Catégorie : Sociologie

Des jeunes fidèles à l’islam

 

L' » affirmation musulmane  » se généralise chez les Français de 18-25 ans issus de l’immigration du Maghreb, du Sahel et de Turquie, montre une étude du sociologue Hugues Lagrange à paraître en 2013

Les années passent et la France se sécularise. Selon un recoupement d’études récentes, s’ils étaient 80 % à se dire catholiques en 1966, ils ne sont plus que 51 % en 2007. Aujourd’hui, peu pratiquent : à peine 5 % vont régulièrement à la messe, des gens âgés. Si le protestantisme reste stable, revendiqué par 2,1 % des Français, comme la religion juive, 0,6 %, l’athéisme progresse. En 2012, 35 % de la population et 63 % des 18-24 a ns se disent  » sans religion « .
Pendant ce temps, l’islam, seconde religion de France, a vu le nombre de ses fidèles doubler en France avec 2,1 millions de musulmans  » déclarés  » (3,2 % de la population) et 800 000 pratiquants, soit un tiers des immigrés venus de pays musulmans et de leurs descendants. Beaucoup sont français. Et les plus pratiquants sont les plus jeunes.

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Un archaisme colonial : les droits syndicaux à deux vitesses.

par Philippe PIERRE-CHARLES

Les historiens de demain pourront-ils comprendre le maintien jusqu’à aujourd’hui d’une discrimination aussi flagrante que celle qui existe entre syndicats français et syndicats de ce qu’on nomme « l’outre-mer » ? En tous cas, on imagine sans peine leur probable étonnement.

Ainsi, alors que toute l’actualité résonne des mots de « dialogue social », de « modernisation des relations », « d’égalité », de ceci ou cela « pour tous », il se trouve que certains syndicats de travailleurs sont encore aujourd’hui en 2012 plus égaux que d’autres !

Les uns, parce que « métropolitains » siègent dans tous les organismes paritaires tandis que les autres, pour être « coloniaux » en sont exclus ! Les premiers peuvent avoir des organismes de formation ouvrant droit pour « leurs » salariés à des jours de congé syndical, le second Non !

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Dans les manuels de maths de terminale, le sexisme ordinaire côtoie les équations

 

En quoi une discipline comme les maths, fondée sur des calculs, équations et autre gymnastique de l’esprit peut-elle être une affaire de sexe? Pour répondre à cette question, il suffit de jeter un coup d’oeil à l’étude publiée ce mois-ci par le Centre Hubertine Auclert intitulée « Égalité femmes-hommes dans les manuels de mathématiques, une équation irrésolue ? Les représentations sexuées dans les manuels de mathématiques de Terminale ».
Tradition annuelle oblige, le centre francilien de ressources sur l’égalité femmes-hommes a passé au crible le contenu des manuels de mathématiques de terminale. Conclusions?  Les représentations sexuées et les schémas stéréotypés y sont tout aussi présents que dans les autres disciplines, plus littéraires, comme le français ou l’Histoire, où ces représentations sembleraient plus patentes.

Cette étude démontre que l’apparente neutralité des mathématiques cache en réalité une forêt d’images stéréotypées. Comment? Au travers des exemples de la vie quotidienne utilisés pour favoriser l’apprentissage théorique. La matière scientifique est donc loin d’être aussi « désincarnée et purement idéelle » que le préjugé aimerait le faire croire.

Une sous-représentation des femmes

Sur les 29 manuels étudiés – 15 manuels de Terminale Bac pro et 14 manuels de Terminale S, publiés entre 2010 et 2012, dans 9 maisons d’édition distinctes – les personnages masculins dominent numériquement. 

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Hypersexualisation et profits

Angélino Cabit, militant féministe.

 

 

Il suffit de jeter un coup d’œil sur les affiches publicitaires, à la télé ou dans les magazines, pour s’apercevoir que le corps de la femme est utilisé en tant qu’objet sexuel pour vendre n’importe quel produit n’ayant aucun lien avec la sexualité. C’est ce phénomène qu’on nomme généralement « hypersexualisation ». Il conduit à une surenchère sexuelle publique que dénoncent les féministes. Certain-e-s les accusent d’être rétrogrades et de manquer d’humour, en effet, ils apprécient ces pub qu’ils trouvent amusantes, coquines… ou tout simplement un hommage à la beauté de la femme, voire à sa libération ! Cependant, les capitalistes ne sont ni des esthètes, ni des bienfaiteurs de l’humanité : par cette hypersexualisation, ils cherchent avant tout à pousser les gens à consommer le plus possible pour maximiser leurs profits car « le sexe est vendeur ». Ainsi toute une économie vit de cette exploitation du corps de la femme. Citons les médias comme la télévision, la musique, l’Internet, le cinéma et les magazines. Et aussi l’industrie de la mode, des produits de beauté, les fabricants des divers aliments de  » régime « , les laboratoires pharmaceutiques, ainsi que les spécialistes du marketing, de la publicité… À cela, on peut ajouter la pornographie, de plus en plus banalisée par les media cités ci-dessus et la prostitution.

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Les violences, c’est aussi au travail

par Sylvie Javaloyes, militante féministe et syndicale

  

Les violences c’est aussi au travail. Le 25 novembre est une occasion de dire et redire non aux violences faites aux femmes sur les lieux de travail.

Ces violence revêtent plusieurs formes plus ou moins sournoises. Dès l’entrée au travail ; elle s’exprime par le temps partiel imposé et la précarité pour les plus nombreuses d’entre nous. Ainsi notre travail trop souvent ne nous permet pas de vivre juste décemment.

Elle se poursuivent par la discrimination qui est faite à de trop nombreuses femmes par rapport à la reconnaissance de leurs diplômes, de leurs compétences. En effet, un même niveau de diplôme et de compétence ne donnent pas le même salaire. Nous ne le savons que trop bien, nos salaires sont inférieurs de 20 à 25% à ceux de nos collègues hommes.

Elle deviennent intolérables quant s’y ajoute le harcèlement – qu’il soit moral, psychologique ou sexuel – d’autant plus fréquent que le chômage sévit et que notre tissu économique se compose de petites entreprises où la représentation des salarié-e-s est inexistante. Il n’y a pas de témoin ou s’ils existent, ils se taisent bien trop souvent par peur ou indifférence.

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« Mon interlocuteur »

— par Térèz Léotin —

Marguerite Donnadieu, Aurore Dupin, Françoise Gourdji, François Marie Arouet, Henri Beyle, Louis-Ferdinand Destouches, Isidore Ducasse, André Pétricien, André Pierre-Louis, Jean-Baptiste Poquelin, Frédéric Louis Sauser, sont les noms d’état civil d’auteurs français connus. Cependant pour leurs activités d’écriture, ces noms ne figurent que dans leur biographie, et beaucoup parmi nous les ignorent parce que Marguerite Duras, George Sand, Françoise Giroud, Voltaire, Stendhal, Céline, Lautréamont, Tony Delsham, Monchoachi, Molière, Blaise Cendrars, sont respectivement leur nom de plume.
Vous viendrait-il à l’idée de débaptiser Françoise Giroud en la renvoyant à son nom d’état civil Gourdji ? En feriez-vous de même pour Marguerite Duras (Marguerite Donnadieu), George Sand (Aurore Dupin), Stendhal (Henri Beyle), Voltaire (François Marie Arouet), Tony Delsham (André Pétricien), Monchoachi (André Pierre-Louis), Molière (Jean-Baptiste Poquelin), Céline (Louis-Ferdinand Destouches), Lautréamont (Isidore Ducasse), Blaise Cendrars (Frédéric Louis Sauser) ? Ou même Johnny Hallyday l’appelleriez-vous Jean-Philippe Smet ? Refuseriez-vous à Jacques Delmas son nom de résistant Chaban, comme vous vous êtes entêtez à le faire pour Boukman ?
Le droit français admet l’usage d’un pseudonyme. Il est même possible que celui-ci figure sur la carte d’identité à côté du vrai nom.

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« Racisme anti-Blancs », non à une imposture !

Par Stéphane Beaud, sociologue et Gérard Noiriel, historien

 

Le 26 octobre, pour la première fois dans une affaire de ce type, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) s’est portée partie civile contre un prévenu accusé de violences avec la circonstance aggravante de « racisme », au motif qu’il a insulté la victime en criant « sale Blanc, sale Français ». Invité à commenter cette initiative ahurissante, le coprésident du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), Pierre Mairat, l’a cautionnée en affirmant que la « vraie question » était de savoir si on nie « le racisme anti-Blancs », ou si on le « constate » et « l’analyse » (Le Monde du 27 octobre).

Le « racisme anti-Blancs », slogan lancé comme on le sait par le Front national (FN) dans les années 1980, repris ensuite par la droite « décomplexée », est donc en passe d’être validé par des associations antiracistes !

Si le FN peut revendiquer la paternité de la formule « racisme anti-Blancs », il n’a pas inventé la rhétorique qui la sous-tend.

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Le racisme anti-blanc est-il une imposture ?

Par Antoine Spire et Mano Siri, membres de la direction nationale de la Licra et Alain Jakubowicz, président de la Licra

 

Gerard Noiriel et Stephane Beaud affirment, dans une tribune du Monde du 15 novembre, que le racisme anti-blanc est une imposture. Il n’y a rien d’ahurissant à ce que la Licra se soit constituée partie civile le 26 octobre contre un prévenu accusé de violences avec la circonstance aggravante de « racisme », puisqu’il aurait insulté sa victime en criant « sale Blanc, sale Français ». Ce n’est ni par souci médiatique ni par l’effet d’une racialisation de notre discours que nous sommes partie prenante à ce procès initié par la Parquet.

Il est clair que les actes de racisme qui visent des populations ou des individus « blancs » ne sont pas majoritaires mais il n’en reste pas moins qu’ils existent et qu’il s’agit d’une réalité qu’on ne saurait nier au motif qu’elle nous gênerait ou que nous ne disposerions pas des outils conceptuels adéquats pour l’analyser. Il en va justement de notre crédibilité que d’être capable de dénoncer et de traiter le problème.

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Impressions sur les Békés

Par Dominique DOMIQUIN

–C’est difficile pour un Guadeloupéen de prendre position dans une querelle entre Martiniquais. Encore plus lorsqu’il s’agit d’un contentieux entre blancs et noirs. Ce qui suit n’engage que moi. Je ne suis ni un universitaire ni une sommité littéraire mais je vais tâcher d’être honnête : Des chansons du répertoire traditionnel antillais à Petitjean-Roget en passant par Guy Cabort (Masson), Drasta Houël et Clémence Cassius de Linval, on aura tout dit, tout écrit sur les békés.

Pour que la société martiniquaise fonctionne il faut que le béké demeure… le béké ! Et si un béké tente de marronner la bitasyon (un béké riche, s’entend), si les plus conservateurs de ses compères békés ne l’ostracisent pas, les noirs se chargeront de systématiquement l’y renvoyer afin qu’il continue d’occuper son rôle indispensable d’être-à-détester, sans qui tout partirait à vau-l’eau… Je risque une hypothèse : en 2009, au plus fort d’une crise politico-sociale sans précédent aux Antilles, aucun noir Martiniquais n’est allé « koupé tèt boulé kay » du vieux béké symbole, Alain Huygues-Despointes, après sa performance hallucinante, hallucinée et hallucinogène dans le reportage de R Bolzinger, Les derniers maîtres de la Martinique.

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Asé pwofité anlè fanm !

par George Arnauld, militante féministe

 -Le 25 novembre, toutes les féministes du monde se mobilisent pour dire avec force, crier : « Non aux violences faites aux femmes ! » et nous féministes de la Martinique nous joignons nos voix pour dire : «Asé pwofité anlè fanm

Dans notre pays, cette violence est bien réelle et chacune, chacun en connaît un bout. Les violences envers les femmes sont multiples.

Les violences dont on parle le plus sont les violences dans le couple, les violences conjugales.

Plus de 80 % des Assises de la cour du tribunal de Fort-de-France sont des affaires de violences envers les femmes, d’assassinat, de coups et blessures sur les femmes. Cependant, on peut noter, malgré tout, une diminution des assassinats de femmes par rapport aux années précédentes.

Mais cette violence a changé de forme. Elle est inventive : les nouvelles technologies, par exemple, sont devenues des outils de persécution des femmes. Elle est surtout plus insidieuse,elle laisse moins de traces physiques, mais elle est toute aussi destructrice : ce sont les violences psychologiques, morales, d’où les femmes sortent complètement meurtries, anéanties.

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Légère baisse du nombre de décès liés au sida en 2011

 

1,7 million de personnes sont mortes l’année dernière et 2,5 millions de nouvelles contaminations ont été recensées par l’Onusida.

Le nombre des décès dus au sida dans le monde a légèrement baissé en 2011, pour la 5e année consécutive, avec 1,7 million de morts (-5,6%), a annoncé mardi l’ONUSIDA, dans son rapport annuel 2012 publié à Genève.
 

En outre, les nouvelles contaminations ont diminué, passant à 2,5 millions (contre 2,6 millions en 2010), notamment celles touchant les enfants (330 000 au lieu de 370 000). Depuis 2001, les nouvelles contaminations ont baissé de 20%.

Face à ces chiffres, le rapport relève qu’une «nouvelle ère d’espoir est en train de s’ouvrir dans des pays et des communautés dans le monde qui ont été dévastés dans le passé par le sida». Pour les experts de l’ONU, la fin de l’épidémie «n’est plus simplement une vision, elle peut être réalisée».

Le nombre des personnes vivant avec le virus du sida a cependant légèrement progressé l’an dernier, passant à 34 millions, contre 33,5 millions en 2010. «Globalement, on estime que 0,8% des adultes dans le monde, âgés entre 15 et 49 ans, vivent avec le VIH, bien que le fardeau de l’épidémie continue à varier considérablement entre les pays et les régions», indique le rapport de l’Onusida.

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Concubins : la dette de l’un n’engage l’autre que s’il a signé

 – Direction de l’information légale et administrative (Premier ministre)

 

Contrairement à un époux ou à une personne ayant conclu un Pacs, un concubin n’est jamais tenu au remboursement d’une dette contractée par l’autre s’il n’a pas lui-même signé le contrat.

C’est ce que vient de rappeler la Cour de cassation. Les faits sont les suivants : deux personnes vivent en concubinage. L’un des concubins contracte seul un prêt auprès d’une société de crédit. Suite à des impayés, l’organisme financier poursuit les deux concubins pour le paiement. Le tribunal d’instance les condamne tous deux solidairement au remboursement de la dette. Le jugement est cassé. Pour la Cour de cassation, un concubin n’est pas tenu au remboursement d’une dette contractée par l’autre s’il n’a pas lui-même signé le contrat. Et ce, même s’il avait connaissance de l’engagement pris par l’autre et en avait profité.

Il s’agit d’une jurisprudence constante : les dispositions du code civil qui prévoient la solidarité des époux en matière de dettes contractées pour l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants, ne sont pas applicables aux concubins.

Si un époux passe seul un contrat qui a pour objet l’entretien du ménage ou l’éducation des enfants, son conjoint sera automatiquement engagé et pourra se voir réclamer la totalité de la dette.

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« L’humanité n’a cessé d’inventer de nouvelles formes de mariage et de descendance »

Maurice Godelier.

 

Maurice Godelier, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, est l’un des plus grands anthropologues français. Prix de l’Académie française, il a reçu la médaille d’or du CNRS en 2001 pour l’ensemble de son œuvre. Il est notamment l’auteur de Métamorphoses de la parenté (éd. Flammarion, 2010).

Les opposants au projet de loi sur le mariage homosexuel parlent d' »aberration anthropologique », qu’en pensez-vous ?

Cela n’a aucun sens. Dans l’évolution des systèmes de parenté, il existe des transformations mais pas des aberrations. Certes, on ne trouve pas, dans l’histoire, d’union homosexuelle et homoparentale institutionnalisée. On comprend pourquoi. Pendant des millénaires, la société a valorisé l’hétérosexualité pour se reproduire. Mais souvent l’homosexualité au sein des sociétés a été reconnue dans la formation de l’individu, en Grèce antique par exemple. J’ai vécu sept ans dans une tribu de Nouvelle-Guinée, les Baruya, où, pour être un homme, il fallait être initié. Les initiés vivaient en couple homosexuel jusqu’à 20 ans. L’homosexualité avait un sens politique et religieux. Mais la question des unions homosexuelles et de l’homoparentalité est une question moderne, qui ne s’est jamais posée auparavant.

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Etre père aujourd’hui ?

 par Jean GABARD

 

Dans la société patriarcale traditionnelle le père était le chef de la famille. Son rôle apparemment déterminé et indiscutable a été remis en cause radicalement par la « révolte contre le père » des années 1960. Un nouveau père est né. Après un demi siècle d’expériences diverses, pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent encore sur la nouvelle place à donner à ce père dans la famille…

Pendant des millénaires et pratiquement dans l’ensemble des sociétés, alors même que le géniteur restait « incertus », le statut de père était connu et reconnu. L’homme identifié comme tel savait parfaitement le comportement qu’il devait adopter. Il lui suffisait d’appliquer ce qui lui avait été appris par ses parents et qui se transmettait de générations en générations. Les rôles de chacun étaient fixés et les règles nécessaires à la survie du groupe ne souffraient aucune discussion.

Avec la contestation de son autorité dite d’origine divine, la société toute entière a été transformée. L’autorité paternelle devenue insupportable a disparu au profit de l’autorité parentale : une autorité exercée par les pères et les mères dans l’intérêt de l’enfant ayant acquis des droits.

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Campus France fait fuir les étudiants étrangers qu’elle est censée attirer

Par Isabelle Rey-Lefebvre

 

Mauvais départ pour Campus France. Après deux mois d’activité, cette nouvelle agence, créée par le précédent gouvernement et dont l’objet est de promouvoir l’enseignement supérieur français dans le monde, multiplie les ratés dans l’accueil des étudiants étrangers. Ses prétentions financières et la qualité discutée de ses prestations, auxquelles s’ajoutent la politique restrictive de visas et les tracasseries administratives faites aux étudiants étrangers non européens, ne sont-elles pas plutôt en train de les faire fuir ?

Sur les 280 000 jeunes qui viennent suivre un cursus en France, près de 10 % perçoivent une bourse du gouvernement français, de leur pays d’origine ou de fondations et entreprises privées, comme Total ou Areva. A ces quelques 28 000 étudiants, Campus France propose, moyennant finance, des facilités : hébergement, couverture sociale et gestion de la bourse d’études, dont le montant est d’au minimum 600 euros par mois.

CHANTAGE AU VISA

« L’ambassade de France à Tripoli ne délivre plus, depuis des mois, de visas à nos étudiants au motif que mon gouvernement refuse de traiter avec la nouvelle agence Campus France.

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Campagne 2012 pour l’élimination des violences envers les femmes

 


La blague machiste, la main aux fesses, la pub qui présente la femme comme objet sexuel,   le harcèlement, le viol… il y a bien un lien : le sexisme.
Une certaine vision de la femme, objet naturel de la convoitise sexuelle des hommes.
On ne peut plus prétendre combattre les violences faites aux femmes sans vouloir déconstruire ces visions du « machisme ordinaire ».

L’Union des Femmes de la Martinique vous invite
Le Mercredi 21 novembre à 18h
A l’Espace Jane Léro – 17 rue Lamartine – FdeF
Notre société au quotidien … Analyse et décryptage
Visible du 21 novembre au 15 décembre
Rencontre-débat autour du thème :
Hypersexualisation, pub sexistes, vidéos dégradantes,
quel impact sur les violences ?
Analyse et décryptage
Intervenant-es :
  • Laure Martin, journaliste : Quelle est l’influence des médias ?
  • Fred Galva et Cinthya Petit, psychologues : De la séduction à la soumission, la sexualisation précoce des filles

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L’éducation, ce grand corps malade

Par Gérard Courtois


  Le 9 octobre, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, François Hollande clôturait la concertation engagée durant l’été pour préparer la « refondation de l’école », cette promesse centrale de sa campagne. Et cette semaine, le ministre de l’éducation nationale consulte tous azimuts – enseignants, parents, collectivités locales, associations… – pour préparer une loi d’orientation et de programmation annoncée pour décembre.

Le président de la République a affiché son ambition : rien moins que réinventer un « projet éducatif », c’est-à-dire, « par définition, un projet de société ». Mais il n’a pas dissimulé la difficulté de la tâche : « Je n’ignore rien du scepticisme français, j’entends déjà les voix de ceux qui murmurent : encore une réforme. L’éducation nationale a, en effet, été échaudée. La France aussi. Que d’annonces ont été faites, aussi vite oubliées que solennellement formulées. »

On ne saurait mieux dire. Pour s’en convaincre, il suffit de consulter Légifrance et d’y rechercher la trace de la précédente loi d’orientation socialiste sur l’éducation, celle du 10 juillet 1989. Que reste-t-il, formellement, de cette « loi Jospin », à l’époque déjà considérée comme une refondation ?

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Appel pour un débat national sur les réparations liées à l’esclavage

Par Collectif


 



  En France, les réparations liées à l’esclavage demeurent un sujet tabou. Dans les Outre-mer et dans la société française dans son ensemble, les questions liées à l’esclavage sont encore source de colères, de ressentiments et de problèmes non résolus. La traite négrière est l’un des phénomènes qui ont le plus bouleversé l’humanité (conséquences démographiques, politiques, économiques, sociales, culturelles sur plusieurs continents). Elle a laissé des traces profondes et durables.
La question des réparations ne date pas d’hier. Beaucoup de gens l’ignorent, mais, après l’indépendance d’Haïti, les colons français ont exigé des réparations en invoquant le  » préjudice  » que leur faisait subir la liberté nouvelle conquise par les esclaves. En 1825, Charles X a donc envoyé une flotte de guerre de 14 navires. Pour éviter que son peuple ne retombe en esclavage, le président Boyer a alors « accepté » le tribut de 150 millions de francs-or imposé par la France (ramené ensuite à 90 millions grâce au « Traité de l’amitié » signé en 1838). Pour payer cette somme, le peuple haïtien a dû s’endetter jusqu’en 1946.

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Faire face à la France raciste

Par Louise Couvelaire

Le 1er novembre, à Toulouse, François Hollande et le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou lançaient un appel commun contre l’antisémitisme.

Campagnes contre l’islamophobie et le racisme, plan contre l’homophobie, appel conjoint de François Hollande et du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, contre l’antisémitisme, le 1er novembre à Toulouse… Pouvoirs publics et associations tirent la sonnette d’alarme. Et il y a de quoi. Toutes les études le montrent : les préjugés, qui étaient en recul depuis 2005, sont repartis à la hausse depuis deux ans. La crise économique n’est pas seule en cause. « Lorsque le politique se permet de raisonner en généralités sur tel ou tel groupe ethnique, cela contamine le débat public et favorise l’expression des préjugés », constate Jérôme Sainte-Marie, directeur du pôle Opinion de l’institut de sondage CSA, qui réalise chaque année une étude sur la tolérance des Français pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH).

Depuis 2010 et le discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy sur l’immigration, les Français se montrent de plus en plus intolérants. La campagne présidentielle de 2012, marquée par une « ethnicisation » du discours politique, s’inscrit dans le même registre.

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« Les rites de naissance en Haïti », Obrillant DAMUS

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Préface 1

 

Compte tenu de la situation économique et politique en Haïti et en regard des événements qui viennent récemment de se dérouler à Port-au-Prince en janvier 2010, les sujets d’écriture et de réflexion que nous livrent les auteurs traitent bien souvent de la maladie, de la mort, de la misère, de la souffrance et des problèmes de développement qui hantent cette moitié d’île. Il y a tant à dire sur ces thèmes et sur d’éventuelles solutions et sorties de crise, qu’on oublie bien souvent qu’il y a aussi de la vie en Haïti, et que plusieurs Haïtiens et Haïtiennes se chargent de l’entretenir. Cet entretien passe notamment par l’arrivée de nouveaux-nés qu’il faut savoir accueillir et protéger, tout comme ces femmes enceintes qu’il faut savoir accompagner durant leur grossesse et au moment de l’accouchement. C’est là un sujet qui ne vient pas forcément à l’esprit tellement nous sommes envahis de mauvaises nouvelles et d’images douloureuses à propos d’Haïti. Le livre que nous avons là consiste alors en une bouffée d’air. Il nous écarte des chemins les plus empruntés de nos jours en livrant un essai sur la naissance en Haïti et certains rites qui l’accompagnent.

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« L’ État et les clivages ethniques en Afrique » dialogue entre Thierry Michalon et un universitaire camerounais (1)

— Par Michel Herland—

 

Thierry Michalon est bien connu des Martiniquais, au-delà même des limites du campus de Schoelcher où il a longtemps enseigné. Outre ses nombreuses interventions publiques dans les médias, il est l’auteur de plusieurs ouvrages « décapants » qui portent un regard sans complaisance sur la situation de l’outre-mer français (2). Ayant par ailleurs passé une partie de sa carrière sur le continent africain, il s’est également intéressé à la question de l’État en Afrique, à laquelle il a consacré quelques articles séminaux. L’ouvrage dont il est question aujourd’hui se nourrit de ces deux expériences. Il a en outre la particularité de se présenter sous la forme d’un dialogue avec un intellectuel africain engagé, Ebénézer Njoh Mouelle, auteur lui-même de nombreux ouvrages sur les problématiques du continent.

Deux auteurs, donc, deux honnêtes hommes, « pessimistes actifs » qui, sans se cacher l’ampleur des difficultés, conservent l’espoir du monde meilleur dont ils cherchent à définir les contours. Ils sont amis, ce qui ne les empêche pas d’aboutir souvent à des constats de désaccord, par exemple lorsqu’il s’agit de peser la responsabilité de l’Occident dans les malheurs du continent africain.

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Le sucre et les larmes de Pierre Dockès. Paradigmes sucriers

 

 — Par Michel Herland. —

  (1).

 

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Pierre Dockès a consacré plusieurs ouvrages ou articles à la question de l’esclavage comme institution économique et sociale, depuis La Libération médiévale (1979) jusqu’à ses contributions aux tables rondes sur les économies esclavagistes et post-esclavagistes organisées, à intervalle régulier, à Fort-de-France (2). Dans son dernier ouvrage  P. Dockès présente l’histoire mondiale du sucre depuis les origines jusqu’à aujourd’hui. Il déborde donc aussi bien dans l’espace que dans le temps le programme que s’était fixé Jean Crusol dans son histoire des Îles à sucre (3). Par ailleurs, comme l’ouvrage de P. Dockès est plus bref, pour une matière plus vaste, que celui de J. Crusol, il est nécessairement plus synthétique et si les exemples concrets ne manquent pas, ils ne sont là qu’à titre d’illustration des modes de production du sucre étudiés par P. Dockès.

Plutôt que de mode de production ou de modèle, P. Dockès préfère parler de « paradigme productif », ce par quoi il entend la « représentation dominante de la façon efficiente de produire, combinant des modalités techniques, économiques et sociales ».

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Les dominés du capitalisme

—Par Olivier Doubre —

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Entre sociologie et ethnographie, c’est un travail exceptionnel qu’ont coordonné Patrick Bruneteaux, sociologue au Centre de recherches politiques de la Sorbonne, et Daniel Terrolle, maître de conférences en anthropologie à l’université Paris-VIII. Des Antilles françaises au Japon, des favelas brésiliennes aux camps de réfugiés palestiniens, des « paupérisés» des banlieues françaises aux prostitués transsexuels des faubourgs de Lima, au Pérou, en passant parles injecteurs d’héroïne dans les rues de Los Angeles, leur ouvrage nous propose un voyage auprès des « surnuméraires» du monde merveilleux du capitalisme globalisé. Où l’on voit que la mondialisation néolibérale produit structurellement et inexorablement dans chaque contrée son lot de laissés-pour-compte, relégués en marge du confort global, en deçà même du prolétariat salarié le plus humble.

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Nous dilatoires

— Par Dominique DOMIQUIN—

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Dilatoire Huile sur papier. (Détail)

 

Persistent décidément chez nous des habitudes (sinon des vices) que je ne comprendrai jamais. Je viens de lire sur le blog du « Scrutateur » un plaidoyer de M Edouard Boulogne tentant de minimiser la gravité des propos tenus par Alain Huygues Despointes dans le reportage « Les derniers maîtres de la Martinique », diffusé durant la grosse crise de 2009. Propos qui lui valent aujourd’hui de comparaître devant la justice pour incitation à la haine raciale et apologie de crimes contre l’humanité. Il n’y a pourtant pas à tergiverser. Les propos de monsieur Huygues Despointes sont racistes et sans la moindre ambiguïté.

Que dans nos familles de noirs, de blancs, d’indiens, d’asiatiques et de syro-libanais des discours et injures racistes soient régulièrement tenus sur le ton le plus badin ne fait aucun doute pour votre serviteur. Ils n’en sont pas moins, en droit positif français, condamnables lorsqu’ils sont prononcés dans la sphère publique. Faut-il donc systématiquement que la justice nous le rappelle ? Notre Histoire locale et plus largement celle de l’humanité ne nous auraient donc rien enseigné ?

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