une consommation accrue de produits végétaux (céréales, fruits et légumes, légumineuses), le contenu de l’assiette dite « équilibrée » d’un point de vue nutritionnel est encore majoritairement basé sur une alimentation où la viande, les produits de la mer et les produits laitiers occupent une place centrale.

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