Lettre ouverte à la Linguistic Society of America

— Par Robert Berrouët-Oriol, linguiste-terminologue —

M. John Baugh
President
Linguistic Society of America
Washington University in St. Louis
Professor Emeritus of Education and Linguistics, Stanford University
Montréal, le 1er décembre 2022.

OBJET / Complément d’informations factuelles sur l’appui public du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste en Haïti.

PERSPECTIVE ANALYTIQUE / AVANT D’ACCORDER UNE QUELCONQUE « DISTINCTION » OU UN COMPLAISANT « FELLOWSHIP » AU LINGUISTE MICHEL DEGRAFF, LA LINGUISTIC SOCIETY OF AMERICA DOIT IMPÉRATIVEMENT EXAMINER SA CRÉDIBILITÉ SCIENTIFIQUE ET CITOYENNE.

M. le Président,

J’accuse réception de votre courriel du 10 octobre 2022 et je vous en remercie hautement. Permettez-moi de soumettre à votre appréciation, en versions anglaise et française, les deux rappels suivants assortis d’un complément d’informations factuelles sur l’appui public du linguiste Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste en Haïti.

  1. RAPPEL / INVALIDITÉ SCIENTIFIQUE DU « GLOSSARY OF STEM TERMS FROM THE MIT – HAITI INITIATIVE »

La communauté des linguistes haïtiens a appris avec étonnement que la Linguistics Society of America s’apprête à attribuer à Michel Degraff, le 6 janvier 2023, le statut de « Fellow » (« Michel DeGraff named Fellow of the Linguistics Society of America », Bulletin du MIT School of Humanities, Arts and Social Sciences, octobre 2022). Cette décision, porteuse d’un lourd déficit de crédibilité, est contestable sur plusieurs plans. Dans le courriel que je vous ai adressé le 6 octobre 2022, j’ai rappelé que depuis quelques années le MIT Haiti Initiative que dirige Michel DeGraff tente de parachuter dans le système éducatif haïtien le très médiocre « Glossary of STEM terms from the MIT – Haiti Initiative », un lexique anglais-créole de plus de 800 termes. Il s’agit, comme je l’ai démontré par une analyse lexicographique rigoureuse, d’un lexique amateur, fantaisiste et erratique, pré-scientifique et pré-lexicographique élaboré dans l’ignorance assumée de la méthodologie de la lexicographie professionnelle (voir l’article « Le naufrage de la lexicographie créole au MIT Haiti Initiative », par Robert Berrouët-Oriol, Le National, Port-au-Prince, 15 février 2022 / Version anglaise : « The shipwreck of Creole lexicography at the MIT Haiti Initiative »).

Principal outil d’intervention linguistique/pédagogique de l’équipe du MIT – Haiti Initiative —qui ne dispose d’aucune compétence avérée en lexicographie créole–, le « Glossary of STEM terms from the MIT – Haiti Initiative », est un ample désastre sur le plan scientifique, une véritable arnaque lexicographique, une œuvre fantaisiste et erratique qui ne peut en aucun cas être utile à l’indispensable didactisation du créole. Il est symptomatique que depuis sa mise en ligne il y a quelques années, aucun linguiste, aucun enseignant haïtien ne l’a publiquement recommandé pour l’enseignement en créole des sciences et des techniques.

  1. RAPPEL / APPUI PUBLIC DE MICHEL DEGRAFF AU CARTEL POLITICO-MAFIEUX DU PHTK NÉO-DUVALIÉRISTE AU POUVOIR EN HAÏTI

L’appui de Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste au pouvoir en Haïti depuis onze ans est de notoriété publique comme on peut le constater dans l’un de ses articles et dans une vidéo diffusée sur YouTube (voir son article « La langue maternelle comme fondement du savoir : L’Initiative MIT-Haïti : vers une éducation en créole efficace et inclusive », Revue transatlantique d’études suisses, 6/7, 2016/2017 ; voir aussi sa vidéo postée sur Youtube le 5 juin 2014, « Gras a pwogram PSUGO a 88% timoun ale lekòl ann Ayiti » –« Grâce au PSUGO 88% des enfants sont scolarisés en Haïti »). Hormis Michel DeGraff, aucun autre linguiste haïtien n’apporte son soutien au PSUGO. Le « Programme de scolarisation universelle gratuite et obligatoire » (PSUGO) a été amplement dénoncé par les enseignants, les associations d’enseignants et autres instances de la société civile haïtienne. Ce programme a donné lieu à une vaste entreprise de corruption et de détournement des ressources financières de l’État haïtien et il s’est révélé être un échec total que s’est bien gardé d’analyser Michel DeGraff de 2014 à nos jours (voir entre autres la rigoureuse analyse de Charles Tardieu, spécialiste de l’éducation et ancien ministre de l’Éducation nationale, « Le Psugo, une des plus grandes arnaques de l’histoire de l’éducation en Haïti »,  Port-au-Prince, 30 juin 2016).

Depuis Port-au-Prince, Haïti, le romancier et essayiste Lyonel Trouillot a publiquement dénoncé –dans son article du 18 novembre 2022 ayant pour titre « Voye yon minis monte se sipò objektif pou pwopagann gouvènman an » (paru sur Potomitan le 21 octobre 2020 puis sur d’autres sites)–, l’appui réitéré de Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste dans un article paru sur le New York Times du 14 novembre 2022. Éditorialiste au journal Le Nouvelliste publié en Haïti et jouissant d’une grande audience, Lyonel Trouillot est l’une des grandes voix de la littérature haïtienne contemporaine.

  1. DONNÉES FACTUELLES COMPLÉMENTAIRES / SANCTIONS DU GOUVERNEMENT CANADIEN CONTRE PLUSIEURS PERSONNALITÉS POLITIQUES HAÏTIENNES, DONT LES DEUX PRINCIPAUX CAÏDS DU CARTEL POLITICO-MAFIEUX DU PHTK NÉO-DUVALIÉRISTE, MICHEL MARTELLY ET LAURENT SALVADOR LAMOTHE

Le site officiel du ministère des Affaires étrangères du Canada consigne une information de premier plan sous le titre « Sanctions : violations graves de la paix et de la sécurité internationales en Haïti ». La décision du gouvernement canadien, entrée en vigueur le 17 novembre 2022, se lit comme suit :

« Le Canada impose de nouvelles sanctions contre des gangs armés haïtiens et les personnes qui les soutiennent en réponse aux graves atteintes à la paix et à la sécurité internationales. Ces gangs et leurs partisans terrorisent les populations vulnérables en Haïti et ont précipité la crise humanitaire dans le pays, y compris la résurgence du choléra. Ils commettent des violences indescriptibles à l’encontre des populations touchées, notamment des violences sexuelles généralisées, et empêchent la prestation de services essentiels. Les sanctions imposées par le Canada visent à mettre fin au flux de capitaux et d’armes illicites afin d’affaiblir et de mettre hors d’état de nuire les gangs criminels. »

Le site officiel du ministère des Affaires étrangères du Canada précise que « Le Canada inscrit sur la liste 6 personnes qui ont participé à des violations flagrantes et systématiques des droits de la personne en Haïti et se sont livrées à des actes qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de ce pays. Liste des personnes : Rony Célestin, Hervé Fourcand, Gary Bodeau, Jean-Henry Ceant, [l’ex-président] Michel Joseph Martelly, [l’ex-premier ministre] Laurent Salvador Lamothe. »

Le ministère des Affaires étrangères du Canada émet un avis explicite relatif aux sanctions annoncées : « Contrevenir aux sanctions canadiennes constitue une infraction criminelle. Toute violation ou infraction éventuelle fera l’objet d’une enquête en vue de l’application des sanctions par l’Agence des services frontaliers du Canada et la Gendarmerie royale du Canada (GRC). »

La Linguistic Society of America doit prendre toute la mesure du fait que l’une des personnes visées par les sanctions du gouvernement canadien est l’ancien Premier ministre haïtien Laurent Salvador Lamothe –l’un des deux plus importants caïds du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste en Haïti. C’est lui qui a signé au nom de l’État haïtien, le 17 avril 2013, l’accord de partenariat avec le MIT Haiti Initiative dirigé par Michel DeGraff (« MIT and Haiti sign agreement to promote Kreyòl-language STEM education », April 17, 2013). Au vu du soutien public et constant de Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste à travers sa promotion du PSUGO, plusieurs enseignants, linguistes et cadres du ministère de l’Éducation d’Haïti estiment nécessaire de soumettre à un examen approfondi toutes les clauses de l’accord de partenariat entre le MIT Haiti Initiative et l’État haïtien –y compris les éventuelles clauses non écrites.

Les sanctions imposées par le Canada aux barons du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste en Haïti doivent être contextualisées et mises en perspective par la Linguistic Society of America. Car il serait dommageable sinon scandaleux, sur le plan de l’éthique scientifique et citoyenne, que la plus importante association professionnelle de linguistes des États-Unis soit considérée comme impliquée dans la banalisation de la criminalisation/gangstérisation de l’État haïtien en fermant les yeux avec complaisance sur le lourd déficit d’éthique scientifique et citoyenne de Michel DeGraff dans son soutien public et constant au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste à travers sa promotion du PSUGO.

  1. DONNÉES FACTUELLES COMPLÉMENTAIRES / FALSIFICATION ET MANIPULATION, PAR MICHEL DEGRAFF, D’UN DOCUMENT MAJEUR DU PNUD (PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT) À DES FINS DE PROPAGANDE PRO-PSUGO / PRO-PHTK NÉO-DUVALIÉRISTE

Aujourd’hui, je soumets à la Linguistic Society of America un complément d’informations factuelles. Par avance je remercie votre institution de les examiner avec la meilleure attention.

Récemment Michel DeGraff s’est livré à une scabreuse opération de manipulation/falsification des données relatives au PSUGO et contenues dans un document majeur du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement). Il s’agit du « Rapport OMD 2013 – « Haïti un nouveau regard » en date du 25 juin 2014.

Dans un « post » sur Facebook daté du 8 août 2022 et reproduit sur le profil Facebook de Websder Corneille le 9 novembre 2022, Michel DeGraff soutient frauduleusement, au sujet de son allégation « Gras a pwogram PSUGO a 88% timoun ale lekòl ann Ayiti » (« Grâce au PSUGO 88% des écoliers haïtiens sont scolarisés en Haïti », qu’il s’est fié aux données contenues dans un document institutionnel du PNUD. Il s’agit du « Rapport OMD 2013 – « Haïti un nouveau regard » en date du 25 juin 2014Ce texte est effectivement un document officiel du PNUD et curieusement sa première « Préface » porte la signature de Laurent Lamothe, l’un des deux plus grands caïds du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste. La seconde « Préface » porte la signature de Sophie de Caen, l’une des Directrices poids lourds du PNUD. 

Que dit précisément ce rapport en lien avec l’éducation et quant au PSUGO ? Ce rapport est présenté sous deux formats : un « Résumé exécutif » et un « Rapport complet ». 

Dans le « Résumé exécutif », au chapitre « Assurer l’éducation primaire pour tous » (page 12), il est écrit que « Le taux net de scolarisation dans le primaire a progressé continuellement, passant de 47 % en 1993 à 88 % en 2011. » Le PNUD ne fournit pas de sources documentaires spécifiques à l’appui de ces statistiques. L’autre mention du PSUGO apparaît à la page 13 du « Résumé exécutif », et elle consiste en un copier-coller des présumées « grandes perspectives » du PHTK dans le domaine de l’éducation à l’époque : « Scolariser 1 500 000 enfants sur 5 ans (2011 – 2016) ». Quant à lui, le « Rapport complet », qui s’étend sur 246 pages, comprend au chapitre « Assurer l’éducation primaire pour tous » (page 71) une note en bas de page explicite et de premier plan en ce qui concerne le PSUGO : « Ce pourcentage [de 88 % du taux net de scolarisation dans le primaire en 2011] n’inclut pas les achèvements du PSUGO pour lesquels les données actualisées ne sont pas encore disponibles ». Dans le « Résumé exécutif » et dans le « Rapport complet » datés du 25 juin 2014 –que j’ai consultés intégralement–, je n’ai trouvé nulle trace de l’affirmation de Michel DeGraff selon lequel « Gras a pwogram PSUGO a 88% timoun ale lekòl ann Ayiti » (« Grâce au PSUGO 88% des écoliers haïtiens sont scolarisés en Haïti »). Michel DeGraff a donc volontairement, en pleine connaissance de cause, inventé un « lamayòt », sorte de « chiffre magique » de 88% d’écoliers soi-disant scolarisés grâce au PSUGO en faisant référence à un document officiel du PNUD où il n’est pas question d’un bilan analytique chiffré du PSUGO…

Dès lors une incontournable question doit être posée : comment la Linguistic Society of America peut-elle, avec complaisance, attribuer un « Fellowship » à un linguiste haïtien qui pratique ouvertement la manipulation/falsification des données relatives au PSUGO et contenues dans un document majeur du PNUD, le « Rapport OMD 2013 – « Haïti un nouveau regard » daté du 25 juin 2014 ? La manipulation/falsification publique des données serait-elle, à la Linguistic Society of America, un critère « scientifique » pouvant justifier l’attribution d’un « Fellowship » à un linguiste ?

  1. AVANT D’ACCORDER UNE QUELCONQUE « DISTINCTION » OU UN COMPLAISANT « FELLOWSHIP » À MICHEL DEGRAFF, LA LINGUISTIC SOCIETY OF AMERICA DOIT IMPÉRATIVEMENT EXAMINER LA CRÉDIBILITÉ SCIENTIFIQUE DE CE LINGUISTE QUI FOURNIT UN APPUI CONSTANT AU CARTEL POLITICO-MAFIEUX DU PHTK NÉO-DUVALIÉRISTE AU POUVOIR EN HAÏTI DEPUIS ONZE ANS.

    1. La Linguistic Society of America a l’obligation d’établir la conformité scientifique alléguée du « Glossary of stem terms from the MIT – Haiti initiative ».

    1. Elle a l’obligation d’examiner tous les documents –publics et accessibles–, attestant la véracité de l’appui constant de Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste au pouvoir en Haïti depuis onze ans.

    1. Elle a l’obligation d’évaluer le fait, documenté, que Michel DeGraff s’est livré à une obscure opération de falsification/manipulation des données contenues dans le document du PNUD intitulé « Rapport OMD 2013 – « Haïti un nouveau regard » en date du 25 juin 2014. Contraire à l’éthique scientifique, cette falsification/manipulation constitue une lourde et indéfendable tentative de justifier son appui public au PHTK néo-duvaliériste.

  1. LA LINGUISTIC SOCIETY OF AMERICA FACE À LA COMMUNAUTÉ DES LINGUISTES HAÏTIENS

La Linguistic Society of America est réputée pour son haut sens de l’éthique ainsi que la rigueur de ses interventions en conformité avec sa mission scientifique. Celle-ci, tel que consigné sur son site Internet, expose que « The mission of the Linguistic Society of America (LSA) is to advance the scientific study of language. The LSA aspires to a world in which the essential nature of language and its central role in human life is well understood. The LSA has adopted a Long-Range Strategic Plan to guide the Society in achieving its mission ». / « La mission de la Linguistic Society of America (LSA) est de faire progresser l’étude scientifique du langage. La LSA aspire à un monde dans lequel la nature essentielle du langage et son rôle central dans la vie humaine sont bien compris. La LSA a adopté un plan stratégique à long terme pour guider la société dans la réalisation de sa mission. » [Ma traduction]

Il est utile de rappeler que la Linguistic Society of America est guidée par son code d’éthique, la « LSA Revised Ethics Statement, Final Version (Approved July 2019) », et que ces paramètres de l’éthique scientifique doivent être pris en compte dans le cas de Michel DeGraff. Le code d’éthique de la Linguistic Society of America précise notamment ceci : « The framework and principles outlined in this document are intentionally written to provide linguists with guidance for making ethical choices in professional, supervisory, teaching, research, and other contexts.» / « Le cadre et les principes décrits dans ce document sont intentionnellement rédigés pour fournir aux linguistes des conseils pour faire des choix éthiques dans des contextes professionnels, de supervision, d’enseignement, de recherche et autres.» [Ma traduction]

Dans le cas de Michel DeGraff, la Linguistic Society of America ne devrait-elle pas adresser à la communauté des linguistes haïtiens –sur le plan de l’éthique scientifique et citoyenne–, un message rassembleur dénué de fatuité ? Ou va-t-elle, sous couvert de myopie institutionnelle volontaire, « glorifier » complaisamment Michel DeGraff pourtant barricadé dans une bulle cognitive et une culture groupusculaire ? J’estime que la Linguistic Society of America, en stricte conformité avec son code d’éthique –la « LSA Revised Ethics Statement, Final Version (Approved July 2019) »–, a des obligations envers ses membres et envers la communauté des linguistes haïtiens.

    1. Face à la communauté des linguistes haïtiens, la Linguistic Society of America est appelée à prendre l’initiative de constituer un Comité international ad hoc, composé de linguistes créolistes et de lexicographes, en vue d’examiner le « Glossary of stem terms from the MIT – Haiti initiative ». Les résultats de cette évaluation internationale seront rendus publics par les soins de la Linguistic Society of America.

    1. Face à la communauté des linguistes haïtiens, la Linguistic Society of America est appelée à se désolidariser publiquement, par une déclaration solennelle, de l’appui de Michel DeGraff au cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste en Haïti.

Veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération distinguée.

Robert Berrouët-Oriol

Linguiste-terminologue

Montréal, le 1er décembre 2022

C.C. : Personnel enseignant du Département de linguistique du MIT
Comité exécutif de la Haitian Studies Association des États-Unis
Caribbean Studies Association
Mme Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères du Canada
M. Nesmy Manigat, ministre de l’Éducation d’Haïti
Rectorat de l’Université d’État d’Haïti
Décanat de la Faculté de linguistique appliquée de l’Université d’État d’Haïti
Décanat de l’École normale supérieure de l’Université d’État d’Haïti
Direction de la FOKAL, Haïti
Comité international d’Études créoles
Comité international pour la promotion du créole et de l’alphabétisation /  
Komite entènasyonal pou pwomosyon kreyòl ak alfabetizasyon (KEPKAA)