Création du 54e Festival de Fort-de-France, cette pièce haïtienne pour l’écriture (Jean d’Amérique (1)) et la mise en scène (Jean-Erns Marie-Louise) mais avec une distribution africaine et en partie martiniquaise est une vraie réussite formelle. Certes, l’argument est mince : Sanite Bélair, une héroïne de la guerre d’indépendance haïtienne demande à un hougan (« prêtre » vaudou) de la ressusciter car elle a des choses à dire à ses compatriotes d’aujourd’hui, et pour commencer qu’ils ont tort d’oublier la part des femmes dans la guerre contre les Français, à commencer par sa part à elle qui fut sergente dans l’armée de Toussaint Louverture. On ne sait pas si elle ressuscitera vraiment, même s’il semble que ce soit le cas à la fin de la pièce mais elle fera parler d’elle, et d’une manière ou d’une autre parviendra à se manifester auprès des Haïtiens d’aujourd’hui, la télévision s’étant saisie de ce fait divers peu ordinaire. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, plutôt une suite de tableaux qui font progresser l’action vers la réapparition réelle ou rêvée de l’héroïne.
A l'affiche, Agenda culturel de la semaine, Yékri
Actualités des Caraïbes et d’ailleurs…
Avenir de la Nouvelle-Calédonie : une majorité de la classe politique salue l’accord, le RN exprime de « vives inquiétudes »
Le chanteur Bad Bunny entame une série de concerts chez lui, à Porto Rico, avec un public survolté
Vie chère en Martinique : une baisse contestée entre statistiques et réalité du panier
À Paris, un comité interministériel des Outre-mer consacré à la sécurité, Mayotte et la vie chère
Les Martiniquais devraient peu voyager durant ces grandes vacances 2025
Sommet Nouvelle-Calédonie : dans le huis clos de Bougival, indépendantistes et non-indépendantistes entrent dans le dur des négociations
A l'affiche, Danses
« Le Sacre du Printemps » de Yang Liping
À Tropiques-Atrium les 12 et 13 juillet | Fort-de-France
Le Festival de Fort-de-Francede Fort-de-France présente une réinterprétation moderne et originale du célèbre ballet Le Sacre du Printemps de Igor Stravinsky, par la chorégraphe chinoise Yang Liping. Cette version contemporaine mêle danse, traditions chinoises et philosophie bouddhiste tibétaine, offrant une lecture unique et profonde de l’œuvre.
Une Réinterprétation Contemporaine
Dans sa version de Le Sacre du Printemps, Yang Liping transpose le ballet de Stravinsky au cœur de son univers artistique, où la danse contemporaine se rencontre avec des symboles culturels et spirituels forts. La chorégraphie prend appui sur les thèmes universels de la vie, de la mort et du renouveau, tout en s’inspirant des croyances orientales, notamment la vision circulaire de l’existence qui fait écho à l’idée de réincarnation et de renouveau.
Au-delà de la danse, l’œuvre met en avant des symboles puissants comme le paon et le lion, représentant respectivement la lumière et la force, des figures emblématiques de la culture chinoise et bouddhiste. Ces images, tout en étant profondément ancrées dans l’histoire culturelle de Yang Liping, sont aussi des métaphores de la dualité humaine : l’éclat et la puissance, le désir et la sagesse.
A l'affiche, Agenda culturel de la semaine
Martinique : agenda culturel des jours qui viennent… et plus encore!
Dimanche 13 juillet 2025 fin à 23h59
The Reggae Therapy Festival 2025
Stade Louis Achille – Fort-de-France ️
Le Reggae Therapy Festival revient pour sa 3ᵉ édition en Martinique. Cet événement musical dédié au reggae se tiendra au Stade Louis Achille à Fort-de-France les 12 et 13 juillet 2025. Deux jours de concerts live avec des artistes internationaux et locaux, accompagnés de nombreux exposants et restaurateurs.
Lire Plus & Voir le programme=>
Dimanche 13 juillet à19h30
« Le Sacre du Printemps » de Yang Liping
Tropiques-Atrium Fort-de-France
Le Festival de Fort-de-Francede Fort-de-France présente une réinterprétation moderne et originale du célèbre ballet Le Sacre du Printemps de Igor Stravinsky, par la chorégraphe chinoise Yang Liping. Cette version contemporaine mêle danse, traditions chinoises et philosophie bouddhiste tibétaine, offrant une lecture unique et profonde de l’œuvre.
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Mardi 15 juillet – 19h30
La résonance des ailes mémorielles. Jean-Pierre Sainton et notre poétissetoire décoloniale
Théâtre Aimé Césaire (T.A.C.) Fdf
Théâtre, chant, poésie, arts plastiques… Un seule en scène vibrant signé Karine Katia Bénac – Cie Kré-Ambule. ️ Une ode poétique et militante, un voyage intime à travers l’amitié de l’artiste avec Jean-Pierre Sainton – historien guadeloupéen, militant, expert en arts martiaux, et petit-neveu de l’aviateur martiniquais Pierre Réjon.
Festivals, Théâtre
« Opéra Poussière » au Festival de Fort-de-France
Création du 54e Festival de Fort-de-France, cette pièce haïtienne pour l’écriture (Jean d’Amérique (1)) et la mise en scène (Jean-Erns Marie-Louise) mais avec une distribution africaine et en partie martiniquaise est une vraie réussite formelle. Certes, l’argument est mince : Sanite Bélair, une héroïne de la guerre d’indépendance haïtienne demande à un hougan (« prêtre » vaudou) de la ressusciter car elle a des choses à dire à ses compatriotes d’aujourd’hui, et pour commencer qu’ils ont tort d’oublier la part des femmes dans la guerre contre les Français, à commencer par sa part à elle qui fut sergente dans l’armée de Toussaint Louverture. On ne sait pas si elle ressuscitera vraiment, même s’il semble que ce soit le cas à la fin de la pièce mais elle fera parler d’elle, et d’une manière ou d’une autre parviendra à se manifester auprès des Haïtiens d’aujourd’hui, la télévision s’étant saisie de ce fait divers peu ordinaire. Il n’y a pas vraiment d’intrigue, plutôt une suite de tableaux qui font progresser l’action vers la réapparition réelle ou rêvée de l’héroïne.
Ecologie
Guadeloupe : la crise de l’eau, entre effondrement du service public et marché noir
— Par Sabrina Solar —
En Guadeloupe, une crise de l’eau chronique et systémique continue de bouleverser la vie quotidienne de près de 400 000 habitants. Malgré une ressource en eau abondante sur l’île, plus de 60 % des foyers subissent des coupures prolongées et régulières, parfois plusieurs semaines d’affilée.
Cette situation, ancienne mais aggravée depuis 2024, est due à un réseau vétuste (avec jusqu’à 70 % de fuites), une gestion défaillante, des pollutions récurrentes, et une gouvernance locale minée par les conflits, les détournements et les retards de financement.
Un réseau au bord de la rupture
Certaines canalisations datent de plusieurs décennies, avec un taux de renouvellement ridiculement bas (0,5 % par an, loin des standards nationaux). Les pertes annuelles dépassent 50 millions de m³ d’eau potable. La moitié des stations de traitement des eaux usées est hors normes, aggravant les risques de contamination.
Coupures, colères et contournements
Face à des coupures à répétition, les habitants vivent dans l’inconfort, la frustration et parfois l’humiliation : impossibilité d’assurer l’hygiène de base, tensions psychologiques, explosion des coûts pour accéder à une eau potable sûre.
Avignon
« Je n’ai pas lu Foucault » & « Tout le monde il est Jean Yanne »
— Par Dominique Daeschler —
« Je n’ai pas lu Foucault », texte Céline Caussimon ,mes Sophie Gubri
Comme bon nombre de spectacles cette année, le texte est construit à partir d’ateliers d’écriture. Leur particularité est d’avoir été faits en prison sur un thème peu banal l’observation de toiles et de peintres connus ( Picasso, Basquiat, Van Gogh…) .Céline Caussimon, animatrice de ces ateliers, se prépare, relit les biographies, prête à livrer pour chaque peintre, son parcours, ses influences, ses techniques, ses thèmes. Une petite angoisse cependant, elle n’a pas lu le livre de Foucault. Peu importe, c’est elle qui doit s’adapter aux regards qui lui sont renvoyés. Bien sûr il y a ceux qui viennent là pour passer le temps, parce qu’il n’y a pas foot. C’est leur parole vive sur les couleurs qu’il préfèrent ( le noir de Basquiat), le ressenti sur l’organisation d’un tableau ( la chambre de Van Gogh), l’ intuition des origines ( Basquiat). Le cheminement des détenus introduit sans cesse l’idée d’une liberté de pensée qu’ils savent asséner, apportant à leur animatrice une autre appréhension de l’Art.
Religions
Nomination controversée, à Toulouse, d’un prêtre condamné pour viol
Quand la « miséricorde » prime sur la prudence
La nomination de l’abbé Dominique Spina au poste de chancelier du diocèse de Toulouse, officialisée début juin 2025, continue de susciter une vive polémique au sein de la communauté catholique et au-delà. Condamné en appel en 2006 pour le viol d’un lycéen de 16 ans, ce prêtre revient aujourd’hui à un poste stratégique de l’administration diocésaine, au nom, selon l’archevêque Guy de Kérimel, de la « miséricorde ».
Une décision justifiée par le fait que l’abbé Spina aurait, selon les mots du prélat, « purgé sa peine » et « n’aurait rien à se reprocher depuis près de trente ans ». En somme, une rédemption discrète, transformée aujourd’hui en promotion. L’affaire n’a toutefois rien de discret : elle interroge les fidèles, choque les victimes d’abus et met à mal les engagements pris par l’Église après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE) en 2021.
Un poste administratif, mais hautement sensible
Le diocèse tente de relativiser : le poste de chancelier serait une simple fonction d’archiviste.
Avignon
Du côté du TOMA
— Par Dominique Daeschler —
Comme à son habitude, le TOMA théâtre d’Outremer à Avignon, convoque lectures , projections ,échanges ,spectacles au sein de la Chapelle Incarnée.
Porgy and Bess, musique et livret de Gershwin
Adapté par les voix d’Outremer et Fabrice di Falco, chanteur lyrique martiniquais et cheville ouvrière des Contre-Courants, ce moment D’opéra valorise « à nu » les talents ultramarins dans le domaine lyrique. La musique de Gershwin n’ a pas pris une ride et Fabrice di Falco accompagne , dans un rôle de récitant les artistes. Les quatre chanteurs défendent leur partition avec brio. On retiendra particulièrement l’interprétation de Livia Louis Dogué dont la tessiture large la situe déjà parmi les grandes . Sans doute ,la présence sur scène, les déplacements sont à travailler mais ceci est déjà sur rails.
Entre les lignes, chorégraphie Florence Boyer
Florence Boyer, chorégraphe et danseuse, prend à bras le corps un travail de recherche sur les ouvrières du textile de Roubaix à Cilaos (Réunion) qui, à travers leurs broderies, ont célébré une attention aux femmes, dépassant un quotidien aux gestes répétitifs pou en donner la dignité et la beauté.
Sociologie
Que célèbre-t-on le 14 juillet ?
–— Par Service-Public —
Déclarée fête nationale en 1880, la date du 14 juillet marque la célébration de la République française. Vie-publique.fr vous propose de revenir sur les origines et le sens de cette journée.
1- Que s’est-il passé le 14 juillet 1789 ?
En 1789, les États généraux composés des représentants élus de la noblesse, du clergé et du Tiers-État sont réunis le 5 mai à la suite des doléances parvenues au roi Louis XVI. Le 27 juin, le roi accepte le rassemblement des trois ordres qui se proclament « Assemblée nationale constituante » le 9 juillet.
Dans le même temps, des troupes royales se concentrent autour de Versailles et de Paris. Le renvoi du ministre Necker le 11 juillet et la rumeur de l’intervention des troupes royales finissent par convaincre la population parisienne de s’organiser et des appels aux armes sont lancés.
Le matin du 14 juillet, une foule composée notamment d’artisans et de boutiquiers se dirige vers les Invalides où sont stockées les armes. Ces Parisiens prennent ensuite la direction de la Bastille pour récupérer de la poudre.
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Actualités des Caraïbes et d’ailleurs…
Avenir de la Nouvelle-Calédonie : une majorité de la classe politique salue l’accord, le RN exprime de « vives inquiétudes »
Le chanteur Bad Bunny entame une série de concerts chez lui, à Porto Rico, avec un public survolté
Vie chère en Martinique : une baisse contestée entre statistiques et réalité du panier
À Paris, un comité interministériel des Outre-mer consacré à la sécurité, Mayotte et la vie chère
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Sommet Nouvelle-Calédonie : dans le huis clos de Bougival, indépendantistes et non-indépendantistes entrent dans le dur des négociations
Yékri
L’éphéméride du 13 juillet
Naissance le 12 ou le 13 juillet 100 av J-C de Jules César
Jules César (latin : Caius Iulius Caesar IV à sa naissance, Imperator Iulius Caesar Divus après sa mort), aussi appelé simplement César, est un général, homme politique et écrivain romain, né à Rome le 12 ou le 13 juillet 100 av. J.-C. et mort le 15 mars 44 av. J.-C. (aux ides de mars)7 dans la même ville.
Son parcours unique, au cœur du dernier siècle de la République romaine, bouleversée par les tensions sociales et les guerres civiles, marqua le monde romain et l’histoire universelle : ambitieux, il s’appuya sur le courant réformateur et démagogue qui traversait la cité romaine pour favoriser son ascension politique ; stratège et tacticien, il repoussa à l’aide de ses armées les frontières de la République romaine jusqu’au Rhin et à l’océan Atlantique en conquérant la Gaule, puis utilisa ses légions pour s’emparer du pouvoir au cours de la guerre civile qui l’opposa à Pompée, son ancien allié, puis aux républicains.
Acclamé comme un imperator favorisé des dieux, seul maître à Rome après une suite de victoires foudroyantes sur ses adversaires, il entreprit de réformer l’État et de modifier l’organisation de la classe politique dirigeante afin de satisfaire les revendications de la mouvance des populares dont il se revendique.
Politiques
Faire Peuple : Le Nouveau Pacte Calédonien de Bougival
Résumé détaillé de l’accord sur l’avenir de Nouvelle-Calédonie, conclu à Bougival en juillet 2025.
Préambule : Le Pari d’une Confiance Renouvelée
S’inscrivant dans la continuité des accords de Matignon-Oudinot (1988) et de Nouméa (1998), ce nouvel accord vise à écrire une nouvelle page de l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Il reconnaît les acquis historiques tout en prenant acte des profondes blessures laissées par les événements de mai 2024. L’objectif est de reconstruire un projet de société et un avenir stable, en s’appuyant sur les valeurs de dialogue, de paix et de destin commun. Le succès de cet accord repose sur l’engagement de tous les partenaires et la volonté des Calédoniens de « faire peuple ».
I. Principes Fondamentaux et Nouveau Statut
L’accord propose une solution politique pérenne pour garantir la stabilité du territoire.
* Un État au sein de la République : Il est convenu de créer une organisation institutionnelle sui generis (unique en son genre) : l’État de la Nouvelle-Calédonie. Cet État sera partie intégrante de l’ensemble national français, son statut sera inscrit dans la Constitution de la République française et il pourra être reconnu par la communauté internationale.
Politiques
Kanaky : les réactions de Serge Letchimy, Emmanuel Tjibaou, Veylma Falaeo… et d’autres
Serge Letchimy : L’accord sur la Nouvelle Calédonie illustre la voie possible : conjuguer reconnaissance des identités locales et égalité nationale »
Le président du Conseil exécutif de la Martinique, Serge Letchimy, salue l’annonce de l’accord institutionnel trouvé à Bougival entre l’État français et les forces politiques de Nouvelle-Calédonie. Cet accord crée un « État de la Nouvelle‑Calédonie » inscrit dans la République, prévoyant notamment la création d’une nationalité calédonienne.
Cette avancée historique ouvre le champ à un renouveau politique et économique et Serge LETCHIMY se réjouit que la France ait su répondre aux spécificités calédoniennes dans le cadre de la République, en reconnaissant l’existence d’un « État dans l’État », au service de la paix, de la stabilité et de l’émancipation politique. Cette réussite témoigne de la capacité de la République à conjuguer unité nationale et reconnaissance des singularités.
Cet accord résonne de manière particulière avec la dynamique engagée au sein de l’ensemble des pays d’outre-mer signataires de l’Appel de Fort-de-France et plus particulièrement en Martinique où les élus, réunis en Congrès au cours de 5 sessions, se sont mobilisés pour définir les modalités d’exercice d’un pouvoir normatif local, tout en restant pleinement dans la République, et ont adopté une résolution visant à inscrire dans la Constitution un nouveau cadre institutionnel.
Architecture
À propos de « l’écovillage » de Ducos
— Par Gustavo Torres, architecte —
– Et jusqu’à quand pensez-vous qu’on peut continuer dans cet aller et venir de fous ? demanda-t-il.
Florentino Ariza avait la réponse toute prête depuis cinquante-trois ans, sept mois et huit jours avec ses nuits,
Il dit alors : – Toute la vie.
Gabriel García-Márquez (1927-2014) in CIEN ANOS DE SOLEDAD – México / Buenos Aires – 1967.
Vous êtes encore là vous, à bâtir des zones ? Déjà pour la Galleria on nous disait que c’était « ma ville à moi »… ne jamais oublier que les vautours avancent toujours masqués, usant d’un vocabulaire convenable enveloppé d’euphémismes flatteurs… Dire aujourd’hui écovillage n’est qu’édulcoration malhonnête pour recommencer ce qu’on fait et refait depuis 60 ans : une zone commerciale entourée de parkings sur un vague terrain soi-disant vague.
Depuis l’arrivée des « architectes des colonies » – envoyés pour nous vendre le modernisme et le béton armé dans les années 30 – et ensuite après-guerre avec la départementalisation, la Martinique subit passivement les injonctions spatiales de la mère-polis et participe au saccage sans pitié du maigre territoire dont on dispose.
Ecologie
Pollution, eau, biodiversité : la France décroche
Pollution, eau, biodiversité : la France en queue de peloton européen pour les investissements environnementaux
— Par Sabrina Solar —
La France est aujourd’hui confrontée à une réalité brutale : malgré ses discours volontaristes sur la transition écologique, elle reste le pays de l’Union européenne présentant le plus fort déficit d’investissements en matière d’environnement. C’est ce que révèle le dernier Examen de la mise en œuvre de la politique environnementale (EIR), publié par la Commission européenne le 7 juillet 2025, qui dresse un tableau sans concession de la situation environnementale dans chaque État membre.
Un déficit structurel de 21,1 milliards d’euros par an
Pour répondre aux objectifs imposés par le droit européen en matière d’environnement – qu’il s’agisse de biodiversité, de qualité de l’air, de traitement de l’eau ou de gestion des déchets –, la France devrait investir 63,8 milliards d’euros par an. Or, selon les calculs de la Commission, les dépenses effectives atteignent seulement 42,7 milliards, soit un déficit de 21,1 milliards d’euros annuels. En valeur absolue, il s’agit du plus important de l’Union européenne, devant l’Allemagne (20 milliards) et l’Espagne (10,75 milliards).
Féminismes
Femmes, argent et pouvoir
Émancipation financière des femmes : un combat en progrès, mais encore inachevé
— Par Sarha Fauré —
Soixante ans après l’adoption de la loi du 13 juillet 1965, qui permit enfin aux femmes mariées d’ouvrir un compte bancaire en leur nom propre et de travailler sans l’autorisation de leur mari, la question de leur autonomie financière reste d’une actualité brûlante. À l’occasion de cet anniversaire symbolique, Forvis Mazars et le réseau Financi’Elles ont dévoilé une étude inédite menée par l’institut CSA. Son constat : malgré des avancées notables, l’émancipation économique des Françaises demeure incomplète.
Des progrès sensibles dans le rapport à l’argent
Les femmes s’emparent de plus en plus des outils de leur autonomie financière. Pour 88 % d’entre elles, l’argent est associé à la liberté, bien plus qu’à la soumission. Ce chiffre grimpe à 98 % chez les professionnelles de la finance. L’argent est perçu comme un levier d’indépendance et de sécurité, en particulier chez les jeunes femmes de 25 à 34 ans, dont 88 % estiment qu’il occupe une place importante dans leur vie quotidienne.
Les mentalités évoluent également dans la manière d’en parler : 71 % des femmes échangent désormais sur les questions d’argent avec leur entourage.
Avignon
Comment gâcher sa vie (avec style)
« WASTED », texte de Kae Tempest, m.e.s. de Martin Jobert, | Avignon off, le 11.Avignon
— Par Michèle Bigot —
Trois personnages en quête d’avenir, en recherche de sens, habités par la nostalgie de leur passé récent, mais hélas bien (ou mal) passé! Trois amis trentenaires en perdition se réunissent pour célébrer les dix ans de la mort de leur ami Tony. Le premier est un musicien en quête de reconnaissance, le second est prisonnier d’un « bullshit job » dans une entreprise minable et la troisième dispense des cours à des élèves défavorisés, encore plus blasés qu’elle. Les trois font un concours de ratage programmé et de nullité existentielle. Dis comme ça, on pourrait croire que le spectacle est aussi affligeant que le destin des personnages.
Or c’est le contraire qui advient. Les trois acteurs rivalisent d’auto-dénigrement, mais avec tant d’humour, tant de lucidité et tant de tendresse réciproque que ça devient attachant. Les dialogues sont ciselés, percutants et drôles. Le jeu des comédiens est parfaitement juste: chacun habite son personnage au point de le rendre follement présent. On rit, mais on rit jaune.
Écrits, Politiques
Jovenel Moïse, « fléau de Dieu »
« Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit?
Ces doux êtres passifs que la fièvre maigrit?
Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules?
Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules :
Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement
Dans la même prison, le même mouvement. »
(Victor Hugo, Mélancholia)
— Par Robert Lodimus —
Le crépuscule tombait déjà sur le paysage voilé et enneigé. Un immense tapis blanc recouvrait les rues crevassées, dégoudronnées à certains endroits. Au Canada, le mois de février n’est-il pas réputé pour son humeur impassiblement rigoureuse? À cette période de l’hiver, la température oscille souvent entre moins 40o et moins 50o Celsius. De quoi faire geler le sang d’un chameau en quelques secondes. Quand il vente et grêle, les gens peuvent ressentir jusqu’à moins 600 sur la peau fragile et sensible. La plupart des personnalités fortunées et des retraités privilégiés qui habitent dans les régions nordiques s’envolent à destination du Sud dès la fin de novembre. Notamment en Floride où ils disposent d’une confortable résidence secondaire.
Avignon
M., entre sainteté et folie
« M. Un amour suprême », conception, texte, m.e.s. Gustavo Giacoso, musique: Fausto Ferraiuolo | Festival d’Avignon, Theâtre des Halles
— Par Michèle Bigot —
Le tandem Gustavo Giacoso-Fausto Giacoso était déjà venu nous enchanter l’an dernier, dans la même chapelle du Théâtre des Halles. Cette fois-ci encore, ce spectacle, quoique humble dans sa dimension scénique, nous transporte instantanément par son lyrisme et la magie de son évocation.
Fidèle à son intérêt pour l’art brut, Gustavo Giacoso nous raconte en sept tableaux l’histoire d’une femme, nommée M.(de son vrai nom Melina Riccio) qui quitte son sud natal pour s’installer à Milan, petite couturière appelée à devenir une célèbre styliste. La voici adulée du public et des media, mariée, installée et mère de famille, quand soudain, écoeurée par la célébrité et la fortune, elle décide de tout quitter, son métier, sa famille (elle a trois enfants) pour partir le long des routes comme une errante, pour prêcher l’amour et dénoncer la société de consommation. Adepte de Saint François, elle devient tour à tour une sainte, une folle, une artiste. Ses installations, réalisées à l’aide d’objets hétéroclites trouvés parmi les déchets dérangent bousculent ou séduisent.
Avignon
Résistances russes au plateau
« Last of the Soviets », conception et m.e.s. Petr Bohac
— Par Michèle Bigot —
La Russie est très présente sur la scène théâtrale française. Non la Russie impérialiste et la barbarie d’un Poutine, mais la Russie des résistants, la Russie des démocrates et du peuple qui souffre. C’est ainsi qu’après La Guerre n’a pas un visage de femme, texte de Svetalana Alexievitch, mis en scène par Julie Deliquet, lors du Festival des Comédiens de Montpellier et après le spectacle Alexeï et Yulia, proposé au théâtre des Halles lors de la présente édition du Festival D’Avignon, on a pu assister à une nouvelle interprétation des textes de S. Alexievitch, dans un spectacle intitulé The Last of the soviets.
Cette proposition théâtrale réalise un montage de différents extraits, concernant aussi bien la catastrophe de Tchernobyl que la « grande guerre patriotique » ou l’effondrement de l’URSS.
Au plateau Inga Zotova-Mikshina et Roman Zotov-Miksin, deux acteurs russes en exil nous dévoilent avec humour la cruauté de la vie quotidienne en Russie soviétique. Dans un récit mené tantôt en russe tantôt en anglais, avec quelques parenthèses en français, ils nous content l’horreur, les massacres, la peur et la misère, sans jamais se départir de l’humour noir qui les sauve.
Philosophie
Avenir et Devenir
— Par Camille Loty Malebranche —
Toutes les fois qu’un homme refuse l’amorphisme du donné, le statu quo accepté sans recul par la foule, pour l’interrogation ou l’action du possible, il incarne au présent, le devenir assumé, il s’érige en forgeur de temps faisant et défaisant l’avenir, conquérant conscient de destin. À l’échelle humaine, le devenir porte toujours l’empreinte de l’attitude active ou passive.
La différence entre avenir et devenir, est que l’avenir constitue le temps neutre sans durée ni signification avec pour seul sens, le futur froid et vide alors que le devenir est le temps ontologique, le temps humain, inchoatif au rythme des choix de l’homme.
La voie inhérente à la liberté de l’homme est la domestication de l’avenir pour concevoir et construire le devenir personnel, à la taille de la projection de soi, de l’édification de soi. Loin du moulage et du préfabriqué mental de l’idéologie, moulage des consciences qui prévaut contre la liberté, planifie et façonne l’humain comme simple réceptacle et programme qu’exécute la cybernétique sociale des situations, parler du devenir, ce champ éminent de la liberté dans la téléologie, prend la face d’aventure osée, de foi en la nature transcendante et spirituelle de l’homme voire de volontarisme auto-accomplissant.
Yékri
L’éphéméride du 12 juillet
Pose de la première pierre de la statue de Joséphine, place de la Savane le 12 juillet 1856.
La statue de l’impératrice Joséphine est un monument commémoratif en marbre blanc élevé en mémoire de Joséphine de Beauharnais (1763-1814) et situé sur la place de la Savane à Fort-de-France, en Martinique.
Description
La statue en marbre de Carrare représente l’impératrice Joséphine en grand manteau impérial, tenant le médaillon de Napoléon Ier. La statue repose sur un piédestal en marbre architecturé avec corniches et pilastres corinthiens, sur les quatre côtés duquel se trouvent des plaques en bronze commémorant la date de naissance de Joséphine (1763), celles de son mariage avec Bonaparte (1796), de son couronnement à Notre-Dame de Paris (1804) et de l’érection de la statue (1859).
Lire aussi : Joséphine, responsable du rétablissement de l’esclavage par Napoléon?
Lire aussi :La mémoire blessée de la Martinique, par Marion Van Renterghem
Historique
Un premier projet d’établissement d’une statue à la mémoire de Joséphine de Beauharnais, née Marie Rose Tascher de la Pagerie, baptisée aux Trois-Îlets le 27 juillet 1763 et impératrice des Français de 1802 à 1809, date de 1837.
Théâtre
Festival d’Almada : De Thomas Ostermeier et Édouard Louis, Histoire de la violence
— Par Janine Bailly —
Comment représenter sur scène la violence, dans l’intime et l’universel
En juin 2018, Thomas Ostermeier crée à la Schaubühne de Berlin la pièce Histoire de la violence ; il met en scène le texte qu’il a co-signé avec l’écrivain Édouard Louis à partir du roman autofictionnel de ce dernier. Depuis, le spectacle s’est donné à maintes reprises, en différents lieux, et c’est au festival d’Almada qu’il fait donc escale en ce mois de juillet 2025.
Adapter cette oeuvre complexe relevait de la gageure, tant elle est polyphonique, qui donne sur un seul et même événement des perspectives différentes. Le récit, éclaté, se construit peu à peu, et sans ordre chronologique, suivant en cela la pensée erratique du protagoniste principal, Édouard qui, victime d’une violente agression sexuelle, est encore sous l’effet du traumatisme vécu. Mais le point de vue est aussitôt double, puisque l’on entend Clara narrer à son mari l’histoire que son frère Édouard lui a confiée. Si dans le roman ce dernier écoute, en embuscade derrière la porte, la façon parfois fallacieuse dont elle rapporte les faits – Édouard mentalement la corrige – il est à noter qu’ici, prenant une place de choix, Clara peut entrer en interaction avec les autres personnages.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Guadeloupe : le choc des réalités
Le temps presse et l’immobilisme n’est plus une option crédible pour la Guadeloupe !
— Par Jean Marie Nol, président du cercle des économistes de la Guadeloupe —
Avant de penser pouvoir régler les fractures profondes et les dysfonctionnements récurrents qui minent la Guadeloupe avec un changement statutaire, chose qui s’avère illusoire , il est indispensable d’affronter d’abord le choc des réalités et ne plus faire preuve de naïveté coupable . Car les discours idéologiques et politiques, les incantations électoralistes ou les fuites en avant institutionnelles ne suffisent plus face à l’épreuve du réel. C’est à une mise à nu brutale mais nécessaire de la situation que nous invite ce temps de crise multiforme. Une crise qui, si elle n’est pas regardée en face, risque de précipiter notre territoire dans une forme d’implosion silencieuse. La lucidité est douloureuse, mais elle est le seul point de départ crédible vers une reconstruction économique, sociale et culturelle. Et cette reconstruction suppose, en premier lieu, une prise de conscience collective des chocs qui s’annoncent.
Le premier de ces chocs est climatique. Il n’est plus théorique, il est déjà à l’œuvre.
Avignon
West Side Favela
Roda favela, m.e.s. Laurent Poncelet, Cie Ophélia théâtre et O Grupo Pé No Chao, Festival d’Avignon, Le 11 Avignon 24.07.2025
— Par Michèle Bigot —
Sur scène, 12 artistes venus des favelas de Recife. Dans une explosion de danses, de musique et de lumière, ces jeunes artistes (moyenne d’âge 20 ans) nous offrent le plus délicieux et le plus revigorant des spectacles. Laissez de côté le doute, la peur, et la désespérance liés à la situation politique. Ils viennent de Recife, ils vivent dans une favela, ils peinent à trouver de l’eau, on leur coupe l’électricité, ils se battent pour vivre et ils nous donnent une leçon d’énergie, d’espoir. Ils ont pour eux une jeunesse et une force inextinguible, une énergie qu’aucune force de police ne peut réprimer. Leur histoire est celle de luttes, de drames, de tueries mais aussi de solidarité, de liens familiaux puissants. Ils incarnent le renouveau, ils sont portés par la force de leur art, leur musique, leur danse, leur poésie. A toujours devoir faire face aux discriminations, au racisme, à l’homophobie et aux attaques des milices d’extrême droite, ils ont acquis une puissance indomptable.
A l'affiche, Danses
« Le Sacre du Printemps » de Yang Liping
À Tropiques-Atrium les 12 et 13 juillet | Fort-de-France
Le Festival de Fort-de-Francede Fort-de-France présente une réinterprétation moderne et originale du célèbre ballet Le Sacre du Printemps de Igor Stravinsky, par la chorégraphe chinoise Yang Liping. Cette version contemporaine mêle danse, traditions chinoises et philosophie bouddhiste tibétaine, offrant une lecture unique et profonde de l’œuvre.
Une Réinterprétation Contemporaine
Dans sa version de Le Sacre du Printemps, Yang Liping transpose le ballet de Stravinsky au cœur de son univers artistique, où la danse contemporaine se rencontre avec des symboles culturels et spirituels forts. La chorégraphie prend appui sur les thèmes universels de la vie, de la mort et du renouveau, tout en s’inspirant des croyances orientales, notamment la vision circulaire de l’existence qui fait écho à l’idée de réincarnation et de renouveau.
Au-delà de la danse, l’œuvre met en avant des symboles puissants comme le paon et le lion, représentant respectivement la lumière et la force, des figures emblématiques de la culture chinoise et bouddhiste. Ces images, tout en étant profondément ancrées dans l’histoire culturelle de Yang Liping, sont aussi des métaphores de la dualité humaine : l’éclat et la puissance, le désir et la sagesse.
Yékri
L’éphéméride du 11 juillet
Sécession du Katanga le 11 juillet 1960
État du Katanga est le nom pris par la province du Katanga, lorsqu’elle déclara unilatéralement son indépendance de la République démocratique du Congo le 11 juillet 1960, soit moins de deux semaines après l’accession de la République du Congo (actuelle République démocratique du Congo) à l’indépendance, dans le cadre de la Crise congolaise.
La sécession katangaise se fit sous l’impulsion de Moïse Tshombé, qui fut son unique président, et des milieux d’affaires pro-occidentaux, au premier rang desquels la toute-puissante Union minière du Haut Katanga (UMHK). L’État du Katanga finit par être réuni de force au Congo-Kinshasa, trois ans plus tard, avec la participation des troupes de l’ONU.
Le contexte de l’indépendance
En mai 1960, dans le cadre du processus de préparation de l’indépendance, les premières élections législatives du futur Congo-Léopoldville donnent la victoire au MNC de Patrice Lumumba, qui, après la proclamation de l’indépendance à Léopoldville le 30 juin 1960 confie la présidence à Joseph Kasa-Vubu.
Dès cette date, les violences de ce qui deviendra la crise congolaise se multiplient, car les partis exclus du gouvernement suscitent des troubles et les forces armées congolaises se mutinent.
Festivals
Festival de Fort-de-France : au jour le jour, heure par heure…
Vendredi 11 juillet – 19h30
Péyi a sé ta nou – Trio Téat
Centre culturel Gérard Nouvet, Coridon
Le trio théâtre qui fait rire là où ça pique !
Des rats , des moustiques … Ils envahissent notre quotidien. Leur terrain de jeu ? Les dépôts sauvages et les déchets abandonnés, comme s’ils faisaient partie du décor. Et pourtant, ils chantent haut et fort : “Péyi a sé ta nou, péyi a sé pa ta yo…” ️ Autrement dit : merci pour le festin ! ️
Un spectacle d’humour engagé qui mêle satire sociale et fous rires, porté par :
✨ I. Jeannot, L. Savariama, Nestor Mijere Avec l’assistance de F. Ferraty️ |Billets en vente sur clikeye.com- 15 €
Vendredi 11 juillet | Samedi 12 juillet | Dimanche 13 juillet – 20h00
Opéra Poussière
Théâtre Aimé Césaire ( T.A.C.)
Opéra Poussière est une pièce de théâtre écrite par l’auteur haitien Jean D’Amérique porté par le metteur en scène haitien Jean-Erns Marie-Louise. En résidence de création au BurkinaFaso puis au Bénin. La Cie La Thymélé achève sa dernière étape de création au Théâtre Aimé Césaire et proposera en avant-première ses premières représentations d’Opéra Poussière dans le cadre du 54ème Festival de Fort-de-France.-
Frantz Fanon, Manifestations culturelles, Sociologie
Fanon, 100 ans : Une rencontre internationale pour penser le monde autrement
Du 17 au 20 juillet 2025 | Martinique – Troîques-Atrium, Université, Morne-Rouge, Schœlcher, Saint-Pierre
À l’occasion du centenaire de la naissance de Frantz Fanon, figure majeure de la pensée anticoloniale, la Martinique devient le théâtre d’un événement d’envergure internationale. Du 17 au 20 juillet, chercheurs, artistes, militants et citoyens venus de 15 pays se réuniront autour de l’œuvre et de l’héritage de cet intellectuel révolutionnaire, pour une rencontre vivante, participative et ouverte sur le monde.
Une célébration engagée, pas une commémoration figée
Organisée par le Cercle Frantz-Fanon, cette manifestation s’inscrit sous le signe du partage, de la réflexion et de la transmission. « Il ne s’agit pas d’ériger Fanon en icône figée, mais de faire vivre sa pensée à travers des échanges collectifs », affirme Raphaël Constant, président du Cercle. Pour Victor Permal, vice-président, il s’agit surtout de « refuser toute récupération de sa pensée » et de « replacer Fanon dans la continuité des luttes actuelles ».
À l’honneur : « Les Damnés de la terre », son ouvrage phare, dont les résonances avec les crises contemporaines – sociales, politiques, identitaires – sont plus vives que jamais.
Echos d'éco, Sociologie
Pauvreté en France : un niveau historique atteint en 2023
— Par Jean Samblé —
L’année 2023 marque un tournant inquiétant dans l’évolution sociale du pays. Selon les dernières données publiées par l’Insee le 7 juillet 2025, le taux de pauvreté monétaire a grimpé à 15,4 % de la population vivant en logement ordinaire en France métropolitaine, son plus haut niveau depuis que la statistique est mesurée, en 1996. Cela représente 9,8 millions de personnes vivant avec moins de 1 288 euros par mois pour une personne seule – soit 60 % du niveau de vie médian.
En une seule année, environ 650 000 personnes ont basculé sous ce seuil, une progression sans précédent. Cette hausse spectaculaire est largement attribuée à la fin des dispositifs exceptionnels mis en place en 2022 pour amortir les chocs successifs de la crise sanitaire et de l’inflation. L’arrêt de l’indemnité inflation, de la prime exceptionnelle de rentrée ou encore du chèque énergie a brutalement exposé les foyers les plus modestes à la réalité du coût de la vie.
Des inégalités qui s’accentuent
Parallèlement, les inégalités de revenus se sont aggravées. Le rapport entre les 20 % les plus riches et les 20 % les plus pauvres a atteint un niveau inédit depuis les années 1970 : les premiers gagnent 4,5 fois plus que les seconds.
Consommation
Shopping Yoles 2025 – La 13ème édition revient à Sainte-Luce !
Samedi 12 et dimanche 13 juillet 2025, à l’Hôtel Karibéa Sainte-Luce de 9h à 19h
Le salon Shopping Yoles est de retour pour sa 13ème édition, le samedi 12 et dimanche 13 juillet 2025, à l’Hôtel Karibéa Sainte-Luce ! Un événement incontournable à ne pas manquer pour tous ceux qui souhaitent être à la pointe de la mode avant le prochain Tour des Yoles Rondes.
Organisé par KB Prod & Events en partenariat avec la Fédération des Yoles Rondes, le salon sera l’occasion idéale de découvrir les dernières tendances pour l’été. Profitez de plus de 3 000 m² d’exposition avec près de 80 exposants ! Vous y trouverez des maillots de bain, des accessoires, des bijoux, ainsi que des produits cosmétiques et diététiques.
Que vous réserve cette 13ème édition ?
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80 exposants pour des achats mode et bien-être
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Plus de 4 000 visiteurs attendus, dont 80% de femmes âgées de 18 à 40 ans
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Des ateliers de maquillage, de tatouage, de yoga, de fitness, et des animations pour les enfants
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Des DJ sets et un défilé de mode pour pimenter l’atmosphère
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Des conseils en matière de sécurité sur l’eau et de prévention des risques sanitaires
Venez vivre une expérience unique entre shopping, animations et ambiance festive.
Yékri
L’éphéméride du 10 juillet
Sabotage du Rainbow Warrior le 10 juillet 1985
L’affaire du Rainbow Warrior désigne le sabotage du navire amiral de l’organisation écologiste Greenpeace, le Rainbow Warrior, par les services secrets français le 10 juillet 1985, ainsi que ses suites médiatiques, politiques et judiciaires. Le navire, à quai en Nouvelle-Zélande, était paré à appareiller pour l’atoll de Moruroa afin de protester contre les essais nucléaires français. L’opération de sabotage fut commanditée par le ministre de la Défense français Charles Hernu, avec l’autorisation explicite du président de la République française François Mitterrand (selon le témoignage de Pierre Lacoste, patron de la DGSE). L’opération fit un mort : Fernando Pereira, photographe, membre de l’équipage de Greenpeace.
Cet acte, qui constituait une violation de la souveraineté de l’État néo-zélandais, fut à l’origine de tensions entre les deux pays et eut des conséquences sur leurs relations politiques et économiques.
Protection du nucléaire français
Le 19 mars 19852, le directeur de cabinet du ministre de la Défense Charles Hernu, Patrick Careil, est convoqué par son ministre qui lui demande de préparer une opération contre le Rainbow Warrior, bateau de l’organisation écologiste Greenpeace amarré à Auckland en Nouvelle-Zélande.
Théâtre
Ma présentation du Festival international de théâtre d’Almada
— par Janine Bailly —
Au Portugal, le 42° Festival international de théâtre d’Almada, outre qu’il occupe les diverses salles de spectacle de la ville, prend aussi ses quartiers de l’autre côté du Tage, investissant à Lisbonne le Centre Culturel de Belém et la fondation Culturgest. Dans sa déclaration d’intention, « Ouvir o público / Écouter le public », le Directeur artistique Rodrigo Francisco rappelle la coutume selon laquelle, depuis 1987, le public du festival a voix au chapitre puisqu’il vote pour désigner sa pièce préférée, celle qui reviendra l’année suivante, « o Espectáculo de Honra / le spectacle d’honneur ». Une tradition qui, selon Rodrigo Francisco, dirait les liens du théâtre et de la démocratie, dont le « berceau commun remonte à la Grèce antique ».
Une des expositions organisées pour le festival permet aux spectateurs les plus assidus de se remémorer, par la grâce d’images et de courtes vidéos, toutes les pièces élues ! L’an passé, c’est La Tempesta qui a remporté les suffrages, dans la traduction de la pièce de Shakespeare, en langue napolitaine, qu’en fit Eduardo De Filippo – disparu en 1984 mais dont la voix enregistrée assure la narration et l’essentiel des dialogues.
Théâtre
« Opéra poussière », texte Jean D’Amérique, m.e.s. Jean-Erns Marie-Louise
Au Théâtre Aimé Césaire – Les 11,12 et 13 Juillet 19h30
• 11-12 Juillet 2025 dès 20h30 – After au Théâtre Aimé Césaire : bar et restauration dans les jardins du théâtre
• 11 Juillet 2025 à 19h30 – suivi d’une Performance poétique de l’auteur Jean D’Amérique
• 12 Juillet 2025 à 19h30 – suivi d’un Bord de scène : Conversation entre le metteur en scène Jean-Erns Marie-Louise et l’auteur Jean D’Amérique ,modératrice Erika Govindoorazoo, journaliste
• 13 Juillet 2025 à 9h30 – Brunch au Théâtre
• Tarif : 20€ – Billets en vente en ligne sur : clikeye.com & Guichet du Grand Carbet du Parc
Aimé Césaire – Infoline : 0696 21 33 08 /0596 71 66 25
• Durée : 1h20
Opéra Poussière est une pièce de théâtre écrite par l’auteur haitien Jean D’Amérique porté par le metteur en scène haitien Jean-Erns Marie-Louise. En résidence de création au BurkinaFaso puis au Bénin. La Cie La Thymélé achève sa dernière étape de création au Théâtre Aimé Césaire et proposera en avant-première ses premières représentations d’Opéra Poussière dans le cadre du 54ème Festival de Fort-de-France.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Une île, deux fidélités
Pourquoi en l’absence de fibre patriotique, c’est désormais l’économie qui doit primer en matière de catalyseur du développement de la Guadeloupe ?
— Par Jean-Marie Nol, président du cercle des économistes de la Guadeloupe —
L’histoire de la Guadeloupe, tissée de conquêtes, d’appropriations, d’esclavage et d’assimilation, n’a pas encore permis l’émergence d’une nation avec un sentiment patriotique au sens classique du terme. Ce constat, loin d’être une opinion isolée, plonge ses racines dans un héritage colonial profondément ancré et toujours perceptible dans les structures économiques et sociales de l’île. Depuis le 28 juin 1635, date de la prise de possession de la Guadeloupe par la France, la construction identitaire du territoire s’est faite sous le sceau de la domination. Après l’extinction du peuple premier, la Guadeloupe est née colonie. Cette naissance brutale, marquée par l’extermination des populations autochtones Kalinagos, la traite négrière et la mise en esclavage de milliers d’Africains, a laissé en héritage une société fragmentée, dépendante financièrement et économiquement , assistée socialement où l’idée de nation n’a jamais réellement pu émerger jusqu’à aujourd’hui et a fortiori s’imposer au peuple .
Etudes Créoles
L’aménagement du créole aux côtés du français…
… à égalité statutaire, est une obligation inscrite dans la Constitution haïtienne de 1987
— Par Robert Berrouët-Oriol(*) —
« L’aménagement linguistique, ou politique linguistique, est intrinsèquement lié au politique. Il s’agit d’actions délibérées visant à influencer le comportement linguistique d’un groupe, souvent dans un contexte étatique ou territorial, et impliquant des choix et des enjeux de pouvoir. Cet aménagement peut concerner la protection de langues minoritaires, la standardisation d’une langue majoritaire, ou encore la gestion du bilinguisme dans un contexte de mondialisation. » (Jacques Leclerc, « Les enjeux politiques de l’aménagement linguistique », CEFAN, Université Laval, n.d.)
Existe-t-il aujourd’hui en Haïti une instance de la société civile regroupant les professeurs de créole ? La réponse est « OUI » : il s’agit de l’Asosyasyon pwofesè kreyòl Ayiti (APKA) mais sa mission, ses interventions et ses projets sont encore insuffisamment connus au pays. Forte de 327 membres, cette institution à vocation nationale a été créée en 2017. L’APKA rassemble des enseignants détenteurs du baccalauréat de fin d’études secondaires et pourvus d’au moins deux ans d’expérience dans l’enseignement des sciences humaines et/ou des sciences sociales.
Yékri
L’éphéméride du 9 juillet
Le manifeste Russell-Einstein est rendu public à Londres le 9 juillet 1955
Le manifeste Russell-Einstein est rendu public à Londres le 9 juillet 1955, au milieu de la guerre froide, par Bertrand Russell. Ce manifeste met en lumière les dangers créés par les armes nucléaires et appelle les principaux dirigeants du monde à rechercher des solutions pacifiques aux conflits internationaux. Il est signé par onze intellectuels et scientifiques de premier plan, parmi lesquels Albert Einstein qui le signe en avril 1955 (quelques jours avant sa mort). Quelques jours après la publication du manifeste, le philanthrope Cyrus S. Eaton (en) offre de financer un congrès, demandé par le manifeste, à Pugwash (en) en Nouvelle-Écosse, son lieu de naissance. Le premier congrès de Pugwash sur la Science et les Affaires du Monde (Pugwash Conferences on Science and World Affairs) s’est tenu en juillet 1957.
Contexte
La première explosion d’une bombe atomique a lieu le 16 juillet 1945 dans le désert du Nouveau-Mexique au nord d’Alamogordo. Le 6 août 1945, l’armée américaine bombarde Hiroshima, puis trois jours plus tard Nagasaki. De 110 000 à 250 000 personnes sont tuées lors de ces deux explosions atomiques.
Musiques
The Reggae Therapy Festival 2025
Stade Louis Achille – Fort-de-France ️ Du samedi 12 juillet (15h) au dimanche 13 juillet 2025 (23h59)
Le Reggae Therapy Festival revient pour sa 3ᵉ édition en Martinique. Cet événement musical dédié au reggae se tiendra au Stade Louis Achille à Fort-de-France les 12 et 13 juillet 2025. Deux jours de concerts live avec des artistes internationaux et locaux, accompagnés de nombreux exposants et restaurateurs.
Têtes d’affiche confirmées :
Steel Pulse
Groupe britannique formé en 1975 à Birmingham. Reconnu pour ses textes engagés et son reggae roots militant, Steel Pulse est devenu le premier groupe non jamaïcain à remporter un Grammy Award dans cette catégorie, en 1986, avec l’album Babylon The Bandit. Parmi leurs titres marquants : Your House, Chant a Psalm, Ku Klux Klan, Earth Crisis.
Collie Buddz
Artiste originaire des Bermudes, connu pour avoir popularisé un reggae mêlé à des influences dancehall et hip-hop. Il se fait connaître en 2006 avec le titre Come Around. Il a depuis collaboré avec Snoop Dogg, Damian Marley ou encore Cypress Hill.
Queen Ifrica
Chanteuse jamaïcaine née en 1975, Queen Ifrica est active depuis la fin des années 1990.
Autres
Robert Lodimus : Jovenel Moïse, a-t-il été assassiné ou exécuté?
— Par Robert Lodimus —
« Je suis le peintre
De la rébellion
J’ai reproduit
GUERNICA
Sur les sarraus
Des paysans
Et des ouvriers
Je galope
Contre le vent pervers
Bravant
La plénitude de cruauté
Des naufrageurs
De l’embarcation
De mes rêves téméraires
Je refuse
La prière de Martin Gray
Je vomis
Les concepts creux
Qui dégrisent
Mes idées libertaires
Je veux aiguiller
Le train de l’oppression
Pour qu’il ne traverse plus
Les bidonvilles scabieux
Du Sud »
(Robert Lodimus, Couronne d’épines et de ronces)
En apprenant la mort sauvage de Jovenel Moïse, nous avons pensé tout de suite, sans vous le cacher, à l’ouvrage au titre controversé de Boris Vian, « J’irai cracher sur vos tombes », qui a provoqué, lors de sa parution en 1946 aux Éditions du Scorpion, un scandale judiciaire phénoménal.
Politiques
Contre la vie chère : morceler les oligopoles ou les soumettre au contrôle collectif ?
—RS n° 402 lundi 7 juillet 2025 —
La loi française dispose qu’aucun groupe commercial ne puisse contrôler plus du quart du marché. D’où la proposition de certain·e·s, d’imposer à GBH de céder des parts du sien. Observons au passage, une fois de plus, comment les Dominants, souvent partisans du « Zéro tolérance » pour les délinquants, manquent d’intérêt pour les entorses à la loi, perpétrées par les puissants.
Observons aussi, comment le principe sacro-saint de « la concurrence libre et non faussée », peut être battu en brèche par la loi elle-même ! Limiter la puissance acquise par la concurrence, ce n’est pas respecter un principe pourtant transformé en règle constitutionnelle européenne ! Tant que le capitalisme existera, la concurrence tendra à se transformer en son contraire, le monopole ou, ce qui revient au même, l’entente entre les oligopoles, même si celle-ci est punie par la loi.
En réalité, la loi qui prétend mettre des limites à l’exagération « naturelle » des gros n’a rien d’incontournable. Il suffit d’un tour de passe-passe pour qu’un monopole ou quasi monopole soit déguisé en morcellement vertueux par le jeu des prête-noms à familles, parents et alliés !
Yékri
L’éphéméride du 8 juillet
Naissance de Jean de La Fontaine le 8 juillet 1621
Jean de La Fontaine, né le 8 juillet 1621 à Château-Thierry et mort le 13 avril 1695 à Paris, est un poète français de grande renommée, principalement pour ses Fables et dans une moindre mesure pour ses contes. On lui doit également des poèmes divers, des pièces de théâtre et des livrets d’opéra qui confirment son ambition de moraliste.
Proche de Nicolas Fouquet, Jean de La Fontaine reste à l’écart de la cour royale mais fréquente les salons comme celui de Madame de La Sablière et malgré des oppositions, il est reçu à l’Académie française en 1684. Mêlé aux débats de l’époque, il se range dans le parti des Anciens dans la fameuse Querelle des Anciens et des Modernes.
C’est en effet en s’inspirant des fabulistes de l’Antiquité gréco-latine et en particulier d’Ésope, qu’il écrit les Fables qui font sa renommée. Le premier recueil qui correspond aux livres I à VI des éditions actuelles est publié en 1668, le deuxième (livres VII à XI) en 1678, et le dernier (livre XII actuel) est daté de 1694.
Echos d'éco, Ecologie
12 % recyclés, 88 % gaspillés : comprendre l’impasse des déchets textiles
Saviez-vous qu’aujourd’hui seuls 12 % des déchets textiles étaient recyclés et réutilisés dans l’Union européenne ? Un chiffre extrêmement bas si on le compare par exemple au 75 % de cartons recyclés et au 80 % de verre en France. L’immense partie des déchets textiles, produits par l’industrie, est donc envoyée directement à la déchetterie et sera in fine incinérée. Mais alors, pourquoi si peu de recyclage ? Cet état de fait est-il voué à rester inchangé ? Pas forcément.
Mais, avant de voir comment les choses pourraient évoluer, commençons d’abord par voir ce que sont les déchets textiles et pourquoi ils sont si peu recyclés. Les déchets textiles sont issus des vêtements fabriqués. Ce sont des chutes de tissu, des fibres et autres matériaux textiles en fin de vie, après usage ou production. Le prêt-à-porter ou la fast fashion, avec le renouvellement rapide des collections, aggrave le problème de gestion et de traitement avec des quantités croissantes de déchets textiles issues de la surproduction et de la surconsommation.
Les défis du recyclage des déchets textiles
Mais si une grande partie de ces textiles finit ainsi en déchetterie, contribuant alors à la pollution et au gaspillage des ressources, c’est également faute de solutions de recyclage adaptées ou économiquement viable.
Ecologie
Quand les forêts disparaissent, la Terre devient invivable
Le jour où les forêts tropicales ont disparu… pendant cinq millions d’années
— Par Sabrina Solar —
Il y a environ 252 millions d’années, la Terre a vécu la plus grande crise biologique de son histoire : la troisième extinction de masse, aussi appelée extinction Permien-Trias (PTME). Près de 90 % des espèces marines et 80 à 95 % des espèces terrestres, dont les végétaux, ont été rayées de la planète. Un cataclysme si profond qu’il a mis la vie à genoux, et dont la Terre ne s’est pas relevée avant… cinq millions d’années.
Mais un mystère demeurait : pourquoi une planète pourtant fertile est-elle restée aussi longtemps inhabitable après l’arrêt apparent de l’activité volcanique qui avait déclenché la catastrophe ? Une équipe internationale de chercheurs vient de percer une partie de cette énigme, en pointant du doigt un effondrement brutal des forêts tropicales, qui a profondément perturbé les grands équilibres du cycle du carbone et, par ricochet, du climat. Ce trou de cinq millions d’années est aussi un miroir, dérangeant, de notre avenir climatique.
Un monde en feu : l’extinction Permien-Trias
L’histoire commence il y a 252 millions d’années, à la fin de l’ère paléozoïque.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Le temps économique n’est pas celui de l’idéologie politique !
— Par Jean-Marie Nol —
Alors que la Guadeloupe s’interroge sur son avenir institutionnel, une dissonance de plus en plus manifeste s’impose entre les discours politiques et les réalités économiques. Le débat sur l’autonomie, relancé par une majorité d’élus locaux en quête de différenciation, masque une réalité bien plus urgente : celle d’un modèle économique et social à bout de souffle, pris en tenaille entre les impératifs budgétaires de l’État et l’effondrement progressif des équilibres sociaux locaux . Car le temps politique, dicté par les échéances électorales et les stratégies de communication, entre en collision frontale avec le temps économique, lent, exigeant, structurel. Cette fracture n’est pas théorique : elle se traduit, au quotidien, par l’incapacité de la Guadeloupe à initier les transformations nécessaires à sa résilience, et par la surdité croissante d’un État centralisé, plus préoccupé par la réduction de son déficit que par la reconstruction d’un projet économique partagé avec ses territoires d’Outre-mer.
Le contraste est d’autant plus frappant que le gouvernement s’engage désormais dans une austérité affirmée. « On est en situation de danger extrême. Ça ne rend pas populaire de dire ça, ce n’est pas agréable… Un très grand nombre de Français l’ont entendu mais un grand nombre ne croit pas que ça les concerne », a déclaré le locataire de Matignon.
Yékri
L’éphéméride du 7 juillet
Naissance de Marc Chagall le 7 juillet 1887
Il dort
Il est éveillé
Tout à coup, il peint
Il prend une église et peint avec l’église
Il prend une vache et peint avec une vache
Avec une sardine
Avec des têtes, des mains, des couteaux…
— Blaise Cendrars, 19 poèmes élastiques, Portrait de Chagall 1919
Marc Chagall (russe : Марк Захарович Шагал, Mark Zakharovitch Chagal ; biélorusse : Марк Захаравiч Шагал, Mark Zakharavitch Chagal), né Moïche Zakharovitch Chagalov (russe : Мойшe Захарович Шагалов), est un peintre et graveur, né le 7 juillet 1887 à Liozna, près de Vitebsk, en Biélorussie (alors intégrée à l’Empire russe), naturalisé français en 1937, et mort le 28 mars 1985, à Saint-Paul-de-Vence, où il est enterré.
Sépulture de Marc Chagall, cimetière de Saint-Paul-de-Vence
Chagall est l’un des plus célèbres artistes installés en France au xxe siècle, avec Pablo Picasso. Son œuvre, sans se rattacher à aucune école, présente des caractéristiques du surréalisme et du néo-primitivisme. Inspirée par la tradition juive, la vie du shtetl (village juif en Europe de l’Est) et le folklore russe, elle élabore sa propre symbolique, autour de la vie intime de l’artiste.
Echos d'éco
Socfin, l’empire toxique des Fabri et Bolloré
Une enquête internationale confirme les abus de Socfin en Afrique et en Asie : des plans d’action jugés insuffisants
— Par Jean Samblé —
1er juillet 2025 – Une enquête indépendante commandée par la Société financière des caoutchoucs (Socfin), menée entre 2023 et 2025 par le cabinet suisse Earthworm Foundation, confirme une longue série de violations graves des droits humains et de l’environnement dans ses plantations d’Afrique et d’Asie. Les résultats, rendus publics en juin 2025, révèlent que 70 % des 139 plaintes déposées par les communautés locales sont fondées, partiellement fondées ou indéterminées, confirmant la responsabilité de la multinationale luxembourgeoise dans des abus systémiques.
Des abus systémiques dans 12 plantations
L’enquête a couvert 12 plantations de palmiers à huile et d’hévéas au Cambodge, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Liberia, Nigeria et Sierra Leone, représentant à elles seules 87 % des terres contrôlées par Socfin.
Fondé en 1909, le groupe Socfin (Société financière des caoutchoucs) est aujourd’hui détenu majoritairement par deux grands actionnaires familiaux : la famille belge Fabri, qui détient environ 50 % du capital via le holding belge Intercultures, et le groupe français Bolloré, qui en détient plus de 38 % via diverses sociétés, notamment Socfinasia et Socfinaf.
Politiques
Eh oui, ils se taisent !
— ContreChroniques d’Yves-Léopold Monthieux —
Ainsi que le regrette un observateur dans un récent article, en ces temps de bouleversement de l’ordre social d’ici et d’ailleurs, l’élite martiniquaise se tait. Au pays de Césaire, de Fanon et de Glissant, les intellectuels sont à ce point silencieux qu’on pourrait se demander si la Martinique pense encore. Mais, finalement, que voulez-vous qu’ils fassent, en face de l’échec du pays qui est aussi le leur ?
Réputé avoir perdu leur identité, les Martiniquais se sont vu appliquer depuis près d’un demi-siècle une révolution culturelle en mode de désaliénation – re-aliénation. Issue des mouvements des années soixante et inspirée par les figures totémiques du socialisme, la jeunesse sachant représentait toutes les nuances de la galaxie communiste. Avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en France, cette opération a connu un succès électoral inédit : près d’un demi-siècle de pouvoir local absolu des autonomistes et indépendantistes, ainsi qu’une probabilité de continuité peu contestable. Mais en fait de révolution, tout ce monde s’est installé avec gourmandise dans l’assimilation, les politiques étant aux manettes et les intellectuels, à la culture identitaire et victimaire.
Autres, Politiques
La réalité d’un fascisme planétaire se confirme
— Par Robert Saé —
Trump annonce avec fracas qu’il «ne tolérera pas la poursuite du procès mené par la justice israélienne contre Netanyahou», un génocidaire convaincu de corruption ! Trump déclare son intention de s’emparer du Groenland et d’obliger le Canada à devenir le 51ème État des USA. Trump menace explicitement de poursuivre, d’emprisonner, voire d’exécuter ses opposants politiques et juridiques. Trump insulte et limoge le directeur de la Banque Fédérale de son pays, fait licencier arbitrairement des centaines de milliers de fonctionnaires. Il prétend interdire aux pays membres des BRICS*1 de créer un système de monnaie alternatif. Unanimement, les médias du système s’acharnent à persuader l’opinion publique mondiale qu’il s’agit là simplement de frasques d’un individu versatile, condamnable uniquement parce ce que, ce faisant, il déstabilise les marchés et complique l’application de la stratégie décidée par l’occident pour garantir «la bonne marche» du monde. Jamais, on n’entendra le dénoncer, le condamner, le qualifier de «dictateur», comme cela est systématiquement fait quand il s’agit de chefs d’États opposés à l’impérialisme occidental*2 !
Il ne s’agit pas ici d’une simple absence de déontologie de la part des journalistes, de manipulation de l’information ou de traitement injuste des opposants au système dominant.
Yékri
L’éphéméride du 6 juillet
Début de la guerre du Biafra le 6 juillet 1967
La guerre du Biafra est une guerre civile au Nigeria qui s’est déroulée du 6 juillet 1967 au 15 janvier 1970 et a été déclenchée par la sécession de la région orientale du Nigeria, qui s’auto-proclame République du Biafra sous la direction du colonel Ojukwu.
Le blocus terrestre et maritime du Biafra par les troupes gouvernementales provoque, dans la région, une famine qui aurait entraîné la mort d’un à deux millions de personnes. Cette guerre est largement couverte par les médias étrangers, d’autant que le photojournalisme est en plein essor, et expose aux populations occidentales le dénuement du tiers monde. Une des conséquences de cette guerre sera l’évolution de la doctrine de l’aide humanitaire qui prônera la médiatisation intense du conflit et une ingérence directe pour venir en aide aux réfugiés, couronnée par la fondation en 1971 de l’organisation caritative d’origine française Médecins sans frontières
Causes et déclenchement du conflit
Ex-colonie britannique, le Nigeria, qui acquiert son indépendance en 1960, est le pays le plus peuplé d’Afrique avec 40 millions d’habitants20.
Expositions
Manuel Mendive à la Fondation Clément
— Par Selim Lander —
La Fondation Clément offre aux Martiniquais le plaisir d’une belle redécouverte avec cette grande exposition rétrospective consacrée à un plasticien cubain, né en 1944, auteur d’une œuvre considérable couronnée de nombreuses récompenses et que les Cubains comparent par son importance à un Wifredo Lam. Plaisir de contempler des formes inédites dans le paysage de l’art caribéen contemporain. Certes, on avait déjà beaucoup vu de figures anthropo- ou anthropozoo-morphes mais celles-ci sont différentes, des êtres composites, difformes qui ne nuisent pas à l’équilibre, à l’harmonie du tableau ou de la sculpture.
Mendive a expérimenté de nombreux supports, carton, tissu, bois, métal pour ses peintures. Quant à ses sculptures elles ont souvent une structure souple en chiffon, pour d’autres une sculpture en ciment recouverte de toile, d’autres enfin sont en bronze.
Au premier abord, on peut se demander quelle est la signification cachée de ces œuvres étranges. Des titres qui évoquent les divinités de la santeria nous mettent sur le chemin. Dayneris Brito qui signe le texte de présentation dans le catalogue précise que Mendive est porteur d’« une éthique de résistance fondée sur la spiritualité, un programme poéticio-politique qui ne nie pas la dévastation du présent mais la confronte par une autre logique […], d’« une esthétique vitaliste et guérisseuse ».
Yékri
L’éphéméride du 5 juillet
Abolition de l’esclavage en Mauritanie le 5 juillet 1980 (!)
L’esclavage en Mauritanie concernerait environ 43 000 personnes soit 1,06 % de la population en 2016 (estimation des ONG sans études). Cependant, les autorités tentent officiellement d’éradiquer ce phénomène. La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines de l’esclavage Urmila Bhoola (en) a salué le 21 août 2015 les mesures adoptées par le gouvernement mauritanien pour éradiquer toutes les formes d’esclavage dans le pays. En effet la nouvelle loi rectifie et endurcit les peines de celle de 2007 incriminant l’esclavage mais qui n’avait pu être appliquée en raison du coup d’État de 2008. Néanmoins, la veille, le 20 août 2015, Biram Dah Abeid, figure emblématique de la lutte contre l’esclavage moderne, était condamné en appel à 2 ans d’emprisonnement.
L’esclavage en Mauritanie : Enquête menée par Amnesty International
Histoire, abolitions et résiliences
L’esclavage dans la région remonte à l’antiquité. Il a été aboli au xxe siècle, la première fois en 1905 par un décret des autorités coloniales françaises. La Constitution de la Mauritanie de 1961 proclame l’égalité entre les citoyens mais ne mentionne pas l’esclavage.
Santé
Derrière le silence, l’abandon : handicap en Outre-mer
— Par Jean Samblé —
Vingt ans après l’adoption de la loi fondatrice du 11 février 2005, qui ambitionnait de placer la France sur la voie de l’inclusion et de l’égalité des droits pour les personnes en situation de handicap, les territoires ultramarins restent à la marge de cette promesse républicaine. C’est le constat sévère dressé par la délégation sénatoriale aux Outre-mer dans un rapport récemment rendu public, fruit de six mois de mission sur le terrain, de plus de 150 auditions, et d’une analyse rigoureuse des réalités locales.
Les conclusions sont sans appel : retards structurels, inégalités flagrantes, et déficit d’engagement public continuent de peser lourdement sur le quotidien des personnes handicapées dans les DROM-COM. À l’heure où l’Hexagone commence à peine à s’extraire de ses propres carences en matière d’accessibilité et de prise en charge, les Outre-mer apparaissent comme des territoires relégués à la périphérie des politiques nationales du handicap.
Une accessibilité encore largement théorique
Le premier point noir, unanimement souligné par les rapporteurs, réside dans l’absence criante d’accessibilité aux transports, aux bâtiments publics, et aux services essentiels.
Les chroniques de Jean-Marie Nol
Le monde selon Trump : force, peur, repli
La dérive autoritaire de Donald Trump ouvre -t-elle une boîte de Pandore dans le monde ?
— Par Jean-Marie Nol —
La trajectoire politique de Donald Trump semble aujourd’hui marquer un tournant décisif non seulement pour les États-Unis mais pour l’ensemble du monde démocratique. En s’affranchissant des règles diplomatiques traditionnelles, en affaiblissant les contre-pouvoirs institutionnels, et en imposant une lecture autoritaire des fonctions présidentielles, Donald Trump pose les jalons d’un modèle politique qui pourrait bien faire école dans le monde . L’inquiétude grandit : et si les dérives autocratiques du président américain ouvraient une boîte de Pandore, encourageant des gouvernements du monde entier à s’affranchir à leur tour des cadres démocratiques ?
À l’approche de la présidentielle de 2024, Trump avait dressé un tableau binaire du monde, où l’ennemi extérieur – Chine, Russie – passait au second plan face à l’ »ennemi intérieur », qu’il identifiait dans les immigrés clandestins et les militants progressistes. Et que penser de cette volonté de Donald Trump de remettre en service le pénitencier d’Alcatraz de triste réputation et de la construction d’une prison pour les migrants en Floride au milieu d’un environnement hostile peuplé d’alligators et de pythons .
Poésies
“Les vivants sont tous morts mais ils ne le savent pas”, d’Edgard Gousse
Voilà le titre choc, provocateur du dernier recueil de poèmes d’Edgard Gousse. Celui-ci est publié aux Éditions Trois Amériques, au troisième trimestre 2025. Paré d’une magnifique et impressionnante couverture au fond rose teinté de blanc, ce livre, d’une centaine de pages, est illustré par l’auteur lui-même. Edgard Gousse a plusieurs cordes dans son arc. Il propose une contribution remarquable et remarquée dans des domaines variés. Romancier, essayiste, critique littéraire, poète, conférencier, artiste peintre et traducteur, ancien professeur des universités, il a déjà publié une cinquantaine d’ouvrages.
Souvent, nous gardons présent dans nos esprits le souvenir de personnes décédées, parce que, avant leur mort, durant leur passage sur cette terre, elles nous étaient chères. Nous continuons ainsi de les nommer, de rappeler leurs œuvres, leurs qualités. Pour nous, quoique invisibles et très éloignées de nous physiquement, elles sont bien vivantes. À l’opposé de cette idée, le poète Edgard Gousse nous prend de court par le titre de son nouveau recueil de poèmes : Les vivants sont tous morts mais ils ne le savent pas. Faut-il le prendre au mot ou se contenter de se délecter de l’effet de surprise cher aux créateurs qui nous enivrent de beauté et de nouveauté au travers d’images peu connues ?
Philosophie
Le Concept: énoncé cognitif, synthétisant et abstrayant.
— Par Camille Loty Malebranche —
Le concept est essentiellement la saisie de ce qui se dégage du vécu, c’est la thèse abstractive et idéelle de départ qu’élabore l’entendement sur ce qu’il prend en étude pour l’appréhension théorique des schèmes abstrait ou concret de la connaissance humaine. Le concept est le porteur de l’éprouvement du sens du monde rendu en idée et langage… Le concept est la synthétisation langagière et idéelle d’une intuition subjective ou d’une observation objective.
Au niveau de l’observation objective, le monde du concept n’est autre que la sphère de l’abstraction interrogeante qui, loin de se détacher du concret, l’envisage à travers l’activité intellectuelle qui le conçoit par condensé identifiant et nominalisant, passant par l’exploration analytique dont le concept est éminemment la synthèse profonde et cognitive… Sans oublier la dimension pleinement factuelle du monde qu’il pose sous forme d’idée appellative, le concept refuse les pièges d’une immersion dans la factualité des êtres qui empêcherait le recul de l’entendement interrogateur et connaissant.
Conceptualiser, c’est intelliger en abstrayant.
Le concept incarne la stratégie de l’entendement abstractif en quête d’appréhension des principes du substratum des étants qu’il pose en objet de son analyse ou considère en sujet de sa réflexion.
Festivals
Madin’ Japan Festival 2025: Une immersion dans la culture japonaise
Samedi 5 et dimanche 6 juillet 2025, au Lycée Schœlcher FdF
La quatrième édition du Madin’ Japan Festival se déroulera sur deux jours, les 5 et 6 juillet 2025, au Lycée Schœlcher, un cadre emblématique qui offrira un environnement unique pour découvrir et célébrer la richesse de la culture japonaise. Organisé par l’association Otaku’s Family, ce festival s’adresse à un public large, allant des passionnés de longue date aux curieux souhaitant s’initier à cet univers fascinant.
Un thème : Entre traditions et modernité
Cette année, le festival se place sous le thème « Entre traditions ancestrales et tendances modernes », une thématique qui permettra de découvrir une grande variété d’éléments de la culture japonaise, des plus traditionnels aux plus contemporains. L’événement se distinguera par la présence de nombreux invités d’honneur, parmi lesquels des figures du monde du doublage, des mangakas et des cosplayers. Jean-Marc Anthony Kabeya, célèbre pour ses génériques de Pokémon, Yoann Sover, doubleur dans Jujutsu Kaisen, ainsi que Medzi-O et Just Loui, créateurs de manga, seront présents pour des rencontres et des conférences.
Écrits
La Mort pour la Vie ou Mourir pour Vivre : Chapitre XIV (Partie II)
Chapitre quatorze, deuxième partie
Chapitre XIV
Le houngan Oracius, d’une certaine façon, faisait partie des victimes de la violente « campagne antisuperstitieuse » de 1939 à 1942 que le clergé catholique, appuyé par le gouvernement d’Élie Lescot, déclencha contre la pratique du vaudou. Des péristyles furent pillés, saccagés et incendiés. Déjà, en 1896 et en 1913, des Lettres pastorales dénonçaient le culte des dieux africains comme une courroie de propagation, d’uniformisation, d’universalisation de la superstition et de la magie noire. D’éminents intellectuels, parmi lesquels Jacques Roumain, s’insurgèrent contre ces mesures scandaleuses qu’ils avaient qualifiées d’entrave à l’émancipation de la culture nationale. Le père Raphaël Moreau, aux côtés de Monseigneur Robert, était à la tête de ce mouvement de destruction des temples vaudou des paysans et parlait de la nécessité « d’évangéliser la culture ». Cependant à la grande surprise des prêtres colonialistes, ces persécutions brutales ne firent que raviver, fortifier les croyances des masses populaires dans le vaudouisme. Les serviteurs des « lwa », dispersés dans les mornes, les plaines et les vallées, n’abdiquèrent point leurs droits légitimes et inaliénables devant les exigences dictatoriales imposées par la Cité du Vatican.
Yékri
L’éphéméride du 4 juillet
Création de la Communauté Caribéenne le 4 juillet 1973
La Communauté caribéenne, ou Communauté des Caraïbes en abrégé CARICOM (en anglais : Caribbean Community, en néerlandais : Caribische Gemeenschap et en espagnol : Comunidad del Caribe), est une organisation supranationale qui regroupe plusieurs États anglophones des Caraïbes, le Suriname néerlandophone et Haïti à la fois francophone et créolophone. L’organisation a quatre langues officielles, mais sa seule langue de travail est l’anglais. Cependant, le président haïtien Michel Martelly a demandé en 2011 que le français devienne également langue officielle en insistant sur le fait que son pays représente à lui seul la moitié de la population de l’organisation.
Elle est née le 4 juillet 1973 du traité de Chaguaramas entre quatre pays (la Barbade, le Guyana, la Jamaïque et Trinité-et-Tobago) avec pour objectifs de renforcer les liens interétatiques dans la Caraïbe, et de construire un espace de libre-échange autour d’un marché unique : le CSME (économie et marché unique caribéen, en anglais : Carribean Single Market and Economie) dont la mise en pratique est prévue par la révision de 2001 du Traité de Chaguaramas.
Ecologie
Et si la manière dont une société traite ses cyclistes révélait un peu de sa maturité ?
— Par Cyrille Morant, Les vélos Marin Martinique —
Tentative d’analyse de l’émission 7/10 de France Inter du 18 juin, lien ici: https://www.youtube.com/watch?v=bN52Qvst3fU&t=7s
Cette émission censée porter un regard éclairé sur la place du vélo dans notre société, n’a pas simplement « viré » à la caricature. Dès ses premières secondes, elle a manifesté une orientation idéologique , comme préméditée.
Tout dans sa construction , le choix des mots, le ton adopté, et une mise en scène du débat , a contribué non pas à éclairer un enjeu de société, mais à orchestrer un procès à charge contre le vélo, mais plus encore contre ce qu’il incarne de subversif, de populaire, de non conforme à l’ordre contemporain.
Nous avons réagi à cette émission dans deux articles publiés sur notre blog Les Vélos Marin Martinique, car choqués par l’ironie constante du présentateur, l’absence de contextualisation, et le traitement désinvolte d’un sujet pourtant central pour la transition écologique, et l’égalité d’accès à la mobilité. Mais ce qui frappe le plus, rétrospectivement, douze jours après cette émission, ce n’est même plus le contenu déjà largement problématique : c’est l’absence totale de réaction.
Expositions, Peinture
« Âmes en Mutation » : Le vivant à l’épreuve de la lumière
— Par Marie Gauthier —
Objets inanimés, avez-vous donc une âme
qui s’attache à notre âme et la force d’aimer ?
Alphonse de Lamartine
La persistance du magico-religieux dans les mornes de Martinique imprègne l’enfance et l’adolescence de Jérémie Priam. Dans sa pratique artistique, il interroge le vivant dans ses complexités et ses métamorphoses, la métaphysique, les liens entre l’esprit et la matière.
Ses œuvres sont des images monochromes bleues obtenues par contact d’éléments organiques, d’images ou d’objets, sur un papier enduit d’un mélange chimique spécifique qui le rend sensible à la lumière. Ce procédé photographique ancien, appelé cyanotypie, ne requiert pas d’appareil photo. L’image n’est pas non plus dessinée manuellement, elle apparaît par solarisation, en interposant l’objet entre la lumière et le support qui sera ainsi sensibilisé. Par ce procédé technico-scientifique, Jérémie Priam montre l’image auratique* d’organismes animés, d’ordinaire invisible.
L’artiste associe cette technique ancienne à l’infographie qui lui offre les internégatifs à partir desquels il fabrique ses cyanotypes.
Fêtes Patronales
Schœlcher en fête : Sports et loisirs pour tous
Les 3, 4 & 6 juillet
Dans le cadre du programme Schœlcher en fête, la ville invite la population à un large éventail d’activités sportives et de loisirs pour débuter les vacances en pleine forme.
Au programme :
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Jeudi 3 juillet – Aquafitnight : À partir de 17h30, la plage du Bourg s’animera avec l’Aquafitnight, un événement sportif aux couleurs flashy. Un moment festif et dynamique pour tous les amoureux du sport et du bien-être.
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Vendredi 4 juillet – Village Sport en Famille : De 17h à 21h, la Place des Arawaks sera le lieu de rassemblement pour une soirée dédiée au sport et à la convivialité. Au programme : basket 3×3, karaté, urban-tennis, tennis de table, boxe, aviron, handball 4×4, vélo (électrique et classique), château gonflable, acrobaties urban et bien d’autres activités, accessibles à tous, de 3 à 77 ans. De 20h à 21h, une séance de Let’s Move (fitness & afro) clôturera cette journée sportive. Toutes les activités sont gratuites, et les inscriptions se feront directement sur place.
Poésies
Man ka kouri lannuit
— Par Daniel M. Berté —
Man ka kouri lannuit
Pou bonmaten lévé
Adan an lawouzé lespwa
Ba tiyanmay gazawi
Ki latranblad ka pran
Latranblad kakarel
Anba bonm ka tonbé
Akondi siel krévé
Ek ki ka déblozé
Anlè tet-yo touni
Adan an rev krévé
Kon izotewm krévé
Kondi filé krévé
Ki pran pwason krévé
Man ka kouri lannuit
Man ka kouri lannuit
Dan lapli bètafé
Ka mété an klewté
Dan lisidité-mwen
Dan lenpidité-mwen
Tout kakolè ka fè kakol
Tout konbatan ka konbat
Epi an lespri powézi
Pou di sa yo pé pa di
Men ki alantou-nou
Poésies
« Explorateur » & « Un voyageur »
Explorateur
Un air de déjà entendu,
une impression de déjà vu
et de moments déjà vécus :
faut se libérer du connu !
Prisonnier du temps et du lieu :
besoin d’ailleurs, de changer d’heure,
d’aller voir si, sous d’autres cieux,
la vie n’y serait pas meilleure…
Une envie de changer d’histoire :
besoin de perdre la mémoire,
laisser derrière le passé
afin de pouvoir avancer…
Un voyageur…
N’ayant pas écouté ma mère,
j’ai poursuivi tant de chimères…
Parfois la vie se fait amère
quand son chemin trop vite on perd,
qu’en perpétuel exil on erre !
Voyageur, ton âme est en peine
car tu sais que ta quête est vaine
mais sans fin, sur toutes les mers,
la beauté du chant des sirènes
toujours un peu plus loin t’entraîne…