Catégorie : Politiques

TCSP : Une odeur de responsabilités renvoyées.

— Yves-Léopold Monthieux —
Pas grand monde n’avait compris la récente lettre de Serge Letchimy de décembre dernier annonçant une catastrophe si le démarrage du TSCP avait lieu, comme annoncé par Louis Boutrin en ce début d’année. Il avait surpris même parmi ses proches. On sait cependant que l’ancien président de la région qui avait été maire de Fort-de-France et président de la CACEM, et qui avait annoncé ce démarrage dès décembre 2015 (sans le croire lui-même, bien évidemment), bref, celui qui a tenu le projet par tous les bouts, est très certainement l’élu qui connaît le mieux le dossier – sans doute mieux que AMJ. Il avait eu la maîtrise de l’ensemble des éléments : le TCSP lui-même, la Cacem et la CFTU, et avait été à l’origine de la plupart des grandes décisions (l’appel à VINCI, les tracées des voies, les ouvrages d’art…).
N’y a-t-il pas un décalage entre la sévère mise en garde du député et l’apparent optimisme manifesté récemment par les actuels dirigeants de la CACEM et de la CFTU ? Cela ressemble, à s’y méprendre, à une prise de distance et de date de Serge Letchimy dans l’hypothèse d’un éventuel futur partage de responsabilités.

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Le président Donald Trump est déclaré « Personna non grata » dans les Caraïbes

Déclaration des peuples de la Caraïbe

(Déclaration rédigée par les forces populaires panafricanistes et socialistes de la Barbade, nation des Caraïbes, à Bridgetown (Barbade) le samedi 13 janvier 2018, et soumise au peuple et aux organisations de la société civile des Caraïbes pour approbation et adoption)

Nous, représentants soussignés du peuple souverain des Caraïbes, déclarons par la présente que le président Donald Trump des États-Unis d’Amérique est «Persona Non Grata» dans notre région des Caraïbes!

Nous déclarons en outre qu’en tant que «Persona Non Grata», le President Donald Trump n’est PAS le bienvenu dans les territoires des Caraïbes, et nous confirmons que nous – peuple des Caraïbes – adresserons une pétition à nos gouvernements, protesterons avec véhémence contre toute visite de Trump et engagerons des manifestations populaires destinées à empêcher l’entrée du Président Donald Trump dans la totalité du territoire souverain de notre région Caraïbe.

En tant que fils et filles des Caraïbes, nous affirmons par les présentes que le continent africain est la patrie vénérée d’une grande majorité de notre peuple et que la République d’Haïti – l’architecte séminal de la destruction du système esclavagiste qui a réduit nos ancêtres en l’esclavage – est la pierre angulaire de notre Civilisation Caribéenne, et nous considérons donc que toute insulte ou attaque dirigée contre le continent Africain ou la République d’Haïti est intrinsèquement une insulte et une attaque qui nous est également dirigée.

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Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure ( Matthieu 25, 13 )

Par Roland Tell —

Suivant la parole ecclésiastique du Pape François, les homélies du dimanche 14 Janvier se rapportaient à la fuite actuelle des hommes et des femmes, victimes des guerres menées en Afrique et au Moyen-Orient, et par conséquent à leur accueil dans des communautés chrétiennes, pour l’honneur de Dieu.

« Vous connaissez la vie des étrangers, vous qui avez été vous-mêmes étrangers en Egypte. » (Ex 23,9)

Un tel souvenir, rappelé dans l’Ancien Testament, n’est-il pas le repère permanent de l’identité chrétienne ? La Bible n’est-elle pas, pour l’essentiel, une histoire de peuples qui se mettent en route, et quittent leur pays, à la recherche de logis, de pain, de protection, errant, et revenant chez eux ? N’est-ce pas là la base même d’une théologie de la libération ? – libération de l’oppression de la guerre, du terrorisme, de la famine, mais aussi promesse d’avoir enfin une patrie ?

« Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir d’Égypte, de la maison d’esclavage ! »

Quelle importance accorde-t-on aujourd’hui à une telle éthique, qui demande de ne pas percevoir les étrangers comme une menace pour l’identité nationale ?

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Le 120e anniversaire du « J’accuse » de Zola

— Par Gilles Candar Historien, président de la Société d’études jaurésiennes —
La lettre de Zola au président de la République Félix Faure, publiée par l’Aurore le 13 janvier 1898, appartient à l’histoire de la presse, du combat pour la justice et la vérité, de l’émancipation de la raison face à l’autorité et au pouvoir.

Le contexte peut être rappelé à grands traits : pour avoir transmis des documents intéressant la défense nationale à une puissance étrangère, le capitaine Dreyfus est condamné, le 22 décembre 1894, par un conseil de guerre à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée. Il subit sa peine à l’île du Diable, proche du bagne de Cayenne.

Dreyfus est innocent, il le clame, mais pourquoi le croire ? Seule sa famille et quelques proches ont confiance. Même les socialistes s’indignent le plus souvent de la mansuétude du verdict, qui a évité la peine de mort au motif que le crime d’espionnage relevait des actes politiques exclus de la peine capitale depuis 1848. Ils font remarquer que l’accusé est d’origine bourgeoise et officier alors que la justice se montre impitoyable envers les accusés d’origine populaire.

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Mumia Abu-Jamal. Le juge fait pression sur le bureau du procureur

– Par Gaël De Santis —

L’audience judiciaire cruciale, qui a eu lieu ce mercredi, ouvre des perspectives pour exiger la révision du procès du journaliste afro-américain. Un petit progrès a été accompli ce mercredi, en vue de la révision du procès de Mumia Abu-Jamal. En 2016, la défense du journaliste afro-américain, condamné à mort en 1982 pour le meurtre d’un policier, dont la peine a été commuée en prison à vie en 2011 et qui clame son innocence, avait déposée un recours. Elle s’appuie sur une nouvelle jurisprudence de la Cour suprême des États-Unis, qui stipule qu’un même justiciable ne peut avoir à faire à un même magistrat à plusieurs niveaux judiciaires.

En avril 2017, le juge Leon Tucker avait exigé du bureau du procureur de Philadelphie qu’il lui fournisse sous trente jours les documents montrant que Ronald Castille avait été impliqué, comme procureur puis juge à la Cour suprême, dans plusieurs étapes du parcours judiciaires de Mumia Abu-Jamal. Le juge attend toujours…

C’est la raison pour laquelle une audience cruciale avait été convoquée ce mercredi. « Nous étions une soixantaine de soutiens dans la salle », relate Jacky Hortaut, coanimateur du collectif français Libérons Mumia, qui avait fait le déplacement à Philadelphie.

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Existe-t-il un génocide martiniquais ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

C’est la question qu’on peut se poser après le retentissement provoqué par la déclaration du député Aimé Césaire, un jour de novembre 1975, à l’assemblée nationale. Celui-ci craignait que la venue des H’mongs en Guyane, projetée par le gouvernement français, ne conduise à une manière de génocide qu’il a appelé « génocide par substitution ». Etrangement, il opposait un génocide qui n’en est pas un à des gens qui fuyaient ce qu’on peut considérer comme un vrai génocide, au Laos. Finalement, Césaire s’était trompé, mais il avait des circonstances atténuantes. En effet, alors que la population guyanaise était inférieure à 60 000 habitants, le nombre de migrants faisant l’objet du débat à l’assemblée avait été bien supérieur à celui qui a été finalement retenu (2 000 individus environ), et pouvait paraître exorbitant au député.

Comme je l’indiquais dans une tribune, le 24 novembre 2013, La Martinique, ce directeur de conscience, « en novembre 1975, le visionnaire Aimé Césaire s’était prononcé à l’assemblée nationale contre la venue des H’mongs en Guyane. C’est à cette occasion – et à cette seule occasion – qu’il avait prononcé officiellement sa fameuse expression « génocide par substitution ».

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L’indivision successorale, ce  » fléau  » pour le logement dans les outre-mer

Une proposition de loi prévoit d’assouplir cette règle de droit commun pour libérer du foncier

— Par Patrick Roger —
Quatre petits articles, mais qui pourraient apporter un véritable bol d’oxygène pour les départements et collectivités d’outre-mer, asphyxiés par la pénurie de logements due, notamment, à l’indisponibilité de foncier constructible. La proposition de loi examinée jeudi 18 janvier en séance à l’Assemblée nationale, présentée par Serge Letchimy, député de la Martinique apparenté au groupe Nouvelle Gauche, lève une partie des freins à la mobilisation du foncier en facilitant la sortie du principe de l’indivision successorale. Elle a été approuvée de manière consensuelle en commission des lois mercredi 10 janvier et a reçu, mardi, le soutien unanime de la délégation aux outre-mer.

Lorsqu’une personne meurt, en attendant le partage de ses biens entre les héritiers, ceux-ci sont placés sous le régime de l’indivision. Tout  » acte de disposition  » nécessite l’unanimité des  » indivisaires « , qui exercent collectivement les droits de propriété sur les biens. Ce régime, qui en principe n’a pas vocation à se prolonger, est destiné à protéger les droits de chacun tant que le partage n’est pas devenu effectif.

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La déshumanisation d’Haïti

La vocation populiste de Trump s’alimente à la grande frayeur nataliste des Blancs

— Par Joël Des Rosiers —

« Le voici maintenant cet habitant des frontières,
sans identité,sans désir ni lieu propres,
errant, égaré,douleur et rire mélangés,
rôdeur écoeuré dans un monde immonde.
C’est le sujet de l’abjection. »
— Julia Kristeva

Le président des États-Unis est un raciste comme il en existe, hobos tapis au fond des tavernes miteuses du Nebraska ou à la Maison-Blanche ou encore au Congrès même.

« They all have AIDS, why do we need them ? They come from a shithole country. Take them out ! » Hyper symptomatiques, ces saillies de Donald Trump résonnent avec leur cortège d’images de latrines, de fèces, de fluides biologiques, de maladies sexuelles et de contamination. Le langage utilisé par Trump est pré-symbolique, avant toute acculturation, avant toute représentation. Connu pour souffrir d’une phobie de la contamination et de l’empoisonnement, traqué par l’enquête du procureur spécial qui se referme inexorablement sur lui, Trump laisse échapper son angoisse de la destitution, sa toute-puissance et ses pulsions de destruction qui ne se laissent pas soumettre à l’ordre symbolique : lieu, fonction présidentielle, décorum, rencontre avec des sénateurs.

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Wou André Aliker

— Par Daniel M. Berté —

Matnik an tan tala sété an gran chan kann
Sété lé met lizin ki té ka koumandé
Travayè agrikol YO té ka espwaté
Kanta lé zouvriyé, tjou-yo YO té ka fann

Lèw sòti fè ladjè o péyi ou viré
Ou météw an travay ou vini komersan
Dan le group « Jean Jaurès » ou antré militan
Fè djoubakè konpran falé yo té sanblé

Konsians-ou té ka di’w lité kont lenjistis
Ou pousé kanmarad a kréyé sendika
O Pawti Kominis ou pati o konba
Epi an gran zouti, sété jounal « Justice »

Adan ou dénonsé méchansté Mèt lajan
YO chèché pran lavi’w pou YO té sa fèw pé
Ou pa té boug san grenn ou kontinié matjé
Fo pa janmen tjilé douvan lé posédan

Ou kontinié konbat jikanbout vié djèrié
Dénonsé lé kotjen-profitè-espwatè
YO maréw, YO néyéw, wou André Alitjè
Mé ou pa bésé tèt, wou Flanm la Libèté

Tout Matinitjè sav ki ou té an gran NONM
Mo tala rézervé ba lé boug ki vayan
Ki matjé Listwa-nou pou alé pli douvan
Sé pa an zafè laj man ka esplitjé NONM

N, prèmié let dan Neg, O, prémié Otantik
N, prèmié let dan Nou, M, prèmié dan Matnik
N,O,N,M, fè NONM, sé pawòl véridik
Aliker ou sé NONM, Neg Otantik Nou Matnik

Daniel M.

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Éducation nationale : face à la politique de classe et casse de Macron, une seule réponse : la Mobilisation

— Par Gabriel Jean-Marie, pour le SMPE-CGTM —

Le candidat Macron l’avait annoncé durant sa campagne : « Voter Emmanuel Macron, c’est … (la) baisse de 60 milliards des dépenses publiques ». « Nous effectuerons donc 60 milliards d’économies, en responsabilisant les ministres sur leurs objectifs de réduction des dépenses ». Cela doit se traduire par la suppression de

120000 postes de fonctionnaires.

Le 20 décembre 2017, Le gouvernement n’a pas failli à une tradition: l’annonce de la carte scolaire pour la prochaine année (suppressions et créations). En Martinique, 8 créations dans le premier degré, mais 57 suppressions dans le second degré et 3 chez les administratifs. Cette décision n’est pas surprenante et est la suite logique des suppressions de contrats aidés décidées en juillet août 2017.

Il s’agit là d’une politique de casse dirigée contre la grande majorité de la population, pour le plus grand bonheur du patronat, seul à soutenir ce gouvernement. Et ce n’est pas terminé : 100000 suppressions de contrats aidés sont programmées en 2018 après les 150000 de 2017.

Comme pour maintien des contrats aidés en septembre, seule la mobilisation pourra contraindre le gouvernement, et son relais local, l’administration rectorale, à reculer.

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Pour un véritable service public hospitalier

— Par Max Dorléans (GRS) —
Il faut le dire sans détour. Ce ne sont point les trois inspecteurs dépêchés en Martinique par l’actuelle ministre de la santé, Agnès Buzyn, qui régleront quoi que ce soit, non pas en matière de santé tout court, mais en matière de santé donnant satisfaction à l’immense majorité de la population, grâce à un véritable service public de santé et de soins pour tous et toutes.
C’est ce dont il s’agit, et rien d’autre, et il ne faut pas se raconter d’histoire. Quelque soient les discours et les formes respectées et mises en œuvre par l’équipe de trois sauveurs suprêmes (de l’Inspection générale des Affaires sociales) envoyée pour sauver le CHUM, quelque soit la bienveillance dont elle fera preuve avec l’ensemble de la communauté hospitalière du CHUM, quelque soit encore l’importance des concessions qu’elle pourra faire ou des subsides supplémentaires qu’elle pourra lâcher, ne soyons pas dupes, sa mission fondamentale est de définir le cadre et les moyens devant servir à la mise en œuvre des orientations gouvernementales en matière de santé, et d’opérer dans le court terme, des coupes dans les moyens donnés au CHUM qui devra fonctionner sur le modèle hôpital-entreprise.

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Mumia Abu-Jamal. Alerte pour sa santé !

Intervenez pour qu’il bénéficie au plus vite de soins médicaux

Aux Etats-Unis, si vous êtes derrière les barreaux, la maladie peut être une peine de mort. Le profit est la seule priorité des compagnies d’assurance maladie qui passent des contrats avec l’administration pénitentiaire. Dans le cas de Mumia, on a pu mesurer combien cette réalité était inhumaine, parfois comparable à la torture. Sans la mobilisation internationale, il n’aurait jamais obtenu le traitement pour éradiquer l’hépatite dont il souffrait. Pour autant, les maladies induites par l’absence de traitement durant une trop longue période n’ont pas disparu par miracle. Il en est ainsi de la maladie de peau (eczéma) qui refait surface sur tout le corps avec son lot de démangeaisons insupportables, au point de ne plus pouvoir dormir tant elles sont intenses et sans répit. Son épouse et ses visiteurs les plus récents témoignent de son état de santé en forte dégradation et des marques visibles d’une peau s’apparentant à celle d’un crocodile avec des traces de saignements sur les bras, la poitrine et le dos … Et il ne sait rien de l’évolution de sa cirrhose du foie à laquelle s’ajoutent désormais des problèmes neurologiques probablement dus à l’eau contaminée de la prison qui rend malade depuis des mois beaucoup d’autres prisonniers.

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LDH Guadeloupe soutient « EnVie-Santé »

Dans un texte daté du 7 décembre 2007, rendu public (Journaux et Radios), dont le titre était « Droits de l’homme – Santé – Démocratie », nous abordions diverses questions dont celle de la pollution de nos sols et de nos eaux par le Chlordécone. Précisément sur ce sujet, nous écrivions ceci : « Les droits de l’homme ne sont pas seulement des droits qui s’appuient sur de grands principes immatériels d’ordre philosophique comme ceux que l’on peut lire sur le fronton des édifices publics, « Liberté, Égalité, Fraternité » et qui s’opposent au racisme et à la xénophobie ou, encore, qui constituent le socle des institutions politiques, République, Démocratie. Ce sont aussi des droits très concrets tels que le droit de respirer un air pur, le droit de boire une eau non polluée, le droit de manger des produits agricoles non contaminés, le droit à la santé. Aussi, la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) suit-elle avec beaucoup d’attention l’évolution du dossier de la pollution de nos sols par le Chlordécone. Outre la question de santé publique qui concerne tout le monde, la LDH Guadeloupe se soucie du devenir des agriculteurs qui se retrouvent, sur ces terres contaminées, avec des contraintes parfois insurmontables.

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#ToujoursCharlie!

Les 7, 8 et 9 janvier 2015, la France était plongée dans l’horreur et l’effroi, assistant impuissante à la virée meurtrière de trois terroristes islamistes.

A Charlie Hebdo et autour du siège de la rédaction, à Montrouge, à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, 17 de nos compatriotes furent tués parce que journalistes, policiers, juifs. A travers le choix de ces victimes, c’est à la France toute entière, à ce qu’elle porte et incarne à travers le monde que les terroristes s’en sont pris.

La réponse du peuple français fut sans appel : le 11 janvier, 5 millions de nos compatriotes de tous âges et de tous horizons ont défilé dans les rues du pays, des crayons à la main, ovationnant les forces de l’ordre et se rappelant le temps d’un instant ce qu’ils avaient toutes et tous en commun : une certaine idée de la France et un attachement profond à ses valeurs, au premier rang desquelles la liberté d’expression.

Mais rapidement, des fissures ont commencé à se faire jour. Le #JeSuisCharlie franc et massif exprimé par les français fut progressivement parasité par des #JeSuisCharlieCoulibaly, #JeSuisCharlesMartel ou des #JeNeSuisPasCharlie.

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La politique alliée à la folie des grandeurs …

—Par Roland Tell —

La règle première de l’action politique concerne le mouvement horizontal de la vie martiniquaise – mouvement de progression vers la liberté d’épanouissement du Martiniquais, et vers la réalisation d’une vie sociale de progrès et de bonheur, conçue telle une oeuvre de civilisation et de culture, à faire en commun. Il s’agit donc de garantir le bien commun du peuple, par les garanties économiques du travail, les droits politiques, les vertus civiles, et la culture de l’esprit. C’est pour avancer vers un tel idéal, que les Martiniquais votent d’élection en élection, pour l’accomplissement de sa destinée de peuple caribéen, au sein du monde moderne, compte tenu des trois égalités citoyennes, à savoir l’égalité politique, l’égalité devant la loi, l’égalité aux emplois. Telle est la conception du travail politique à faire, selon un esprit sans entraves partisanes ou idéologiques, appliqué donc à servir les besoins humains et citoyens au sein de la communauté. N’est-ce pas là les caractéristiques essentielles de la politique, prise en elle-même ?

Certes, aucune gestion politique ne peut évidemment vivre isolée ! Au contraire, il importe qu’elle communique et coopère, tant avec les autres collectivités de la Martinique, qu’avec le gouvernement français, l’Union Européenne, et bien sûr l’environnement caribéen.

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Que cache cette volonté d’en finir avec Les 500 Frères ?

— René Ladouceur —

Il faudra longtemps, comme toujours, pour analyser la véritable origine et le véritable sens du mouvement social de mars/avril 2017. Il nous aura néanmoins fallu moins de temps pour comprendre que Les 500 Frères n’ont laissé personne indifférent, en particulier, c’est de plus en plus clair, la Préfecture de Guyane.

On juge un gouvernement par ses priorités. Ce pourrait être, pour la Guyane, la lutte contre l’orpaillage illégal. Le combat contre l’insécurité. Le désenclavement du territoire. La fiscalisation de l’industrie spatiale. L’incitation à la création d’entreprises innovantes. Le développement de la formation continue. Non, c’est, semble-t-il, la chasse aux 500 Frères. On jurerait que pour l’Etat, il n’y a rien de plus urgent aujourd’hui en Guyane que de neutraliser, décapiter et réduire au silence Les 500 Frères. Ces derniers mois, toutes leurs apparitions sur la place publique ont été sèchement repoussées par les forces de l’ordre, souvent même à la limite du droit, et deux des leurs ont été prestement convoqués, l’un par la justice, l’autre par la police. Qu’est-ce qui peut bien valoir aux 500 Frères un tel acharnement ?

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La Martinique à l’orée du nouveau siècle

— Pierre Alex Marie-Anne —

Les périodes précédant et suivant les changements d’années sont fertiles en déclarations mirobolantes et vœux, hélas de plus en plus pieux, qui fleurissent comme flèches de cannes se balançant au gré des vents,au moment de la récolte.
Ainsi apprenons-nous, grande merveille, alléluia sois béni le seigneur ! que la MARTINIQUE ne s’est jamais aussi bien portée grâce à l’action diligente et à ‟ l’immmm….ense ″ travail,digne des travaux d’HERCULE, accompli par les actuels dirigeants de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Sont mis en avant, à titre d’illustration : les travaux de construction du Lycée SCHŒLCHER ,qui n’en sont qu’au stade des terrassements, et pour l’essentiel la poursuite, après bien des retards,, des opérations des anciennes mandatures des Conseils Départemental et Régional (pont du PRÊCHEUR,  musée du Père PINCHON ,observatoire volcanologique, laboratoire Départemental d’analyses, Pôle Agro-alimentaire Régional, sentiers de randonnée etc….).
 croire que le formidable chamboulement de ses institutions que la Martinique a subi, fin 2015, n’avait pas d’autre objectif que de faire moins en plus de temps, dans une gestion des plus routinières, que ce qui ce faisait auparavant.
Il en est ainsi notamment :
de l’incapacité,en deux ans d’exercice du pouvoir, d’afficher un organigramme détaillé des services ;
des routes et des collèges où les programmations pluriannuelles, dûment assorties d’échéanciers précis et chiffrés, ne sont plus qu’un lointain souvenir  ;
du budget non voté avant la fin Décembre, recul considérable par rapport aux bonnes pratiques antérieures visant à ne pas entraîner de retards dans l’exécution des opérations et des décisions, au détriment des maîtres -d’œuvre et des bénéficiaires ;
de la sous-consommation des Fonds européens qui, malgré une réelle progression, s’établit globalement à mi-parcours, faute de projets d’envergure, à 27%, quand elle devrait atteindre, pour être vraiment performante dans le contexte de crise que nous subissons, au moins 50%.

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Le P.P.M. remet le couvert de l’autonomie : est-ce une erreur politique ?

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Lorsque, s’ouvrant à ses visiteurs du Robert, Edouard de Lépine regrettait que le mot autonomie ne fasse plus partie depuis 30 ans du vocabulaire du PPM, jusqu’à ne plus figurer dans les colonnes du Progressiste, il ne s’attendait certainement pas à ce qu’il resurgisse avec éclat lors du rassemblement du 12 décembre 2017 de Rivière-Blanche, à St Joseph. Avec éclat dès lors que cette résurrection s’accompagne de la proclamation par Serge Letchimy de la fin du moratoire. N’a-t-on pas ouvert la porte de Pandore, à l’occasion d’un évènement qui ressemblait davantage à une assemblée générale qu’à une convention ?

Le retour du PPM à ses fondamentaux

Les révélations sur l’autonomie de la Catalogne et la résurgence des idées séparatrices en Corse ont certainement aidé au rappel des fondamentaux du PPM d’avant le moratoire. Après que le président de la république a annoncé en Guyane que le sujet institutionnel pour les DOM était ouvert, ce qui n’est pas le cas pour la Bretagne ou le Pays Basque, le PPM a-t-il eu besoin d’indiquer au chef de l’Etat qu’il l’a entendu et qu’il est prêt à lui donner la main ?

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Bonne année, la Martinique …

— Par Roland Tell —
Le mouvement continu du temps n’apporte toujours pas d’unité citoyenne. C’est pourquoi, plus que jamais, l’acte politique doit procéder de la volonté collective des Martiniquais. Quand la gestion politique s’écarte de la raison sociale, de la volonté du peuple, de l’inclination au travail et au progrès, ne s’écarte-t-elle pas de l’attente voulue par le suffrage populaire ? D’où il suit une déviation de la politique, une dérive entre donner et recevoir, ce qui entraîne, dans le peuple martiniquais, une faim ardente dans l’assouvissement de ses désirs et de ses projets d’avenir.
Comment maintenant faire souffrir celles et ceux que les urnes ont porté à la gouvernance, comment leur reprendre les bulletins de vote, comment les dépouiller, après les avoir comblés ? La solution se trouve dans d’autres modalités électorales, mais qui tardent à venir. C’est pourquoi il faut leur rappeler que leur gouvernance actuelle n’est pas définitive, mais reçue, donc limitée et déterminée aux volontés de l’être collectif, que représente le peuple martiniquais. Leur éloignement progressif des espérances populaires augmente de jour en jour, rendant les Martiniquais encore plus lointains, dans leur manière nouvelle d’attendre des lendemains meilleurs.

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Au-delà de l’enfumage

— Par Robert Saé —

Le moins que l’on puisse dire est que la situation politique actuelle dans notre pays est totalement délétère.

La Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) instituée en 2015, avait été présentée comme un tremplin permettant d’accéder à une dite « Responsabilité ». Or, même si quelques élus politiques de la majorité louent « l’immense travail accompli en deux ans » ou s’attribuent des satisfécits en se référant aux annonces « d’embellie » que croient déceler l’INSEE ou l’IEDOM, le pays est plus que jamais « ankayé ».

Un TCSP, pour lequel 380 millions d’euros ont été investis entre 2003 et 2015 et qui fait la risée de la population parce que les bus roulent uniquement dans leur parking ! Des petites entreprises qui meurent dans une économie atone et sans perspective ! Des aides aux associations revues à la baisse ! Pour expliquer ce triste tableau, l’actuelle majorité fait état de l’inconséquence de la « gouvernance » précédente, d’un déficit dissimulé ou encore du complot de ceux qui veulent empêcher la CTM de travailler.

Nous ne sommes pas de ceux qui avalisent les choix de l’ancienne majorité menée par le PPM.

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Désanm 59 (Pou lé Manmay lékol)

— Par Daniel M. Berté —
An Désanm Senkant-nef
An gro voukoum pété
Pou an zafè Vespa
An Zorèy té jété

Tout Foyal anlè nef
Pas lézotorité
Fè CRS ba’y bwa
Pou té fè Nèg kalmé

Lepeup di i Wa Tref
Pran zouti tout kalté
Pou désann o konba
Pou pé sa rézisté

Ni ki pran pipibef
Dot ki mété difé
Adan konmisawria
Pou Polis dégajé

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Misié Léyon (Ba Léon Sainte-Rose)

— Par Daniel M. Bertin —

Wou bon yich Sentespri
Ou pa boug ki pèd tan
Ou mennen bel lavi
Kon an gran NONM vayan

Chimenw sé an bon tras
Pou alé pli douvan
Ou viv bel fas a fas
Pas ou té konbatan

Ou pòté konésans
Ba piti kon ba gran
Pou fè yo pran avans
Lè ou té anségnan

An Désanm Senkantnèf
Ou té manifestan
Pou an Matinik nèf
Ou té gran militan

Lè ou té manb l’OJAM
Ou té an rézistan
Ou pa té pè jandam
Ou sé boug ki ni san
Kréatè flit banbou
Ou monté group mizik
Eti’y té ni tanbou
Epi dé bel ritmik

Man di an ho de paj
Ki ou té an gran NONM
Sé pa an zafè laj
Man ka esplitjé NONM

N, prèmié let adan Neg
O, prémié let Otantik
N, prèmié let adan Nou
M, prèmié let dan Matnik

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Le livre vivant de l’union avec Dieu

— Par Roland Tell —

Noël est la période, où la mémoire humaine s’unit le plus à Dieu. Selon l’Epître à Diogène, c’est le temps, où toute humanité prend conscience que la vraie patrie est au ciel. Cette conscience vive de la communauté de destin est liée à l’idée que l’éternité possède le temps tout entier. Car, selon Saint-Thomas, « il n’y a rien de futur pour Dieu. » Noël est donc le temps favorable où, comme le dit Saint-Paul, « toutes choses sont faites nouvelles », ou encore « Dieu réconcilia le monde avec lui-même dans le Christ ! »
D’où il ressort que le temps de Noël est, pour chacun sur terre, celui où souffle l’esprit d’amour, et où grandissent les dons, au sein des familles humaines. A cet égard, l’arbre de Noël, dans ses illuminations, met petits et grands dans la joie de la contemplation, même si la fascination, ressentie à la vue des présents et des cadeaux, fait oublier momentanément les vrais biens spirituels, qu’enseigne l’Esprit Divin, au livre de la Sagesse. N’est-ce pas que cette nuit se passe ici, sur terre ?

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Darsières Camille. 19 mai 1932 – 14 décembre 2006

Avocat, homme politique 

— Par Edouard de Lépine —

Camille Darsières est né le 19 mai 1932 à Fort-de-France, dans une famille de bonne bourgeoisie mulâtre de Fort-de-France. Une famille aisée sans être riche, distinguée sans ostentation, aussi fière de son passé que sûre de son destin.

Les Darsières sont proches de Joseph Lagrosillière, le père fondateur du mouvement socialiste à Martinique, député-maire de Sainte Marie depuis deux bonnes décennies quand Camille vient au monde.

Le jeune Darsières a été élevé et a grandi dans le climat politiquement chaud de la Martinique de l’entre-deux guerres. Une époque rythmée par les élections marquées depuis le milieu des années 1920, par la fraude électorale et, parfois, par la violence des affrontements entre une droite et une gauche dont on distingue cependant mal les contours. Les querelles de personnes à l’intérieur de l’un et de l’autre camps, masquent les oppositions plus profondes au sein d’une société coloniale complexe. Les classes dominantes ne sont pas moins divisées que les catégories sociales les plus défavorisées.

À droite, à coté des vieilles oppositions historiques, blancs, mulâtres, noirs, le groupe dit des békés, pour l’essentiel des descendants des colons, est moins homogène qu’on ne le croit généralement.

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Non, les syndicats n’ont pas changé ! Ce sont les indépendantistes en carton qui se dévoilent !

— Par Willy Joseph-Angélique —

La Martinique vit une situation surréaliste depuis plusieurs mois ! Si on voulait faire un film de fiction sur l’horreur et la décadence sociétales, on aurait été mauvais, tant la réalité de la Martinique nous donne à voir l’innommable ; des faits à couper le souffle ! Les néo indépendantistes nationalistes, communistes en carton pacsés à la Droite la plus rétrograde, nous donnent  une belle leçon du détestable !
 Ils démontrent lamentablement d’une part une incompétence manifeste sur les dossiers majeurs pour la Martinique : ankayaj de la récolte sucrière, TCSP, Cyclotron…et d’autre part la maltraitance avérée et le mépris faits aux travailleurs. Ils font pire que le vieux patronat béké de l’époque en matière de relations sociales au travail ! 
 Sans état d’âme, ils licencient tous ceux qui ont osé travailler loyalement sous les précédentes mandatures.  Ils jettent aux chiens des travailleurs Martiniquais ; des travailleurs qui ont un lien de subordination avec eux, donc ces indépendantistes nationalistes communistes en carton sont en réalité des profiteurs. Ils excellent dans la pwofitassyon ! Cela rappelle des méthodes issues de tristes dictatures. 
Ils accusent les syndicats de se mobiliser, de barrer l’entrée de leur Palais (qu’ils occupent momentanément) ; comme si c’était la première fois que les syndicats faisaient cela.

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