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Nwèl Bò Kay, La complainte du sapin de Noël & Cochonneries, de Patrick Mathlié-Guinlet

Nwèl Bò Kay

Pas de boules accrochées
à un sapin coupé
mais un beau cocotier
tout plein de noix sucrées.

Et pas de cheminée
par où pourrait passer
Père Noël et sa hotte
pour y remplir nos bottes
mais un nèg’ gros sirop
apportant des cadeaux.

Et l’exotique pomme
a remplacé l’orange.
C’est ainsi que les hommes
fêtent leurs petits anges
aux tropiques dans les D.O.M.

La complainte du sapin de Noël

Dans la verdeur de ma jeunesse
on m’a coupé le pied sous l’herbe,
on m’a coupé de mes racines,
de ma vie j’ai perdu le fil
et puis de fil en aiguilles…
Je me suis fait enguirlander,
ce n’est pas vraiment cool
même si c’est en foule
qu’on vient pour m’admirer.
Maintenant ils m’ont mis les boules…
lorsque je songe à ma famille,
à la forêt où je suis né
et que jamais, au grand jamais,
je sais que je n’les reverrai !…
À cause de leur stupide coutume
à laquelle ils m’ont sacrifié
sans respect, remords ni regret,
je suis rempli d’amertume
et je ne peux me “résinier”.

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Mode en seconde main : ils n’achètent plus de vêtements neufs

— Par Anaïs Meynier & Florence Creach —

Par souci de sobriété, de plus en plus de consommateurs sautent le pas : fini, ou presque, les vêtements neufs, contribuant ainsi à l’explosion du marché de la seconde main. Témoignages

« Ça fait plus d’un an que je n’achète plus du tout de vêtements neufs. » Tout en faisant défiler les trenchs sur les portants d’une friperie solidaire du XXe arrondissement de Paris, Isa revendique sa nouvelle façon de fournir sa garde-robe en seconde main. Pourtant, il lui a fallu un peu de temps pour changer ses habitudes. « C’est dur de s’en détacher. On a été dressés pour acheter du neuf. Mais je ne veux plus enrichir cette industrie », lance le militant de 55 ans.

Après visionnage de plusieurs documentaires, Isa a pris conscience des dommages causés par l’industrie de la mode qui émet aujourd’hui près de 2 % des émissions globales de gaz à effet de serre, 26 % en 2050 si les tendances actuelles de consommation se poursuivent. En cause, la fast fashion, une pratique de certaines marques qui produisent et vendent des vêtements très vite, très souvent, et à bas prix, incitant ainsi à la surconsommation

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Yuka – L’application mobile qui scanne votre alimentation

Yuka est une application mobile pour iOS et Android, développée par la société Yuca SAS, qui permet de scanner les produits alimentaires et cosmétiques en vue d’obtenir des informations détaillées sur l’impact d’un produit sur la santé. L’objectif est d’aider le consommateur à choisir des produits jugés bons pour la santé et, également, d’inciter les industriels à améliorer la composition de leurs produits.

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Nitrites : cette décision judiciaire qui rebat les cartes entre Yuka et les charcutiers

La justice donne raison à Yuka en appel

La lecture du code-barres d’un produit par le téléphone, permet à l’application d’accéder au détail de la composition du produit et retourne une note sous forme de couleur allant du vert au rouge. Lorsque son impact est jugé négatif, l’application peut recommander des produits similaires meilleurs pour la santé.

Créée en 2017 en France, l’application est utilisée mensuellement par 5,5 millions d’utilisateurs actifs en janvier 2020 et dénombre au total 25 millions d’utilisateurs en septembre 2021.

Histoire
Fonctionnement

Principe d’utilisation

Yuka est une application gratuite qui se revendique indépendante des entreprises du secteur agroalimentaire et fiable en utilisant des bases de données ouvertes.

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Mon MARCEL MANVILLE à moi.

— Huguette Emmanuel Bellemare, pour le Cercle Frantz Fanon —

Que l’on attribue la modestie de cet hommage non pas aux dimensions de l’homme, ni aux limites de mon admiration pour lui, mais aux bornes de mes propres capacités !

Car pour moi, Marcel a toujours été Grand ! D’ailleurs, ayant peu fréquenté Paris pendant mes études, il fut, pour moi, d’abord un mythe. Une sorte de Prométhée, créateur et animateur de mouvements, et particulièrement de mouvements de lutte anticolonialiste. Un activiste, voire un agitateur : j’entendais parler des nombreuses réunions qui se tenaient à son domicile parisien, de ses prises de parole aussi spectaculaires qu’improvisées – par exemple à l’occasion d’une arrestation mouvementée, alors qu’on lui refusait le droit de « quitter le territoire » dit national : « Camarades démocrates français, criait-il, levant les deux bras en l’air et secouant une toge imaginaire, voyez comment l’on traite un patriote en votre nom… ! »

Les adjectifs abondent quand on veut parler de Marcel : fougueux, volcanique, généreux, entier, intègre, intransigeant… On le dit aussi militant anticolonialiste et humaniste hors normes, infatigable.

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Exposition « Sé dèyè bwa ki ni bwa ! » de Patricia Lollia

Du 10 au 20 Décembre 2022 au Pavillon de la Ville de Pointe-à-Pitre

« Sé dèyè bwa ki ni bwa », tels sont les mots qui m’ont traversé l’esprit quand j’ai eu à nommer cette exposition.

« Sé dèyè bwa ki ni bwa ». S’il nous fallait révéler le sens de cette métaphore, sans doute, y aurait-il autant

d’interprétations qu’il y a de personnes au Pavillon de la Ville.

Nous savons que la langue créole, dans sa substance intime, fait un usage de métaphores que nous déchiffrons au gré de nos expériences personnelles.

« Sé dèyè bwa ki ni bwa », je laisse le soin à mon imagination de vous en proposer une première traduction.

Peut-être, s’agit-il d’un avertissement, d’une mise en garde contre notre penchant à nous satisfaire de peu en proclamant souvent : « I bon kon sa ! », ce qui justifie la négligence et la frivolité dans toute leur banalité.

Eh bien NON! « I pa bon kon sa!” car il y a toujours à faire, toujours à construire, à conquérir, à inventer, à créer, à se dépasser.

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Mémoires en translation autour de l’ouvrage de Patrick Chamoiseau « Le Vent du Nord dans les fougères glacées »

Jeudi 08 décembre 2022 / 16h-19h Campus de Schœlcher

Lieu : Amphithéâtre Hélène Sellaye, Université des Antilles, Pôle Martinique

Partenaires : Université des Antilles, CRILLASH EA 4095, Université de Perth (Australie), Librairie Présence Kréol, Trésors de mes Tiroirs, K. Éditions, AKM, Kiron Key, Mairie de Schoelcher, Mélanges Caraïbes, Kapok, Nakan.

Maître de cérémonie : Gérald DÉSERT

Propos fédérateur :

À l’heure où il semble possible de tout enregistrer, la mémoire reste pourtant ce qu’il y a de plus volatile et intangible, et, partant, de difficile à partager. Elle est l’écran de projection vers lequel convergent tous les fantasmes du monde moderne. Celui-ci entend la figer, la diffuser, parfois la confisquer, mais surtout la remettre en scène grâce aux nouvelles technologies de l’image et de communication. Mais, pour tant d’efforts, qu’en reste-t-il, de cette mémoire ?

Retour à la case départ, et à l’Egypte, espace primordial des translations ancestrales, qui fait de Geb le dieu de la terre et de la mémoire, le guide des scribes qui consignent les hauts-faits royaux. Dans le sein du Père-Terre, la Mère-Ciel nourricière, dispensatrice des eaux baptismales, puise aux sources du temps, pour revivifier l’éternel Étant, et se répand en oracles tutélaires.

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La bataille contre les inégalités faiblit, selon le Women’s Forum

— Par Laurance N’Kaoua —

L’organisation internationale, qui ouvre ses portes ce mardi, au Palais Brongniart, à Paris, a publié la troisième édition de son baromètre annuel : dans le monde, une femme sur deux ne touche pas de retraite. Et en entreprise, les stéréotypes demeurent vivaces.
Jugée essentielle par 91 % des répondants en 2020, la bataille contre les inégalités de genre n’est plus prioritaire que pour 77 % d’entre eux.

Ce pourcentage fait frémir. En 2022, seules 45 % des femmes perçoivent une retraite dans le monde. C’est ce que révèle le baromètre du Women’s Forum, ce Davos au féminin qui a ouvert ses portes ce mardi 29 novembre au Palais Brongniart, à Paris.

L’étude, réalisée par Ipsos auprès de 3.500 citoyens des pays du G7, est formelle : « Même dans ces pays qui représentent 46 % du PIB mondial, les femmes de plus de 65 ans basculent plus souvent que les hommes dans la pauvreté », déplore Nadia Caïd, directrice scientifique du Women’s Forum.
Quatre heures non rémunérées par jour

La faute aux temps partiels en cascade, aux congés maternités qui brisent des trajectoires, aux emplois subis et souvent moins qualifiés qu’occupent les femmes… Mais aussi aux charges non payées qui pèsent souvent sur leurs épaules, comme la prise en charge d’un parent.

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Le Massacre de 142 esclaves commence le 29 novembre 1781 sur le navire négrier le Zong

Le massacre du Zong (anglais : Zong Massacre) est le meurtre estimé à 142 esclaves à partir du 29 novembre 1781, sur le Zong, navire négrier britannique de Liverpool qui se livrait au commerce triangulaire pour le compte du Gregson slave-trading syndicate (« syndicat du commerce d’esclaves Gregson »).
Ci-contre : Le Négrier, représentation par Joseph Mallord William Turner de meurtres d’esclaves inspirée par le massacre du Zong.

Comme pratique courante, le syndicat a pris une assurance sur les vies des esclaves du navire. Quand, à la suite d’erreurs de navigation, le Zong est sur le point se retrouver à court d’eau potable selon les estimations erronées, l’équipage jette des esclaves par-dessus bord pour les noyer, pour assurer la survie du reste de l’équipage et de sa cargaison d’esclaves et pour empocher l’assurance sur les esclaves, en ne perdant pas d’argent sur les esclaves qui seraient mort de soif.

Quand le Zong arrive au port de Black River en Jamaïque, il fait une demande aux assureurs afin d’obtenir la compensation pour la perte des esclaves. Lorsque les assureurs refusent de payer, l’affaire est résolue en justice.

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Les lauréats du Prix Littéraire Fetkann ! Maryse Condé révélés

La 19e édition du Prix littéraire Fetkann ! Maryse Condé, « Mémoire des pays du sud / Mémoire de L’Humanité », a dévoilé ses lauréats.

Prix Fetkann ! de la Mémoire

Fatou Diome, Marianne face aux faussaires, Peut-on devenir français ?, Albin Michel, 2022

« Vivant en France depuis 1994, française depuis 2002, j’ai constaté l’évolution du discours politique qui n’a cessé de dériver, jusqu’à la cristallisation actuelle autour de l’identité. Pour la binationale que je suis, construite par la langue et les valeurs humanistes, la tristesse va crescendo. Bien que consciente de mon impuissance, j’ai la faiblesse de ne pouvoir être indifférente aux voix qui s’élèvent, prônant la haine. » Fatou Diome 

Dans cet essai personnel et émouvant, Fatou Diome renvoie dos à dos les identitaires étriqués et les opportunistes victimaires, qui monopolisent le débat politique. Elle défend Marianne contre les faussaires des deux camps et dessine une France ouverte, laïque, lucide et généreuse, celle qui lui donne envie de se sentir  française et sénégalaise.

La romancière Fatou Diome s’est fait connaître en 2003 avec Le Ventre de l’Atlantique, grand succès traduit en une vingtaine de langues.

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C’ le mois du Doc : ateliers documentaires

Du Lundi 21 au Mardi 29 Novembre 2022

Pour sa 5ème édition en tant que coordinatrice régionale, l’association CADICE Ciné Woulé Company vous propose un atelier itinérant autour des films de Laure MARTIN HERNANDEZ qui est une autrice et une réalisatrice de films documentaires qui vit et travaille en Martinique où elle est installée depuis 1998. elle exerce d’abord comme journaliste de radio et de presse écrite (RFI, Libération, NRJ, RCI, RFO…) avant de se former à l’écriture documentaire et à la réalisation (Doc Monde, Fémis). Ses centres d’intérêt sont la création artistique, la condition féminine et les questions écologiques en Martinique et dans la Caraïbe.

Elle travaille régulièrement avec Vianney Sotès avec lequel ils ont cosigné plusieurs films dont Amazones, l’Art de Revivre en 2017 (sur la reconstruction physique et morale d’une femme après un cancer du sein), et Scolopendres et papillons, un film remarqué sur les suites de l’inceste. Il a obtenu plusieurs prix (FIFAC, CinéMartinique Festival, FIGRA).

Son dernier film, sorti fin 2021, La cérémonie d’Ymelda, est un voyage intimiste dans la quête mystique d’une musicienne d’origine haïtienne, et son entrée dans l’univers africain du vaudou.

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« Héliothrope. Les derniers jours du nègre Pierre », de Valérie Louri

Samedi 19 novembre à 19h30 – Salle Aimé Césaire

Valérie Louri présente une  pièce musicale inspirée de la révolte des esclaves en 1822 dans le nord caraïbe de la Martinique

Le nègre Pierre, prince en son état, issu d’une tribu sur la grande côte ouest du Sénégal, proche du nord de Dakar, s’est vu arraché aux siens, à l’aube de ses 13 ans. Réduit en esclave sur l’île de la Martinique, il sera, à l’âge adulte, une figure emblématique d’une révolte, en 1822, de ses compagnons d’infortune dans la commune du Carbet et ses environs. 

Cette pièce musicale invite, ainsi, à transcender le chaos, les souffrances liées à cette période anémique de notre histoire, à surmonter ces traumatismes et à aller de l’avant. Cette création est née lors de la résidence de Valérie Louri à Tropiques Atrium lors de la saison 2021-2022.

Co-écriture, arrangements, chef d’orchestre, guitare : Ralph Lavital 
Ecriture, chant, direction artistique : Valérie Louri 
Chef d’orchestre, percussions, batterie : José Zébina 
Djembé, petites percussions : Daniel Dantin
Udu, voix : Valéry Denise 
Tambour Bèlè, percussions additionnelles, chœurs : Jimmy Thomasi
Trombone, chœurs : Adélaïde Songeons
Violon : Nona Lawrence
Violoncelle : Anissa Altmayer
Conseillère artistique : Josiane Antourel
Visuel : Valery Denise

Production : Yal Arts

Coproduction : Tropiques Atrium Scène nationale

Avec le soutien de la DAC Martinique, du FEAC (Fonds d’aides Echanges Artistiques et Culturels de l’Outre-Mer – Ministère de la Culture, Ministère des Outre-Mer) et du Centre national de la Musique.

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« La plus secrète mémoire des hommes », de Mohamed Mbougar Sarr, m.e.s. Aristide Tarnagda

Mardi 15 novembre 19h30 – Salle La Terrasse

Création

Texte: Mohamed Mbougar Sarr
Adaptation, mise en scène: Aristide Tarnagda
Avec: Odile Sankara, Aristide Tarnagda
Musique: Antoine Berthiaume
Lumières: Daniel Zoungrana

Production : Théâtre Acclamations
Coproductions : Festival TransAmériques et Association Récréâtrales (Burkina Faso)

Suivre les mots à la piste

Aristide Tarnagda et Odile Sankara, deux voix immenses du théâtre burkinabè contemporain, signent une lecture théâtrale du roman de Mohamed Mbougar Sarr, La plus secrète mémoire des hommes (Goncourt 2021). Véritable odyssée bâtie autour d’un enchâssement de récits, ce livre haletant court sur un siècle et trois continents. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, l’auteur pose avec un humour mordant la question de l’authenticité et du pouvoir de la littérature.

Par sa complexité, son énergie narrative et sa manière d’interroger la transmission des savoirs dans un contexte mondial, le roman de Sarr, profondément humain, déjoue le face-à-face traditionnel entre Afrique et Occident…

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Esprit fort de la Figuration narrative, l’artiste peintre d’origine haïtienne Hervé Télémaque est mort

Hervé Télémaque, né le 5 novembre 1937 à Port-au-Prince (Haïti) et mort le 10 novembre 2022 à Paris, est un artiste peintre français d’origine haïtienne, associé aux courants du surréalisme et de la figuration narrative(*). À partir de 1961, il vit et travaille à Paris.

Biographie
Il naît en 1937 à Port-au-Prince dans une famille bourgeoise, francophone et artistique (un oncle poète, une tante musicienne, une mère passionnée de littérature). À la suite d’un problème de santé, il doit abandonner ses espoirs de compétition sportive. En 1957, lors de l’arrivée au pouvoir de Duvalier, il quitte Haïti pour New York et s’inscrit à l’Art Student’s League jusqu’en 1960, où son professeur, le peintre Julian Levi, encourage sa vocation artistique. Durant son séjour aux États-Unis, où il fréquente les musées, il se nourrit de l’expressionnisme abstrait, puis du surréalisme, tels qu’ils ont été exploités et réinterprétés par les artistes américains (De Kooning, Lam, etc.), et il est en particulier sensible à l’influence d’Arshile Gorky. Dès 1959, sa peinture intitulée Sirène (Musée Sainte-Croix) marque son originalité. Hervé Télémaque veut s’ancrer dans la réalité et échapper à l’abstraction: même le titre se réfère à son quotidien, évoquant les sirènes des bateaux qu’il entend depuis sa chambre de « Brooklyn Heights ».

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Conflit de l’eau au Morne Capot : promesse d’une mobilisation citoyenne dans le Nord !

— Le n°271 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Après 3 jours et 3 nuits de blocage de l’entrée de l’Usine de production d’eau potable de Vivé (Lorrain), les habitant.e.s du Morne Capot – regroupé.e.s au sein de leur association « DLO MON KAPO »- , ont pu faire valoir leurs légitimes revendications auprès…du « Président du Conseil Exécutif de Martinique »-, le Président de CAPNORD de recevoir les représentants de l’association.

Leurs revendications ? Identiques pratiquement à celles à celles exprimées en … 2021, et que les responsables de CAP NORD avaient été contraints d’examiner rapidement, suite au barrage inédit de l’entrée de l’usine. Immédiatement, 6 citernes remplies d’eau avaient alors été mises à la disposition des usagers.

Au mois d’octobre 2022, ils demandaient simplement le remplissage de ces 6 citernes asséchées, depuis un mois. Le problème, c’est que toutes les institutions impliquées dans ce dossier principalement CAP NORD – se renvoient la balle de la dépense.

Plus fondamental encore, rappelons que dès 2021, promesse leur avait été faite de réparer la canalisation reliant la rivière du Lorrain à leur quartier au Morne Capot ; un raccordement qui jusqu’en… 1993, leur avait permis un accès direct à l’eau et en abondance… !

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Pa ki bô nou ka pran ?

— Le n°270 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Il faut savoir écouter l’herbe qui pousse, percevoir les frémissements les plus subtils, deviner les menaces d’orage ou au contraire de calme plat, et avancer sans transiger.

La Martinique bruisse de multiples initiatives pou sové kréyol-la. Le tabou d’hier est devenu conscience d’un combat nécessaire. Les débats sur « les Métropolitains en Martinique » se multiplient. La chute de cet autre tabou est un prélude aux mesures politiques à définir, et à prendre. La parenthèse loufoque d’un drapeau au konlanbi, décidé par le pouvoir d’un seul et rejeté avec dédain par beaucoup, se referme, dégageant la voie pour d’autres choix.

Les députés du cru ne votent plus mécaniquement les « budgets de l’outre-mer » (malgré leur « anticolonialisme » officiel !), et ruent dans les brancards. Les Parlementaires ne se divisent plus en trois catégories ineptes : les suiveurs dociles de la droite, les suiveurs dociles du P.S., les abstentionnistes feignant de remplacer les oppositions idéologiques et de classes sociales par un clivage sommaire et impuissant entre Français toutes tendances confondues, et Martiniquais toutes nuances sacrifiées.

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La mort de Pierre Soulages

Pierre Soulages, le peintre qui a fait se rencontrer le noir et la lumière, est mort

Le peintre est mort dans la nuit du 25 au 26 octobre, à l’âge de 102 ans. Tout au long de sa carrière, il a voulu montrer tout ce que la rencontre du noir et de la lumière peut engendrer, y compris aussi une forme de sublime.

Pierre Soulages, né le 24 décembre 1919 à Rodez et mort le 26 octobre 20221 à Nîmes, est un artiste peintre et graveur français. Associé depuis la fin des années 1940 à l’art abstrait, il est particulièrement connu pour son usage des reflets de la couleur noire, qu’il appelle « noir-lumière » ou « outrenoir ». Il est l’un des principaux représentants de la peinture informelle.

Biographie
Enfance et découverte de l’art
Pierre Jean Louis Germain Soulages est né à Rodez, rue Combarela,, en 1919. Il est le fils d’Amans Soulages, carrossier (fabricant de voitures à cheval), et d’Aglaé Zoé Julie Corp. Amans Soulages avait été marié une première fois avec Lucie Pélagie Galtier, qui meurt en 1902, quelques semaines après avoir donné naissance à leur premier fils, Gaston Pierre Amans Soulages5.

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« Observations préliminaires à propos de la réfutation, par le romancier Lyonel Trouillot, de l’appui du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti »

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le romancier, poète et essayiste Lyonel Trouillot, l’une des voix majeures de la littérature haïtienne contemporaine, s’est fait l’écho d’un large secteur de la société civile haïtienne en dénonçant, dans un texte récent diffusé d’abord par courriel le 18 octobre 2022, l’appui public du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti. Artisan d’une œuvre littéraire forte et singulière élaborée dans les deux langues officielles du pays, le créole et le français, l’auteur de « Bicentenaire », de « Antoine des Gommiers » (Actes Sud, 2004 et 2021) ainsi que de « Pwomès » (poésie) et du roman « Agase lesperans » (C3 Éditions, 2014 et 2016), est également un éditorialiste lucide et courageux dont la parole analytique est attendue et entendue en Haïti. Lyonel Trouillot est aussi l’auteur d’une réflexion de premier plan sur la situation linguistique haïtienne, « Ki politk lengwistik pou Ayiti ? », parue dans Le Nouvelliste du 7 juillet 2005. La dénonciation, par Lyonel Trouillot, de l’appui de Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti a été publiée sur les sites suivants entre le 18 et le 21 octobre 2022 :

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Mort du sociologue Bruno Latour, figure de la pensée écologiste

L’un des plus éminents penseurs français est mort. Le philosophe Bruno Latour est décédé dans la nuit de samedi à dimanche 9 octobre, à Paris, à l’âge de 75 ans. Il est l’un des premiers à réfléchir sur la question politique en lien avec les enjeux écologiques. Pourtant, c’est dans le monde anglo-saxon que Bruno Latour est d’abord encensé.

Pour le New York Times, « il était le plus célèbre et le plus incompris des philosophes français ».

Bruno Latour, né en 1947 à Beaune, dans une famille de négociants en vin de Bourgogne, a passé son agrégation en philosophe après s’être formé à l’anthropologie en Côte d’Ivoire.

Il est l’un des premiers intellectuels français à percevoir l’enjeu de la pensée écologiste.

Nous avons changé de monde, expliquait-il dès les années 1990, depuis que nous sommes entrés dans l’anthropocène. Tournant ainsi la page des Modernes qui depuis le XVIIᵉ siècle soutiennent que les non-humains nous sont étrangers.

Il traduit sa pensée dans plusieurs ouvrages et ne se limite pas à la pure pensée climatique. Parmi eux : La fabrique du droit.

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Le « Dictionnaire de l’écolier haïtien », un modèle de rigueur pour la lexicographie en Haïti

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Dans le contexte de la rentrée scolaire 2022 en Haïti, la présentation analytique du « Dictionnaire de l’écolier haïtien », l’un des outils lexicographiques accessibles sur le marché du livre scolaire, vise à contribuer à remettre cet ouvrage sous le feu des projecteurs en raison de ses caractéristiques lexicographiques. Cette présentation s’adosse à un examen objectif de l’ouvrage afin qu’il soit davantage utile aux enseignants, aux directeurs d’école, aux rédacteurs de manuels scolaires ainsi qu’aux cadres du ministère de l’Éducation nationale qui travaillent à des mises à jour curriculaires. En quoi consiste ce dictionnaire ? Par qui a-t-il été élaboré ? À quel public s’adresse-t-il et quels sont ses objectifs spécifiques sur le plan de l’apprentissage scolaire ? Les enseignants doivent-t-ils de manière constante apprendre aux élèves à utiliser un tel dictionnaire généraliste unilingue au titre d’un outil de connaissance et également dans le but d’accompagner adéquatement l’apprentissage de la langue elle-même ?

La présentation descriptive du « Dictionnaire de l’écolier haïtien » se situe dans le prolongement de nos précédentes publications de nature lexicographique1 parues en Haïti dans Le National et également sur plusieurs sites outre-mer.

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La négritude, une construction qui ne repose sur rien ?

— Par Aimé Charles-Nicolas—

Une interview de Maryse Condé dans France Antilles a refait surface récemment sur les réseaux sociaux. Elle porte un titre provocateur au pays d’Aimé Césaire : « La négritude, une construction qui ne repose sur rien ».  Elle doit dater de 5 ou 6 ans, il me semble. Elle a donné lieu à de nombreuses réactions des internautes. Maryse Condé, la Guadeloupéenne, se plaint de l’accueil des Africains à l’égard des Antillais en Afrique et précisément des habitants de Guinée et du Ghana à son égard. A partir de son constat, Maryse Condé conclut : « Il n’y a aucune solidarité. Les africains ne nous ont jamais considérés comme des frères. (…) La négritude c’est un mythe, une construction de l‘esprit qui ne repose sur rien de vécu (…) et qui n’apporte rien à l’individu. »

Maryse Condé présente ainsi la négritude comme le sentiment d’appartenance à une grande famille, les Noirs, au sein de laquelle règnent bienveillance et solidarité.

Maryse Condé se trompe. Césaire n’a jamais dit cela. Il définit la négritude dans des vers célèbres du Cahier d’un retour au pays natal :

Ma négritude n’est pas une taie d’eau morte
sur l’œil mort de la terre
ma négritude n’est ni une tour ni une cathédrale
elle plonge dans la chair rouge du sol
elle plonge dans la chair ardente du ciel
elle troue l’accablement opaque de sa droite patience 

Les 3 premiers vers disent le refus de la passivité et le rejet d’une certaine image du Noir amorphe, incapable de construire une civilisation, le quatrième dit la force de sa proximité avec la nature, le cinquième dit la volonté d’émancipation, l’aspiration, la fierté.

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La « pathologisation » du débat d’idées en Haïti selon le sociologue du PHTK Louis Naud Pierre : le dessous des cartes

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« Pathologisation » [n.] : Fait de rendre pathologique.

« Pathologique » [adj.] : 1. Relatif à la pathologie, considéré sous l’angle de la pathologie. 2. Relatif à la maladie, qui est dû à une maladie. 3. Qui concerne des troubles, des dérèglements d’ordre psychique, qui s’écarte de la normalité. 4. Qui concerne les troubles, les états maladifs ou morbides liés à des phénomènes de société » (Ortolang, Centre national de ressources textuelles et lexicales du CNRS/Université de Nancy, France.)

Quelles sont aujourd’hui, en Haïti, les caractéristiques de certaines instances discursives du débat d’idées ? Contribuent-elles à la réflexion sur l’édification d’un État de droit au pays ? Sont-elles documentées et rassembleuses, sont-elles parfois habitées par les « interdits de parole » hérités principalement de la dictature duvaliériste et singulièrement formatées de nos jours par quelques « experts consultants » au service du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste ? La présente « Tribune » examine, à partir de sa mise en contexte, quelques idées-force contenues dans un récent texte du sociologue Louis Naud Pierre, chercheur associé à la Chaire de recherche du Canada en politiques étrangère et de défense canadiennes de l’Université du Québec à Montréal et coordonnateur du Réseau d’études sur Haïti (RES-HA à TI), Laboratoire d’analyse des problèmes sociaux et de l’action collective, (LAPSAC), Université Bordeaux 2.

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Man pa tou sel…

— Par Daniel M. Berté —

Man pa tou sel…

Man fè fos épi Fanon pou fraternizé épi félaga Laljéri
Man dòmi an mitan makolin épi Madéla a Roben Island
Man déviré bòkay épi Césaire pou tété lapowézi matjé an kayié
Man djoubaké épi Zobel lari kay neg épi djab-la an kann bétjé

Man rimonté laviè Léza épi Glisant pou ritouvé mémwa lesklavaj
Man pran kout fè ek étidié lisé Chelchè épi Delsham
Man maché mil maché épi Mac ek Fardin Sentespri
Man brè dlo-koko ek manjé tinen-lanmori épi Tipridan

Man aprann épi Hugo ki lenstriksion sé prèmié bizwen pep-la
Man viré Ségou an Lafrik épi Maryse Condé
Man rakonté lesklavaj ba fi-mwen épi Christiane Taubira
Man goumen épi Angéla Devis pou neg trapé dwa nonm

Man tjenbé lanmen bizayel-mwen épi Nicolas Guillen
Man jwé djaz épi Louis Armstrong an lari Nouvelle-Orléans
Man chanté bra brilé pié-ni épi Eugène Mona
Man dansé zouk Kasav épi Jocelyne Bérouard

Man étidié listwa péyi-a épi Arman Nicolas
Man fè kous kouri épi Herman Panzo
Man filé mo-mwen épi kanmarad anlè lanmel lakonsians
Man mété grif an tè épi lé travayè pou Matnik ay douvan

Man avansé épi sa ki konbat pou konstwi lidantité
Man apiyé épi lé kakolè anlè sa ka sèvi dekzanp
Man pòté respé épi lé gangan pou sa ki fet avan
Man lienné épi pòwtè limiè ki ka montré chimen

Man pa tou sel…

Daniel M.

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Souffrir de mille morts

Covid : en Martinique plus de 1000 décès recensés en milieu hospitalier.

—Collectif —

 »La Martinique a désormais franchi le nombre de 1000 décès de la Covid-19 recensés en milieu hospitalier. Un chiffre énorme, qui rappelle que cette épidémie est la plus grande catastrophe sanitaire qu’ait connu notre région.

On utilise l’expression «souffrir de mille morts », pour dire les douleurs extrêmes qu’on imagine ressentir par le fait de mourir mille fois. La Martinique, elle, souffre de mille morts dans une terrible indifférence!

Les morts de la Covid-19 sont aujourd’hui totalement invisibles. Une forme d’accoutumance semble s’être installée dans la population vis-à-vis des personnes qui continuent de mourir de la forme grave, pourtant évitable, de cette maladie.

La sidération semble s’être dissipée en dépit d’une situation toujours préoccupante. Le nombre quotidien des victimes est aujourd’hui sous le seuil de l’ »insupportabilité » de la durée des avis d’obsèques. Les seules craintes qui nous préoccupent désormais sont les annonces de nouvelles restrictions en raison de la situation épidémique, avec près de 2 000 personnes contaminées et 5 qui en meurent chaque semaine.

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Le crime du béké de Reynal et du nègre Gadet

— Par Dominique Domiquin —

Ainsi, dans une librairie de Fort-de-France, le 9 juillet 2022, le Martiniquais Emmanuel de Reynal a reçu des injures et un crachat. Ceci en réponse à un livre commis avec le Guadeloupéen Steve ‘Fola’ Gadet. Après le mollard du footballeur Marcus Thuram sur son adversaire Stefan Posch ; le glaviot adressé au détestable Eric Zemmour par un jeune descendant d’immigrés, voici le vert-vert à la sauce créole craché à la face d’un béké par un « activiste » antiesclavagiste du XXIe siècle.

Cet acte est condamnable quelle que soit la victime visée. Mais ne soyons pas naïfs, une part des békés se réjouira : « Sa bon ba’w Emannyèl, nou té di’w pa mélanjé kô’w épi nèg ! Luil é dlo pa kay ansanm ! Chak moun dwèt rété an plas-yo, sé konsa sa toujou maché ! Ou wè jan sé moun-tala rayi nou ? » En face, une portion des noirs en redemandera : « Enfin, nous brisons nos chaînes ! Les békés doivent nous demander pardon à genoux sous les coups de fouet !

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Et si le mot « Liberté » gardait son sens…

— Par Frantz Succab —

Il me revient très souvent, à propos des anticolonialistes, qu’il leur faut le courage et l’honnêteté de se remettre en question. En substance, ils devraient se demander si « un certain discours militant » ne tourne pas en rond. An ka pwan’y pou mwen osi, puisque je suis des leurs jusqu’à nouvel ordre. Ces exhortations légitimes, pourvu qu’elles soient bien intentionnées, appellent en effet pour y répondre du courage et de l’honnêteté. D’autant plus, de mon point de vue, que le courage de l’autocritique va de pair avec l’honnêteté, dont celle de ne jamais abandonner les valeurs qui devraient animer tout anticolonialiste. Savoir admettre qu’on se trompe sur la forme de son discours si elle reste figée en dépit du contexte, cela n’empêche pas d’appeler les choses par leur nom : gris, noir ou échaudé, un chat reste un chat et l’eau froide, l’eau froide.

On parle bien de « valeurs » quand il s’agit de la conviction relative au droit de chaque peuple du monde à être souverain en son territoire. Libre de s’autodéterminer.

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