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Les départements d’outre-Mer au tri de l’histoire martiniquaise

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Lorsque le mot «  autonomie «  est prononcé par un ministre, le ban et l’arrière-ban des autonomistes se tortillent le d… en se plaignant que décidément léta fransé ne comprend rien aux aspirations des deux départements de Guadeloupe et de Martinique. « Nous voulons, disent-ils, plus de « continuité territoriale «  et être aussi bien traités – les spécificités en plus – que les départements de Métropole, pardons, de …l’Hexagone ! » En effet, première spécificité, la Martinique est la seule « colonie » au monde qui n’ait pas de métropole, elle a juste une «  hexagone « . Et pourtant en cette date anniversaire de la création des départements d’Outre-Mer, tout le monde se tait : les historiens, la presse, les politiques, la gauche, la droite, les collectivités. Le département et tout ce qu’il a apporté aux Martiniquais peuvent être effacés de l’histoire.

Ne nous trompons pas. On ne peut que saluer l’apport des recherches effectuées sur l’esclavage transatlantique qui est essentiel à la connaissance de l’histoire de la Martinique et à la formation de l’identité des Martiniquais.

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Luc Laventure avait choisi d’être le meilleur, pas de quitter la Martinique.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Je viens de lire avec surprise les bons mots d’un important élu du MIM à l’égard de Luc Laventure, son ancien camarade de classe qui aurait été, selon lui, le premier journaliste martiniquais de la radio d’Etat à donner la parole aux indépendantistes. Cette reconnaissance inattendue est d’autant plus remarquable que l’intéressé n’avait pas vraiment les faveurs de la jeunesse politique d’où vient l’élu.

Lorsqu’on considère l’avalanche de louanges sous lesquelles croule la mémoire du journaliste, on ne peut s’empêcher de se rappeler dans quelles conditions il avait dû rejoindre la métropole, contraint et forcé. Il n’était pas couvert par le statut de la fonction publique et ne s’appelait pas Armand Nicolas ou Walter Guitteaud, deux fonctionnaires d’Etat qui avaient refusé leur mutation en métropole mais qui avaient pu vivre grâce aux cotisations des militants du parti communiste martiniquais et de la CGTM, dont ils étaient les secrétaires généraux respectifs.

Victime de la petite politique locale (nous ne sommes pas sûrs d’en être sortis), Luc Laventure avait dû quitter son pays par la décision d’un ministre qui s’était plié aux quatre volontés d’un parti politique.

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« Oui Césaire, ton peuple danse !

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La guerre fait rage, le Monde est en feu
L’hôpital brûle
Et ton peuple danse !

L’ocelot Poutine est sorti des buissons
Avec « son fusil, son filet, sa muselière »
ou plutôt ses canons, ses bombes, ses avions.
Et ton peuple danse !

Le tamtam bat
Et c’est tous les jours comme ça… Tous les soirs
Ton peuple danse

Le Covid tue
Et ton peuple danse !
Il enterre ses morts et il danse
…Il danse sur ses morts !

Le Brésil veille, Trinidad veille, Ste Lucie veille.
Le Monde entier veille.
Et ton peuple danse !

Oui, Pierre Petit,
Ton peuple de « doucineurs » danse

La guerre fait rage, le Monde est en feu
L’hôpital brûle
Et le peuple martiniquias danse

Oui, Césaire, Ton peuple danse !
Et c’est tous les jours comme ça …Tous les soirs.

 

(Contrechroniques)

Illustration : La Danse d’Henri Matisse

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« Un projet pour la Martinique » : Pierre Petit n’avait pas été entendu.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

« Génie« , « précurseur« , « visionnaire« , « défricheur« , « inventeur« , « bâtisseur« … : il n’a jamais manqué de superlatifs pour vanter les mérites des surdoués qui ont inspiré la politique en Martinique ou y ont occupé des fonctions importantes. Ils se sont appelés Aimé Césaire, Frantz Fanon, Edouard Glissant, Marcel Manville, Pierre Aliker, Georges Gratiant, Camille Darsières… Bref, on se demande bien par quel paradoxe un aréopage d’aussi grands talents n’ait pu empêcher que la Martinique ne se retrouve dans la situation politique, morale et matérielle où elle est aujourd’hui. Celle qui conduit notamment la jeunesse-qui-réussit à quitter en masse son pays et la jeunesse-qui-rame, nombreuse, vers le destin cauchemardesque qui s’annonce.

Sans doute pourrait-on ajouter Alphonse Jean-Joseph que les problèmes récurrents d’eau potable rappellent qu’il avait apporté à bout de bras le précieux breuvage dans le sud de la Martinique ; Michel Renard, « le père de la Rocade de Fort-de-France », que la Martinique a préféré ne retenir que le surnom, « le shériff », plutôt que l’héritage que fut l’extension et la modernisation du réseau routier, la création des ancêtres de Cap Nord, du Parc naturel régional de Martinique et du syndicat des Eaux du Nord Atlantique.

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« Serge Letchimy exige le titre de Président de la collectivité de Martinique »

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi se manifeste l’expression d’une des nombreuses carences contenues dans les statuts de la collectivité territoriale de Martinique (CTM). Ces dysfonctionnements sont nés de l’entrée par la fenêtre de l’article 73 de la nouvelle collectivité de dispositions prévues au titre de l’article 74, que les électeurs martiniquais avaenit sorti par la porte. Aussi, l’ancien président de la région Martinique qui se laissait volontiers appeler Président de ou « of » Martinique, paraît se trouver à l’étroit dans le rôle de Président-du-conseil-exécutif-de-la-collectivité-départementale-de-Martinique. En effet en plus de l’aspect rébarbatif de l’appellation, il s’agit, y compris pour la Martinique, d’un recul de notoriété. Cependant, en visant d’abord cette dénomination, Serge Letchimy reconnaît tout à coup que « de nombreux aspects politiques (sic) de son fonctionnement quotidien restent à éclaircir. »

Il n’a pas hésité à commencer par son statut propre en invitant les députés à « préciser le rôle du président du conseil exécutif, en qualité de président de la collectivité territoriale de Martinique (sic) ». Certains y voient une maladresse, d’autres de l’assurance et même de l’audace.

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La main invisible du désordre

— Par Yves-Léopold Monthieux —

L’expression d’Adam Smith visant en économie la régulation à laquelle aboutit les intérêts individuels dispersés, il peut paraître paradoxal de rapprocher l’idée de désordre de la notion de « main invisible », à moins que celle-ci ne se révèle être un fil conducteur susceptible, si l’on peut dire, « d’organiser » le désordre. D’ailleurs, le mot « escalade » pourrait s’ajouter à « désordre ».

A l’image des bris de monuments aux morts dans la nuit de ce samedi, lesquels s’inscrivent dans une démarche identifiable, les incendies du Carbet (si leur intention criminelle est confirmée) paraissent étrangers au mouvement dit « noiriste » ou assimilé, mais pourraient relever du même sentiment de désordre. En effet, tous les évènements intervenus depuis le premier bris de statue et même de l’équipée du centre commercial Génipa sous la houlette de Kémi Séba, ont comme fil conducteur la défiance de l’Etat et la volonté de lui porter atteinte dans le cadre de la lutte anticoloniale. La philosophie est connue, la méthode éprouvée : les militants d’idéologies diverses peuvent s’engouffrer dans le tunnel ainsi défini.

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Décembre 1959 : l’obscénité est-elle de dire la vérité ?

Par Yves-Léopold Monthieux

Le titre de ce papier m’est venu à la lecture des premières pages du Prix Goncourt 2021 La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr. Son sujet est un auteur africain quasiment « inconnu », qui avait été déclaré « honteux de l’entre-deux-guerres ». Or, selon l’auteur « la seule obscénité de son livre perdu dans un couloir du temps était d’être radicalement honnête ». On le sait, dire la vérité ou être honnête c’est un peu la même chose. On le déplore, l’histoire retenue de décembre 1959 n’est pas tout à fait faux mais, à certains égards, juste malhonnête.

Soyons honnêtes, les derniers jours de ce mois de décembre dont on fêtera bientôt l’anniversaire resteront un moment décisif de l’histoire contemporaine de la Martinique et de l’ensemble des départements d’outre-mer. Pour les uns, il s’agit d’un nouveau départ de la départementalisation en Outre-Mer, pour les autres, c’est une colonisation certes plus softnéocolonisme – que la précédente qui justifie le mouvement nationaliste naissant. Pour le pouvoir, il faut éviter tout risque de répétition de l’affaire algérienne, pour les nationalistes, le fer est chaud il faut le battre.

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Pour une Martinique un tout petit peu responsable

Par Yves-Léopold Monthieux

La seconde partie de cette tribune avait été écrite en 2013, 2 ans après la loi de juin 2011 créant la Collectivité territoriale de Martinique. Elle n’avait pas été publiée à un moment où cette création était regardée comme une promesse de progrès. La CTM mettait fin à près de 20 années d’activisme institutionnel qui avaient mobilisé les intelligences martiniquaises et immobilisé les énergies positives du pays. On ne compte pas le nombre d’entreprises tombées en faillite dans l’intervalle ou parties s’installer ailleurs, notamment en Guadeloupe. Ni le nombre de martiniquais – pas seulement des jeunes et pas seulement des diplômés – qui ont quitté la Martinique pour des cieux plus prometteurs. Ils sont près de 30 000, d’après les évaluations.

Dix ans après, les compétences nouvelles ne sont pas mises en œuvre. A une exception près, les habilitations qui avaient fait l’objet de discussions homériques sont totalement ignorées, tandis que les concours d’ego ont succédé aux joutes oratoires à propos des articles 73 ou 74, le tout servant de cache-sexe à une impéritie largement partagée.

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Les trompettes de la renommée sont soufflées par nous-mêmes

Par Yves-Léopold Monthieux

Il en est des affaires des pays ce que sont les secrets de famille. Ces derniers sont réglés entre soi et, quelle que soit l’intensité des différends domestiques, la réserve prévaut vis-à-vis du voisin ou de l’étranger. De même il n’est pas sans intérêt pour les États, les pays ou collectivités d’adopter une pareille retenue lorsqu’il peut y en avoir besoin pour se présenter aux autres. La crise sanitaire, sociale et politique qui traverse nos territoires et portée par un malaise quasi-structurel, mettent en évidence un goût surprenant pour l’exposition de nos déboires sur la place publique étrangère. Nous n’aurions donc plus la fierté de notre image à l’étranger. Au vu de la situation de dépendance totale de nos territoires, on pourrait comparer cette disposition à l’autodénigrement ostentatoire à une joyeuse tentation suicidaire.

Il ne peut pas être reproché au Martiniquais ou au Guadeloupéen de méconnaître l’histoire de la colonisation et de l’esclavage des Noirs aux Antilles. Faisons honneur aux historiens qui se sont appliqués à combler depuis la fin des années 1950 les lacunes de l’histoire.

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Autonomie : la Convention du Morne-Rouge a cinquante ans.

Par Yves-Léopold Monthieux

L’introduction par le ministre des Outre-Mer du mot ”autonomie” en plein milieu du charivari sociopolitique a jeté un froid en Martinique et en Guadeloupe. Le gouvernement aurait-il décidé de larguer les Antilles ou est-ce simplement du chantage ? Qui, croyez-vous, s’en inquiètent ? Ce sont les autonomistes, eux-mêmes. Et les indépendantistes !

Retour en arrière, moins de dix ans après le vote de la loi de 1946, un bilan négatif de l’assimilation est acté par la Fédération communiste martiniquaise au sein duquel se trouve encore Aimé Césaire. La mise en œuvre de la loi avait été laborieuse et il avait fallu attendre 1948 pour lui connaître un début d’application. En réalité, cette transformation avait été surtout décidée pour des objectifs de géopolitique, la priorité étant de reconstruire le pays. A la Fédération communiste martiniquaise, dès le milieu des années 1950, l’idée d’autonomie se substitue à l’euphorie assimilationniste. Mais si l’autonomie sera incarnée par Aimé Césaire et le PPM, on doit au Parti communiste martiniquais (PCM) la date officielle de sa naissance à la Convention du Morne-Rouge, organisée par la municipalité communiste de cette commune les 16, 17 et 18 août 1971.

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Entre le désir d’égalité et la volonté de rupture c’est le chaos.

Par Yves-Léopold Monthieux

Quand cessera-t-on de faire croire aux Martiniquais que l’égalité complète entre les Antilles et la France est possible ? A 8000 kilomètres, une île de 1000 km2, une terre européenne en milieu tropical dont aucune production sortie de terre ou fabriquée par des mains de Martiniquais européens ne peut rivaliser avec la concurrence. Cela n’a jamais été possible et ne le sera pas, le croire a toujours été et sera toujours source de frustrations, le prétendre encore c’est tromper les Martiniquais. Cette persévérance après tant d’échecs ne peut que mener au pire.

La départementalisation administrative et sociale a été en grande partie réussie au terme des 20 années qui ont suivi les incidents de décembre 1959. La dernière mesure emblématique avait été la loi dénommée en Martinique « Femmes seules ». Cette disposition n’avait pu qu’aider au score martiniquais de Valéry Giscard d’Estaing à l’élection présidentielle de 1981. En 1995, l’alignement du SMIC domien sur celui de la métropole était salué comme l’achèvement de cette égalité sociale.

En revanche, l’égalité économique dans les DOM a toujours été en recherche de solutions.

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Liberté de la presse : liberté d’expression ou des patrons de presse ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

On le sait, la liberté de la presse locale est totale à l’égard du pouvoir national français. Il est possible, en effet sans encourir le moindre risque, de dire ou écrire pis que pendre sur le préfet ou le président de la République et, d’une manière générale, sur la politique du gouvernement. Cette liberté s’observe y compris sur les antennes de la station publique. En revanche écrire ou proférer un jugement négatif sur le politique martiniquais expose le média à des sanctions immédiates. « Mettre la presse au diapason », telle avait été l’ambition souvent rappelée de l’un de nos princes. De sorte que lorsqu’on s’interroge sur le lieu du véritable pouvoir politique (hors budgétaire), il est permis à bien des égards de le domicilier en Martinique où la crainte de l’élu pèse de tout son poids sur les médias locaux. Ainsi, foin des articles 73 ou 74, en matière médiatique la liberté c’est l’autonomie voire l’indépendance à l’égard de Paris.

En dessous du pouvoir politique local vient la liberté des patrons de presse. Sous l’autorité sourcilleuse du politique, ils sont chargés comme par délégation de la police de la parole.

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La prise à revers de la volonté populaire par la politique de rupture

— Par Yves-Léopold Monthieux —

De toutes les adversités qui ont marqué les Martiniquais, il n’est généralement retenu que celles qui sont imputables à l’Autre. Il semble convenu une fois pour toutes que les souvenirs douloureux de l’esclavage et de la colonisation sont dotés, en plus de leur mission honorable de tenir la mémoire en éveil, d’une tâche moins noble qui consiste à jeter un voile sur toute circonstance malheureuse qui pourrait venir de nous-mêmes. Comme si on s’estimait frappés par une sorte d’incapacité congénitale à se sentir responsables un tant soit peu de notre sort. Comme si l’idéologie et le terrorisme intellectuel, le consumérisme et le clientélisme électoral avaient dévalué l’Homme martiniquais.

Aimé Césaire n’était pas dupe des inclinations de son peuple et ne se privait pas à l’occasion de jouer au Père Fouettard. Les expressions « mendiants arrogants« , « mendiants exigeants et ingrats« , « danseuses de la République« , et la fameuse interrogation « mon peuple (…) quand donc cesseras-tu d’être le jouet sombre au carnaval des autres«  traduisent des inquiétudes qu’il formulait entre deux attaques contre le colonialisme.

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Quel nom pour le lycée « Schœlcher »? Choisir en toute connaissance de l’histoire

Par Yves-Léopold Monthieux

Au début de l’année 2022 les élèves du lycée Schœlcher devraient intégrer les nouveaux locaux construits sur le site de l’ancien établissement. Et voilà que des bruits circulent qui annoncent que ce haut lieu de la connaissance ne s’appellerait plus lycée Schoelcher et qu’une pétition cheminerait en vue de lui substituer une nouvelle appellation. S’il est donné une suite à ces échos on aurait ainsi la réponse politique officielle aux questions posées par la destruction des statues de Victor Schoelcher à Fort-de-France et dans la ville de Schoelcher, ainsi que le déboulonnement des bustes de l’abolitionniste en d’autres lieux. Il va sans dire que la décision aurait pour effet de cautionner les agissements des activistes, d’héroïser leurs 2 jeunes animatrices et de reconnaître à leur geste une portée historique.

La violence inattendue apportée à la mémoire et aux effigies de Victor Schoelcher, qui faisait jusqu’alors consensus et emportait l’adhésion enthousiaste d’Aimé Césaire, appelle à la plus grande prudence pour le choix d’un nouveau patronyme. On sait que le concurrent de Victor Schoelcher devant l’Histoire n’avait pas tenu la route.

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Au secours !

— Par le Docteur Frantz Blérald, gynécologue obstétricien —

Pourquoi sommes nous les champions du monde des réfractaires aux vaccins et aussi du nombre de victimes, alors que nous avons accès gratuitement aux vaccins reconnus comme les plus efficaces.Docteur Frantz Blérald Arrêtons-nous plutôt à sa brève et controversée carrière politique. Son talent exceptionnel dans ce domaine aussi a été instrumentalisé par le florentin François Mitterrand qui, par ailleurs, s’est beaucoup amusé dans l’exercice de sa fonction de président de la République. Yves-Léopold Monthieux

Pourquoi sommes nous les champions du monde des réfractaires aux vaccins et aussi du nombre de victimes, alors que nous avons accès gratuitement aux vaccins reconnus comme les plus efficaces. La question tourne en boucle depuis plusieurs mois, surtout depuis cette quatrième vague si meurtrière.

Certes, les réponses sont multiples et souvent imbriquées mais il y en a une qui paraît prépondérante et à l’origine des autres : des médecins, peu nombreux mais très communicants, prônent depuis le début de la vaccination au mieux une réticence, mais plus souvent une opposition formelle. Cette position n’a jamais été approuvée par la communauté scientifique du monde entier.

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C’était Tapie …c’était Mitterrand : le surdoué de la transgression et le prince florentin.

Par Yves-Léopold Monthieux

Le temps n’est pas à l’évocation des fautes et erreurs qui ont accompagné chacune des facettes de l’œuvre de Bernard Tapie. Car il n’est pas de domaine investi par cet homme qui ne soit assorti de déconvenues d’égale importance que les succès remportés. Non pas pour des faits d’incompétence mais à cause d’agissements pour le moins douteux. En affaires, les méthodes qui l’ont mené au succès l’ont souvent conduit devant les tribunaux. En matière sportive ses succès incontestables ont été obscurcis par des soupçons et une condamnation judiciaire qui n’a pas été contestée.

Arrêtons-nous plutôt à sa brève et controversée carrière politique. Son talent exceptionnel dans ce domaine aussi a été instrumentalisé par le florentin François Mitterrand qui, par ailleurs, s’est beaucoup amusé dans l’exercice de sa fonction de président de la République, où il a excellé dans l’art de se jouer des personnes. On le sait, le florentin se définit comme « une personne rusée, subtile ou raffinée en référence aux princes de Florence à la Renaissance et à Machiavel ». Ainsi Tapie fut invité à tenter de freiner l’élan politique pris par Jean-Marie Le Pen que le Chef de l’État avait lui-même aidé à s’échapper pour gêner la Droite.

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« Adieu foulards, adieu madras » ne date pas du BUMIDOM

Par Yves-Léopold Monthieux

Ainsi donc, sous le titre « Vieux créoles à Paris : ils racontent leur choix de l’aventure hexagonale dès les années 1940 », un documentaire présenté par France TV rapporte des témoignages rappelant que la migration vers la France, pas encore l’Hexagone mais déjà la Métropole, n’a pas commencé avec le BUMIDOM. La célèbre chanson « Adieu foulards, adieu madras » qui avait préexisté à la venue des Indiens aux Antilles, atteste de la réalité d’une circulation des hommes qui ne fut pas que d’immigration. Toutes entières préoccupées à stigmatiser la période du BUMIDOM, la littérature et la presse n’ont pas été friandes de ce moment essentiel de la migration contemporaine des Antillais vers la France. Aussi, malgré la richesse des témoignages on ne peut réprimer une réserve à l’endroit de l’un d’eux qui n’a pas vécu durant deux années de suite en France.

Par ailleurs, dans ce « docu  » qui reconnaît le caractère valorisant de la migration à cette époque, les « plus humbles » sont encore été ignorés, qui, au prix de moyens et de circonstances exceptionnelles, parfois inavouables, trouvaient à répondre à l’appel de l’autre bord.

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L’État pris au piège des demi-mesures institutionnelles

— Par  Yves-Léopold Monthieux —

En 2001 j’écrivais mon premier essai, le Refus du débat institutionnel. J’indiquais que les partisans du changement institutionnel avaient une peur bleue que la population martiniquaise fut invitée à choisir par référendum entre les trois courants politiques qui agitaient la classe politique : le départementaliste, l’autonomiste et l’indépendantiste. Peu après allait se dérouler la consultation populaire du 7 décembre 2003, arrachée à Jacques Chirac par Alfred Marie-Jeanne. Résultat, les électeurs allaient choisir le statu quo, aidés par l’épisode du Chatt’en sac de Camille Darsières, secrétaire général du Parti progressiste martiniquais (PPM), qui fut dévastateur pour les tenants du changement.

Vingt ans après, le vrai débat institutionnel n’a toujours pas lieu

Ainsi donc, de l’avis de certains amis au nombre desquels EDL, mon livre n’avait plus d’intérêt dès lors que, selon eux, le débat avait eu lieu et que le peuple avait tranché. J’avais bien du mal à dire le contraire tant la controverse menée sur des « queues de cerises » avait été âpre. Il m’était difficile de dire qu’il s’agissait d’abord d’une lutte pour le pouvoir entre le Parti progressiste martiniquais et le Mouvement indépendantiste martiniquais, et non pour l’évolution statutaire.

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Martinique : une combinaison chimique qui pourrait exploser

Par  Yves-Léopold Monthieux
L’adoption d’un discours permanent de défiance et de rupture, méticuleusement entretenu pendant des décennies par une classe politique unanime, prenant dans la société martiniquaise les formes les plus diverses, suscitant les manifestations les plus inattendues, et qui est véhiculé par la totalité des moyens médiatiques à disposition, ne pouvait pas rester sans conséquences pour la société martiniquaise. Laquelle est, par ailleurs, paradoxalement, avec ses élus, viscéralement attachée à l’assimilation matérielle. Bref, les pieds et le ventre dans l’assimilation, la tête en dehors, le malade est atteint de schizophrénie !
Comment comprendre, dès lors, avec une divergence aussi fondamentale – assimilation assumée et volonté de rupture affirmée – au sein d’une population qu’on exhorte à faire peuple – peuple identifié : petits-fils d’esclaves, peuple empoisonné – mais dont on s’acharne à développer chez elle que des sentiments d’individualisme, qu’une telle combinaison chimique ne finisse un jour par exploser ? Telles sont les eaux grises dans lesquelles baigne la politique martiniquaise.
On sait que les populations sont parfois folles, les peuples devenir fous (celui qui écrit ces lignes est un peu fou).

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C.T.M. : pas de vraie démocratie sans séparation des pouvoirs

— — Par Yves-Léopold Monthieux —

Plusieurs curiosités ont pu apparaître lors de la mise en place des nouveaux dirigeants de la collectivité territoriale de Martinique. Elles ont été camouflées par la résolution de tous de ramener la sérénité dans une collectivité qui en avait grand besoin. S’il est normal qu’une collectivité comportant une assemblée avec une commission permanente faisant toujours partie de celle-ci autorise la confusion entre l’exécutif et l’instance délibérante, comme naguère le conseil général et la région, une collectivité qui fait la distinction entre un exécutif et une assemblée (CTM) suppose le respect d’un principe fondamental en démocratie : le principe de la séparation des pouvoirs.
En voulant mettre en place un système qui satisfasse les élus porteurs de l’autonomie de l’article 74 de la Constitution française sans mécontenter la population qui n’en a pas voulu, on est parvenu au système hybride d’un département qui a les couleurs et les rites d’un gouvernement. Les incohérences de ce système devraient déconcerter plus d’un juriste de droit public. Est-ce utile de rappeler l’absurdité qui conduit, en cas d’indisponibilité du président du Conseil exécutif, à la démission d’office des 8 autres conseillers exécutifs ?

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Le vote « blan-douvan-blan-deyè » de Chaben avait compté.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Ainsi donc, Serge Letchimy devient le deuxième président de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) avec une voix de majorité. Il redevient en quelque sorte le Mister Président of Martinique qu’il a pu apparaître aux yeux des pays de la Caraïbe lorsqu’il était président de la Région. En effet, en cette dernière qualité il avait eu, pas seulement à l’étranger, la préséance par rapport à sa collègue du conseil général qu’il avait contribué à faire élire, Josette Manin. Sauf l’estime que j’ai pour Lucien Saliber, il devrait en être de même à l’égard du président de l’Assemblée que Serge Letchimy a choisi. On aura vu l’utilité de la disposition statutaire qui fut la plus contestée de toutes, la bonification de 11 élus accordée à l’équipe gagnante. Sans celle-ci l’assemblée serait peut-être ingouvernable aujourd’hui.

Ce n’est pas la première fois que la majorité l’emporte d’une voix, la plus courte qui soit, laquelle n’a jamais nui, en Martinique, au bon fonctionnement de la collectivité concernée. A l’inverse, les troubles des deux dernières assemblées (Région et CTM) sont la preuve que les fortes majorités ne sont pas des gages de sérénité.

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De moratoires en renoncements, c’est bien « la fin d’une époque »

— Par Yves-Léopold Monthieux —
Faisant écho à un article paru dans la presse où l’échec d’Alfred MARIE-JEANNE, ce dimanche soir, est plus que suggéré, la vraie question peut se poser de savoir quel aura été son bilan politique. On peut s’y coller même si, nouveau miracle, la liste conduite par AMJ sortait en tête ce soir. L’issue de l’élection n’y changera pas grand-chose. Pour la commodité de l’exercice on pourrait comparer ce bilan à celui d’Aimé CESAIRE, les 2 hommes étant les acteurs les plus emblématiques de la politique martiniquaise depuis 1946. CESAIRE est quasiment entré dans l’histoire tandis que le second, qui lui avait prédit d’être jeté aux poubelles de l’Histoire, a toujours souhaité y entrer. C’est cela la rivalité entre les deux hommes et l’intérêt qu’il y a à les comparer.
On retiendra sans doute que CESAIRE sera resté pendant 55 ans maire de Fort-de-France (record de France) et AMJ, un peu moins longtemps, à Rivière-Pilote. Les deux auront connu une fortune électorale durable s’appuyant sur le populisme. Lorsqu’on voit dans quel état s’est trouvé (et se trouve encore !)

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Pourquoi une modification des statuts de la CTM paraît s’imposer.

Par Yves-Léopold Monthieux —
On ne peut que déplorer le mécanisme de mise en œuvre de la loi de juillet 2011 créant la collectivité territoriale de la Martinique (CTM). Les anomalies statutaires sont les fruits amers de dispositions empruntées à une collectivité de l’article 74 de la constitution, que les électeurs martiniquais avaient refusée. Ainsi donc, des statuts prévus pour un petit gouvernement issu de l’article 74 ont été transcrits à la hâte pour la CTM, collectivité de l’article 73. Ces dispositions qui ont voulu sauver la mise aux élus perdants du « 74 » ont donné naissance à un monstre institutionnel dont on ne sait pas vraiment qui des deux présidents est le véritable président de la CTM.
L’une de ces anomalies majeures prévoit que le départ du président du conseil exécutif, pour quelque motif que ce soit, entraine ipso facto la fin de partie pour les 8 autres membres. Cette observation avait longtemps fait sourire. Alors que l’installation d’un nouveau conseil exécutif aura bientôt lieu, il est bon de rappeler qu’on s’était inquiétés quand le président sortant du conseil exécutif avait dû affronter des juges à Paris.

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Immigration en Guyane : la xénophobie se moque des principes

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Par ces temps d’élections, il est commode pour les élus de savonner la pente du populisme. L’arrivée de Marocains en Guyane se prête bien à l’expression d’une xénophobie facile et sans risque de conflit intérieur et de voisinage. Les déclarations d’élu(e)s qui disent s’appuyer sur la population laissent sans voix. Les incidents qui opposent ces derniers aux immigrants, phénomène qui fait davantage que montrer le bout du nez en Martinique, sont la preuve que le lepénisme n’est pas l’apanage de la famille Le Pen. Le réflexe se retrouve à des degrés divers jusque chez les plus chatouilleux des progressistes. Lesquels ne s’expriment guère ces jours-ci en Guyane, alors que les discours d’ostracisme vont plutôt bon train. On aimerait bien entendre sur la xénophobie en terre amazonienne celle qui a pu expérimenter l’ostracisme sous d’autres cieux et à ses dépens, Mme Christiane Taubira.

Lire aussi: Guyane : quand le racisme empêche l’accès aux soins

Plus généralement, les situations réelles se moquent des principes et les choses ne feront que s’accentuer. Les pays « nantis » ne pourront pas longtemps encore continuer à ne s’occuper que des inégalités domestiques, des inégalités de classe.

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Alfred Marie-Jeanne – Miguel Laventure, les faux ennemis de toujours

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La Martinique politique ne s’est pas réveillée ce jeudi matin 10 juin 2021 avec l’image de Miguel Laventure représentant Alfred Marie-Jeanne à une émission organisée la veille par Martinique la 1ère. En effet, on a souvent vu ces deux hommes travailler ensemble. Pourtant l’évènement n’était pas anodin et l’image a pu choquer les « puristes ». L’hypothèse de l’absence du président sortant de l’exécutif au débat électoral télévisé avait été envisagée par la plupart des observateurs. Son éventuel remplacement faisait l’objet de toutes les supputations. Des noms ont été avancés, mais personne n’avait pensé à Miguel Laventure, le meilleur représentant de l’attachement de la Martinique à la France, l’inverse de ce qu’est censé représenter la figure tutélaire de l’indépendance, Alfred Marie-Jeanne.

Ainsi donc, on serait parvenu à l’acmé d’un phénomène que la classe politique, en panne d’arguments électoraux, résume habituellement par l’expression « alliance contre nature ». La chose est claire, c’est bien Miguel Laventure qui s’est rapproché d’Alfred Marie-Jeanne en figurant sur la liste conduite par ce dernier. Cependant Miguel Laventure a-t-il été acquis aux thèses indépendantistes ?

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