Programme d’animations gratuites
Le conte est né au XVIéme siècle dans les habitations coloniales. La nuit tombée le maître béké permettait aux esclaves de se réunir pour écouter celui qui allait leur raconter des histoires : le conteur.
Le conte avait pour fonction de distraire et d’amuser. Il était aussi une parole de résistance où l’on pouvait entendre des paroles et messages interdits. C’est pour cela que l’on trouve souvent dans les récits beaucoup d’onomatopées, des dialogues incessants entre le conteur et l’assistance et de longues digressions humoristiques.
Le conteur intervient encore aujourd’hui dans les veillées mortuaires pour capter l’attention des personnes venues soutenir la famille du défunt, c’est une manière de symboliser la continuation de la vie.
Il délivre des comptines, des histoires drôles, des devinettes, par exemple :
Yééé-Krik ? hurle le conteur ;
Yééé- Krak ! doit répondre l’assemblé.
[…]
Le conte met en scène des humains ou des animaux. Les héros de narration récurents sont :
Ti-jean (« petit jean », représente la fragilité, la faiblesse et la ruse) ;
Misyé Li Wa (« Monsieur le roi », symbolisant le maître de la plantation) ;
Manman Dlo (« maman l’eau », la sirène) ;
Compère lapin (le lapin représente la malice, le cynisme, et la débrouillardise) ;
Compère Zamba (éléphant symbolisant l’esclave travaillant dans les champs de canne).

Au programme :
Il était une fois…
Samedi soir l’association Virgul’ closait l’opération « Lire et dire pour le plaisir » par une soirée poésie réservée aux femmes dans l’ancienne purgerie du Domaine de Fonds Saint-Jacques. Quelques défections mises à part le plateau prévu répondait présent. Djeynaba Gueye, conteuse du Sénégal, a dit deux contes où il était question de petites filles désobéissantes et qui étaient punies, alors même qu’elles ne faisaient que suivre des garçons tout aussi désobéissants mais épargnés, sans doute parce justement ils étaient des garçons ! Puis elle nous a raconté une histoire de trois pintades ( énonciation au féminin!) sans beaucoup de cervelle ! A en croire Djeynaba Gueye, il semblerait que les modes de socialisation des petites filles au Sénégal soient très fortement marqués par la soumission et que les études sur le genre y aient un bel avenir ! Le pire était à venir avec la lecture d’un long texte de Noni Carter, auteure étasunienne, sur l’interruption volontaire de grossesse, au contenu idéologique pour le moins ambigu si ce n’est franchement réactionnaire.
—Dossier de presse de la 7ème édition —
ichel Marc Bouchard est un auteur reconnu au Québec. Sa pièce Des yeux de verre a été primée au Québec. Fallait-il pour autant vouloir la monter à Fort-de-France ? Peut-être son thème a-t-il été déterminant puisqu’on nous dit que l’inceste serait un fléau qui accable notre île plus qu’ailleurs. Ce thème, cependant, n’est-il pas un peu trop rebattu, et pas seulement en Martinique, les auteurs semblant l’affectionner particulièrement ? Quoi qu’il en soit, au théâtre, ce n’est pas seulement le sujet qui compte, la manière de le traiter importe tout autant. On ignore comment la pièce a été montée à Montréal mais la prestation des comédiens de Virgul’ ne nous a pas paru porter une intensité suffisante pour la rendre convaincante.
