Ne détournons pas le regard ! Manifestons encore et encore !

— Le n° 348 de « Révolution Socialiste », journal du G.R.S. —

Samedi 18 mai 18h au kiosque Guédon à Fort-de-France :

À l’appel de Martinique-Palestine Solidarité et d’une liste d’organisations qui s’allonge, nous serons dans la rue ce samedi 18. Ce n’est pas seulement un indispensable réflexe contre le cours génocidaire abject de l’État d’Israël à l’encontre du peuple palestinien. Ce n’est pas seulement un geste élémentaire de solidarité avec un peuple martyr. C’est aussi parce que dans le massacre qui se déroule sous nos yeux, dans l’affrontement international auquel on assiste, se jouent en fait des enjeux qui concernent la paix du monde.

La montée de la solidarité internationale avec la Palestine, solidarité dont le caractère trop discontinu explique l’arrogance sioniste, est le seul fait positif de la situation. Nous devons y contribuer de toutes nos forces.

Rendezvous samedi !

 

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Et si le 22 mai

Le 22 mai approche à grands pas. Jadis, on discutait longuement pour savoir si c’était la « date de naissance du peuple martiniquais ». Loin de nous l’idée de clore ce débat. Mais une préoccupation urgente nous suggère l’utilisation du 22 mai 2024 allant audelà des rituels, sans doute nécessaires : en faire la date du lancement ensemble, du combat pour la reconnaissance de notre peuple et de tous les derniers peuples colonisés par la France, dans la constitution française.

Bien sûr, notre peuple a dépassé le stade, où il aurait besoin du colon pour savoir qu’il existe comme tel. Mais l’histoire des dernières décennies en Kanaky et en Corse, montre que cette reconnaissance officielle donne une autre force, une autre légitimité à notre exigence de négociation sur tous les sujets qui nous concernent en propre. L’instauration du gel du corps électoral en Kanaky que le pouvoir colonial veut casser, s’est appuyée bien sûr, sur un rapport de force mais aussi sur la reconnaissance du peuple kanak comme un peuple. La décolonisation par définition concerne des peuples colonisés, considérés comme des entités propres.

La reconnaissance de notre qualité de peuple a été votée par le Conseil Général de la Martinique, il y a belle lurette. Comme un pied de nez passé presque inaperçu, le Pouvoir colonial nous a dans sa constitution, fait passer du rang de peuple implicitement reconnu à celui de simple population composante du peuple français. N’estil pas temps de remettre les choses en ordre ? N’est ce pas une bataille qui pourrait être partagée par toutes les forces décoloniales ?

Et si pour le 22 mai 2024, nous nous décidions à engager ensemble ce combat élémentaire.

 

Serge Châlons nous a quitté.e.s

La mort, ce samedi soir 11 mai, de notre camarade et frère de lutte Serge Chalon, aussi inéluctable soitelle, nous plonge dans une profonde tristesse.

Médecin conscient de l’imminence de l’issue fatale, il a dans les derniers jours, porté haut les qualités que nous lui connaissons depuis ses premières années de militant lycéen : sensibilité extrême au sort de ses proches et au destin de l’humanité, lucidité rarement prise à défaut, courage pour affronter les moments extrêmes, comme dans son action pour la Caraïbe, refus tenace de toutes les oppressions, coloniales, capitalistes, impérialistes, patriarcales, soif de découvrir, curiosité pour l’autre et grande humilité.

Son dernier combat avec nous, contre le chlordécone, pour la vérité, la justice, les réparations, ne l’a jamais détourné du devoir de mémoire envers nos ancêtres esclavisé·e·s, de la proximité avec nos sœurs d’Haïti et de la Caraïbe en général.

Jusqu’à son dernier souffle, il nous a encouragé·e·s à poursuivre le combat pour l’émancipation humaine et la préservation de la nature. Son exemple ne cessera de nous inspirer. Que ses proches soient assuré·e·s de notre solidarité affectueuse.

Que la Martinique, la Caraïbe, conservent jalousement le souvenir d’un de ses si valeureux fils.

Pour Lyannaj pou dépolyé Matinik et Matinik Doubout Gaoulé kont chlordécone.
Philippe Pierre-Charles.

La Savane, un des cœurs des luttes sociales martiniquaises

mercredi 15 mai 2024 – 18h Rue de la Liberté, Fodfwans, devant l’hôtel l’Impératrice, en plein air

Pôté chèz, tabouwé ou tiban

Gilbert Pago, aidé de SeizeMètresCarrés, présente l’histoire de 5 évènements marquants sous un autre angle. Avec LA SAVANE de FortdeFrance comme grille de lecture, il analyse l’abolition de mai 1848, la « Victoire du Rhum » de 1674, la venue des dits « bitakos » en 1935, la déroute de l’amiral Robert en 1943, et décembre 59.

Les échanges sont animés par la journaliste Déborah Ambroisine, et ponctués avec un Konvwa Danmyè-Bèlè.