Étiquette : Guy Flandrina

Hommages au journaliste Claude Bourgrainville

Adieu mon Coco !

Par Guy Flandrina

C’est avec une grande tristesse que j’apprends le décès de Claude BOURGRAINVILLE. C’était un Martiniquais, journaliste et militant communiste, se revendiquant comme tel.

Homme affable, toujours prêt à servir.

Il fut un grand président du Club presse où il officia, efficacement, pendant pas moins de sept ans !

Rieur et bon vivant, à de multiples occasions j’ai mis son sens de l’humour à l’épreuve.

Je lui témoignais une aussi affectueuse que chahuteuse amitié lui soulignant combien je tenais à « protéger mon coco car… espèce en voie de disparition ».

Ainsi, revenant de Chine, je lui ai ramené un billet (RMB) à l’effigie de Mao. Lui spécifiant que c’était le symbole du « capitalisme d’État » ; nous en avons rigolé.

De Géorgie, je lui ai envoyé une photo où, debout aux côtés de Staline, je lui précise que je donne la « main… droite » à ce dernier ; fou rire commun !

De Tchéquie, je lui expédie des photos du musée de Prague, rappelant l’invasion de la Tchécoslovaquie par les armées du Pacte de Varsovie.

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La SICA de Fonds Saint-Denis : le droit de vivre de son travail, un modèle collectiviste martiniquais

Conférence vendredi 03 mars à 18h Campus de Schœlcher

CYCLE DES CONFÉRENCES SUR LES LIBERTÉS ET DROITS FONDAMENTAUX 2023 AMPHITEATRE Frantz FANON Faculté de droit et d’économie de la Martinique Campus Universitaire de Schœlcher Vendredi 03 mars2023 de 18 à 20 heures

Autour du livre de Guy Flandrina
Préface de Gilbert Pago, postface de Sylvère Farraudière

Ces dernières années, les anciennes colonies francophones des Antilles-Guyane ont entrepris la tâche d’écrire, elles-mêmes, leur histoire contemporaine.
Par ce livre, Guy Flandrina apporte sa contribution à cette nécessaire entreprise collective.
La SICA de Fond Saint-Jacques est la première et la plus ancienne Société d’Intérêt Collectif Agricole de la Martinique. Cette structure a façonné tant le travail des hommes que le profil agroéconomique de la région. La mémoire des aînés acteurs de cette structure est faite de vécus comparés, recoupés et restitués – souvent – à partir de leurs témoignages oraux et des – malheureusement trop parcimonieuses – archives publiques et privées qu’a pu réunir l’auteur.
Ce précieux travail a surtout bénéficié du généreux concours de multiples témoins de l’époque dont la moyenne d’âge est aujourd’hui de… 87 ans !

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Engagement vaut serment

— Par Guy Flandrina —

« L’engagement est ce qui transforme une promesse en réalité »

Abraham LINCOLN

Cette tribune nous aura accompagnés depuis le lancement de notre campagne.

Celle-ci est peut-être la dernière ou l’avant dernière… Son sort est lié à l’incertitude du vote des électeurs ; face à ce scrutin à deux tours et à la multitude de listes.

Une chose est cependant certaine : lorsque l’on s’engage en politique c’est parce que l’on ne peut se satisfaire du présent et que l’on veut avoir prise sur l’avenir.

Un engagement politique, sincère, ne peut trouver son fondement seulement dans l’amitié ou la sympathie pour tel ou tel autre. Pas non plus sur des querelles de personnes, ni sur un besoin de revanche, ni sur des croyances, ni sur un désir de pouvoir.

Un engagement politique naît d’une insatisfaction personnelle quant aux manquements d’une société à l’endroit de ses membres.

Un engagement politique prend alors la forme d’un désir de muer cette frustration en un projet collectif de transformation de ladite société.

Un engagement politique a besoin, pour traduire la volonté de changement en action, de l’adhésion du plus grand nombre à un dessein auquel chacun peut s’identifier, trouver sa place et son épanouissement.

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Odyssi, eaux troubles

 — Guy Flandrina —

L’homme court vers les places élevées comme l’eau coule vers le bas

Proverbe chinois

La sécheresse et les coupures d’eau ont révélé la richesse des affaires juteuses pour certains cadres d’Odyssi et des élus qui baignent dans l’opulence de cet organisme.

La structure est mise à sac tandis que les gens de la Martinique sont à sec.

Ces faits ont aussi mis en évidence l’incapacité de certains de nos élus à défendre les intérêts de la Martinique, face à de puissantes sociétés. Les usagers de l’eau ont payé Odyssi et les entreprises privées pour que des canalisations soient entretenues et remplacées. Mais les opérateurs ont empoché l’argent et sont partis, sans faire le travail, avec la bienveillante complicité d’élus martiniquais.

La Martinique compte 161 rivières dont 70 principales et 43 ravines, 126 sources, 8 sites renfermant des eaux souterraines.

94% de l’eau potable est produite à partir des eaux de rivières, le solde provenant des eaux souterraines.

Dans ce pays, l’alimentation en eau potable de la population nécessite le prélèvement de 100.000 M3/jour.

Pour satisfaire les besoins des particuliers et des acteurs économiques ce sont, au total : 42.735.000 M3 qui sont prélevés en une année (2018).

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Fierté d’être, de dire, de faire

— Par Guy Flandrina —

« L’art émeut. De là sa puissance civilisatrice »

V. Hugo

La sphère du spectacle, de la culture… des artistes, ne peut se contenter d’être un pâle jeu d’ombres. Son pendant c’est la lumière ! Les arts sont le miroir de notre identité projetée aux yeux du monde ; le reflet de notre apport particulier à l’universel.

Les libertés d’expression, de création se fortifient dans la rencontre, l’échange, le contact civilisationnel que nous opposons au choc brutal de l’esclavage ayant conduit au naufrage de l’humanisme au XVIIème siècle.

Les oreilles de l’artiste sont à l’écoute du Monde, ses émotions rythment la cadence de nos cœurs et les battements de ses cils peuvent engendrer le souffle d’un nouveau regard planétaire…

Mais, le sage sait que « rien ne distingue le savant muet du sot volubile ».

Parfois citée sur les réseaux sociaux cette phrase dit toute la difficulté de ceux qui savent faire et qu’on ne voit pas ou pas assez.

En effet, à quoi bon être un excellent technicien, un artiste inspiré ? Si on n’a pas l’occasion de le montrer, de le démontrer !

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La mort est en nous

. — Tribune du jeudi Guy Flandrina —

« Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu’à la mort,
et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie ».

Spinoza

. Il y a peu, des membres de la liste MCM, se sont entretenus avec le docteur Josiane Jos Pelage afin de mieux appréhender la problématique de l’empoisonnement à la chlordécone.

. Cette rencontre -hors de tout champ politique- visait à entendre la voix de la science, pour agir en conscience.

. Josiane Jos Pelage est l’un des trois médecins de Martinique ayant un diplôme universitaire en médecine environnementale. En outre, sa longue expérience de praticienne et sa grande implication professionnelle et personnelle en font un médecin de référence quant à notre sujet. Cette femme, d’un optimisme à tous crins, a tout de même réussi à nous faire partager sa « grande inquiétude quant à la santé de plusieurs générations de nos compatriotes ».

. En effet, comme nombre de ses confrères, membres de l’Union Régionale des Médecins Libéraux (URML), elle constate que « les cancers, aux formes multiples, sont de plus en plus nombreux et frappent un nombre croissant de jeunes ».

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Postures et impostures

Tribune du jeudi . Guy Flandrina

« C’est dans la différence que je trouve mon identité »
Matoub Lounès

. Lors de la dernière séance plénière de la CTM, le 5 mai 2021, nous avons eu droit à un cinéma pas possible ! Des élus de Péyi-a, du RDM et de EPMN ont refusé l’octroi d’une subvention de 500.000 € pour la production, en Martinique, de la saison 3 de la série policière Tropiques criminels ; privant de ressource des dizaines de travailleurs de ce secteur d’activités.

Chacun peut remarquer que la Martinique traverse une crise identitaire avec même une certaine violence sous-jacente. Mais nous savons aussi que la mondialisation nous impose de mettre en valeur nos particularismes. Non pas pour contempler nos nombrils mais pour valoriser ce qui est nôtre, afin de contribuer à l’enrichissement universel tout en exploitant et en bénéficiant de notre propre potentiel.

C’est cela que l’équipe de Mi Chans Matinik s’est ingéniée à faire, lors de la dernière séance plénière de la CTM (…). Notre rassemblement, pour la Martinique, au-delà des clivages politiques, entend mettre fin à des postures qui, en fait, sont des impostures paralysantes pour l’action commune !

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Satan dé-diabolisé !

— Par Guy Flandrina —

Le score réalisé, en Martinique, par Marine Le Pen (10,94 %) à l’occasion du premier tour de cette élection présidentielle, le 22 avril 2017, interpelle même si ses chiffres sont, en valeur absolue, plutôt faibles car l’abstention réellement forte (60,02 %) !

Le face-à-face qui dès lors oppose les deux candidats sortis en tête impose aux responsables politiques de se positionner très clairement.

La classe politique martiniquaise, dans sa grande majorité, appelle les électeurs à se prononcer au second tour en faveur d’Emmanuel Macron −le dissident socialiste naguère banquier chez Rotchild− qui n’est « ni de gauche, ni de droite ».

Alfred Marie-Jeanne jusque-là si réservé −en tant que leader du MIM− quant à l’élection du président de la république française, se voit presque contraint −comme président de la CTM− de lever le doigt pour indiquer le sens de l’histoire…

La candidate qui se camoufle derrière du bleu Marine, pour faire oublier la sombre origine de ses thèses marquées du sceau de la croix gammée, obtient 11.975 voix ; surtout dans le nord, région défavorisée, de la Martinique.

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Bananiers de la République en colère : conférence de Guy Flandrina

Vendredi 10 février à 18h 30 à l’Espace Michel Renard au Marigot

La prise des tarmacs en Guadeloupe et en Martinique

Que reste-r-il des événements qui ont secoué la Guadeloupe et la Martinique en novembre 1992 […] ?

« Bananiers de la République en colère », titre ô combien symbolique, tombe à point nommé, à l’approche du vingt-cinquième anniversaire d’un mouvement qui a assurément marqué la conscience collective des Antillais.

L’ouvrage nous rappelle, en effet, l’importance de cette mobilisation et son caractère pour le moins exceptionnel : les aéroports internationaux du Raizet et du Lamentin, lieux straté­giques par excellence dans un contexte d’insularité, sont pris d’assaut par les bananiers en colèr

e qui ont réussi à déjouer les dispositifs de surveillance dans les deux îles.

D’une incroyable audace, ces opérations témoignent des craintes éprouvées par les profes­sionnels de la banane et, dans leur sillage, par une bonne partie des populations antillaises.

Tout au long d’une enquête minutieuse et contextualisée, Guy µFlandrina, nous place au coeur des évènements qui se déroulent du 22 au 26 novembre 1992 : de la prise d’assaut des aéroports aux mesures arrêtées par le gouvernement en réponse à la crise, en passant par l’organisation déployées sur les tarmacs, sans oublier les négociations qui ont lieu parallelement à Paris et à Bruxelles
Extraits de la préface de Justin Daniel.

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Au purgatoire de Saint-Pierre

robin_in_woodGuy FLANDRINA est convoqué, le 30 mai 2016, par le délégué du procureur.

Le journaliste sera entendu dans le cadre de l’affaire des objets dérobés et remis au musée Franck Arnold PERRET, à Saint-Pierre.

Action qui n’avait d’autre but que de dénoncer l’absence de sécurité des objets en ce lieu ; pourtant labellisé « Musée de France » ! Notre confrère demande que l’ancien maire soit poursuivi et s’en explique :

Cette opération d’alerte consistait à subtiliser des pièces du musée. Elle a été réalisée dans le cadre d’une enquête visant à démontrer combien le patrimoine historique martiniquais est laissé, en ce lieu, à la portée de tous et peut être dérobé par n’importe qui avec une facilité déconcertante !

FA a publié ce reportage (FA 21/11/2014) sous le titre : « Prise d’otage au musée de Saint-Pierre ». J’y relatais, comment deux pipes, probablement du 18ème siècle et une tête en marbre sculpté −pesant tout de même 6,25 kilogrammes− avaient pu quitter le musée, à quinze jours d’intervalle sans que personne ne s’en aperçoive…

Il a fallu que j’interpelle Mme Brigitte LUPON, Présidente de la Commission Culture Patrimoine et Tourisme de la ville, afin de restituer −en présence du personnel− les pièces « prises en otage » pour qu’enfin la fragilité de cette « foire à la brocante » soit révélée au grand public.

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Itinéraire d’un prénom enchanté…

— Par Guy Flandrina —

cultierA compter du 18 décembre 2015, la Martinique commémorera, dans les jardins du Parc Floral de Fort-de-France, les 30 ans de la disparition de Marius CULTIER. Célèbre pianiste martiniquais qui tirait sa révérence le 23 décembre 1985.

Ses filles, Ayule et Laïni CULTIER -initiatrices du projet- seront présentes pour l’occasion.

Le prénom Laïni est l’objet d’une légende cultivée par des amis d’Eugène MONA.

Ce dernier parle de la fille de Marius CULTIER et de son épouse Gisèle dans « Bibon dachine » ; mythes et vérité d’un prénom chanté et d’une amitié avérée.

A l’occasion d’une rencontre, à Paris, avec Christian BOUTANT −Délégué régional de la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique (SACEM)− Laïni CULTIER, lui confie : « Tu sais, mon père était très africain ! A une époque où tout un chacun se voulait blanc, voulait se blanchir, lui, se vivait nègre revendiquant son héritage africain ». Et la fille de notre talentueux pianiste de proclamer : « d’ailleurs, mon prénom est africain ».

Et de fil en aiguille cette conversation devient une invitation à refaire un voyage en terre charentaise afin de découvrir l’historique d’un prénom.

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L’empathie, nouvelle lumière du Monde

— Par Guy Flandrina —

pour_les_musulmansDans son dernier livre : « Pour les musulmans »1, le journaliste Edwy Plenel ouvre la porte du « plus large, contre le plus étroit ».

Il y plaide pour « l’écho divers du monde, le respect du pluriel et le souci des autres ». Il se refuse à accepter que l’on réduise la communauté humaine « à des identités assignées, à des places déterminées, à origines immuables, à nations fermées sur elles-mêmes ».

Le président de Médiapart clarifie les origines et les fondements de la laïcité, tout en pourfendant la construction des boucs émissaires que sont les musulmans, les noirs, les roms, les minorités, les opprimés.

L’auteur rappelle l’ouverture et la lucide générosité de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 : « les hommes naissent libres et égaux en droits ». Il ne se prive pas de rappeler son Préambule : « sans distinction de race, de religion, ni de croyances »… rempart plus que jamais d’actualité !

La naissance d’un homme et son histoire personnelle font le lit de sa perception du Monde, de son rapport à l’Autre.

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Libre expression sous tension

— Par Guy Flandrina, président fondateur du Club Presse Martinique Association des Journalistes professionnels —
presse_en_danger-2Après Antilles Télévision, le 23 septembre dernier, c’est au tour du quotidien France-Antilles, d’être, ce 30 septembre, placé en redressement judiciaire pour un semestre…
Hormis les journaux d’opinion qui vivotent grâce aux cotisations et à l’opiniâtreté de leurs militants, la presse d’information ne saurait vivre sans la publicité, le soutien de généreux donateurs, voire les financements publics…
ATV, en redressement judiciaire depuis bientôt 17 mois, bénéficie d’un sursis qui va jusqu’au 14 octobre prochain…
D’ici là, si aucune solution viable n’est proposée par un solide repreneur, la chaîne ira à la liquidation judiciaire et ses 27 salariés directs au pilori.
Antilles Télévision n’est pas à un rebond près. Le dernier en date remonte au 21 janvier 2010, lorsque la télé a été rachetée à la barre du Tribunal Mixte de Commerce par HRTV ; une holding créée pour la circonstance par des hommes d’affaires de la place.

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De Schoelcher à Tombouctou

— Par Guy Flandrina —

schoelcher_larmeDans la nuit du 10 au 11 septembre 2013, la statue de Victor Schoelcher – réalisée depuis 1964 – située à l’entrée de la ville éponyme a été vandalisée. Dans l’oeuvre originale, Victor Schoelcher tenait, dans chacune de ses mains, des chaînes brisées, symbolisant la fin de l’esclavage. Il est debout sur un bas-relief comportant un extrait du décret d’abolition de l’esclavage : « Nulle terre française ne peut plus porter d’esclave » . Sur la statue qui vient d’être saccagée des inscriptions outrageantes et exprimant de l’intolérance sont tracées. Le ou les illuminés ou pseudo révolutionnaires savent-ils seulement que de leurs mains sacrilèges ils portent atteinte à l’oeuvre d’une grande artiste martiniquaise ?
Cette statue a été réalisée par Marie-Thérèse Julien-Lung-Fu, l’une des rares femmes à avoir, en son temps, été admise à l’école des Beaux-Arts à Paris. Femme poète, écrivain, conteur, sculpteur… viscéralement attachée à sa terre et à ses traditions, tout comme son ami l’artiste « Khoko » René-Corail. Ne nous a t-elle pas d’ailleurs légué les fameuses « Recettes de Da Elodie » ?

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