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La Fondation Clément soutient l’exposition « Paris-Noir ».

Circulations artistiques et lutte anti-coloniales, 1950-2000

Centre Pompidou jusqu’au 30 juin 2025

L’exposition « Paris Noir » retrace la présence de 150 artistes africains, africains-américains et caribéens à Paris dans la seconde moitié du 20ᵉ siècle : de la création de la revue Présence Africaine en 1947 par Alioune Diop, autour du mouvement de la Négritude, qui est une librairie, une maison d’édition et un lieu de rassemblement pour les artistes et les intellectuels venus de ces différents mondes noirs, jusqu’à la création de la Revue Noire dans les années 1990. Cette exposition accompagne 50 ans de décolonisation à Paris, qui agit alors comme un laboratoire anticolonial panafricain et permet aux artistes de penser l’émancipation.

C’est une exposition qui permet à tous ces artistes de s’adosser à des luttes politiques, mais aussi de contribuer de manière décisive à la redéfinition des modernités et des postmodernités à Paris.

On a souvent raconté que les artistes quittaient Paris pour New York après la Seconde Guerre mondiale. Cette exposition nous montre une autre histoire qui vient en faitouvrir cette odyssée du Paris – Monde autour d’axes géographiques qui avaient été ignorés jusqu’à maintenant par l’institution.

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Voyage féérique au Macoutistan, le « pays » du grand poète et romancier Gary Klang…

— Par Robert Lodimus —

Le 27 février 2025, les parents, les collègues et les lecteurs de Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d’Argent, alias Frankétienne, l’ont accompagné à sa dernière demeure avec une profonde tristesse. L’enfant de « Ravine-Sèche » allait célébrer sa quatre-vingt-neuvième année d’existence le 12 avril prochain, dans une capitale en lambeaux, méconnaissable, pariatisée, livrée pieds et mains liés, – comme le Fils de l’Homme à Hérode Antipas –, aux lycanthropes d’Hadès et de Perséphone, le dieu et la déesse des enfers. Franck Étienne a traversé, – pour reprendre le jargon utilisé dans le vaudouisme –, sans avoir accompli son rêve : obtenir le prix Nobel de littérature. Peut-être, entrera-t-il dans l’histoire à l’instar de l’écrivain suédois nobélisé à titre posthume en 1931, Erik Axel Karlfeldt, – quoique celui-ci l’eût refusé de son vivant en 1918 –, pour son ouvrage Cor d’Automne (Höstorn), paru pour la première fois en 1927. Car, dans bien des cas, la mort n’est pas arrivée à gommer l’opiniâtreté des « obsessions subjuguantes ». Et puis, « mieux vaut tard que trop tard !»

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La précarité menstruelle, une réalité bien présente dans notre pays !

— Par Culture Egalité —

La précarité menstruelle est une injustice sociale et une question de santé publique qui touche de nombreuses jeunes filles et femmes menstruées en Martinique.

Dans notre région où le coût de la vie est plus élevé qu’en France et où les inégalités économiques persistent, les femmes sont particulièrement vulnérables.

Face à cette réalité préoccupante, notre association agit depuis plusieurs années pour briser ce tabou et favoriser des solutions concrètes.

Afin de répondre plus efficacement aux besoins, nous mettons en place un réseau de lutte solidaire visant à garantir un accès digne et gratuit aux protections périodiques pour toutes.

En proposant gratuitement des protections hygiéniques et en menant des campagnes de sensibilisation, nous refusons que les menstruations soient un facteur d’exclusion sociale.

Notre réseau repose sur la mobilisation collective de plusieurs partenaires associatifs : actuellement l’ACISE INSERTION ENVIRONNEMENT, CHENN LANMOU et EMERGENCE PRO ROBERT, des institutions : l’ARS Martinique, la DREETS, la CACEM, la ville de FORT-DE-FRANCE, la FONDATION EDF et notre fournisseur CORESTEL.

Cette action permettra : une distribution optimale des protections au sein de chaque structure, la coordination des actions de sensibilisation auprès du grand public et des femmes bénéficiaires, un plaidoyer renforcé auprès des pouvoirs publics pour des politiques inclusives en matière d’hygiène menstruelle.

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Adaptation et évolution : Les défis des Antilles face à un monde en mutation

Face à un monde qui mute à toute vitesse, les Antilles semblent accuser du retard à l’allumage face à la nécessité de s’adapter au changement de paradigme !

— Par Jean-Marie Nol —

Le monde est en perpétuelle transformation, mais ces dernières décennies, le rythme de ce changement s’est accéléré de manière fulgurante. Les crises économiques et géopolitiques se succèdent, les bouleversements societaux et économiques redéfinissent les équilibres mondiaux et les nouvelles technologies modifient en profondeur nos modes de vie et de travail. Ce climat d’incertitude génère une anxiété palpable au sein des sociétés, et nombreux sont ceux qui s’interrogent sur l’avenir. Face à cette réalité mouvante, l’adaptation devient une nécessité. Il ne s’agit plus simplement de suivre le cours des événements, mais bien d’anticiper les transformations pour ne pas subir un monde en mutation rapide et imprévisible. Ceux qui refusent d’évoluer risquent l’obsolescence dans une époque où l’innovation est devenue la clé de la survie.

Le monde est en mutation accélérée. Les révolutions technologiques, les bouleversements géopolitiques et les transformations économiques redéfinissent les structures sociétales à un rythme effréné. L’émergence des BRICS, la montée en puissance de l’intelligence artificielle et la redéfinition des frontières économiques et politiques ne sont que quelques-uns des marqueurs de cette évolution globale.

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« Sénégal, la lumière des femmes », un film d’Elise Darblay et Antoine Depeyre

Arte.tv : à la demande

Synopsis :
À la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, Néné vit dans un village peul reculé, sans école ni électricité, situé à plusieurs heures de piste du premier centre urbain. Alors qu’une ONG présente dans la région propose aux femmes de se former à l’énergie solaire, Néné décide de braver l’autorité de son mari pour participer au programme. Comme elle, Awa et Aïssata quittent pour la première fois leur communauté et font l’expérience de la modernité dans une grande ville…

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« Sénégal, la lumière des femmes » d’Élise Darblay et Antoine Depeyre (Fr., 2023, 53 min) est un documentaire touchant et édifiant qui plonge au cœur des communautés rurales et patriarcales du Fouta-Toro, une région isolée du Sénégal, à la frontière avec la Mauritanie. Dans ce territoire où l’accès à l’électricité est rare et où la condition des femmes est marquée par des traditions séculaires, le film suit le parcours de trois femmes courageuses : Néné, Aïssata et Awa, qui, à travers un programme de formation en énergie solaire, vont bouleverser leur destin et celui de leurs villages.

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Un monde de plus en plus barbare pour les femmes

8 mars journée internationale des droits des femmes

— Par Culture Égalité —

Le 8 mars est la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

Ce 8 mars 2025 marque le départ de la Marche Mondiale des Femmes. Cette année, pour son 25ème anniversaire, LA MMF a choisi de dénoncer le capitalisme patriarcal avec tous ses corolaires que sont l’exploitation, le racisme, la xénophobie et le sexisme.

Culture Egalité, se joint à cette longue marche des femmes du monde.

Car l’année 2025 est celle de tous les dangers. Partout dans le monde « l’ombre gagne » et met en péril les droits humains, en particulier ceux des femmes.

Des droits conquis mais fragiles et inégaux

Depuis le début du XXème siècle, grâce à leurs luttes, les femmes ont arraché de nouveaux droits qui ont transformé de façon profonde nos conditions de vie par rapport à celles de nos mères ou de nos grand-mères. Cependant, le chemin pour garantir notre intégrité, notre liberté – que celles-ci soient politique, sociale ou économique – n’est pas encore achevé. Certes, nous avons conquis :

– Le droit de travailler, mais nos emplois sont de plus en plus précaires.

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Le parachutage de Sterline Civil à la direction du Fonds national de l’éducation 

Vers le renforcement de la corruption et de l’impunité dans le système éducatif national d’Haïti

 — Par Robert Berrouët-Oriol (*)—

kleptocratie, cleptocratie /klɛp.tɔ.kʁa.si/ nom féminin — « Régime politique où l’autorité et le pouvoir de la ou les personnes qui en [assurent la direction] pratiquent à une très grande échelle la corruption pour s’enrichir et/ou accroître cette autorité ou ce pouvoir ». (Wiktionnaire, n.d.)

Les remontées de terrain qui nous parviennent d’Haïti témoignent de la persistance de maux à la fois chroniques et systémiques affectant l’École haïtienne, notamment sa gouvernance. Ils sont nombreux les directeurs d’écoles, les enseignants et les parents d’élèves à être profondément indignés et révoltés suite à la récente et délictueuse nomination de Sterline CIVIL, jeune trentenaire PHTKiste, au poste grassement rémunéré —650 000 Gourdes par mois–, de directrice du Fonds national de l’éducation d’Haïti. Pour bien contextualiser, d’entrée de propos, l’indignation résultant de la scabreuse nomination de Sterline CIVIL à la direction de la plus corrompue des organismes du système éducatif national haïtien, il est nécessaire de rappeler des faits amplement documentés et rapportés à maintes reprises par la presse locale.

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« Fragilité économique de la France et ses impacts sur la Guadeloupe »

Le ralentissement de l’économie française est préoccupant pour la stabilité économique et sociale de la Guadeloupe.

—Par Jean-Marie Nol —

La situation économique actuelle de la France, caractérisée par une contraction marquée de l’activité du secteur privé, soulève de vives inquiétudes non seulement pour l’Hexagone mais aussi pour ses territoires d’outre-mer, en particulier la Guadeloupe. L’indice PMI Flash de S&P Global et de la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui s’est effondré à 44,5 en février contre 47,6 en janvier, illustre un ralentissement prononcé de l’économie française. Un indice inférieur à 50 signale en effet une contraction de l’activité, et ce niveau constitue un plus bas de 17 mois, traduisant une fragilité accrue de la dynamique économique nationale. Cette situation, si elle persiste, risque de se propager comme une tâche d’huile aux Antilles françaises, où l’économie guadeloupéenne pourrait se trouver particulièrement exposée.Huit mois après la dissolution de l’Assemblée nationale et trois mois après la censure du gouvernement Barnier, l’instabilité politique se fait durement ressentir sur l’économie  selon le président de la chambre du commerce de l’industrie (CCI) qui s’est confié au Figaro .

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IA et consommation énergétique : un modèle à revoir d’urgence

Paul Caillon & Alexandre Allauzen(*) —

Les grands modèles de langage (Large Language Models ou LLM), comme ChatGPT (OpenAI), Gemini (Google/DeepMind) ou encore les modèles génératifs d’images comme Midjourney, sont devenus en très peu de temps des outils incontournables avec des usages qui ne cessent de s’amplifier et de se diversifier. Il est vrai que la fluidité des échanges avec ChatGPT impressionne, et que les promesses de développement sont enthousiasmantes.

Néanmoins, ces promesses cachent des coûts de calcul, et donc énergétiques, considérables. Or, aujourd’hui l’idée dominante dans l’industrie des modèles génératifs est : “Plus grand est le modèle, mieux c’est.” Cette compétition s’accompagne d’une croissance de la consommation énergétique et, donc, de l’empreinte écologique qui ne peut plus être ignorée et qui questionne quant à sa pérennité et sa viabilité pour la société.

Pourquoi un tel coût énergétique ?

Un modèle génératif de texte comme un chatbot est un ensemble de paramètres numériques ajustés à partir de données pour accomplir une tâche spécifique. L’architecture dominante s’appuie sur les « transformers ».

Les transformers prennent une séquence en entrée, par exemple un prompt (soit votre question), pour la transformer numériquement.

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L’éphéméride du 14 février : Guadeloupe, Martinique jours de mort les 14 février 1952 et 1974

En Guadeloupe et Martinique, le 14 février n’est pas le jour de l’amour mais le jour de la mort. En 1952, au Moule, 14 ouvriers sont blessés et 4 tués par des CRS alors qu’ils érigeaient un barrage visant à empêcher aux charrettes à cannes l’accès de l’usine Gardel. Cet évènement a pris le nom de  « Massacre de la Saint-Valentin« .

Le 14 février 1952, dans la commune du Moule en Guadeloupe, est organisée une grève par les ouvriers de l’usine Gardel pour une hausse de leurs salaires, part du mouvement revendicatif impliquant des petits planteurs et colons sur l’ensemble de l’île. Des barrages avaient été érigés par les grévistes sur le piquet de grève. Les forces de maintien de l’ordre sur place tirèrent sur la foule, le bilan est de 4 morts et 14 blessés. Ces événements sont connus à la Guadeloupe sous le nom de massacre de la Saint-Valentin.
Origine du mouvement
Le mouvement a commencé en novembre 1951 dans le nord Grande-Terre. Les revendications concernent alors la rémunération de la journée de travail et l’allègement des tâches sur les champs des békés.

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« L’Imprévisible Rencontre » par Dominique Berthet

Par Selim Lander —

Dominique Berthet est professeur à l’Université des Antilles, directeur de la revue annuelle Recherches en Esthétique (qui en est à sa trentième livraison) et l’auteur de nombreux ouvrages. Celui qui vient de paraître présente un intérêt particulier pour les lecteurs avertis, lorsque l’auteur, abandonnant à la fin le ton professoral, raconte quelques-unes des rencontres « magnétiques » – suivant la terminologie introduite au début du livre – avec des œuvres ou des artistes qui l’ont marqué.

Au-delà de cet éclairage sur les préférences esthétiques de l’auteur, l’ouvrage présente un double intérêt. Les lecteurs désireux de s’initier à l’art y trouveront des connaissances, organisées à partir du thème de la rencontre, qui apportent des réponses à deux questions fondamentales : qu’est-ce qu’être artiste et qu’est-ce qu’être spectateur (ou regardeur) ? Les autres lecteurs qui ont déjà quelques lueurs à propos de ces deux questions ne seront pas mécontents de les préciser, même s’ils s’arrêteront sans doute davantage sur les exemples, assortis d’une riche iconographie, qui viennent compléter les explications théoriques.

Il y a des rencontres fécondes, bien documentées dans l’ouvrage, tant du côté des artistes (celle de Wifredo Lam avec Picasso par exemple) que du côté du public (comme celle de Berthet lui-même avec l’œuvre de Zao Wou ki, relatée parmi d’autres à la fin).

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L’assemblée unique et l’autonomie en question à l’heure de la théorie du cheval mort ?

—Par Jean-Marie Nol —

La Guadeloupe et la Martinique se trouvent à un tournant décisif de leur histoire économique et sociale, confrontées à des défis majeurs qui remettent en question leur modèle de développement. Héritières d’un système issu de la départementalisation, ces îles font face à des mutations profondes dans un monde en transition. Quatre écueils se dressent sur leur chemin et menacent directement la stabilité des finances publiques : une décroissance économique persistante, un éventuel changement statutaire sans ressources financières supplémentaires, le dérèglement climatique et son cortège de catastrophes naturelles, et enfin la révolution technologique portée par la robotisation et l’intelligence artificielle. Ces défis ne sont pas des projections lointaines, mais des réalités tangibles qui s’imposent dès aujourd’hui avec une acuité grandissante.Pourtant, à l’heure où chaque dizaine de milliers d’euros dépensée fait l’objet d’intenses tractations, il n’est pas inutile de prendre en compte le coût du changement institutionnel .

Longtemps soutenues par des fonds publics abondants et une forte présence de l’État français, la Guadeloupe et la Martinique voient aujourd’hui ce modèle remis en cause. L’ère de l’argent facile touche à sa fin, et la remise en question du modèle social français menace un équilibre déjà fragile.

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De la face cachée du modèle économique et de la structure entrepreunariale en Guadeloupe : causes et conséquences ?

— Par Jean-Marie Nol —

L’histoire économique de la Guadeloupe est intrinsèquement liée à son passé colonial et aux structures socio-économiques héritées de cette période. Dès la colonisation française au XVIIe siècle, l’économie de l’île s’est développée autour de la production agricole destinée à l’exportation, en particulier le bois précieux, le coton, le tabac, le café, le cacao et enfin la canne à sucre, qui est rapidement devenue la principale ressource économique. Cette activité était basée sur un système de plantation qui reposait sur l’exploitation des esclaves africains, imposant une structure économique hiérarchique et profondément inégalitaire. La mise en place de l’« Exclusif colonial », qui obligeait les colonies à commercer uniquement avec la métropole, renforçait la dépendance économique de la Guadeloupe vis-à-vis de la France. Ce modèle économique, axé dès les débuts sur l’exportation, a non seulement limité les opportunités de diversification, mais a aussi contribué à une concentration des richesses entre les mains d’une élite blanche, les blancs créoles , qui détenaient les terres et les moyens de production.

L’abolition de l’esclavage en 1848 n’a pas radicalement changé les structures économiques de l’île.

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En Haïti, la crise politique et la violence des gangs ont un impact dévastateur sur la scolarisation des enfants 

— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —

En Haïti l’actuelle crise éducative, identifiable à tous les étages de l’édifice scolaire, est la résultante de multiples maux antérieurs liés entre autres à l’exil forcé d’environ 1 400 enseignants et cadres de l’éducation nationale fuyant la dictature de François Duvalier en 1964-1965. Pour la plupart ils se sont retrouvés dans les pays de l’Afrique francophone nouvellement indépendants où ils ont contribué au développement des systèmes éducatifs des nouveaux États (voir Camille Kuyu, « Les Haïtiens au Congo », Éditions L’Harmattan, 2006). De nos jours, la crise éducative impacte très durement les conditions de vie des enseignants du secteur public en butte à d’incessants arriérés de salaire. Sur ce registre, il est utile de préciser que ces récurrents arriérés de salaires, qui affectent également la scolarisation des élèves, étaient d’un montant de 4 milliards de gourdes en 2016 selon les déclarations du ministre sortant de l’Éducation nationale Nesmy Manigat au nouveau ministre Jean Beauvois Dorsome (voir Le Nouvelliste du 7 avril 2016). Étant donné la croissance négative du PIB (produit intérieur brut) depuis six ans, il est logique et vraisemblable de poser que les arriérés de salaires ont doublé ou triplé chaque année de 2016 à 2024.

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Panorama des menaces existentielles qui pèseront bientôt sur la Martinique et la Guadeloupe !

— Par Jean-Marie Nol —
La Martinique et la Guadeloupe qui dépendent de façon politique étroite mais surtout intrinsèquement liées de façon viscérale à la situation financière, économique et sociale de la France se trouvent à un tournant décisif alors que la décennie avance de manière chaotique avec crise combinée à une revendication locale d’autodétermination  à peine voilée . Et pourtant, nous sommes confrontés sans fard à une question institutionnelle, mais surtout à des enjeux économiques complexes et interdépendants qui façonneront prochainement notre avenir. En effet, nous serons confrontés demain à un des grands défis économiques de notre époque, à savoir l’émergence d’un monde où il n’y a plus assez de travail rémunéré pour tous, à cause des bouleversements technologiques qui se profilent, et aux différentes conséquences qui en résultent, c’est à dire la fin de la recherche d’une croissance effrénée, la perte de ressources fiscales pour les collectivités locales, le déclin du modèle social français , l’augmentation du chômage du fait de la destruction créatrice, l’accroissement des inégalités, l’affirmation du pouvoir des grandes entreprises, ou encore la quête éperdument du sens de l’existence pour un grand nombre d’individus dans une société qui n’est plus essentiellement laborieuse.

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La Guadeloupe une île paradis en sursis menacée par le coût exorbitant du changement climatique.

— Par Jean-Marie Nol —

Alors que le département de Mayotte a été littéralement dévasté par le passage du cyclone Chido, il devient urgent pour la Guadeloupe de s’interroger sur les conséquences économiques et financières du changement climatique.La Guadeloupe, bien que souvent perçue comme un paradis tropical, se trouve aujourd’hui au cœur des enjeux économiques et environnementaux liés au changement climatique. Ce territoire insulaire des Caraïbes, riche d’une biodiversité exceptionnelle et d’une économie fortement dépendante des ressources financières de l’État , mais aussi de ses propres ressources naturelles, est confronté à des transformations profondes qui bouleverseront ses équilibres. Le réchauffement global, amplifié par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, menace directement les principaux secteurs d’activité de l’archipel et soulève des questions majeures sur sa résilience face à ces bouleversements.

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La fable de la « soup joumou », soi-disant « soupe de l’Indépendance »…

… dans le brouillard de la patrimonialisation et de l’arnaque identitaire

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

« On distingue généralement trois types de fraude scientifique : la fabrication de données, la falsification de données et le plagiat. Fabriquer des données, consiste à forger de toutes pièces les résultats d’une recherche. Falsifier des données consiste à altérer intentionnellement des données de façon à les rendre plus conformes à l’hypothèse du chercheur. Le plagiat visé ici consiste dans l’appropriation totale ou partielle d’un texte qu’on n’a pas écrit soi-même. Nonobstant leur gravité, nous passerons sous silence les conduites « zone grise » (par ex.: l’autoplagiat, les publications « salami », la cosignature honorifique, les soumissions multiples, etc.) analysées ailleurs (Larivée et Baruffaldi, 1993) » — (« La fraude scientifique et ses conséquences », par Serge Larivée, Faculté des arts et des sciences, École de psycho-éducation, Université de Montréal.)

La parution des articles dans lesquels nous avons soumis à l’analyse critique l’incrédibilité de l’historicité de la « soup joumou » frauduleusement et idéologiquement qualifiée de « soupe de l’Indépendance » a suscité l’intérêt de nombreux lecteurs dans divers milieux, tant à Port-au-Prince que dans certaines villes de province.

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Israël-Palestine, l’impossible coexistence ?

À voir et à revoir sur france.tv.
Série documentaire (2024 – inédite – 3 x 52 min) – Réalisée par Dan Setton – Écrite par Charles Enderlin – Production Zadig Productions – En coproduction avec France Télévisions

Les attaques terroristes et sans précédent du Hamas, le 7 octobre 2023, ont plongé Israël dans une crise inédite et ont fait basculer le Proche-Orient dans un nouveau chapitre sanglant de son histoire, qui bouscule nos sociétés et la géopolitique mondiale.

Parce que le devoir d’informer et la compréhension de l’actualité nécessitent de regarder l’Histoire, France Télévisions propose le documentaire inédit Israël – Palestine, l’impossible coexistence ? sur sa plateforme france.tv et sur France 5. Cette œuvre en trois épisodes, exceptionnellement documentée, écrite par Charles Enderlin, réalisée par Dan Setton, retrace et décrypte l’histoire tumultueuse des relations entre Israël et la Palestine. Un récit éclairant, qui condense la complexité et le temps long du conflit pour permettre à tous de mieux en connaître les racines, en décrypter les enjeux, jusqu’à la crise et aux souffrances actuelles. Et garder l’espoir de la paix.

Un nouveau chapitre sanglant de l’histoire du Proche-Orient s’est ouvert le 7 octobre 2023.

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Agnès Brézéphin : l’art comme chemin de guérison et de mémoire

Prix Léopold Sédar Senghor à la Biennale 2024 de Dakar.

— Par Hélène Lemoine —

Agnès Brézéphin, artiste martiniquaise, a récemment marqué la Biennale de Dakar 2024 par une installation bouleversante intitulée Cabinet de curiosités – Chambre des merveilles : « Au fil(s) de soi(e) ». Lauréate du prix Léopold Sédar Senghor, cette œuvre puissante explore des thématiques profondes telles que l’inceste et la guérison, tout en rendant hommage à la résilience humaine. À travers son travail, l’artiste tisse un lien entre souffrance et beauté, et entre mémoire personnelle et histoire collective.

Une installation poignante : la souffrance transformée en art

Au cœur de cette installation, un lit, symbole de traumatisme, se trouve entouré de divers artefacts symboliques. Des cocons de soie, des perles de haute couture, des grenades représentant la fertilité, et un édredon d’enfance, sont tous reliés par des fils de soie qui s’entrelacent autour du corps de l’artiste. Pour Agnès Brézéphin, ce lit représente le lieu de la douleur, celui où elle a vécu l’inceste pendant 15 longues années, mais aussi l’espace où se joue la guérison.

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« La vie des esclaves en prison. La Réunion, 1767-1848. » de Bruno Maillard, Prix Littéraire Fetkann-Maryse Condé 2024

Le Prix Littéraire Fetkann-Maryse Condé 2024, catégorie « Recherche », a été décerné aujourd’hui à Bruno Maillard pour son ouvrage La vie des esclaves en prison. La Réunion, 1767-1848. Cette distinction, remise au Café de Flore à Paris, honore un travail de recherche rigoureux, soutenu par un jury composé d’éminents historiens. Le lauréat exprime sa grande joie, d’autant plus que sa sélection s’est faite parmi des ouvrages d’une qualité scientifique remarquable.

Le Prix Fetkann-Maryse Condé, dont le nom évoque la « fête de la canne », symbolise la mémoire de l’esclavage et du combat pour la liberté. Il est un vecteur important pour la reconnaissance des tragédies de l’histoire, et vise à renforcer la cohésion sociale à travers une meilleure connaissance des événements qui ont marqué les communautés issues de l’esclavage.

Dans La vie des esclaves en prison, Bruno Maillard livre une analyse inédite du système carcéral à La Réunion, en se concentrant sur la période 1767-1848. S’appuyant sur des archives inédites, l’auteur dévoile les conditions de vie des esclaves dans les prisons coloniales, un aspect souvent négligé de l’histoire de l’esclavage.

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La place des femmes dans le mouvement social

Culture Égalité et la lutte contre la vie chère en Martinique : un combat féministe et structurel

Depuis plusieurs semaines, la Martinique est le théâtre d’une mobilisation sociale intense contre la vie chère. L’association féministe Culture Égalité (CE) prend sa part de cette lutte et s’engage non seulement contre les inégalités économiques, mais aussi contre les structures patriarcales, coloniales et capitalistes qui les perpétuent. Car le combat pour une société plus juste ne saurait être séparé de celui pour l’égalité des sexes et l’émancipation.

Une société débarrassée du colonialisme, du capitalisme et du patriarcat : un défi à relever

Le combat contre la vie chère ne peut se dissocier de l’histoire coloniale et capitaliste de la Martinique. La « pwofitasyon » – exploitation économique systémique – a fait de notre pays un marché à exploiter, renforçant les inégalités sociales et économiques.

Pour Culture Égalité, dénoncer cet héritage ne suffit pas : il est impératif d’opérer une transformation structurelle en brisant les logiques d’exploitation et de domination.

Le rôle réservé aux femmes dans notre société

En Martinique, où les femmes occupent souvent des rôles centraux au sein des foyers, notamment dans la gestion du budget familial, elles sont particulièrement vulnérables face à la précarité.

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Le rôle des « intellectuels serviles » dans l’arsenal idéologique érigé par le PHTK néo-duvaliériste

Le rôle des « intellectuels serviles » dans l’arsenal idéologique érigé par le cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Dans un compte-rendu de lecture à la fois rigoureux et sobre, « L’État haïtien et ses intellectuels : socio-histoire d’un engagement politique (1801-1860) », la directrice de la FOKAL, Michèle Duvivier Pierre-Louis, offre un regard particulièrement éclairant sur le livre de Délide Joseph issu de sa thèse de doctorat soutenue en 2014 et qui a été publiée en conservant le titre original de sa recherche doctorale, « L’État haïtien et ses intellectuels / Sociohistoire d’un engagement politique 1801 – 1860 » (Imprimerie Le Natal, Port-au-Prince, 2017). L’article de Michelle Duvivier Pierre-Louis est paru dans l’excellente « Revue d’histoire haïtienne » que publie le Cidihca à Montréal (voir le dossier « La Révolution haïtienne et ses influences dans le monde Atlantique », vol. 1, no 1, 2019). En raison de sa pertinence, nous citons longuement ce texte.

« En livrant au public une version abrégée de sa thèse d’histoire soutenue en avril 2014 à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS-Paris), Délide Joseph nous ouvre un champ où peu d’historiens haïtiens s’étaient jusqu’ici engagés de manière spécifique, celui de la généalogie et du positionnement des deux premières générations d’intellectuels haïtiens.

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L’aiRain du métal rouge : Parole en mouvement

Tribune-mêlée du Réel, entre Mer et Ciel, au pays des bêtes longues…

Par Loran Kristian

« L’histoire, c’est la lutte des exploités contre les exploiteurs. C’est la lutte des exploiteurs entre eux, pour s’accaparer le produit de l’exploitation. Après une révolution, les exploiteurs choisissent les leaders des exploités. Ces exploités devenus exploiteurs, défendent la cause des exploiteurs. »

Cette maxime, connue de la plupart des générations du 20e siècle, nous laisse, en l’entendant, ce goût caractéristique de pistaches brulées que l’on avale trop rapidement, alors qu’une action décisive est en passe de se conclure lors d’un grand match de foot. C’est peut-être de là, que vient ma méfiance des révoltes ou des révolutions, des contre-révolutions, des révolutionnaires et contre-révolutionnaires, des raisiniers à gueule de mancenillier bord-de-mer, des minorités dirigeantes ou dominantes, de même que ma manman-méfiance de celles et ceux qui hurlent avec les loups, aboient avec les chiens, miaulent avec les chattes, ou nous chantent des cantiques de leur voix de casserole.

Tenez… : selon les propos du plus récent Ministre auprès du Premier ministre, chargé des Outre-mer, interviewé à la Martinique le 12 novembre 2024 : « nous devons repenser la structure économique de nos Outre-mer et la façon dont on les gère.

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La « soup joumou » dotée du statut chimérique de « soupe de l’Indépendance » ou…

…l’histoire d’une frauduleuse affabulation dénuée de fondements historiques

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Au fil d’un récent échange entre un universitaire haïtien et l’auteur de ces lignes, la fort controversée histoire de l’inscription de la « soup joumou » sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité pour Haïti a refait surface. Il est attesté que depuis une cinquantaine d’années la « soup joumou » est frauduleusement qualifiée de « soupe de l’Indépendance ». Cette qualification abusive, qui ne repose sur aucune recherche historique et anthropologique connue, est en réalité une affabulation/mythologisation identitaire relevant du procédé de la fabrication des petites anecdotes pseudo historiques. Une telle affabulation/mythologisation identitaire se déploie sur le registre de l’instrumentalisation de l’accessoire comme réponse à l’implosion des valeurs traditionnelles et consensuelles de la culture haïtienne. Le présent article en fait la démonstration, documents de référence à l’appui.

La « soup joumou » qualifiée de « soupe de l’Indépendance » ou les dessous du charlatanisme historique et de la fraude intellectuelle

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L’appui de Michel DeGraff au PHTK en Haïti dénoncé par Lyonel Trouillot

L’appui public du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK en Haïti dénoncé par le romancier et essayiste Lyonel Trouillot

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Le présent article aurait pu s’intituler « La corruption des esprits dans le système éducatif haïtien : pistes de réflexion » tant les maux de ce système que nous évoquons sont prégnants et ancrés dans ce que le philosophe français Louis Althusser appelle les « appareils idéologiques d’État » (voir Louis Althusser, « Idéologie et appareils idéologiques d’État – Notes pour une recherche ». Cet article, publié d’abord dans la revue La Pensée no 151, juin 1970, a été repris dans son ouvrage-phare « POSITIONS (1964-1975) » (Paris : Les Éditions sociales, 1976). Le lecteur fera le constat de la permanence, au fil de notre analyse de la corruption des esprits dans le système éducatif haïtien, du « fonctionnement à l’idéologie » dont parle Althusser. Dans ce texte majeur, Louis Althusser précise comme suit sa pensée : « Mais allons à l’essentiel. Ce qui distingue les AIE [les Appareils idéologiques d’État] de l’Appareil (répressif) d’État, c’est la différence fondamentale suivante : l’Appareil répressif d’État « fonctionne à la violence », alors que les Appareils idéologiques d’État fonctionnent « à l’idéologie ». 

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