En prévision de ces nouvelles représentations de La Légende de Zadou (après celle du mois de juillet dernier dans le cadre du festival de Fort-de-France), les lecteurs de Madinin’Art ont eu le privilège de lire sous la plume de Jean Samblé une analyse fouillée de la saga de René-Louis-Gaétan Beauregard, « parabole sombre sur les rapports de force qui régissaient alors la Martinique » (1). Alors, c’est-à-dire dans les années 1940, plus précisément de 1942 à 1949, où se situent la fuite et la traque de Beauregard, contremaître d’habitation dans la localité du Marin, après qu’il ait tenté d’assassiner sa femme et mis le feu à sa maison. Dans la version de l’histoire retenue par José Alpha, Beauregard est convaincu que sa femme le trompait avec un béké. Son sentiment de trahison est exacerbé par le ressentiment envers la classe dominante, blanche de surcroît. Comme chez Jean Samblé, sa révolte participerait donc d’une lutte des races et des classes que l’on dirait aujourd’hui « décoloniale ».
Ce Beauregard-là est un beau sujet pour le roman ou le théâtre et l’on comprend que José Alpha ait voulu le raconter dans un texte où le créole domine le français, choix judicieux pour restituer une histoire se déroulant dans la campagne martiniquaise à une époque où le créole était la langue vernaculaire, même si cela réduit le public potentiel au-delà des Antilles et au risque de décevoir, à la Martinique même, les spectateurs non créolophones.



Une tragédie sociale, une histoire d’amour contrariée, un cri de douleur et d’espoir…
Qui est André Lucrèce ? (Quelques extraits de l’article de Wikipédia, à lui consacré).

L’épouse, le mari et la maitresse, répondront-ils à la question de la fidélité conjugale face au miroir de la Comédie créole ? Et puis, La fidélité n’est-ce pas pratiquer l’adultère essentiellement par la pensée ?
Dire que ce spectacle de la Cie des Asphodèles atteste de cette saine agilité et de cette intelligence vivace du jeu théâtral solaire, qui disparait malheureusement aux Antilles et singulièrement en Martinique, sous le poids de « pesantes et savantes préoccupations « sociopolitico scéniques et émotionnelles », est une vérité.
En reprenant la maxime de Louis Jouvet, je m’autorise amicalement cette observation à la lecture de
— Vu par José Alpha —
C’est devant un parterre de plus d’une centaine de spectateurs installés samedi dernier, en fin d’après-midi, sur le parvis de la Cathédrale Notre dame de l’Assomption de Saint Pierre, que les six comédiens amateurs du Théâtre de l’Histoire de la ville, ont raconté avec une grande émotion partagée, la tragédie de Lazare réécrite par le poète libanais Khalil Gibran (1883-1931) et mise en scène par José Alpha .
Dossier de presse :



Annoncée comme la meilleure édition de la nouvelle année qui a de plus en plus difficilement du mal à se libérer des turpitudes de l’année passée, les organisateurs du rituel du carnaval martiniquais qui marque la fin des hostilités et des rigueurs subies par les populations, entrent dans la transe des préparatifs d’une nouvelle ère à la faveur de la plus grande expression populaire planétaire.
(Photo de J. Alpha)

