— Par Sandrine Blanchard —
Si on peut mourir pour un dessin, alors on peut mourir pour un sketch » : Stéphane Guillon admet sans hésiter qu’il y a un avant et un après-Charlie dans sa manière de faire de l’humour. « Lorsque j’ai écrit cet été un sketch sur Mahomet pour mon nouveau spectacle, je me suis, pour la première fois, demandé jusqu’où je pouvais aller… » Son choix a été d’« éviter le piège tendu de l’attaque frontale » et de parler de toutes les religions. « Daech, ce n’est pas la religion ; ma cible, ce sont ces dingues. »
Depuis les attentats de janvier, nombreux sont les humoristes à s’être interrogés sur la manière d’aborder ces événements tragiques, tout en restant fidèles aux mots de Cabu : « Il n’y a pas de limite à l’humour, qui est au service de la liberté d’expression, car là où l’humour s’arrête, bien souvent la place est laissée à la censure et à l’autocensure. » Comment continuer à se moquer, à caricaturer, comment rire après le drame ?
Ceux qui ont l’habitude de malaxer et tordre l’actualité sur scène reconnaissent avoir, dans un premier temps, vacillé, et échangé leur ressenti entre potes.