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Rachel Khan – La laïcité n’est pas une opinion, c’est une nécessité

L’autrice de « Racée », essai dans lequel elle dénonce le repli identitaire, a reçu le prix de la laïcité. Voici son discours à la réception du prix.

— Par Rachel Khan—

Je ne sais pas si vous réalisez à quel point je suis touchée de cette reconnaissance, surtout cette année. Il y a quelques jours, j’entendais Dany Laferrière dire qu’un écrivain n’a pas d’origines, que son origine, c’est la bibliothèque. Je rajouterais que c’est le propre d’un artiste. Les artistes ont, comme origine, les poèmes, les tableaux, les compositions, les films, les couleurs, les mots qui sont venus avant lui et qui lui donnent envie de créer encore autre chose, qui le transforment qui nous transforment dans les tremblements du monde. Un artiste n’a pas d’identité fixe, il a une signature en mouvement.

Mes origines, c’est Romain Gary, Édouard Glissant, Manu Dibango que j’ai interpellés vivement pendant toute l’écriture de Racée. J’ai, donc, une pensée pour ma famille qui, malgré l’horreur, reste immense parce que c’est une famille de sang, d’esprit, mais aussi de sol. Nos origines, ce sont également nos créateurs de grandes lois, et mon esprit ne peut se détourner de ceux qui ont pensé la laïcité : Voltaire, Victor Hugo, Georges Clemenceau, Aristide Briand et d’autres… Des combattants de la liberté pour faire vivre nos Lumières.

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Le Dr Hippolyte Morestin (1869-1919), chirurgien des soldats défigurés de la guerre 14-18.

— Par Xavier Chevallier, conservateur en chef des bibliothèques —

La guerre 14-18 ou la Grande Guerre fut l’une des plus grandes tragédies de l’histoire. Elle marqua à jamais le 20ème siècle et ses conséquences – bouleversements géopolitiques, démographiques, industriels, économiques, sociaux, culturels, psychologiques – sont encore perceptibles de nos jours. Ce que l’on sait moins, c’est qu’elle permit des progrès prodigieux dans la médecine, en raison des soins qu’il fallait prodiguer aux innombrables blessés. La chirurgie de guerre se spécialisa, devint plus ciblée et efficace dans la prise en charge des patients, notamment celle concernant les graves blessures au crâne, au visage et à la mâchoire. Face à cet afflux considérable et inédit de mutilés faciaux – il y en aura quinze mille rien qu’en France, on les appellera à partir de 1921 les « gueules cassées » – se créera une discipline nouvelle, la chirurgie maxillo-faciale, dont le professeur Morestin (1869-1919) sera l’un des plus brillants représentants.

Chirurgien d’une dextérité légendaire, Hippolyte Morestin s’occupera à Paris pendant plus de quatre ans avec dévouement de ces malheureux soldats aux visages ravagés par les armes modernes et destructrices du premier conflit mondial.

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Le spectacle « Haïbécoise » de Rebecca Jean confirme son talent sur la scène musicale montréalaise

Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

Peu de temps après s’être produite au Centro Leonardo Da Vinci, à Montréal, dans le cadre des célébrations du mois du créole, la chanteuse Rebecca Jean a offert au public montréalais, le 30 octobre 2021, son nouveau spectacle musical intitulé « Haïbécoise » au lieudit Le Ministère. La tonalité sinon l’ADN de ce spectacle est inscrite dans le titre même de cette ample prestation musicale, « Haïbécoise », comme pour rappeler les deux matrices de l’identité de cette chanteuse haïtiano-québécoise, née à Montréal de parents haïtiens, et qui chante aussi bien en français qu’en créole. « Haïbécoise » est un mot-valise créé par Rebecca Jean pour signifier que c’est à la confluence et à la pollinisation de ses deux cultures, la québécoise et l’haïtienne, qu’elle tisse son art chansonnier et qu’elle inscrit en notes aériennes chacune des mélodies qu’elle a écrites ou qu’elle interprète, avec un rare et novateur talent déjà salué dans les médias québécois par la critique. En entrevue au National le mois dernier, elle rappelle que « [Ses] racines ont pris naissance au soleil, quelque part entre Petit-Goâve et Jacmel.

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Goncourt 2021 : le sacre de Mohamed Mbougar Sarr et de sa Plus secrète mémoire des hommes

L’auteur sénégalais, édité par Philippe Rey, succède à Hervé Le Tellier qui avait remporté le prix l’année dernière avec L’Anomalie (Gallimard).

Le jury du Goncourt, présidé par Didier Decoin et réuni au restaurant Drouant à Paris, a rendu son verdict mercredi 3 novembre à l’heure du déjeuner, renouant avec la tradition qu’HHervé Le Tellier, prix Goncourt 2020 avec L’Anomalie . C’est donc devant une foule de journalistes, passe sanitaire de rigueur, qu’a été consacré Mohamed Mbougar Sarr, au premier tour avec six voix, a annoncé Philippe Claudel, secrétaire général du Goncourt, au restaurant Drouant, à Paris.

Ce Sénégalais de 31 ans et grand favori des critiques l’emporte haut la main avec son quatrième roman, La plus secrète mémoire des hommes (Philippe Rey/Jimsaan). À mi-chemin entre enquête et réflexion sur le métier d’écrivain, Sarr fait vivre Diégane, écrivain sénégalais aussi narrateur du récit et qui lui ressemble étrangement. Ce dernier se rend à Paris pour retrouver la trace de T.C. Elimane, auteur d’un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. Le roman d’apprentissage voyage entre le Sénégal et la France mais aussi l’Argentine, afin de lever le voile sur cet homme, abandonnant la littérature au profit du silence.

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Le musée du Quai Branly expose 26 œuvres d’art du Bénin avant leur retour au pays

Ces œuvres ont été pillées lors de la mise à sac du palais d’Abomey par les troupes coloniales en 1892.

Une dernière exposition en France. Le musée du Quai Branly, qui abrite des milliers d’œuvres africaines en partie pillées pendant la colonisation, expose, du mardi 26 au dimanche 31 octobre, 26 œuvres d’art du Bénin, avant leur retour dans ce pays promis par Emmanuel Macron et permis par une loi votée fin 2020.

Ces œuvres d’art, des statues totem de l’ancien royaume d’Abomey ainsi que le trône du roi Béhanzin, pillés lors de la mise à sac du palais d’Abomey par les troupes coloniales en 1892, font l’objet d’une exposition spéciale dans le musée parisien où elles faisaient jusqu’à présent partie des collections.

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Clara Dupont-Monod remporte le Prix Femina 2021

La romancière a été consacrée pour S’adapter, une belle déclaration d’amour à la famille moderne. Le Femina étranger est attribué au Turc Ahmet Altan pour Madame Hayat et le Femina Essais à Annie Cohen-Solal pour Un Étranger nommé Picasso.

Clara Dupont-Monod a remporté le prix Femina pour son beau roman, S’adapter, l’histoire d’une fratrie confrontée au handicap, dans les beaux paysages des Cévennes.

Le Femina étranger est attribué au Turc Ahmet Altan pour Madame Hayat traduit par Julien Lapeyre de Cabanes chez Actes Sud. Madame Hayat, son troisième traduit en France après Comme une blessure de sabre (2000) et L’Amour au temps des révoltes (2008), met en scène Fazil, étudiant en lettres installé dans une pension d’Istanbul depuis la mort de son père.

Le Femina essais est attribué à Annie Cohen-Solal pour Un Étranger nommé Picasso (Fayard). Elle ne figurait pas dans la sélection.

Les trois prix ont été décernés lundi, au musée Carnavalet à Paris. Les cinq finalistes du Femina (romans français) étaient Clara Dupont-Monod, Jean-Baptiste Del Amo, Thomas B. Reverdy, Nina Bouraoui et Mohamed Mbougar Sarr.

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« Les Démons », d’après Dostoïevski, m.e.s. Guy Cassiers

— Par Dominique Daeschler —

Ces « démons » ,que l’on connaît le plus souvent sous le nom des possédés, « kaléidoscopés » par Guy Cassiers, directeur artistique de la Toneelhuis d’Anvers, ne manquent pas, dans la solennité de la salle Richelieu de la Comédie Française, de solliciter le spectateur.

Ce récit choral qui joue de la dérive, adapté du roman de Dostoïevski par Erwin Mortier, nous plonge dans la Russie tsariste. Un vieil intellectuel (Stepane) et Varvara, son amie et soutien financier, sont confrontés à une jeune génération qui, d’une façon ou d’une autre va bousculer la société russe (opposition à Nicolaï 1er, terrorisme, athéisme, nationalisme religieux). Autour de leurs fils respectifs (Piotr le terroriste nihiliste et Nicolaï le séducteur manipulateur charismatique) , des individus caricaturaux : Dacha séduite et naïve, Maria mystique et folle, Liza riche et poète de salon, entourées d’une flopée d’hommes aux idées virevoltantes. Chacun combine, se fourvoie ou laisse faire : convictions politiques, foi reniée… tout se défait. Le monde de demain ne peut être construit dans la violence et l’absence des valeurs traditionnelles russes auxquelles tient tant Dostoïevski, peu sensible à l’apport des Lumières.

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Fespaco: derniers réglages avant l’ouverture du plus grand festival de cinéma en Afrique

— Par Yaya Boudani —

Au Palais des sports de Ouagadougou, Serge Aimé Coulibaly fait les derniers réglages pour le spectacle d’ouverture du Fespaco qui aura lieu samedi 16 octobre. Pour cette 27e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou, au Burkina Faso, le chorégraphe, ses 80 danseurs, acrobates et comédiens, ont décidé de rendre hommage à la femme, à travers le spectacle « Yennenga Leguessi » ou l’hymne à la résilience.

« On rend hommage à la femme, à l’Amazone, à celle qui lutte, explique le chorégraphe burkinabè Serge Aimé Coulibaly. Donc, c’est aussi un clin d’œil pour voir comment résister à ces attaques répétées du terrorisme, comment on peut sublimer, retrouver des forces pour pouvoir éliminer ce fléau. »

Loin du Palais des sports, Aboubacar Ouango s’assure que toutes les salles de projection ont bien reçu le matériel adéquat. Pour ce conseiller du délégué général, la réussite de cette édition du Fespaco reste l’objectif principal jusqu’au clap final : « Actuellement, nous avons procédé à la programmation des films. Les films détenus dans les différents sites de projection.

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60 ans après le massacre des Algériens à Paris, l’ultime combat pour la mémoire

Paris – Le 17 octobre 1961, Djamila Amrane manifestait avec son nourrisson dans les bras. Soixante ans après le massacre des Algériens à Paris, cette « guerrière dans l’âme » livre un dernier combat: à 87 ans, elle transmettra, « tant qu’il faudra », une mémoire longtemps occultée.

A l’époque, elle battait pavé aux côtés de milliers d’hommes et de femmes à l’appel de la fédération de France du FLN (Front de libération nationale), dont elle était alors agent de liaison en Seine-Saint-Denis, contre le couvre-feu imposé aux « Français musulmans d’Algérie« .  

« Ce devait être une manifestation pacifique. Les organisateurs nous avaient dit de n’avoir rien sur nous, même pas une épingle à nourrice. On voulait simplement combattre l’injustice« , raconte l’un des derniers témoins de cette soirée, le cheveu et la mise impeccables.  

Angoissée à l’idée qu’on « oublie » cette page de l’Histoire, la vétérante du FLN déroule d’une voix douce le fil de ses souvenirs.  

« Certaines des femmes à qui j’avais demandé de venir s’étaient bien habillées, croyant aller à une sorte de fête.

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Kandid, Voltaire, traduction en créole martiniquais de J.M. Rosier et J.P. Arsaye, K.Editions, juin 2021.

Que des martiniquais aient voulu, en 2021, traduire Candide de Voltaire en créole martiniquais en dit long de la vision qu’ils ont de leur propre idiome vernaculaire et de la très haute estime dans laquelle ils le tiennent.

Pour Jean-Marc Rosier, écrivain-poète bilingue reconnu, et Jean-Pierre Arsaye, docteur en traductologie, qui en sont les traducteurs, cette langue tellement décriée, méritait, en effet, de se confronter à cette écriture singulière, à cette esthétique symbolique du Siècle des «Lumières».

Ce n’est ni un pari fou, -Georges Eleuthère Mauvois l’a déjà relevé avec l’Antigone de Sophocle et tant d’autres avant eux- ni une foucade voire une lubie d’intellectuels en quête de reconnaissance. C’est, avant tout, preuve, par l’exemple, que cette langue – le créole – prend, désormais place, d’autorité, dans le concert des langues qui comptent.

Les auteurs de cet ouvrage n’ont point produit une transposition du conte voltairien, mais ont effectué un véritable travail de traduction. Une traduction qui se veut, à la fois :

  • fidèle à l’écriture originelle de ce classique de la littérature française, à l’ironie si spécifique,
  • soucieuse de respecter l’idiosyncrasie orale de la langue-cible, tout en réussissant à en extirper sa littérarité intrinsèque.

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Dominique Berthet, Création et insularité, Paris, L’Harmattan, Coll. « Les Arts d’ailleurs », 2020, 215 pages.

— Par Mireille Bandou Kermarrec —

L’ouvrage « Création et insularité » est la restitution du colloque qui s’est tenu en Guadeloupe en novembre 2014 sur le thème « Créations insulaires ». Notons que « créations insulaires » est au pluriel. Un titre qui a fait réagir de nombreux artistes, le qualificatif insulaire indexant leurs créations dans une catégorie à part de l’art contemporain. Le titre « Création et insularité », retenu pour ce volume, est au singulier. La liaison « et » qui n’est pas anodine, ouvrirait une réflexion plus large sur la corrélation entre les deux termes. Le terme création englobant différentes disciplines artistiques et diverses formes d’art, notamment les formes d’art développées dans la Caraïbe. Insularité renvoyant à l’île, lieu où l’artiste est censé vivre et créer.

Mais de quelle île s’agit-il ? L’île géographique, définie par ses paysages, ses contraintes, ses limites, l’île déserte ou habitée ? L’île paradisiaque et fantasmée des dépliants touristiques ? Ou bien, les îles imaginaires du cinéma et de la littérature ?

L’artiste aurait-il une façon de penser et de créer qui serait différente selon qu’il habiterait sur une île ou sur un continent ?

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L’Affaire Pavel Stein, Gérald Tenenbaum, éditions Cohen&Cohen

— Par Michèle Bigot —

« En matière de révolte, aucun de nous ne doit avoir besoin d’ancêtres », cette épigraphe d’André Breton ouvre le roman sur une énigme. Quelle révolte, qui est révolté et contre quoi? Mais il se pourrait que la révolte n’ait pas nécessairement besoin d’un objet, qu’elle soit un état de l’esprit. Voyons donc…

La matière du roman est matière fluide. Une femme écrit. Une femme parle. Choc de la première phrase: « Je déteste porter des collants lorsque j’ai mes règles ». D’emblée, le narrateur-auteur est invité à disparaître, au moins en tant qu’homme. Et Paula, puisque c’est elle qui agit, se lance dans un récit. Rétrospectif et personnel. La scène de l’écriture (qui ouvre et clôt le récit) intervient quelque vingt ans après la scène de l’histoire. Fluidité dans la temporalité (allers-retours de la mémoire) et fluidité dans l’identité. Est-ce la même Paula, la jeune journaliste un peu candide qui fait la rencontre de Pavel Stein pour l’interviewer, et la femme mûre qui mène son deuil par l’écriture?

C’est donc l’histoire d’une rencontre amoureuse. On se demande si Breton aurait apprécié!

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Á pli tà, Adieu, adiós, adeus, Auf Wiedersehen, arrivederci, Sayōnara, Zàijiàn, Sala kakuhle, Jacob Desvarieux

Par Emmanuel Argo* —

Le Zouk est un genre musical créé par Kassav que l’on trouve maintenant sur Wikipédia.

En 2019, le groupe Kassav a fêté ses 40 ans à guichet fermé dans l’une des plus grandes salles de spectacle européenne à Paris-La Défense Aréna, belle consécration d’un succès mondial mérité. A l’instar d’autres célébrités, le groupe s’est produit également au stade de France.

Son cocréateur, Jacob Desvarieux, vient de nous quitter et nous ne manquerons pas ici de lui rendre hommage, non seulement pour ses talents de musicien mais aussi pour avoir su fédérer les régions de la Caraïbe, celles des autres outremers français pour mettre en valeur notre identité culturelle à travers le monde : de Pointe à Pitre à Fort de France, de Cayenne à Saint Denis, Paris, Marseille, de Washington à Toronto en passant par Rio, de Lomé à Douala en passant par Dakar, Ouagadougou , de Johannesburg à Maputo, de Moscou à Tokyo ou Shangaï en passant par Bruxelles, Lisbonne, Montreux et Rome . Au cours de mes voyages et missions, dans des accents et langues aussi différents les uns que les autres, j’ai entendu que l’on parlait de Kassav, de Zouk et de Jacob Desvarieux et si les paroles étaient difficiles à prononcer dans certaines langues, en revanche les mélodies étaient parfaitement mémorisées, interprétées et appréciées.

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Covid-19: Jacob Desvarieux, cofondateur du groupe antillais Kassav’, est mort à l’âge de 65 ans

Le guitariste guadeloupéen Jacob Desvarieux, mort vendredi à 65 ans des suites du Covid-19, était l’un des fondateurs du groupe Kassav’, monument aux Antilles qui a connu un énorme succès dans les années 80 en mélangeant des musiques locales pour créer un style, le zouk. De santé fragile depuis une greffe rénale, le musicien avait été hospitalisé le 12 juillet à Pointe-à-Pitre après avoir été contaminé par le coronavirus. Parmi les nombreuses réactions à son décès, celle du judoka guadeloupéen Teddy Riner, qui a rendu hommage à « une immense voix des Antilles », tandis que l’ancienne ministre Christiane Taubira, originaire de Guyane, disait sa tristesse, se remémorant « sa voix, sa dégaine, son talent, sa joie, ce sourire, cette inclinaison de la tête et même sa salopette des débuts ». « Les Antilles, l’Afrique et la musique viennent de perdre l’un de ses plus grands Ambassadeurs. Jacob grâce à ton art, tu as rapproché les Antilles à l’Afrique. Dakar où tu as vécu te pleure. Adieu l’ami », a tweeté le chanteur sénégalais Youssou Ndour. – Interroger les origines – « Au départ, c’était un laboratoire: nous cherchions à trouver une bande-son qui fasse la synthèse de toutes les traditions et sons antérieurs, mais qui soit exportable partout », avait raconté le musicien au journal Libération en 2016.

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Adresse de l’UPLG Aux militants, aux camarades, aux Patriotes Aux Guadeloupéens

Pour la défense des libertés, pour le respect de nos droits fondamentaux
Pour l’unité des Patriotes Guadeloupéens
Pour garder le cap sur l’objectif principal : la souveraineté nationale
En ce mois de juillet, en cette période durant laquelle, habituellement les Guadeloupéens sont plus enclins au dépaysement et à la villégiature, nous sommes inquiets et remontés. La pandémie du COVID 19 continuant à sévir, les autorités françaises renforcent des mesures contraires aux libertés fondamentales pour contraindre le peuple de France et par là même les Guadeloupéens à se soumettre à l’obligation vaccinale et au PASS sanitaire.

L’UPLG bien que non opposée au principe de la vaccination, ne peut accepter que les autorités françaises imposent la vaccination par la force en imposant un PASS sanitaire pour se déplacer, accéder à certains lieux et à leur emploi pour certains.

Durant ce mois de juillet, le 17 juillet, nous avons eu à75 enterrer notre camarade, SAMSON Joseph dit SAM qui a été un militant d’une trempe sans précédent. Lors des obsèques « nationales » qui lui ont été réservé, ses camarades ont rappelé les hauts faits de sa vie de militant, le courage et la détermination qu’il a su montrer face aux forces françaises durant les épreuves de 1984 et ailleurs.

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Hommage au Maestro Kadak

— Par Patrick Chamoiseau —

Maestro,

Nous savons maintenant que la danse, que le chant, que le rythme, et donc fondamentalement la musique, ont été le soleil de notre drame collectif. Dans l’horreur du bateau négrier ou dans l’enfer des plantations, c’est d’abord la musique qui a nourri notre résistance inaugurale et qui, plus largement, a amplifié les assises de notre conscience individuelle, puis de notre âme collective. Notre musique, faisant soleil, a fait lever une belle aurore sur notre apparition comme peuple et comme nation, et sur notre devenir.

Chanter, danser, faire rythmes et faire musique, sont des forces poétiques. Elles sont au principe de ce que nous étions, et de ce que nous sommes aujourd’hui. C’est l’élargissement des bases de la conscience par les forces poétiques qui permet d’accéder aux amplitudes de la lucidité, et donc à toute vraie résistance aux négativités. Si la lucidité s’éloigne de sa base poétique, elle devient amère et stérile ; si elle se perd dans sa base poétique, elle n’est plus qu’une de ces perceptions qui restent vaines, inaccomplies. Le chant, la danse, le rythme, la musique, peuvent donc s’élever dans la lucidité féconde où les peuples se construisent, mais ils peuvent aussi verser dans les insignifiances du seul divertissement où les peuples s’abiment.

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Demain, les derniers avatars de la démocratie déceptive  ? 

—Par Jean-Marie Nol, économiste —

Une poudrière prête à sauter à tout instant. Voilà comment les économistes voient la société française et Antillaise. Plusieurs ingrédients détonnants montrent qu’une explosion sociale suivi d’un désordre politique peut survenir dans les prochaines années. Plusieurs indicateurs attestent de l’existence de  très fortes tensions dans la société en 2021 : Crise sanitaire du Covid, réchauffement climatique, crise de sens de la technologie et du numérique,  crise économique, financière, et sociale en vue, crise de la dette, décroissance irrémédiable en cours, crise migratoire en accélération tant dans l’Hexagone qu’en Guadeloupe avec la situation chaotique de Haïti, crise identitaire, crise de l’autorité de l’Etat, crise du vivre ensemble avec la montée exponentielle de la délinquance et de criminalité, Etc….Toutes ces crises menacent les fondements de la société française et par voie de conséquence guadeloupéenne.  Alors, qui, pour défendre encore la démocratie menacée dans ses soubassements historiques ? Qui sont ces populistes en France et en Guadeloupe qui se veulent des démocrates mais au détriment des intérêts bien compris d’un peuple qui ne participe plus à la vie démocratique du pays par le vote?

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« Cercle égal demi Cercle au Carré », de la Cie Difé Kako

Comment mettre en relation ce qui nous fonde dans la différence pour créer un langage nouveau ?

Théâtre Jacques Carat à Cachan (94) Jeudi 8 juillet 2021 à 19h
Durée spectacle : 1h
Durée du bal : 40 min.
Tout public
Tarifs : Spectacle et bal gratuits uniquement sur réservation

Lire sur Madinin’Art : Difé Kako : danse traditionnelle, danse actuelle

Tableau impressionniste, Cercle égal demi Cercle au Carré embarque à son bord douze interprètes de tous âges venant de Guadeloupe, de Martinique, de Guyane, du Cameroun, du Gabon et de l’Hexagone. Sur ce bateau pris dans la vague qui relie les territoires, le but du jeu est de partager et de mettre en friction les multiples cultures. Ainsi, boulangère, quadrille, haute taille et autres danses sociales introduites aux Antilles et en Guyane avec la colonisation, réappropriées par les esclaves, ont rencontré les danses africaines. Par un processus d’adaptation créatif ont émergé ensuite les danses créoles. Elles viennent aujourd’hui se transformer au contact du hip-hop, du voguing, du ragga, du krump, de la kizumba, du zuèt et inversement. Le dialogue ainsi établi entre tradition et modernité revisite les danses sociales et les électrise dans un univers géométrique au contact des danses urbaines, composant un hymne vivifiant à la créolisation et au métissage artistique.

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Les Révoltés du Monde : comment parler d’esclavage et de colonisation.

Paroles de nègres / Esclaves : la mémoire engloutie / Restituer l’art africain, les fantômes de la colonisation

– par Janine Bailly –

Depuis sa première édition, le Festival nous a permis de découvrir, ou de revoir, beaucoup de documentaires intéressants, instructifs, et qui jamais ne laissent indifférents. Dans l’espace antillais, il était, plus encore qu’en d’autres lieux peut-être, logique et légitime que résonnent à nouveau cette année ces trois mots, liés à trois douloureux concepts et sur lesquels on accepte enfin de faire la lumière : esclavage, colonisation, racisme. D’autres voies ont été explorées, d’autres histoires écoutées, qui nous ont dévoilé d’autres pans de la recherche et de la création mémorielles.

Pour qu’aujourd’hui soit entendue la voix oubliée des ancêtres, le long-métrage documentaire de Sylvaine Dampierre, Paroles de nègres, fait éclore dans le temps présent les fleurs vénéneuses d’un passé esclavagiste. Grâce à un extrait de la Gazette officielle de la Guadeloupe, la réalisatrice guadeloupéenne découvre, publié entre le 18 janvier et le 2 février 1842, le compte-rendu du procès de Vallentin, maître jugé aux assises de Pointe à Pitre pour le meurtre de son esclave Sébastien.

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Des moines du Sénégal rendent grâce à Dieu au son de la kora

Keur Moussa (Sénégal) – Lorsque les bras se tendent vers le ciel et que s’élèvent les chants liturgiques, les moines de l’abbaye de Keur Moussa, au Sénégal, ont l’habitude de faire vibrer les cordes de leurs koras, une harpe africaine dont ils ont contribué à asseoir la notoriété internationale.

C’est l’heure de la none, l’office de l’après-midi dans ce havre de 25 hectares, à l’est de la capitale Dakar, où poussent arbres fruitiers et plantes médicinales.

Quelques dizaines de moines célèbrent l’office dans leur église bâtie au milieu des années 1960, au sein d’un monastère fondé peu avant par l’abbaye bénédictine de Solesmes, en France. 

Comme ils le font sept fois par jour, sous des peintures murales de la Nativité et de la Passion où le Christ et ses compagnons sont représentés en Africains noirs, ils rendent grâce à Dieu accompagnés de deux koras, harpe-luth de la tradition mandingue de l’Afrique de l’Ouest. 

« C’est un instrument qui permet à la parole de Dieu de s’épanouir. Ce n’est pas un instrument qui écrase, c’est un instrument qui aide à la prière« , dit à l’AFP Olivier-Marie Sarr, la quarantaine souriante, élu abbé de l’abbaye bénédictine en janvier 2019. 

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Est-ce qu’on peut être une femme noire et ne pas aimer Beyoncé ?

Tous les épisodes sur France Culture

Épisode 1 : « Une si longue lettre », livre pionnier du féminisme africain

Le féminisme africain raconté par celles qui l’ont vécu.

Épisode 2 : Tu seras féministe, ma fille

Elles s’inscrivent dans l’histoire et l’héritage des femmes ayant œuvré pour leur émancipation, leur libération et poursuivent la construction de la pensée…

Épisode 3 : Une noire peut en cacher une autre

Pourquoi avons-nous plus de facilité à citer des féministes noires américaines et pas des féministes noires francophones ?

Épisode 4 : Je suis noire et je n’aime pas Beyoncé

Est-ce qu’on peut être une femme noire et ne pas aimer Beyoncé ?

En 2017, à l’occasion du festival européen NYANSAPO, le terme afroféministe fait une apparition remarquée dans l’espace médiatique français. Et comme souvent, lorsqu’il s’agit d’un terme en rapport avec des personnes noires, et particulièrement des femmes noires, une généralité n’a pas tardé à être de mise. Partageant la même complexion, toutes les femmes noires se retrouvaient d’office étiquetées afroféministes. Mais à bien y réfléchir, toutes les femmes noires sont-elles féministes et toutes les féministes noires sont-elles afro féministes ? 

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Voyages à l’étranger : quelles modalités depuis le 9 juin ?

Depuis le 9 juin 2021, les flux des voyageurs entre la France et les pays étrangers sont rouverts. Les modalités prévues pour voyager varient en fonction de la situation sanitaire des pays tiers et de la vaccination des voyageurs. Les pays sont classés en zone verte, jaune ou rouge mais attention ce classement est évolutif. Quelles sont les conditions pour voyager lors de vos prochaines vacances ? Service-Public.fr vous explique les règles qui s’appliquent à chaque catégorie.

À partir du 9 juin 2021, les restrictions de voyage adoptées dans le cadre de la crise sanitaire du coronavirus sont assouplies pour les personnes complètement vaccinées ou immunisées. Les pays sont classés en zone verte, jaune ou rouge en fonction de la gravité de la situation sanitaire, et les mesures de contrôle de l’épidémie sont adaptées à ce classement.

Les pays « vert » : faible circulation du virus, pas de variants préoccupants recensés.

Au 8 juin 2021, les pays classés en zone « verte » sont ceux de l’Espace européen (Union européenne, Andorre, Islande, Liechtenstein, Monaco, Norvège, Saint-Marin, Saint-Siège et Suisse) ainsi que l’Australie, la Corée du Sud, Israël, le Japon, le Liban, la Nouvelle-Zélande et Singapour.

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En juin 2021, « Les Révoltés du Monde » font leur retour en Martinique

Le Festival International du Film Documentaire de Martinique se déroulera cette année du Jeudi 24 Juin au Samedi 3 Juillet. 

« On vous attend nombreux  – mais sans oublier les règles sanitaires – pour un Festival haut en couleurs ! Du 24 Juin au 27 Juin au cinéma Madiana à Fort-de-France, puis du 29 Juin au 3 Juillet dans nos dix communes partenaires :  Le Carbet, Saint-Pierre, Sainte-Luce, Le Diamant, Rivière Salée, Les Anses d’Arlet, Schœlcher, Saint-Joseph,  Le Lorrain et Le Prêcheur ! »

À l’origine prévu du jeudi 15 au samedi 24 avril 2021, ce festival organisé par l’association Protea-Les Révoltés de l’Histoire avait dû être reporté, en raison des mesures sanitaires liées à la pandémie. L’association propose chaque année trois festivals de films documentaires, traitant de l’histoire des peuples afro-descendants et ultramarins, un en Seine-Saint-Denis, un à l’île de La Réunion, et le dernier à La Martinique, où aujourd’hui elle nous invite à découvrir une sélection de quatorze films, dont cinq en avant-première… Esclavage, lutte des peuples pour la reconnaissance de leurs droits, évocation du passé colonial, sans oublier le rôle de la culture vu au travers de portraits saisissants… cette année encore le programme est chargé de sens, et porteur d’espoir.

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« En marge du cahier », à partir de « Chemin d’école » de Chamoiseau

Samedi 12 juin à 18h30 au Carbet : Spectacle théâtral de la Compagnie Caravan

Où ? Espace associatif et culturel. Sous l’égide de l’Association Lézard Ti Show.

La Compagnie Caravan vient jouer En marge du cahier au Carbet, et le spectacle est gratuit, mais interdit aux moins de 10 ans ! Un spectacle librement adapté de Chemin d’école, de Patrick Chamoiseau, prix Goncourt en 1992 pour son roman Texaco.

« Les “ti-manmailles”, conquistadors à l’assaut de leur imagination, tout à l’émerveille de vivre, assoiffés de découvrir, d’apprendre et de communiquer se retrouvent sur les bancs de l’école coloniale française. On est à la Martinique, dans les années 1960.
Le maître d’école est raide-piquet dans son déni du créole qu’il abjecte convaincu que l’émancipation des siens passe par la négation de leur langue et de leur culture. Son lyrisme ne sert qu’une seule mission: enseigner, voire imposer de gré ou de force, la langue et la culture françaises dominantes. Gros-Lombric, petit-bougre bleuté, est l’un de ses petits élèves. Petit génie en calcul, il est pourtant vite voué à l’échec. Irrémédiablement incompris, humilié et exclu par le maître qui le rembarre dans les confins de son irréductible “languemanman” et ses origines africaines, Gros-Lombric vise vite d’autres horizons et patiente sur son banc d’écolier aux côtés du Négrillon. 

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« Un premier pas »: l’Allemagne reconnaît un génocide en Namibie

Berlin – L’Allemagne a admis vendredi avoir perpétré un génocide contre les Herero et les Nama pendant la colonisation et va payer à la Namibie plus d’un milliard d’euros, un « premier pas » vers la réconciliation jugé toutefois insuffisant par des militants de la cause des deux ethnies.

« Nous qualifierons maintenant officiellement ces événements pour ce qu’ils sont du point de vue d’aujourd’hui: un génocide« , a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. 

Les colons et l’armée allemands ont tué des dizaines de milliers d’Herero et de Nama lors de massacres commis entre 1904 et 1908, considérés par de nombreux historiens comme le premier génocide du 20e siècle. 

Le chef de la diplomatie a salué la conclusion d’un accord de réconciliation avec la Namibie, dont tous les détails n’ont pas encore été rendus public, intervenu après plus de cinq ans d’âpres négociations sur les événements survenus dans ce territoire africain colonisé par l’Allemagne entre 1884 et 1915. 

Il s’agit « d’un premier pas dans la bonne direction« , a réagi Alfredo Hengari, le porte-parole du président namibien Hage Geingob, auprès de l’AFP.

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