Étiquette : Jann Beaudry

« Moun isi », un vrai succès populaire

Prolongation exceptionnelle le 28 ocotbre à 16h et 20h au Grand Carbet

— Par Roland Sabra —

« On peut être extrêmement vulgaire sans dire un seul gros mot », disait un critique après la sortie d’« Un air de famille », le film de Cédric Klapisch adapté de la pièce de théâtre éponyme d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri, au cours de laquelle on assiste à un règlement de comptes lors d’un dîner familial, où tout le monde parle sans vraiment s’écouter, rongé par des rancœurs jamais tout à fait dépassées. On fête l’anniversaire d’une pièce rapportée à la famille et l’on attend l’épouse d’un hôte… qui se fait attendre !

Sur un plateau dont le décor a été réalisé par l’ESAT de Bellefontaine, il y a la Reine Mère, Mme Mounisi, (Jocelyne Béroard), acariâtre, emmerdailleuse dans l’âme, elle affiche sans aucune gêne sa préférence pour l’un de ses fils, méprise l’autre, bataille avec sa fille Léonie (Jann Beaudry), figure plus émancipée, un peu paumée parfois, célibataire qui entretient une relation cachée, plus ou moins satisfaisante avec Désiré, le tenancier du bar (Jean-Claude Duverger), assujetti à cette famille dont il n’est pas membre et qui se retrouve contraint au milieu d’affrontements familiaux qu’il cherche à fuir.

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« Les mules invisibles », un film de Christophe Agelan

Le cinéma antillais à l’honneur

À partir du 20 octobre à Madiana

Réalié par Christophe Agelan
Écrit par Nènèb et Christophe Agelan
D’après un idée originale de Jean-Michel Loutoby
Avec : Galiam Bruno Henry, Wilfried Lamart, Jann Beaudry, Guillaume Ruffin-Bayardin, Doraline Garcia, Valérie Barn, Patrick Hierso, Anne-Lyse
Marie-Guicheron

Synopsis:
À Noël, Joshua, un trafiquant de cocaïne antillais, est de retour en Martinique après avoir organisé l’approvisionnement de la filière en Amérique du Sud. Tikou, son partenaire et ami d’enfance, lui avoue alors sa lassitude et sa volonté de se consacrer à son mariage.
Les ambitions de Karl, le chimiste, compromettent la régularité des rotations Fort-de-France/ Paris et la qualité du transport. Sous la pression de Papa et Maman, chefs parisiens du réseau, Joshua doit recruter.
Énélia, jeune mule fascinée par l’argent, entraîne son amie Morgane, une chimiste sérieuse et responsable. Si Morgane croule sous les dettes de son père et soutient seule sa famille, Énélia quant à elle délaisse son père, Paul, atteint de la maladie d’Alzheimer. Sa belle-mère Karine, journaliste déterminée, est préoccupée par la santé déclinante de Paul et son enquête sur le réseau local de trafiquants de drogues.

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Une Médée à la recherche d’elle-même…

Samedi 04 février à 19h 30 / Tropiques-Atrium

— Par Roland Sabra —

Médée travaille Astrid Bayiha et en retour, Astrid Bayiha travaille le mythe de Médée. Depuis une dizaine d’années. Elle a lu plus d’une vingtaine de versions, d’Euripide à Sara Stridsberg, en passant par Sénèque, Corneille, Anouilh, Müller, Dea Loher, Jean-René Lemoine, etc. Elle n’en n’a pas fini avec Médée. Et puis que veut dire en finir avec Médée ? Le mythe est inépuisable. Médée est un pur signifiant. Mais si la grande majorité des versions sont plutôt fidèles au mythe antique et aux textes d’Euripide ou de Sénèque, telles celles de Corneille, de Pasolini ou même, dans une certaine mesure, le Médée-Matériau de Heiner Müller, celles du début du XXIè siècle s’en écartent sensiblement. Quelques-unes ont inspiré Astrid Bayiha pour M Comme Médée.

Pour Christa Wolf Médée n’est plus la coupable d’infanticide mais la victime accusée de la propagation de la peste dans le pays et menacée d’expulsion du territoire, une sorte d’OQTF avant la lettre. Dans la même veine Dea Loher, dans Manhattan Medea, fait de Jason et Médée deux sans-papier, deux immigrés clandestins, vivant dans l’underground new-yorkais.

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« M comme Médée », adaptation & m.e.s. d’Astrid Bayiha

Samedi 4 février 19h30 – Tropîques-Atrium

Dramaturgie, adaptation et mise en scène : Astrid Bayiha
Création lumières et régie générale : Jean-Pierre Népost 
Scénographie : Camille Vallat 
Costumes : Emmanuelle Thomas 
Composition musicale : Swala Emati 

Avec Fernanda Barth, Jann Beaudry, Valentin de Carbonnières, Swala Emati, Daniély Francisque, Nelson-Rafaell Madel, Josué Ndofusu 

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— Présentation par Astrid Bayiha —

Je dis toujours qu’un mythe est en chacun de nous, une sorte d’ADN d’images ancestrales.

Euripide s’est emparé du mythe de Médée comme tant et tant d’autres auteurs, autrices, ou artistes après lui. J’ai le désir de m’en emparer aussi. De me rapprocher de Médée à ma façon. En tentant de raconter cette femme dans toute sa multiplicité et sa complexité. Celle qui existe au-delà mais aussi au coeur de la meurtrière et de la mère infanticide. Médée est immonde, c’est-à-dire en marge du monde. Elle choque considérablement la raison et la morale. Elle serait monstrueuse. Mais au regard de qui et de quelles lois exactement ? Qui de mieux que cette figure féminine, féministe et mythologique pour interroger ce que sont la monstruosité et la marginalité, alors même qu’aujourd’hui la femme est toujours celle qu’on met le plus face à la raison et à la morale ?

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Avec Tropiques Atrium Scène Nationale, pas question d’oublier la musique !

Deux événements nous sont proposés en cette fin de semaine, l’un sur la toile, l’autre en live à Fort-de-France.

Le concert sur la toile

À l’initiative de l’Institut français de Jérusalem, le projet INSULA de Maher Beauroy, Redha Benabdallah et Adriano Tenorio participera à une fête de la musique 100% en ligne !!!

Ce concert – produit par Tropiques Atrium – sera diffusé en même temps sur la page Facebook de l’Institut français de Jérusalem – Chateaubriand Gaza Ramallah, celle de l’Embajada de Francia en Argentina, et sur notre page !

Le groupe de Gaza Watar Band assurera la première partie à 13h (heure de Martinique) et la diffusion d’INSULA se fera à 13h30 !!!

INSULA fait référence à la Martinique et à l’Algérie. Au cœur de leur inspiration, une figure s’impose, celle de Frantz Fanon qui a marqué plusieurs générations de la pensée anticolonialiste.

Avec l’appui du réseau des Instituts français et des Alliances, INSULA a pu être présenté aux quatre coins du monde…

Organisateur : Institut français de Jérusalem, avec le soutien de l’Institut français d’Argentine et l’INSTITUT FRANÇAIS Paris.

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« Le marchand de larmes », lecture, mise en espace par José Exélis

« Ici on n’aime pas les étrangers »

— Par Roland Sabra —

Avec la lecture mise en espace du « Marchand de larmes » José Exélis souligne la cohérence d’une démarche entamée avec «  Les enfants de la mer », celle d’un théâtre engagé contre la bêtise, la xénophobie, le racisme, en faveur d’un humanisme qui s’il fût un temps démodé fait aujourd’hui retour. On ne  peut que s’en féliciter.

Dans le roman de Xavier Orville ( 1985) , six pieds sous terre le mort pense, parle encore se lève de la fosse et se mêle aux viants. « Moi Elie Caboste, je suis mort depuis longtemps, mais je n’ai pas de regrets, puisque grâce à elle, j’ai gagné la parole éternelle et Moi qui vous parle, je cours dans les racines, les feuilles, le vent et l’eau. Je suis au cœur de vos pensées les plus secrètes, là même où vous n’auriez jamais l’idée d’aller me chercher. » Et le narrateur de faire le récit des heurs et des malheurs, les seconds recouvrant largement les premiers, de Marie-Triangle devenue la honte de sa famille.

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« Départ » de Stéphane Martelly. José Exélis met en scène Jann Beaudry.

— Par Selim Lander —

Tropiques-Atrium-Scène Nationale contribue de plusieurs manières à la création théâtrale. Une fois par trimestre, ou à peu près, le metteur en scène José Exélis présente l’ébauche d’un spectacle qui sera appelé ou non à devenir une production à part entière. Mise en lecture, mise en espace ou davantage comme dans le cas de Départ, qui, en dehors du fait que Jann Beaudry lit une partie de son texte, lequel texte n’est que la fin de la pièce de Stéphane Martelly, apparaît déjà très abouti.

Disons tout de suite que nous fûmes constamment sous le charme de l’interprète déjà citée, J. Beaudry, qui démontre ici qu’elle est une comédienne complète, capable de montrer aussi bien la colère que la séduction, capable également de nous émouvoir en faisant sonner quelques notes sur un piano ou, dans un tout autre genre, de camper une chanteuse de music-hall accrochée à son micro dans une pose quelque peu équivoque. Dans une simple robe blanche qui pourrait être une chemise de nuit, jouant de sa longue chevelure blonde et bouclée, elle se livre devant nous à la comédie de la mort.

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José Exélis donne chair au « Jacques 1er » de Faubert Bolivar

— Par Roland Sabra —

Un rituel est en gestation. José Exélis accueil son public dans le hall. Un musicien l’accompagne. Le metteur en scène cadre la lecture puis entraîne son auditoire dans le méandre des couloirs de la bâtisse. Sur le chemin un fil conducteur parsemé de feuilles mortes et de bougies mène vers la salle attenante à la terrasse ou doit se dérouler la lecture mise en espace. Dans la semi-pénombre sur fauteuils et tabourets, six personnages, deux femmes et quatre hommes attendent immobiles, figés en un temps d’un autre temps. Devant les musiciens en fond de scène et face aux autres comédiens, trône, imposante, une momie, le haut du corps et le visage couverts d’une longue écharpe, blanche et sang. A la fermeture des portes, le voile sera défait, comme un retour vers le passé pour tenter d’éclairer le chemin d’un présent qui bégaie dans la souffrance et la douleur.
 Faubert Bolivar nous conte les premières années de l’indépendance d’Haïti proclamée le 1er janvier 1804 par le Gouverneur général à vie Dessalines. Ce n’est que le 6 octobre 1804 qu’il se fera nommé Empereurr, pour brûler la politesse à son rival Napoléon Bonaparte couronné, lui ,le 2 décembre de la même année.

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Jaz, de Koffi Kwahulé. m.e.s. de Jandira Bauer : humain et puissant

— Par Margaux Villain-Amirat, comédienne —
Jandira Bauer et ses mises en scènes, c’est une histoire que je suis depuis longtemps. Depuis avant que je parte de Martinique faire mes armes de comédienne à Paris. Longtemps. C’est donc avec une excitation teintée d’appréhension que je me suis donc rendue le 28 janvier au Théâtre Aimé Césaire voir sa dernière création, Jaz de Koffi Kwahulé. La même appréhension qu’on a quand on s’apprête à retrouver un ami des années plus tard. Les questions se bousculent : ai-je changé ? A-t-elle changé ? Pourrons-nous encore trouver un point d’entente ? Mais dès le lever de rideau, ces questions se dissipent et le point d’entente est bel et bien là.
Derrière les cheveux blonds d’une Jann Beaudry éblouissante se découpe la Place Bleu de Chine, théâtre de notre tragédie sur fond de jazz. Jann y danse et y chante l’histoire de Jaz, habitante d’un quartier laissé à l’abandon par les pouvoirs locaux, qui se fait abuser dans les sanitaires publics. Si l’histoire de Kwahule est dure, elle nous est pourtant contée avec amusement et distance, comme une jeune femme qui aurait décidé d’effacer une blessure de sa mémoire, de mettre son malheur derrière elle et de renaître de ses cendres.

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