Dans les « Mémoires dangereuses. De l’Algérie coloniale à la France d’aujourd’hui » (Albin Michel),
le spécialiste de la guerre d’Algérie lance un plaidoyer en faveur d’une bataille culturelle contre la radicalisation et l’obscurantisme par la réappropriation en commun d’une histoire coloniale refoulée.
Il sera l’hôte des Agoras de l’Humanité, accueillies samedi, au musée de l’histoire de l’immigration à Paris.
La réédition de votre essai Transfert d’une mémoire, avec vos Mémoires dangereuses, se veut un acte engagé. Quels enjeux attachez-vous à cette intervention dans le débat public actuel ?
Benjamin Stora Ce livre, je l’ai écrit en 1998, à mon retour du Vietnam. À l’époque, j’avais trouvé un paysage politique français inquiétant. J’avais quitté la France à un moment marqué par la montée du FN. Tout au long de mes études sur l’histoire de l’Algérie et du Maghreb contemporain, j’avais déjà pointé une série de passages de mémoire d’une rive à l’autre de la Méditerranée et j’avais, à l’époque, décidé d’écrire cet essai pour montrer comment se formaient des comportements, des réflexes et des mémoires que j’ai qualifiés de « sudistes ».Il

Le mouvement étant la loi imposée par la vie, entre le juste et l’injuste, il conviendrait que soit conforme à la maturité d’esprit toute expression qui, au fond, est le reflet de la maturité d’une vie civilisée, ce que je souhaite voir dans notre pays.
Dossier présenté par l’Association « Tous Créoles ! »
Ils ne constituent que 2 % de la population américaine. Pourtant, en 2015, les hommes Afro-Américains âgés de 15 à 34 ans ont représenté plus de 15 % des 1 134 personnes tuées par les forces de l’ordre. Ce sont les chiffres publiés, jeudi 31 décembre, par The Guardian.
Si on peut mourir pour un dessin, alors on peut mourir pour un sketch » : Stéphane Guillon admet sans hésiter qu’il y a un avant et un après-Charlie dans sa manière de faire de l’humour. « Lorsque j’ai écrit cet été un sketch sur Mahomet pour mon nouveau spectacle, je me suis, pour la première fois, demandé jusqu’où je pouvais aller… » Son choix a été d’« éviter le piège tendu de l’attaque frontale » et de parler de toutes les religions. « Daech, ce n’est pas la religion ; ma cible, ce sont ces dingues. »
Collectif sous la direction de Catherine Leclercq, Wenceslas Lizé et Hélène Stevens
Le journaliste Mumia Abu-Jamal, ancien condamné à mort, poursuit les autorités pénitentiaires pour recevoir un traitement contre l’hépatite C. Les audiences ont montré que ces dernières avaient falsifié les témoignages du médecin, facilité l’erreur de diagnostic et qu’il existe un protocole secret de traitement…
Nous nous élevons contre le traitement injurieux réservé par la République populaire de Chine à la correspondante à Pékin du magazine « L’Obs », Ursula Gauthier. Après avoir subi une campagne d’insultes dans les médias officiels et essuyé des menaces de mort postées sur sa page Facebook, celle-ci vient de se voir signifier par les autorités chinoises son expulsion du pays le 31 décembre à minuit. Nous déplorons par ailleurs l’apparente volonté des autorités françaises de ne pas faire de vagues autour de cette expulsion injustifiable.
Reporters sans frontières (RSF) dénombre au moins 67 journalistes tués dans l’exercice ou en raison de leurs fonctions et déplore le manque d’implication de certains États dans la protection des journalistes et demande une “réaction à la hauteur de l’urgence”.
Le policier blanc qui a abattu en novembre 2014 dans l’Etat de l’Ohio un garçon noir de 12 ans, Tamir Rice, alors qu’il brandissait un jouet représentant un pistolet, ne sera pas poursuivi par la justice. C’est ce qu’ont annoncé, lundi 28 décembre, les autorités américaines. Le bureau du procureur avait conclu, un an après ce drame, que la décision du policier de tirer était justifiée, l’enfant pouvant être considéré comme une menace. Après deux mois d’enquête, un grand jury s’est rangé à cet avis.
Un policier de Chicago, qui avait été appelé pour une affaire de violence familiale samedi matin, a tué par balles un étudiant et une mère de famille.
Thierry Braillard, secrétaire d’Etat aux Sports, affirme ce dimanche que le premier tour de Coupe Davis de tennis entre la France et le Canada aura bien lieu en Guadeloupe.
En mémoire d’Alain Rapon
L’invocation des racines chrétiennes de la France est de plus en plus présente dans le débat public. À l’instar de l’ancien ministre Christian Estrosi ou du maire de Béziers Robert Ménard, des élus s’en réclament pour justifier l’installation de crèches de la Nativité dans des mairies. L’écrivain Denis Tillinac a lancé une pétition défendant le maintien et l’entretien des églises de France au nom de ces mêmes racines : « l’angélus que sonnent nos clochers scande le temps des hommes depuis belle lurette », écrit-il. Ce texte a été signé par diverses personnalités de la politique et de la société civile : notamment l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy, l’historien Jean Tulard, ou encore l’entrepreneur Charles Beigbeder. Marion Maréchal Le Pen a soutenu que la France est un pays « culturellement chrétien » et que l’obligation de se marier à la mairie avant le mariage à l’église constitue « une aberration ». Le reste est à l’avenant.
La date de naissance de celui dont les chrétiens célèbrent l’avènement le 25 décembre fait l’objet dans cette communauté de polémiques depuis toujours. Les deux seuls textes qui font état d’une naissance « miraculeuse », à savoir les évangiles de Luc et Mathieu ne sont pas d’accord. Le premier de ces très proches disciples affirme que la naissance a eu lieu au moment où le gouverneur romain en Syrie ordonnait un recensement de la population à Bethléem en -6 avant JC. Pour Mathieu l’évènement aurait eu lieu sous le règne du roi de Judée Hérode le Grand, peu de temps avant sa mort survenue en -4 avant JC.
Attaques terroristes suivies de la mise en place de l’état d’urgence, campagne électorale cristallisée sur des forces politiques agitant les inquiétudes et menaçant les institutions républicaines… Entre permanence déclarée du danger et multiplication des réponses sécuritaires, le climat de peur progresse. Dans un ouvrage qui vient de paraître, « l’Exercice de la peur-Usages politiques d’une émotion », l’historien du Moyen Âge Patrick Boucheron, récemment nommé professeur au Collège de France (il y prononce, le 17 décembre, sa leçon inaugurale, intitulée « Ce que peut l’histoire »), propose un « détour » par les peurs d’hier pour comprendre celles de notre actualité et l’usage qui en est fait.
Une citoyenne solidaire des réfugiés bloqués à la frontière franco-italienne comparaît aujourd’hui devant le tribunal correctionnel de Grasse pour avoir transporté dans son véhicule deux jeunes Érythréens. Des militants venus de toute la France viennent témoigner de leur solidarité.
Coordonné par Manuel Covo et Romy Sánchez ce cycle de conférences porte sur l’histoire régionale de la Caraïbe, et ce dans un temps long qui enjambe la frontière entre période moderne et période contemporaine. Il s’agit de remettre en cause les multiples fragmentations imposées par des lectures insulaires, coloniales ou nationales d’un espace aux dimensions variables dans le temps. La Caraïbe questionne la frontière entre Amérique du Nord et Amérique du Sud et invite à s’affranchir d’historiographies surdéterminées par les aires linguistiques (anglophone, hispanophone, francophone etc.). Une série de rencontres entre chercheurs venus de tous horizons permettra d’aborder ces questions de multiples points de vue.
Au moment d’emménager ensemble, on mise sur la raison et les sentiments. Puis viennent la stupeur et les tremblements. Parfois trop rapide, trop chaotique, la vie à deux est toujours un apprentissage. Mais des décennies de vie conjugale passées à la moulinette de l’analyse permettent de tirer bien des enseignements. L’Insee vient de publier de nouveaux chiffres sur le couple et la famille. Bilan : les couples se mettent toujours autant en ménage mais ils le font plus tard. Alors que 63% des femmes de 25 ans vivaient en couple en 1990, elles n’étaient plus que 52% en 2011. En 2013, 87% des 36-45 ans avaient déjà vécu en couple avant leurs 35 ans, soit autant que la génération précédente (les 56-65 ans).
Une fécondité qui s’est rapprochée de celle de la métropole