Rappel au désordre. Toujours dans son style pamphlétaire corrosif, Pierre Drachline poursuit ici sa critique sans concession du système néocapitaliste et de son « économie cannibale ». Il s’insurge, crie et donne des claques à tout-va, parfois sans retenue. Trop ? À voir. L’époque est celle des impostures médiatiques avec ses « insoumis certifiés conformes de toutes les fausses révolutions ». Drachline en crève : les hommes, et singulièrement les Français, ne se révoltent pas devant cet ordre injuste. Au contraire, ils réclameraient « toujours plus de servitudes ». « Chacun, barricadé derrière son nombril ». Pourtant, comme un pied de nez, l’auteur prône le retour à la primauté de l’individu, au choix de la vie contre la marchandise. Un « rappel au désordre ». Sa colère est à la hauteur de la tendresse avec laquelle il pourrait regarder une humanité émancipée, libérée de sa soumission à l’argent roi et aux ordres néolibéraux. Le temps des nonagénaires. Éloge de la vieillesse, de Jacques Franck. Les lecteurs de l’Humanité connaissent bien Jacques Franck, médecin communiste et militant. Ayant atteint le dernier âge de la vie (Jacques Franck est né en 1925), il décrit et analyse dans ce livre, non sans dérision et avec parfois un soupçon de cynisme, les petits et grands maux qui s’y attachent, « les souvenirs et les regrets aussi ».
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Yékri
ElokAnS de LaRose : n°56 Aktialité – parution du 2 septembre 2013
— Par Véronique LaRose —
Ce 56ème numéro clôture l’aventure d’ELOKANS.
Cette newsletter aura été rédigée bénévolement de novembre 2006 à novembre 2008, puis d’octobre 2010 à septembre 2013. Avec ce support, j’ai tenté de relayer des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien.
J’espère qu’ELOKANS aura participé à la diffusion d’initiatives légitimes, portées par des personnes de
convictions. Je souhaite que ces actions continuent à être transmises via des vecteurs de communication décidés à soutenir cette émergence kréyol.
Je remercie ceux qui ont permis à ELOKANS d’exister par leurs encouragements, leur bienveillance. Véronique Larose – espwa@hotmail.fr
ASSOCIATIONS – INITIATIVES
L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES propose un programme dense –contacts : 89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71 76 57 / 02 40 69 07 50 –memoire@outremer44.org
memoireoutremer@wanadoo.fr –Programme complet en ligne : http://www.outremer44.com
- ►
- samedi 7 et dimanche 8 septembre : MEMOIRE D’OUTRE MER tiendra un stand sur le Festival « La Folie des Plantes »
- ►
- vendredi 13 septembre à 19h : vernissage de l’exposition « Paroles en voyage » de Lahcen OUJDDI
- ►
- vendredi 20 septembre à 20h : rencontre littéraire avec Louis-Philippe Dalembert
- ►
- samedi 21 septembre de 15h à 16h30 : atelier de découverte et d’initiation à la calligraphie animé par Lahcen OUJDDI
Yékri
ElokAnS n°55 : Aktialité -parution du 5 août 2013
ASSOCIATIONS – INITIATIVES
L’association MEMOIRE D’OUTRE MER à NANTES
propose un programme dense –contacts
89 Quai de la Fosse 44100 NANTES – tél 02 40 71
76 57 / 02 40 69 07 50 –memoire@outremer44.org
memoireoutremer@wanadoo.fr
–Programme complet en ligne :
http://www.outremer44.com
- ►fermeture jusqu’au 19 août
- ►du 30 août au 1erseptembre : tenue d’un stand au 27ème Festival « les Rendez-vous de l’ERDRE »présentation :« un rassemblement entre le patrimoine maritime fluvial et les expressions du jazzrégional, national, international. Tout en déambulant parmi les villages associatifs e tculturels. » Informations : http://www.rendezvouserdre.com
Aimé Césaire, Littératures
« Nègre je suis, nègre je resterai »
— par Aimé Césaire —
Lycéen.
Je trouvais les hommes martiniquais légers, superficiels, un peu snobs, porteurs de tous les préjugés qu’avaient les hommes de couleur autrefois. Tout cela ne me plaisait pas du tout, et je dois dire que je suis parti pour la France avec délectation. En mon for intérieur, je me disais: «Ils me foutront la paix. Là-bas, je serai libre, je lirai ce que je voudrai.» Me rendre en France avant-guerre était pour moi la promesse d’une libération, une possibilité, un espoir d’épanouissement. Autrement dit, contrairement à beaucoup de camarades de ma génération, j’avais constamment le sentiment que je vivais dans un monde fermé, étroit, un monde colonial. C’était mon sentiment premier. Je n’aimais pas cette Martinique. Et quand j’ai pu partir, ce fut avec plaisir. «Adieu!», pensais-je.
Senghor.
Au lycée Louis-le-Grand, Senghor et moi, nous discutions éperdument de l’Afrique, des Antilles, du colonialisme, des civilisations. Il adorait parler des civilisations latine et grecque. Il était fort bon helléniste. Autrement dit, on s’est formé ensemble, au fur à mesure, jusqu’au jour où nous nous sommes posé une première question essentielle: «Qui suis-je?
Parutions, Sciences Sociales
« Je suis… Aimé Césaire »
Françoise Michot-Cheymol, plasticienne ayant vécu en Martinique présente un petit livre consacré à Aimé Césaire : « .. [La] collection intitulée « Je suis… » consiste à présenter sous forme d’autobiographie fictive) les personnages importants, les personnes remarquables, dont on a donné le nom à des établissements scolaires. Mon choix s’est porté spontanément sur Aimé Césaire. Et voilà, je vous en fais part simplement, tout en sachant que ma démarche (écrire pour Césaire) peut être critiquée, mais cela m’a plu et je voulais faire connaître (davantage pour certains) Césaire. Cette biographie devait être synthétique (et non un volume de trois cents pages) afin d’être accessible aux jeunes, sans être simpliste, et toucher les adultes) Créer davantage de liens entre hexagone et Antilles me plaît. »
Arts de la scène
Agenda des actions africaines en région parisienne de Juin 2013.
Anniversaire, commémoration, journées mondiales …
le 4 juin : Journée internationale des enfants victimes innocentes d’agression
le 5 juin : Journée mondiale de l’environnement
du mercredi 12 au samedi 15 juin : 6ème édition du Festival du Film Humanitaire centrée cette année sur la thématique « Espoir et résilience ». Cet évènement citoyen et éducatif, a pour objectif de sensibiliser et d’informer sur l’action humanitaire par la promotion de films visant la promotion et la protection de la dignité humaine en temps de conflits, de catastrophes naturelles ou de crises. – Lieu : à Paris et à Créteil. – Rens. ffh.communication@gmail.com http://www.festivaldufilmhumanitaire.com
le 12 juin : Journée mondiale contre le travail des enfants.
Arts de la scène
ElokAnS de LaRose : juin 2013
— de Véronique Larose —
Effervescence kréyol des informations socio-culturelles liées à l’Outre mer, particulièrement de la Caraïbe et de l’Océan indien. Voici le numéro de juin 2013.
ElokAnS n°53
Aktialité -parution du 26 mai 2013
Arts de la scène, Danses, Théâtre
Théâtre et cavalcades à St Pierre : chapeau bas!
— Par R.C. —
Le Mai de Saint Pierre 2013 organisé cette année par la municipalité et l’antenne régionale du Grand Saint Pierre a tenu son pari d’éclairer les rues de la cité, de couleurs, de senteurs, de chants, de danses et de frénésie musicale relayées avec talent par la voix de Michel Thimon en direct sur Martinique 1ère.
On se sentait bien dans la ville d’Art et d’Histoire, on pouvait imaginer ce qu’était la vie de la cité avant l’éruption de 1902 avec ses petits commerces, ses va-et-vient, ses cris d’enfants, ses palé gro-goj et les rires des femmes qui ont fait dire à Raphael Martine, le maire, que « la ville retrouve peu à peu son prestige, Saint Pierre renait avec le souvenir, mais surtout grâce à l’intelligence des pierrotains ».
Education Formation
Classes prépas : la fin de la gratuité votée à l’Assemblée
— Par Isabelle Rey-Lefebvre —
C’est peu après minuit, dans la nuit de jeudi 23 à vendredi 24 mai, que Vincent Feltesse et Jérôme Guedj, députés PS, ont réussi à faire adopter par l’Assemblée nationale, avec l’appui du gouvernement et du parti centriste UDI, un amendement qui ouvre un nouveau droit aux lycéens. « Nous savons que 150 lycées, sur les 2 200 de France, n’envoient aucun élève en classes préparatoires, où il y a pourtant 7 000 places non pourvues. Nous voulons combattre l’autocensure qui fait que de bons lycéens ne s’autorisent pas à postuler à des cursus sélectifs et lutter contre la ségrégation sociale et spatiale », a plaidé M. Guedj.
Politiques, Sciences Sociales
Nestor-Azérot, Marie-Jeanne et Nilor votent contre le mariage pour tous
Face à ces votes rétrogrades d’élus martiniquais seul Letchimy a voté pour.
La gauche n’a pas enregistré de nouvelle défection par rapport à février, avec même un changement «positif»: l’élu socialiste de Mayotte Ibrahim Aboubacar, qui s’était abstenu en première lecture, a cette fois-ci voté pour.
De nombreux députés ultramarins, qui avaient fait part de leurs réticences sur le texte, ont une nouvelle fois divergé de la majorité en rejetant la loi, aussi bien au sein du groupe socialiste (Patrick Lebreton et Gabrielle Louis-Carabin) que radical (Ary Chalus et Thierry Robert) ou communiste et apparentés (Bruno Nestor Azérot, Alfred Marie-Jeanne et Jean-Philippe Nilor).
On compte aussi des défections du côté des chevènementistes (Jean-Luc Laurent et Marie-Françoise Bechtel, rattachés au groupe PS mais qui disposent de la liberté de vote, se sont abstenus) et d’une poignée d’élus socialistes métropolitains (Bernadette Laclais et Jérôme Lambert, dont l’opposition au texte était connue, ont voté contre, tandis que Jean-Philippe Mallé et Dominique Potier, le tombeur de Nadine Morano, se sont abstenus).
A signaler que le groupe EELV est le seul à avoir unanimement voté en faveur du projet de loi, comme en première lecture
D’après http://www.slate.fr/france/71499/mariage-pour-tous-vote-definitif
Arts Plastiques
Joseph Staline exécuté par Picasso
—Par Paul Fuks, psychanalyste —
Le peintre a réalisé un portrait équivoque du leader soviétique au lendemain de sa mort. « Jamais l’expression tête de nœud n’a été aussi réjouissante! », sourit Paul Fuks, psychanalyste. Son analyse de l’œuvre, 60 ans plus tard.
Staline est mort le 5 mars 1953. Comme une ornière gorgée de boue, la cervelle des camarades est saturée de pathos. Mais un communiste ne reste pas inactif: Aragon, directeur des Lettres françaises,demande à Picasso « quelque chose », sachant que ce dernier a toujours refusé de représenter Staline. Françoise Gilot, la compagne de l’époque, raconte que le maître a expédié la corvée à contrecoeur.
Sociologie
Hessel, la légende d’un siècle
PORTRAIT – Stéphane Hessel est mort dans la nuit de mardi à mercredi, à l’âge de 95 ans. Relisez son portrait paru dans le JDD fin 2008 à l’occasion du 60e anniversaire de la déclaration des droits de l’Homme, avant le succès planétaire d’Indignez-vous!.
A 91 ans, il récite, ému et impatient, son agenda de mercredi prochain. Midi, remise du prix pour la paix de l’Unesco; 18h30, conférence au musée du Quai-Branly; clôture de la journée sur l’esplanade du palais de Chaillot avec déclamation, par coeur s’il vous plaît, du préambule de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Selon le voeu de Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, Stéphane Hessel sera le grand témoin des commémorations du 60e anniversaire de ce texte fondateur. En 1948, alors jeune diplomate en poste à l’ONU, cet ancien résistant en avait été l’un des 18 rédacteurs. « Aujourd’hui, on m’invite partout parce que la plupart des autres ont disparu », sourit-il, pudique.
Ce long visage qui s’illumine est bien l’une des grandes figures du 20e siècle. Ce matin-là, sanglé dans un costume trois pièces qui lui donne des allures de danseur de tango, il ouvre la porte de son modeste appartement du 14e arrondissement de Paris.
Féminismes
Filles et garçons, changeons de cap, pour l’égalité…
Dans le cadre du projet « Filles et garçons, changeons de cap, pour une égalité dans les rôles, dans les métiers, dans la vie » une projection du film » La domination masculine » est organisée le mardi 26 février 2013 dans la salle Frantz Fanon de l’Atrium à 15 h.
SYPNOSIS
« LA DOMINATION MASCULINE »
Un film de Patric Jean
« Je veux que les spectateurs se disputent en sortant de la salle »,
c’est ce que disait Patric Jean en tournant « la domination masculine »
Peut-on croire qu’au XXIème siècle, des hommes exigent le retour aux valeurs ancestrales du patriarcat : les femmes à la cuisine et les hommes au pouvoir ? Peut-on imaginer que des jeunes femmes instruites recherchent un « compagnon dominant » ? Que penser d’hommes qui subissent une opération d’allongement du pénis, « comme on achète une grosse voiture » ?
Si ces tendances peuvent de prime abord sembler marginales, le film nous démontre que nos attitudes collent rarement à nos discours. L’illusion de l’égalité cache un abîme d’injustices quotidiennes que nous ne voulons plus voir.
LGBTI, Psy_choses etc.
Lettre ouverte à Monsieur Guaino sur les mariages
Le psychanalyste Jacques-Alain Miller répond au député UMP des Yvelines et ex-conseiller de Sarkozy qui a publié un plaidoyer contre le mariage gay.
Paris, le 29 janvier 2013
Monsieur,
Suétone rapporte dans sa Vie des douze Césars que l’empereur Caligula s’écria un jour : « Plût au ciel que le peuple romain n’eût qu’une tête ! » Je souhaitais de même qu’un texte parût qui réunisse les arguments prodigués contre le mariage gay. Ce voeu, vous l’avez exaucé. Dans une prose dont on connaît et la force et l’éclat, vous avez ourdi une lettre tramée de tous ces arguments, et vous en avez ajouté d’autres de votre cru. Rien ne pouvait m’agréer davantage.
Une lettre ouverte ne s’adresse pas seulement à son destinataire, elle est pour tout le monde. Vous souffrirez donc, Monsieur, que je réponde notamment votre croisade sur Le Point.fr contre le mariage gay. J’aurai plaisir à débattre avec un esprit qui ne cache pas ce qu’il doit à nos grands poètes.
Monsieur le Député,
« Avez-vous lu Freud, avez-vous lu Jung, Monsieur le Président ?
Sociologie
Regards croisés sur le Cochon à la Martinique
— |
CONFERENCE FETE DU COCHON
Dans le cadre de la fête du cochon, Justin PAMPHILE, Maire du lorrain, William ROLLE, anthropologue et Jean Charles BREDAS ont le plaisir de vous convier à la conférence sur le thème :
« Regards croisés sur le Cochon à la Martinique »
Le vendredi 14 Décembre 2012 à 18H30
Au premier étage de la mairie.
Intervenants :
Arnaud YERRO, producteur
« Etat des lieux de la filière porcine ; pratique d’un producteur »
William ROLLE, anthropologue
« Anthropologie du cochon dans la société martiniquaise »
Françoise ROSE-ROSETTE, vétérinaire
« Le cochon, un animal pour demain? »
La modératrice sera Mylenn ZOBDA-ZEBINA, anthropologue
Nous vous attendons très nombreux pour cette conférence où les différents intervenants vous ferons découvrir le cochon dans notre société.
I – MOTIVATION
1°) constat
Le cochon traverse l’histoire de la société martiniquaise, comme celui de bien d’autres sociétés.
Cependant, il n’existe pas d’études exhaustives sur le rapport de cet animal avec l’homme dans le contexte de société, de l’esclavage à la société contemporaine.
Une première approche nous montre la complexité de ce rapport ainsi que l’insertion de cet animal dans un cycle de développement durable.
Littératures, Sciences Sociales, Sociologie
« Mon interlocuteur »
— par Térèz Léotin —
Marguerite Donnadieu, Aurore Dupin, Françoise Gourdji, François Marie Arouet, Henri Beyle, Louis-Ferdinand Destouches, Isidore Ducasse, André Pétricien, André Pierre-Louis, Jean-Baptiste Poquelin, Frédéric Louis Sauser, sont les noms d’état civil d’auteurs français connus. Cependant pour leurs activités d’écriture, ces noms ne figurent que dans leur biographie, et beaucoup parmi nous les ignorent parce que Marguerite Duras, George Sand, Françoise Giroud, Voltaire, Stendhal, Céline, Lautréamont, Tony Delsham, Monchoachi, Molière, Blaise Cendrars, sont respectivement leur nom de plume.
Vous viendrait-il à l’idée de débaptiser Françoise Giroud en la renvoyant à son nom d’état civil Gourdji ? En feriez-vous de même pour Marguerite Duras (Marguerite Donnadieu), George Sand (Aurore Dupin), Stendhal (Henri Beyle), Voltaire (François Marie Arouet), Tony Delsham (André Pétricien), Monchoachi (André Pierre-Louis), Molière (Jean-Baptiste Poquelin), Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Lautréamont (Isidore Ducasse), Blaise Cendrars (Frédéric Louis Sauser) ? Ou même Johnny Hallyday l’appelleriez-vous Jean-Philippe Smet ? Refuseriez-vous à Jacques Delmas son nom de résistant Chaban, comme vous vous êtes entêtez à le faire pour Boukman ?
Le droit français admet l’usage d’un pseudonyme. Il est même possible que celui-ci figure sur la carte d’identité à côté du vrai nom.
Parutions
Sociologie : Avis de parution Octobre 2012
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Sociologie
Appel pour un débat national sur les réparations liées à l’esclavage
En France, les réparations liées à l’esclavage demeurent un sujet tabou. Dans les Outre-mer et dans la société française dans son ensemble, les questions liées à l’esclavage sont encore source de colères, de ressentiments et de problèmes non résolus. La traite négrière est l’un des phénomènes qui ont le plus bouleversé l’humanité (conséquences démographiques, politiques, économiques, sociales, culturelles sur plusieurs continents). Elle a laissé des traces profondes et durables.La question des réparations ne date pas d’hier. Beaucoup de gens l’ignorent, mais, après l’indépendance d’Haïti, les colons français ont exigé des réparations en invoquant le » préjudice » que leur faisait subir la liberté nouvelle conquise par les esclaves. En 1825, Charles X a donc envoyé une flotte de guerre de 14 navires. Pour éviter que son peuple ne retombe en esclavage, le président Boyer a alors « accepté » le tribut de 150 millions de francs-or imposé par la France (ramené ensuite à 90 millions grâce au « Traité de l’amitié » signé en 1838). Pour payer cette somme, le peuple haïtien a dû s’endetter jusqu’en 1946.
Féminismes, Psy_choses etc., Sciences Sociales
Les gender studies
— par Sandrine Teixido —
Apparues dans les années 70 aux États-Unis, les gender studies ont profondément renouvelé l’étude des rapports homme/femme en posant que la différence de sexe est une construction sociale. Si ce courant n’a guère d’équivalent en France, en revanche la notion de genre a fini par s’imposer dans les études féministes et de nombreux enjeux de société.
Objet et genèse
Le concept de « gender » est né aux Etats-Unis dans les années 70 d’une réflexion autour du sexe et de l’utilisation de cette variable dans les recherches en sciences sociales. Le mouvement féministe qui a pris de l’ampleur après la révolution sexuelle cherche à faire entendre sa voix au sein des institutions de recherche. Il s’agit de faire reconnaître un engagement qui se veut de plus en plus une réflexion renouvelée sur le monde. C’est un psychologue, Robert Stoller (1), qui popularise en 1968 une notion déjà utilisée par ses confrères américains depuis le début des années 50 pour comprendre la séparation chez certains patients entre corps et identité. De là l’idée qu’il n’existe pas une réelle correspondance entre le genre (masculin/féminin) et le sexe (homme/femme).
Architecture
Pavillon BOUGENOT
Un édifice d’un intérêt patrimonial certain.
–__- Le pavillon Bougenot, un Bâtiment du conseil général à découvrir
Moins connu que la bibliothèque Schoelcher dont il est une annexe, le pavillon Bougenot est pourtant plus ancien et recèle quelques surprises. A plus d’un titre, il vaut le détour et mérite que l’on s’y attarde.
Situé dans la rue Victor Sévère, à côté de la bibliothèque Schoelcher, entre la préfecture, l’hôtel de police et l’immeuble Plein Ciel, le pavillon Bougenot est aisément repérable dans le centre ville de Fort-de-France. Datant de la seconde moitié du 19eme siècle, cet édifice, tout de bois et de fer forgé, constitue un témoignage intéressant sur l’architecture coloniale de l’île de l’époque. Entouré d’un agréable jardin aux palmiers centenaires, il est inscrit à l’inventaire des monuments historiques. D’une superficie à l’origine de 600 m2, avec un soubassement en béton et une charpente métallique, il se distingue par ses nombreuses fenêtres hautes en bois, sa véranda à l’étage et son intérieur sobre et raffiné.
Cette belle demeure bourgeoise doit son nom à l’un de ses anciens propriétaires, Emile Bougenot (1838-1925), ingénieur et industriel français, ayant joué un rôle majeur dans le développement des usines centrales de la Martinique à partir de 1860.
Arts de la scène, Théâtre
Une clôture de festival plutôt réussie
— Par Roland Sabra —
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Beau travail de Jean-Paul Césaire à partir du texte de son père « Et les chiens se taisaient ». Une grande sobriété dans la mise en scène, une ponctuation intelligente des actes avec des danseuses, quelques danseurs et des tambours, une distribution, certes inégale mais somme toute bien choisie et un souci de clarification ont contribué à faire de cette soirée une réussite, dans une salle dont l’acoustique laisse à désirer et c’est un euphémisme que de le dire. Si la présence massive de Elie Pennont dans le rôle du Rebelle a souligné, involontairement, la faiblesse du jeu de Sophie Colombo comme Amante, la prestation très juste de Suzy Singa dans le rôle de la Récitante a fait oublier le symbolisme un peu trop appuyé du dispositif scénique. Etait-il besoin de placer l’Architecte ( Jean-Claude Prat) en surplomb de la cellule du Rebelle pour souligner les rapports de domination et d’oppression? Le texte ne suffit-il pas à les mettre en évidence? Le public, inhabituel, pour une soirée théâtrale, a semblé acquiescé à la proposition de scénographie .
En librairie, Littératures
« Ainsi parla l’Oncle » suivi de « Revisiter l’Oncle » de Jean Price-Mars
ISBN : 978-2-923713-03-8
520 pages
PRIX : 39.50$
En librairie dès le 24 février 2009
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Vient de paraître aux éditions Mémoire d’encrier |
Ainsi parla l’Oncle, paru pour la première fois en 1928, est le premier manifeste de la condition noire. Cet ouvrage a influencé l’oeuvre et la pensée des auteurs du mouvement de la négritude comme Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas.
Réédité dans un nouveau format, avec une iconographie nouvelle (paysages et figures de l’Afrique et d’Haïti), cet ouvrage propose une relecture de cette oeuvre monumentale qui a servi de bréviaire aux intellectuels des peuples noirs. Pour penser le monde, pour comprendre les mécanismes de l’aliénation, soit du «bovarysme culturel», Jean Price-Mars a mis en avant les traditions, les légendes populaires, le vaudou et tout l’héritage africain qui fondent les cultures noires.
Ainsi parla l’Oncle est suivi du collectif Revisiter l’Oncle qui réévalue les incidences et résonances de cette oeuvre dans le monde entier. Revisiter l’Oncle accueille les textes de Maryse Condé, Dany Laferrière, Jean-Daniel Lafond, Raphaël Confiant, André Corten, Jean Bernabé, Léon-François Hoffmann, Maximilien Laroche, Jean Morisset, Romuald Fonkoua, Alain Anselin, Carlo A.
Aimé Césaire, Littératures
Aimé Césaire
Compagnon de Léopold Sédar Senghor, célébré par Jean-Paul Sartre, Michel Leiris, André Breton, le grand poète de la « négritude » fut également, pendant plus d’un demi-siècle, la principale figure politique martiniquaise
Fou de sa langue, de Rimbaud,de Breton, enfant caraïbe de Shakespeare et Brecht, né le 26 juin 1913 à Basse-Pointe (Martinique), député de la Martinique de 1945 à 1993, proche de De Gaulle et de Mitterrand, maire de Fort-de- France de 1945 à 2001, conseiller général à deux reprises (1945-1949 ; 1955-1970), Aimé Césaire, hospitalisé mercredi 8 avril 2008, est mort le 17 avril à Fort-de-France. Il était âgé de 94 ans.
Le 23 mars 1964, face à De Gaulle en visite en Martinique : « On ne pourra pas éluder davantage un problème qui obsède notre jeunesse, le problème de la refonte de nos institutions pour qu’elles soient plus respectueuses de notre particularisme, plus souples et plus démocratiques. » Il aura ainsi admonesté tous les présidents de la République d’une voix nette, timbrée, en porte parole de son peuple et de son devenir. C’est cette parole, politique et poétique, qui impressionne le plus dans un corps sûr et si timide.
Aimé Césaire, Littératures
«Nègre je suis, nègre je resterai»
— Par NATALIE LEVISALLES —
Quelques jours avant d’être hospitalisé, Aimé Césaire faisait comme il avait fait chaque jour toutes ces dernières années. Après avoir passé la matinée à la mairie de Fort-de-France où il recevait tous ceux qui voulaient le rencontrer, des mères qui venaient lui présenter leurs enfants aux lycéens qui lui demandaient de l’aide pour un exposé, il mangeait un peu de riz, montait dans la voiture conduite par son chauffeur et partait se promener dans l’île.
L’écrivain Daniel Maximin, qui le connaît depuis près de quarante ans, a fait cette balade avec lui en décembre. Ils se sont arrêtés à l’endroit préféré d’Aimé Césaire, le sommet d’une colline d’où on voit, à droite, la mer des Caraïbes, à gauche, l’océan Atlantique. Ils se sont aussi arrêtés sous l’arbre préféré du poète, un énorme fromager dont les branches et le feuillage traversent la route. Dans un entretien avec Maximin, paru en 1982 dans la revue Présence africaine (1), Césaire raconte qu’il a toujours été fasciné par les arbres. «Le motif végétal est un motif qui est central chez moi, l’arbre est là.
Arts de la scène, Théâtre
Soweto: la recette d’un succès populaire ambigu
— Par Roland Sabra —
Comme toute recette de cuisine tout dépend de l’endroit où vous concoctez votre plat. On ne fait pas une bouillabaisse de la même façon à Marseille, à Miami, à Tokyo, à Fort-de-France. Il est important de tenir compte des ingrédients locaux, de ce que vous pourrez trouver sur le marché.
Prenons l’exemple de Soweto, spectacle qu’il est difficile de qualifier, tant il relève de genres indéfinis, (comédie musicale? tour de chant? danses? music-hall? variétés?) et qui a suscité un enthousiasme populaire indéniable à l’Atrium de Fort-de-France. Les trois représentations ont été doublées et chaque fois elles ont fait salle comble.
Serge Bilé, est un journaliste honnête et compétent, et ses papiers retracent, sans compromis, sans flatterie aucune ce qu’il constate, n’en déplaise à quelques nationalo-populistes qui lui contestent ( de quel droit?) sa liberté de parole au fallacieux prétexte qu’il ne serait pas martiniquais d’origine! La bêtise est sans frontière. Sans être historien, essayiste, ni même écrivain Serge Bilé écrit des livres, témoigne. « Noirs dans les camps nazis », qui aurait dû obtenir le prix Essais France Télévision a été écarté à la suite d’une intervention de la responsable des prix littéraires mettant injustement en doute le sérieux de l’ouvrage.