Par Martin Troufion[i]
Après Le Talisman de la présidente signé par Corinne Mencé-Caster, voici L’Enlèvement du Mardi-Gras de Raphaël Confiant. Deux ouvrages sur l’affaire dite du Ceregmia qui a défrayé la chronique martiniquaise ces dernières années. Dans les deux cas, plutôt que de produire un compte-rendu des faits qui aurait pu être discuté, critiqué, l’ancienne présidente de l’ex-Université des Antilles de la Guyane et celui qui, en tant que doyen de la faculté des lettres, fut à la manœuvre à ses côtés, ont préféré chacun la forme du roman à clé qui permet toutes les fantaisies, toutes les approximations, le but n’étant pas de dire la vérité mais de présenter un plaidoyer pro domo en exagérant les torts de l’adversaire et en gommant soigneusement toutes les fautes, toutes les irrégularités commises par son parti (comme par exemple le fait de bloquer l’accès à l’université).Tout cela pour finir par un appel au lecteur invité à compatir au sort de deux héros, pures victimes du conflit, la première si épuisée par le combat qu’elle ne put assumer davantage la charge de la présidence (alors qu’elle était tenue de laisser la place à un autre), le second « sujet à de fréquents et violents maux de tête » et « conscient de bâcler ses livres depuis quatre ans »[ii].

Corinne Mencé-Caster fut la dernière présidente de l’Université des Antilles et de la Guyane (UAG). À la fin de son mandat, la Guyane ayant fait sécession, elle ne présidait plus qu’une Université des Antilles (UA) elle-même en proie à de fortes tensions internes. Son livre intitulé « roman » sur la couverture mais dont tous les personnages sont reconnaissables par les initiés, est en réalité un plaidoyer pro domo qui vise à l’affranchir de toute responsabilité dans la situation dans laquelle elle a laissé l’université à son départ, marquée par la désaffection des étudiants.
Ils sont là, à tourner au-dessus de l’actualité qui les laisse dans la désespérance de l’indifférence, à épier la moindre occasion de sortir leur sifflet rouillé pour critiquer, fustiger, incendier. Ces donneurs de leçons se découvrent brusquement des dons de lucidité retrouvée sur la perception d’un pays. Brusquement, voilà qu’ils auraient découvert que gérer un pays uniquement sur la base de la distribution d’aides sociales et de billets d’avion n’était pas une vision moderne du développement, ni une volonté politique affichée de contribuer au progrès dans le respect et pour la dignité de leurs compatriotes.
Extraits « Le Canard Enchaîné » 6 mai 2015 :
Quelques jours après le passage à la Martinique du directeur de Médiapart, Edwy Plénel, a paru dans ce journal
Laissez-moi vous conter une histoire, celle de la Révolution et des droits de l’homme…
Question du député Jean-Philippe Nilor à Najat Vallaud-belkacem, Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
Le 02 juillet André lucrèce publiait un texte 
Calomnie n° 1 : Guerre des facs, guerre des laboratoires
Dans un courrier adressé à Corine Mencé-Caster, présidente de l’UAG, Geneviève Fioraso la Secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche, prend clairement position dans ce qui apparait être le scandale financier qui traverse le pôle martiniquais de l’université. Elle lui adresse un courrier à la fois administratif, politique, et personnel. Administratif parce qu’en félicitant la présidente d’avoir suspendu de leurs fonctions de direction Fred Célimène et son adjoint le Ministère semble considérer le référé en annulation du décret de suspension utilisé par la défense comme une simple argutie juridique, politique parce que Geneviève Fioraso, au-delà des procédures judiciaires en cours prend franchement position en affirmant qu’il y a bien eu des malversations financières et personnel en se déclarant aux cotés de Corine Mencé-Caster face aux intimidations et menaces qui l’assaillent.
Des documents confidentiels auxquels Mediapart a eu accès dévoilent comment des millions d’euros de subventions européennes ont disparu dans des montages opaques à l’université des Antilles-Guyane. Une information judiciaire vient d’être ouverte pour « détournement de fonds » et « escroquerie en bande organisée » tandis que la nouvelle présidente de l’université parle de « système mafieux ».
Fin 2013, des étudiants alliés à des personnels du pôle Martinique de l’UAG ont manifesté contre la scission de l’université sous le slogan « 3 pays, une seule jeunesse » faisant accroire que la jeunesse est une et indivisible.
Nous, organisations représentatives des parents d’élèves de Guadeloupe et de Martinique, nous démarquant de tout discours ou posture identitaire, signifions notre exaspération face à la détérioration de la situation de ce qui reste de l’UAG et nous nous prononçons fermement en faveur d’une Université des Antilles.
Une information judiciaire pour « escroquerie en bande organisée et détournements de fonds en bande organisée » au sein de l’université des Antilles et de la Guyane (UAG) va être ouverte « dans quelques jours », a annoncé vendredi 21 mars le procureur de la République de Fort-de-France, Eric Corbaux.
Madame la Présidente de l’Université des Antilles et de la Guyane,
Les casseurs qui ont agi, au grand jour ou dans l’ombre, sont-ils les plus qualifiés pour recoller les divers morceaux épars du vase brisé qu’est devenue l’Université Antilles-Guyane ?