Chyko Jehelmann, le pianiste des transes et des territoires intérieurs

Il existe, dans le paysage musical caribéen, une figure presque mythique dont le nom circule à voix basse, comme un secret que les initiés se transmettent : Chyko Jehelmann, né à Fort-de-France le 31 mars 1951. Auteur-compositeur d’une rare intensité, pianiste solitaire parmi les plus singuliers de la Martinique, il a façonné une œuvre qui échappe à toutes les classifications — trop libre pour se laisser enfermer dans un genre, trop dense pour se réduire à une école.

Chyko découvre très tôt l’univers des claviers. À quinze ans, il joue sur les orgues liturgiques des églises foyalaises, où les premières vibrations sacrées semblent déjà préparer cette approche quasi mystique qui marquera toute sa carrière. Très vite, le piano acoustique devient son terrain d’élection : un espace d’exploration où il engage son corps entier, jusqu’à entrer en véritables transes lors de ses concerts. Ce rapport organique à l’instrument restera sa marque, même lorsqu’il s’aventure plus tard — et avec une prudente curiosité — dans les labyrinthes des synthétiseurs.

De 1978 à 1981, il mène la section musicale de l’Atelier Danse Contemporaine du SERMAC.

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