— Par Jean Samblé —
Vingt ans après l’adoption de la loi fondatrice du 11 février 2005, qui ambitionnait de placer la France sur la voie de l’inclusion et de l’égalité des droits pour les personnes en situation de handicap, les territoires ultramarins restent à la marge de cette promesse républicaine. C’est le constat sévère dressé par la délégation sénatoriale aux Outre-mer dans un rapport récemment rendu public, fruit de six mois de mission sur le terrain, de plus de 150 auditions, et d’une analyse rigoureuse des réalités locales.
Les conclusions sont sans appel : retards structurels, inégalités flagrantes, et déficit d’engagement public continuent de peser lourdement sur le quotidien des personnes handicapées dans les DROM-COM. À l’heure où l’Hexagone commence à peine à s’extraire de ses propres carences en matière d’accessibilité et de prise en charge, les Outre-mer apparaissent comme des territoires relégués à la périphérie des politiques nationales du handicap.
Une accessibilité encore largement théorique
Le premier point noir, unanimement souligné par les rapporteurs, réside dans l’absence criante d’accessibilité aux transports, aux bâtiments publics, et aux services essentiels.