Mois : mai 2016

Au purgatoire de Saint-Pierre

robin_in_woodGuy FLANDRINA est convoqué, le 30 mai 2016, par le délégué du procureur.

Le journaliste sera entendu dans le cadre de l’affaire des objets dérobés et remis au musée Franck Arnold PERRET, à Saint-Pierre.

Action qui n’avait d’autre but que de dénoncer l’absence de sécurité des objets en ce lieu ; pourtant labellisé « Musée de France » ! Notre confrère demande que l’ancien maire soit poursuivi et s’en explique :

Cette opération d’alerte consistait à subtiliser des pièces du musée. Elle a été réalisée dans le cadre d’une enquête visant à démontrer combien le patrimoine historique martiniquais est laissé, en ce lieu, à la portée de tous et peut être dérobé par n’importe qui avec une facilité déconcertante !

FA a publié ce reportage (FA 21/11/2014) sous le titre : « Prise d’otage au musée de Saint-Pierre ». J’y relatais, comment deux pipes, probablement du 18ème siècle et une tête en marbre sculpté −pesant tout de même 6,25 kilogrammes− avaient pu quitter le musée, à quinze jours d’intervalle sans que personne ne s’en aperçoive…

Il a fallu que j’interpelle Mme Brigitte LUPON, Présidente de la Commission Culture Patrimoine et Tourisme de la ville, afin de restituer −en présence du personnel− les pièces « prises en otage » pour qu’enfin la fragilité de cette « foire à la brocante » soit révélée au grand public.

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À Paris Hip-Hop, primeur et splendeur

— Par Fara C.
Le festival convie à des événements rares et gratuits ou peu onéreux. Idéal pour les enfants et les jeunes.

Soutenir, impulser des initiatives qui ont du sens sur le plan artistique et social appartient à la démarche fondatrice du festival Paris Hip-Hop. Deux événements exceptionnels, proposés par l’association Hip-Hop Citoyens, intéresseront particulièrement les porte-monnaie les moins dodus. Le 28 mai, la première édition parisienne de Rendez-vous hip-hop, qui se déroulera aussi à Lille, Lyon, Marseille et Nantes, invite à un feu d’artifice culturel. Ce sera l’occasion de découvrir le Périphérique (parc de la Villette), nouveau lieu inauguré dans le cadre de Paris Hip-Hop avec la réalisation de flamboyantes fresques graffiti. Samedi, en journée (profitons-en pour y emmener les enfants !) et le soir, il y en aura pour tous les goûts, et c’est gratuit : battle, danse, graffiti, DJ sets, concerts – notamment Lino (du posse Ärsenik, dont le disque Quelques gouttes suffisent, sorti en 1998, marqua le rap français) et S.Pri Noir, magnifique représentant du rap d’aujourd’hui, dont l’album Le monde ne suffit pas a éclairé 2015 de sa pensée lucide.

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Le tabac tue la moitié de ceux qui en consomment.

Journée mondiale sans tabac 31 mai 2016

tabac_poisonL’épidémie de tabagisme tue près de 6 millions de personnes chaque année. Plus de 5 millions d’entre elles sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs, et plus de 600 000, des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée.
Plus de 80% du milliard de fumeurs dans le monde vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.

Le tabac est l’une des principales causes de décès, de maladie et d’appauvrissement

La consommation de tabac est l’une des plus graves menaces qui ayant jamais pesé sur la santé publique mondiale. Elle tue près de 6 millions de personnes chaque année. Plus de 5 millions d’entre elles sont des consommateurs ou d’anciens consommateurs, et plus de 600 000 des non-fumeurs involontairement exposés à la fumée. Une personne environ meurt toutes les six secondes du fait de ce fléau, ce qui représente un décès d’adulte sur 10. La moitié des consommateurs actuels mourront d’une maladie liée au tabac.

Près de 80% du milliard de fumeurs que compte la planète vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, là où la charge de morbidité et de mortalité liée au tabac est la plus lourde.

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Grève : l’essence doit-elle précéder l’existence ?

— Par Jacky Dahomay —

essence_existenceComment comprendre, lors de cette grève déclenchée par la CGT dans les raffineries, que le manque d’essence puisse provoquer une telle angoisse chez les consommateurs ? Certains psychologues expliquent que cela relève d’un complexe appelé à tort ou à raison syndrome de Diogène qui consiste en une syllogomanie, pathologie caractérisée par une obsession d’accumulation d’objets. Nous voudrions montrer ici que cela éclaire plutôt le type de subjectivité produite par la domination néolibérale.

Car ce qui interpelle, c’est que tout se passe chez certains automobilistes comme si, au-delà même de tous ces inconvénients bien réels créés par cette grève, on portait atteinte à leur être même, comme si toute leur subjectivité était dépendante de ce produit de consommation, comme si, au fond, l’automobile était le prolongement de leur être et que l’essence déterminait en grande partie leur existence. Un tel comportement nous montre là le type réussi de l’ « homme consommateur » de ce nouveau sujet individuel produit par le néolibéralisme dans sa logique biopolitique et dont le désir se rabat en une quête de jouissance effrénée s’assouvissant dans la multiplication des objets de consommation.

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Le songe d’une nuit d’été

Vendredi 03 juin 2016, 19h 30 Les Trois-Îlets

songe_d_une_nuit d_ete« Une pièce de théâtre doit être le lieu où le monde visible et le monde invisible se touchent et se heurtent. »
Arthur Adamov

1ère PARTIE :
ECOLE DE MUSIQUE VERSTICHELEN
Avec :
Anne-Laure
Faustine
Romane
Louise
Ruben
Hors-d’oeuvre en medley de piano et guitare à la sauce contemporaine de l’école Verstichelen.
« Le théâtre est la poésie qui sort du Livre et se fait humaine. »
Federico Garcia Lorca

LE SONGE D’UNE NUIT D’ETE
Ecrite entre 1594 et 1595, cette comédie de Shakespeare (traduite ici par F.-V. Hugo) se passe en Grèce. Une histoire complexe qui s’amuse à réunir et à désunir les couples grâce aux interventions des esprits…
Le mariage d’Hippolyte, reine des amazones et de Thésée, duc d’Athènes se prépare. A cette occasion, Lysandre se voit refuser la main d’Hermia, promise à Démétrius, qui, lui, est aimé par Héléna.
Lysandre et Hermia s’enfuient alors dans la forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Héléna. A ce chassé-croisé amoureux s’ajoute la dispute du roi des elfes, Obéron, avec Titania, la reine des fées.

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Mangroove Festival 4ème édition

Samedi 4 juin 2016 Ferme Perrine Le Lamentin

mangroove#4L’association Chat’R’Tone présente la 4ème édition du Mangroove Festival.

Au programme cette année, des animations gratuites l’après midi pour les enfants et toujours plus de live, de show et de rock’n roll le soir avec la Guadeloupe en invités.

Dès 14h00, GRATUIT !!
– Animations art de rue avec initiation par l’association Lezard Ti Show du Carbet
– Atelier Maquillage
– Marché artisanal
– Scène ouverte avec du Live
– Parade de Harley Davidson

A partir de 18h, SOIRÉE LIVE avec 5 groupes !!

– Ouverture de la soirée avec Keebiscus

– 2 scènes avec :
Orwell Jones (Soul Hip Hop)
XXElles (Rock)
Happy Mess (Pop Rock)
Fetish Heads (Rhytm and Hot Blues)
Livestocks (Rock – Guadeloupe)

– Animation jonglerie en feu par Lezard Ti Show

Billet à 12€ en prévente et 15€ sur place

Restauration sur place – Bar – Sécurité – Parking
infoline : 0696 02 83 11
Prévente sur Monipass :
http://www.monipass.com/martinique/soirees/2321-mangroove-festival-4.html

www.chatrtone.fr
Facebook : Mangroove Live

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« Dis à ma fille que je pars en voyage », de Denise Chalem, m-e-s par Sylvie Guellé

Vendredi 03 juin 2016 à 20h. Tropiques-Atrium

dis_a_ma_fille_affDeux femmes, Dominique et Caroline partagent la même cellule. Deux femmes qui ne se seraient jamais rencontrées autrement. Leurs rapports passeront de l’indifférence à la violence pour finir par une amitié profonde. Pas une amitié démonstrative, mais une amitié faite de pudeur et de non-dits. Dans ce genre de lieu, on ne laisse pas facilement aller, ni à parler de soi, ni à évoquer ce qu’on peut ressentir envers l’autre.

C’est pourquoi des pans entiers de la pièce se raconteront à travers le langage des corps. Il faut raconter le corps soumis, ses secrets, ses manies, ses obsessions. L’écriture sur la gestuelle sera donc aussi importante que celle des dialogues. Paradoxalement tout cela n’exclut pas l’humour. L’humour derrière lequel elles se cachent pour survivre et pour supporter l’absurdité de certaines règles.

Dans l’univers carcéral le temps est un personnage important. Comment le tuer ? Comment aussi donner l’idée de l’extérieur ? Du froid ? De la chaleur ? Des saisons et de la vie qui passe ?

Seule ouverture : une fenêtre qui laisse entrevoir un coin de ciel.

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Kassav, rois du zouk, princes des Zénith

Le groupe antillais Kassav fait ses adieux à la salle fétiche de ses débuts, le Zénith de Paris.

— Par  Alexis Campion —

Irrésistiblement dansants, parfois frénétiques, leurs concerts sont entrés dans la légende. Loin de se réduire à la fête et au soleil, leurs tubes font aussi résonner des thèmes profonds comme la mémoire de l’esclavage et la défense des cultures minoritaires. Avec Kolé Séré, Syé bwa, et bien sûr Zouk-la sé sèl medikaman nou ni (« Le zouk est notre seul médicament »), chanson phare qui l’a propulsé à partir de 1984, Kassav a hissé le parler créole au Top 50.

Inventeur du zouk au tournant des années 1980, une fusion de divers styles caribéens saluée par Miles Davis en personne, reconnue depuis comme la musique d’expression française la plus répandue de par le monde, Kassav reste à ce jour le seul groupe d’artistes « hexagonaux » à remplir les salles aussi bien en Côte d’Ivoire qu’en Colombie ou en Russie. Au Mozambique, c’est le délire : à Maputo, depuis 2012, le Festival do Zouk transforme le genre au gré d’inspirations africaines et lusophones.

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Le siècle Antillais.

— Par Jérôme Cancan —
siecle_antillais
« Message à ma jeunesse libre »
Faire entrer les Antilles dans l’Histoire.

De nombreuses réactions s’expriment quant au mal-être social de l’Homme Antillais. A l’aube d’un siècle qui prévoit des changements significatifs dans le mode de vie du genre humain, des voix s’élèvent, des hommes se dressent, l’homme antillais n’est pas perdu.
Où donc trouver la force de soutenir un propos plein d’espoir concernant l’avenir de nos régions ?

Il faut donc s’expliquer, mais la pensée est capricieuse : répondez à une de ses interrogations elle vous en trouvera vingt autres, et pas des moindres. N’étouffons pas l’affaire, pas de fuite possible : nous proposons ici une réponse générale aux questionnements humains, qui trouvera néanmoins son ancrage dans les problématiques antillaises, tout en proposant des solutions pratiques nécessaires à la transformation de nos modes de vie. Pas d’étonnement donc face à la variété de thème pouvant être abordés ici.

Où commencer ? C’est le grand questionnement pour une réponse si vaste. Et comment assurer à celui qui débute ici sa lecture qu’il trouvera plus bas son contentement à coup sûr ?

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Hedda Gabler

Les 03 ET 04 Juin 2016 à 19h30 au théâtre du lycée Schœlcher

hedda_gablerPar la troupe de l’ADAPACS : Marie ALBA, Rachid ARAB, Laurence AURRY, Michel DURAL, DAOUÏA, Michel HERLAND, Gina LORANS, Patricia RAFFRAY

Qui est Hedda, Hedda Gabler, l’héroïne éponyme de la pièce d’Ibsen ?

Est-elle la digne héritière du Général Gabler, passionnée de cheval et de tir au pistolet, ou bien l’irrésistible Hedda dont tous les hommes sont tombés amoureux sans qu’elle ait décidé d’appartenir à un seul ? Ou bien encore, jeune femme fraîchement épousée, HeddaTesman, tout juste rentrée de son voyage de noces dans la maison somptueuse que son mari vient d’acquérir et qui pour elle respire déjà l’ennui ?

Quelle issue pour cette femme assoiffée de liberté dans une société apparemment corsetée de principes où le désir de jouissance de l’un côtoie la volonté de puissance de l’autre, où le cynisme ou l’égoïsme aveugle s’emploient à étouffer la passion désarmée ?

Ibsen a besoin de quatre actes pour apporter sa réponse à ces questions. Quatre actes où trois femmes et trois hommes tissent implacablement un destin qui leur échappe et qui n’en épargnera aucun.

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Théâtre patrimonial – « Le Petit Prince »

Par Selim Lander

LE-PETIT-PRINCE-Qui n’a pas lu le Petit Prince quand il était enfant, qui n’a pas été ému par ce jeune et beau garçon venu d’ailleurs, qui cache sous une fausse naïveté une sagesse immémoriale, celle-là même qui fait tellement défaut à l’homme et à la femme modernes, ceux-là qui – selon une formule célèbre mais insuffisamment méditée – perdent leur vie à la gagner (entre autres) ?

« Toutes les grandes personnes ont d’abord été des enfants. Mais peu d’entre elles s’en souviennent », a écrit Saint-Exupéry dans sa préface. La formule est erronée, ou plutôt elle date d’avant la vulgarisation de la pensée freudienne. Contrairement à ce que pensait « Saint-Ex », la plupart des adultes d’aujourd’hui, ceux de nos contrées en tout cas, qui ont échappé à la guerre et se sont accoutumés à vivre dans le confort (certes très variable), sont restés des enfants égoïstes et jouisseurs. Car, au-delà de la formule précitée, Saint-Ex s’est également trompé dans sa définition (implicite) de l’enfant, lequel n’est nullement l’être virginal qu’il veut faire accroire : pervers polymorphe apparaîtrait en effet une définition plus adaptée.

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« La réunification des deux Corées » : Qu’il est difficile d’aimer…

— Par Roland Sabra —

Qu’il est difficile d’aimer…Gilles Vigneau le chantait dans « Le doux chagrin ». La Cie l’Autre Bord le rappelle avec « La réunification des deux Corées » de Pommerat qui « se présente sous la forme d’une suite de petits fragments fictionnels, comme des nouvelles, sur un thème à peu près commun. » l’amour, rêvé, vécu, déçu. Des nombreuses références culturelles de la pièce, qui vont de Bergman à Tchekhov en passant par Wong Kar-wai, les deux metteurs en scène, Malasné et Savard ont mis en évidence celle qui renvoie à Arthur Schnitzler. On retrouve la structure séquencée en dix dialogues de « La Ronde » de l’écrivain allemand et une thématique semblable celle des relations autour de l’amour avec des personnages dont l’identité, tels des archétypes n’est pas précisée. La scène d’ouverture et celle de clôture de « La réunification », « le prix de l’amour » est d’ailleurs un parallèle de la première scène, « la fille et le soldat » de « La Ronde ». Une prostituée se brade pour un passant qui souhaite rentrer retrouver sa femme chez lui.

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La réception de l’art // Conférence // Dominique Berthet // Performance // Annabel Guérédrat & Henri Tauliaut

Mardi 31 mai à 18h45 BU du Campus de Schoelcher

reception_de_lartLa réception de l’art est à l’honneur du n° 21 de Recherches en Esthétique, paru récemment. Directeur de la revue, professeur en esthétique et en sciences de l’art à l’université des Antilles, Dominique Berthet nous proposera une conférence sur ce sujet mardi 31 mai 2016 à 18h45 à la BU du campus de Schoelcher. Son intervention sera précédée par une performance associant les talents créatifs de la chorégraphe Annabel Guérédrat et du plasticien Henri Tauliaut : Porosity #1

Littérature, danse, peinture, sculpture, cinéma…Comment une création artistique est-elle accueillie par le public, les critiques, les institutions, les médias ? Ravissement, scandale, censure, indifférence…Comment les ressorts de la réception agissent-ils sur le spectateur, sur le statut et le devenir de l’oeuvre considérée, voire sur l’artiste lui-même ? Que disent ces sentiments intimes et ces émotions collectives mêlées des époques et des sociétés qui en sont le théâtre autant que les déclencheurs ?

Fidèle à sa ligne éditoriale, Recherches en Esthétique transcende les disciplines et les frontières, et décline ici la thématique à l’aune des réalités africaines, européennes ou caribéennes.

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«Casseurs» : renverser l’accusation

— Par Collectif —
violences_policieres-2Voilà deux mois que le gouvernement ne sait plus que faire pour venir à bout d’un mouvement auquel il ne comprend rien. Après avoir usé jusqu’à la lie la rhétorique anticasseur, il inaugure depuis la semaine dernière une nouvelle stratégie afin d’écraser ce qui lui résiste. Cette stratégie consiste à isoler, sur les suggestions des services de renseignement, des «groupes organisés» constitués policièrement en «associations de malfaiteurs», puis à les accuser de faits dont on exagère la gravité afin de pétrifier tant la population que ceux qui luttent. Ainsi, on annonçait jeudi 19 mai l’arrestation à Rennes d’un groupe de 20 «casseurs», jeunes «radicalisés» appartenant à la «mouvance anarcho-autonome», une «association de malfaiteurs» qui s’apprêtait à «saboter» le métro de la ville. Renseignements pris, le sabotage en question était une action de blocage économique décidée en assemblée générale interprofessionnelle et menée de concert avec la CGT-Route qui bloquait les axes routiers en périphérie de la ville. L’«association de malfaiteurs» se réunissait dans les locaux de Sud-Solidaires et s’apprêtait, en fait, à coller des autocollants sur les composteurs de billets, voire, pour les plus extrémistes, à y introduire de la mousse expansive.

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Théâtre amateur – « La Réunification des deux Corées »

Par Selim Lander

reunification_des_2_coreesLorsqu’un homme et une femme se découvrent réellement amoureux l’un de l’autre, quand ils éprouvent cette sensation, contraire à toute leur expérience de la vie mais correspondant à un besoin d’autant plus profond, de ne plus faire qu’un avec l’être aimé, c’est aussi fort à leurs yeux, aussi extraordinaire que si la frontière entre les deux Corées était soudain abolie, si les Coréens du Nord et du Sud pouvaient enfin se jeter dans les bras les uns des autres et retrouver l’unité perdue. Joël Pommerat glisse cette comparaison dans le spectacle, expliquant ainsi un titre qui aurait pu sans cela demeurer quelque peu mystérieux : La Réunification des deux Corées. Une pièce récente qui rompt avec les précédentes dans lesquelles il revisitait les contes de notre enfance, une pièce à sketchs, donc propre en tout état de cause à intéresser des comédiens amateurs, a fortiori lorsque la compagnie est nombreuse : chacun peut ainsi avoir « son » personnage et un texte suffisamment court pour qu’il puisse être appris facilement puis travaillé jusqu’à parvenir à un résultat acceptable.

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« Julieta », de Pedro Almodovar

— Par Guy Gabriel —

julieta_almodovarJulieta , film de Pedro Almodovar avec Emma Suarez, Adriana Urgate, Daniel Grao

Julieta s’apprête à quitter définitivement Madrid avec son compagnon, pour s’installer au Portugal ; mais une rencontre impromptue avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antia, l’amène à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antia, il y a quelque temps. Julieta nourrit alors l’espoir de la retrouver alors qu’elle ne l’a pas vu depuis des années. Elle décide d’abandonner tout désir de partir, au grand dam de son compagnon ; elle décide, en même temps, d’écrire à Antia tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.

Voilà que, du coup, que le film va parler de destin, de culpabilité, de lutte contre une incertitude déstabilisatrice, du mystère insondable que représente l’abandon de ceux qu’on aime, les effaçant d’un trait.

Comment une femme mûre décidée à se construire un futur va se retrouver obligée de replonger dans son passé, pour le reconstruire, en faisant resurgir rancœur, remords, regrets ; autant de notions qui vont faire apparaître celle de culpabilité.

Mais coupable de quoi donc ?

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Le Petit Prince

Vendredi 27 mai à 20 heures. Tropiques-Atrium

le_petit_prince— Dossier de presse —

« Le Petit Prince » de Saint-Exupéry à l’Atrium. Enfants à partir de 7-8 ans.
Tarif : 25 euros. Contact : 0596.70.79.29 ou 0596.60.78.78.
Distribution
Mise en scène : Stella Serfaty
Avec : François Frapier, Nelson Raphaël Madel et la plasticienne de sable Lucie Joliot
Vidéo : Stéphane Broc
Scénographie : Lucie Joliot et Stella Serfaty
Création sonore : Marc Piera
Musique : Stéphane Gallet

Le Petit Prince, conte initiatique et humaniste, est connu dans le monde entier comme un joli conte pour enfants. Il est porteur d’une critique forte et engagée de l’homme contemporain et du monde qui l’entoure. Il réaffirme la nécessité de solidarité, d’amour, d’ouverture à l’autre, et de poésie pour être.
La politique de civilisation nécessite une pleine conscience des besoins poétiques de l’être humain. Elle doit s’efforcer d’atténuer les contraintes, servitudes et solitudes. Elle viserait à restaurer les solidarités. Elle renverserait l’hégémonie du quantitatif au profit du qualitatif, elle prônerait le mieux plutôt que le plus.
Edgar Morin (La Voie)
C’est aussi une invitation de l’auteur à retrouver l’enfant en soi.

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Ecole en péril: la Guyane passe en zone d’éducation prioritaire renforcée

— Par Faïza Zerouala —

zep_prioritaireAprès des semaines de mobilisation, d’annonces et de contre-annonces, de changement de recteur, la ministre de l’éducation vient d’annoncer le passage en REP+, l’éducation prioritaire renforcée, de l’ensemble de l’académie de la Guyane. Cette décision tente d’apporter des réponses à la situation catastrophique de l’éducation.
La bataille des mots a été virulente. Les uns parlaient de « malentendu », les autres de « mensonge d’État ». Depuis presque une semaine, la communauté éducative ainsi que des parents et les syndicats étaient mobilisés pour obtenir le classement de l’académie entière de Guyane en zone d’éducation prioritaire renforcée, en REP+, selon la terminologie officielle en vigueur. Le mardi 24 mai, 600 personnes ont manifesté devant le rectorat, 80 % des enseignants étaient en grève selon le porte-parole de l’intersyndicale locale.

La protestation a payé, la ministre de l’éducation nationale a expliqué le mardi 24 mai à l’assemblée nationale (visible ici à partir de 44 minutes ), après une question de Gabriel Derville, député de Guyane au nom des autres parlementaires du département, que toute l’académie passerait dès la rentrée prochaine en éducation prioritaire renforcée, à l’exception d’un collège.

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Kassav’, c’est les Brassens du zouk (oui, oui)

Près de quarante ans après ses débuts, le groupe antillais est toujours victime de clichés…

kassav_05-2016— Par Benjamin Chapon —
« Ka sa yé misyé bobo !! Hahaha… »
« Hé ben après la Compagnie Créole, le zouk c’est ta nouvelle passion ! »
« Après David Bowie et Prince, c’est l’année des nécros pour toi. »

Les réactions de certains (tous) collègues à l’annonce de la préparation d’un article sur Kassav’  ont immédiatement validé l’angle suivant : l’œuvre du groupe Kassav’ est tristement méconnue en France métropolitaine. Le groupe antillais donne une série de trois concerts au Zénith de Paris du 27 au 29 mai 2016 . Kassav’ y détient le record du nombre de passage (60 depuis 1985) et de spectateurs (400.000).

Groupe super star des années 1980, Kassav’ est, en métropole, souvent confondu avec Zouk Machine (« Ka sa yé misyé bobo !! » par exemple, c’est dans Maldon…) ou la Compagnie Créole, et a été unanimement soldé comme « groupe ringard » en même temps qu’explosait la bulle spéculative des musiques exotiques exploitée à outrance par TF1 au tournant des années 1980-1990.

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« Planète migrants » de Sophie Lamoureux et illustré par Amélie Fontaine

planete_migrantsUn livre indispensable pour comprendre un des principaux enjeux du monde d’aujourd’hui.

Depuis la fin du XXe siècle, les flux de migrations se sont multipliés. Aujourd’hui, on estime qu’un humain sur trente a quitté son pays de naissance. Pour des raisons économiques, politiques, climatiques… il n’existe plus un endroit sur Terre qui ne soit pas concerné. Ces mouvements de population suscitent de nombreux débats dans les pays d’accueil comme la France. Pourtant, la France est traditionnellement un pays d’immigration massive. Ce documentaire clair et précis propose un rappel historique de ce phénomène et détaille les questions et enjeux actuels auxquels les pays développés doivent répondre.

Journaliste de formation, Sophie Lamoureux a travaillé pour plusieurs médias avant de se consacrer essentiellement à l’édition jeunesse. Aux éditions Actes Sud Junior, elle est l’auteur de plusieurs documentaires dans la collection “À petits pas”, L’Immigration, La Politique, La Presse, Les Indiens d’Amérique, Les Grandes découvertes ainsi que Le Livre des jeux, Sur la piste du soldat inconnu, Sur la piste des héros de l’ombre et Planète migrants. Elle vit dans le Sud-Ouest.

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Psychopathologie du racisme : le cas Ralf Gonflant

hopital-de-jourUn rapport presque imaginaire du docteur Nimbus

« La haine n’est qu’une défaite de l’imagination », Graham Greene.

Ralf Gonflant (le nom est changé) est venu nous consulter à la demande de la justice après avoir fait l’objet de plusieurs plaintes portant sur des agressions à caractère raciste. C’est un homme dans la force de l’âge appartenant à la classe moyenne supérieure, un intellectuel qui exerce sa profession avec succès, tout en menant parallèlement une carrière artistique qui lui a conféré une renommée dépassant le cadre étroit de l’île où il est né et où s’est déroulée toute sa carrière.

Ce patient est métissé. Psychothérapeute mais jamais auparavant confronté à la pathologie du racisme, ce fait m’a tout d’abord surpris. Il me semblait qu’un métis devait moins que tout autre succomber à ce mal. N’est-il pas lui-même, fruit de l’union de plusieurs races, l’incarnation du caractère artificiel de leur séparation ?

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Antan lontan

Pineau GuadeloupeLa Guadeloupe et la Martinique à travers les cartes postales anciennes

Par Michel Herland

La réédition de deux ouvrages de Gisèle Pineau et André Lucrèce respectivement consacrés à la Guadeloupe et à la Martinique est l’occasion d’un voyage dans le passé riche d’enseignements. Les premières cartes postales ne ressemblent en rien à celles que l’on trouve aujourd’hui sur les présentoirs des boutiques pour touristes. Pas de paysage de rêve – mer bleue, sable blond et cocotiers –, pas de fleurs exotiques, pas de pin-up plus ou moins dénudée assortie d’une légende égrillarde. Il y a un siècle en arrière, on ne connaissait pas la photographie en couleurs, ce qui rendait sans intérêt les photos de paysages ou de fleurs. Quant aux jeune femmes et dames, elles se baignaient tout habillées – comme nous le montrent, justement, les cartes postales anciennes. Celles-ci nous apportent en effet un témoignage proprement irremplaçable sur la vie de nos ancêtres. Il y avait bien, à cette époque, le journal L’Illustration, mais ce dernier couvrait surtout les grands événements ; ses reporters ne visitaient pas les coins reculés et s’intéressaient peu à la vie sans grandeur des classes laborieuses.

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Ambitions pour l’histoire et la mémoire

— Par Myriam Cottias, présidente du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage —
case_negreL’année 2016 ouvre une nouvelle décennie pour le Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’Esclavage (CNMHE). Créé en 2006, à la suite de la loi du 10 mai 2001 déclarant l’esclavage atlantique et dans l’Océan indien crime contre l’humanité, les trois comités qui se sont succédés, présidés par Maryse Condé puis Françoise Vergès et moi-même, ont ouvert des voies de réflexion mais aussi permis des réalisations très concrètes.

Récit national et reconnaissance
Plutôt que de demeurer dans le registre de l’accusation ou de la victimisation, le CNMHE, depuis 2013, a oeuvré très concrètement. Il a poursuivi son action pour faire reconnaître l’histoire de la déportation de près de 13 millions d’êtres humains et celle de l’esclavage, des esclaves non pas comme histoire marginale mais comme histoire de France, motrice de son développement économique, politique, social ; partie prenante de l’élaboration des valeurs politiques de la République française ; ciment, malheureusement, des préjugés, des discriminations et du racisme.
Faire reconnaître l’histoire, transmettre le savoir, diffuser les connaissances, valoriser les initiatives citoyennes, fédérer les différentes mémoires autour de la commémoration de l’esclavage, voilà les mots d’ordre principaux du CNMHE.

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A «l’Obs», un licenciement très politique

— Par un collectif —presse_free
A l’état d’urgence, à la déchéance de la nationalité, au 49.3, il manquait encore une vilenie pour achever le quinquennat, et la voici : la presse aux ordres. A un an de la présidentielle, le premier hebdomadaire de la gauche française, l’Obs, a brutalement décidé d’engager une procédure de licenciement à l’égard de sa numéro 2, Aude Lancelin. On a du mal à croire que les raisons de cette éviction puissent revêtir un caractère «managérial», comme s’obstine à le soutenir curieusement la direction du journal.

On lit, en effet, dans la presse qu’il y aurait eu un conflit entre la prétendue ligne de M. Croissandeau, dite «de toutes les gauches», et celle d’Aude Lancelin que certains ont voulu mensongèrement réduire à la «gauche de la gauche». Il suffit de lire les éditoriaux dudit directeur de la rédaction pour s’apercevoir que «toutes les gauches», ce sont, en fait, les seules «gauches» de Hollande, Valls et ­Macron…

Nous autres savons très bien, au contraire, que l’un des seuls lieux réellement ouverts à toutes les gauches dans ce journal était précisément les pages dédiées aux idées, aux interventions intellectuelles, aux débats, dont Aude Lancelin avait plus particulièrement la charge.

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Dix millions de tonnes de nourriture sont gaspillées tous les ans en France

gaspi_ca_suffitL’ensemble des pertes et gaspillages alimentaires, tous les acteurs et toutes les filières alimentaires confondus, représentent en masse 10 millions de tonnes de produits perdus et gaspillés pour l’alimentation humaine. Une partie est valorisée en alimentation animale (moins de 2 millions de tonnes, soit moins de 20% des pertes et gaspillages). Pour se comparer aux résultats de l’INRA5 ou du programme européen FUSIONS6, il faudrait les retirer.
La valeur théorique des pertes et gaspillages est évaluée à 16 milliards d’euros, soit 36% du budget dédié au paiement des intérêts de la dette française – cette valeur correspond au prix de vente des produits perdus et gaspillés à chaque étape et ne prend pas en compte les valorisations qui peuvent être réalisées par les acteurs en alimentation animale, énergie (méthanisation) ou compost. Cette valeur est théorique dans la mesure où la réduction des pertes et gaspillage pourrait nécessiter des actions ayant un coût direct (investissement, temps humain pour mettre en place des actions de réduction, communication) ou indirect (pertes d’activités pour un secteur du marché par exemple, dans le cas d’un commerçant qui diminuerait son offre pour réduire ses pertes et gaspillages) qui n’a pas été étudié.

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