Catégorie : Politiques

Négociations oui ! Bavardages rituels, non merci ! »

— Communiqué de presse —

Lyannaj Pou dépolyé Matinik a reçu du Préfet de la Martinique une invitation à une réunion du COPIL (comité de pilotage) sur le chlordécone. Nous sommes au regret de devoir décliner cette invitation.

Ce que nous réclamons, c’est une invitation à participer, en tant que composante plurielle et reconnue du mouvement social, à une véritable négociation où l’Etat qui a avoué ses responsabilités dans la tragédie que nous vivons serait face à une représentation de toute la population pour arrêter les mesures et le financement nécessaires à la sortie de cette catastrophe.

Les solutions existent. Les 52 points de revendications du mouvement social, résumés dans nos 10 exigences présentées à la population le 7 novembre, sont une contribution incontournable.

Lyannaj Pou dépolyé Matinik ne mettra aucun obstacle à ce que certaines organisations qui la composent continuent, si elles le souhaitent, de participer à ces grand-messes, qui à ce jour n’ont porté aucune preuve de leur utilité pour résoudre les problèmes de santé, de pollution et de justice que nous connaissons.

Nous rappelons avec force que c’est en se mettant debout pour la vie que le peuple pourra imposer la négociation nécessaire, dans le respect des générations actuelles et futures.

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Ne touchez pas au pouvoir d’achat des retraités

— Communiqué de presse —

Une campagne indécente

Une vilaine musique se fait entendre régulièrement : Au sortir de la période de confinement, des « experts » ont affirmé que l’arrêt des activités du pays avait été décidé pour « protéger les anciens », et qu’il fallait donc qu’ils acceptent de se sacrifier en retour, alors que neuf personnes décédées pendant la pandémie sur dix sont des retraités de plus de 65 ans.

La perte continue du pouvoir d’achat des retraités : ces dernières douze années, les prix ont augmenté de 13 % et les pensions nettes seulement de 8,60 %. Un rapport officiel constate même que le niveau de vie moyen des personnes en retraite a diminué de plus de 3 % entre 2017 et 2018. En réalité, depuis l’arrivée du Président E. Macron, les pensions ont perdu 5,5 % de pouvoir d’achat !

Une cinquième branche à nos frais, c’est inadmissible!

Le PLFSS 2021, engage la création d’une 5ème branche dédiée à la perte d’autonomie. Sauf que son financement repose à 90% sur la CSG, et sur les fonds déjà attribués à la CNSA.

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Le département : de Gaulle, Monnerville et Césaire

— Par Yves-Léopold Monthieux —

Devenu chef du Comité français de Libération nationale, le 3 juin 1944, puis du gouvernement provisoire d’union nationale, le 13 novembre 1945, le général de Gaulle ne peut pas ignorer que depuis plus d’un siècle, déjà sous le régime de l’esclavage, les vieilles colonies aspirent au statut de département. Il a connaissance de la participation des soldats originaires de ces territoires aux deux guerres mondiales et même à la guerre du Mexique (1861 – 1867). Il a enregistré le ralliement de la Martinique sous l’égide du compagnon Emmanuel Rimbaud et le départ en dissidence des antillais de Guadeloupe et de Martinique. Ces derniers ont répondu à leurs risques et périls à son appel à la résistance du 18 juin 1940. Comme jadis André Aliker, deux jeunes gens qui se feront connaître plus tard, Frantz Fanon et Marcel Manville – des amis de Lycée – font partie de ces volontaires. Contrairement à Aimé Césaire qui est déjà un intellectuel engagé, et qui, comme André Breton ou Claude Lévy-Strauss, fait le chemin inverse. A cette date, l’auteur de « Cahier d’un retour au pays natal » peut être considéré comme le seul nationaliste des 3, que Fanon et Manville feront plus tard davantage que rattraper.

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La mémoire reconnaissante

— Par Théophile Marcel Héraclide, Président de l’UTAC-M (Union Territoriale des Anciens Combattants de la Martinique) —

Le 11 novembre célèbre à la fois l’Armistice du 11 novembre 1918, la Commémoration de la victoire et de la Paix et l’Hommage à tous les morts pour la France.

En effet, c’est donc la reconnaissance du pays tout entier à l’égard de l’ensemble des Morts tombés pendant et depuis la Grande Guerre qui s’exprime aujourd’hui, avec une attention particulière pour les derniers d’entre eux, morts notamment en opérations extérieures.

Nous avons un devoir de mémoire pour tous ceux qui ont subi la première guerre mondiale : les soldats, les hommes et les femmes de tous les pays qui ont participé d’un côté comme de l’autre. Cette lutte a été un traumatisme humain, social, aux niveaux national et international.

Ces quatre années de sacrifices, de souffrances, mais aussi de courage et de détermination se soldent par un bilan inimaginable.

Des deux côtés on déplore des millions de morts, des millions de blessés dans leur corps et dans leur âme.

Des centaines de milliers de veuves et d’orphelins.

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Séguineau : finie la comédie politicienne !

— Par Francis Carole —
Les élus du PALIMA à la CTM et ceux qui sont restés loyaux aux engagements de décembre 2015 de la majorité ont, très tôt, clairement dénoncé la décision d’une petite minorité de l’Assemblée (14 sur 51)-majoritaire par défection politique de certain.e.s-d’accorder 225 000€ à un propriétaire foncier pour autoriser la collectivité à réparer des canalisations d’eau destinées à la satisfaction des besoins de dizaines de milliers de Martiniquais.es.

Nous avons toujours mis en évidence le caractère illégal et dangereux des conditions d’adoption d’un amendement qui est bien celui de la honte : pas de bilan de la mission confiée, un mois plus tôt, par délibération de la même Assemblée, au président du conseil Exécutif pour négocier une solution acceptable pour les deux parties; pas d’inscription de cette question à l’ordre du jour; pas de rapport aux élu.e.s; pas un début de justification de la somme attribuée; pas de mention du chapitre d’imputation budgétaire de ces 225 000€; pas de délai de mise en œuvre d’un diktat que certains voulaient exécutoire « immédiatement » et « sans discussion ».

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Le système éducatif haïtien : réforme ou mirage ?

Le système éducatif haïtien entre l’École fondamentale et l’enseignement secondaire rénové : réforme ou mirage ?

—Par Fortenel THELUSMA, enseignant-chercheur, linguiste et didacticien du français langue étrangère (FLE) —

L’école fondamentale et l’enseignement secondaire : brève présentation

Le système éducatif haïtien actuellement comprend l’enseignement fondamental divisé en trois cycles, d’une durée de neuf ans, le secondaire rénové totalisant quatre années (secondaire I, secondaire II, secondaire III et secondaire IV) et l’enseignement de niveau supérieur. Née de la réforme Bernard de 1979, l’Ecole fondamentale remplace l’école primaire et les trois premières années des lycées et collèges. Selon le livret vert de la réforme (p.27), « l’Ecole Fondamentale a pour vocation essentielle de promouvoir une formation générale […] qui doit conduire le maximum d’enfants à un niveau de connaissances générales et d’initiation aux techniques, indispensables à leur accession aux établissements de niveau secondaire ou à un processus de production ».

Les caractéristiques de l’Ecole Fondamentale, selon ce document, sont les suivantes :

– Homogénéité : programmes successifs se développant suivant un tronc commun de formation de base approfondie pour tous les élèves.

– Flexibilité : Bifurcations possibles à la fin de chacun des cycles successifs vers des formations préprofessionnelles ou professionnelles et réinsertion possible au début de ces mêmes cycles.

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Tirailleurs sénégalais : un livre bouleverse les clichés

L’ouvrage « With a Weapon and a Grin » rend compte des stéréotypes et des préjugés sur les Africains lors de la Première Guerre mondiale. A lire. 

— Par Roger Maveau —
Illustration : Créé par Napoléon III en 1857, le corps des tirailleurs sénégalais incluait aussi des Guinéens et des Maliens. De nombreux portraits stylisés les montraient avec des casques allemands. © Schiffer Publishing 

De nombreux vacanciers écrivent des cartes postales même si d’année en année leur nombre diminue irrémédiablement, au grand dam de la Poste. Pourtant, de simples cartes postales peuvent nous renseigner sur la « grande histoire ». Comme celles contenues dans un livre passionnant, sorti ce printemps, With a Weapon and a Grin (avec une arme et un sourire) de Stephan Likosky. Édité par l’américain Schiffer Publishing, ce livre offre un panorama de la représentation des Africains au début du XXe siècle sur d’anciennes cartes postales et la réorientation de leur image lors de la Der des Der. En effet, dès la guerre de Crimée en 1854-1856, presque la moitié de l’armée française était d’origine africaine. Les contingents africains ont participé à l’expédition du Mexique en 1860, à la guerre franco-prussienne de 1870 et à la conquête de l’Afrique.

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« L’article 24 de la future loi “sécurité globale” menace la liberté d’informer », alertent des sociétés de journalistes

— Collectif —

Les sociétés de journalistes de plusieurs médias, dont « Le Monde », déplorent un texte qui, en limitant la diffusion d’images des forces de l’ordre, « ne peut qu’attenter à la liberté d’informer »

« Protéger ceux qui nous protègent ». Tel est l’objectif affiché par les promoteurs de l’article 24 de la proposition de loi « pour une sécurité globale », qui doit être examinée à l’Assemblée nationale à partir du 17 novembre. Mais, au-delà des discours, cette mesure, qui vise à limiter la diffusion d’images des forces de l’ordre, ne peut qu’attenter à la liberté d’informer – celle des journalistes, et plus généralement celle de tout citoyen.

D’inspiration gouvernementale revendiquée, cet article créerait un nouveau délit : serait punie d’un an de prison et de 45 000 euros d’amende la diffusion, par tout moyen, de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » – à l’exception du numéro de matricule, dit « RIO » – d’un policier ou d’un gendarme en intervention, quand cette diffusion a pour but « qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique ».

Les rapporteurs du texte affirment qu’une telle disposition ne trouverait à s’appliquer qu’à des diffusions clairement malveillantes, visant à provoquer des violences à l’encontre de membres des forces de l’ordre, et qu’« il ne s’agit en aucun cas d’empêcher les journalistes de travailler » ou d’attenter « au droit d’informer des journalistes ou des citoyens ».

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Regarder les documentaires « C’est dur d’être aimé par des cons » & « L’humour à mort » de Daniel Leconte

A l’occasion du cinquième anniversaire de l’attentat contre Charlie Hebdo, franceinfo rediffuse dans son intégralité deux documentaires consacrés à l’hebdomadaire satirique. Dans C’est dur d’être aimé par des cons, le réalisateur Daniel Leconte revient sur le procès intenté en 2007 contre Charlie Hebdo, deux ans après la publication des caricatures de Mahomet. Le film, dont le titre reprend les propos attribués au prophète dans le dessin de Cabu, débute par la conférence de rédaction du journal durant laquelle il est décidé que celui-ci ferait la une.

D’après Daniel Leconte, interrogé par franceinfo« si l’ensemble des journalistes avaient considéré que cette affaire était la leur, que c’était la liberté d’expression qu’il fallait défendre, je parie que cet attentat ne se serait pas produit ». Peu après l’attaque du 7 janvier, qui fait douze morts, C’est dur d’être aimé par des cons avait été rediffusé dans une centaine de salles de cinéma, rappelle L’Obs. En 2016, le réalisateur a également signé un deuxième documentaire, que vous pouvez revoir par ici, qui revient sur l’attentat qui a frappé la rédaction. Daniel Leconte n’exclut pas d’en faire un troisième film, cette fois sur le procès de l’attentat qui se tiendra à partir du mois de mai.

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9 novembre 1970 : bal tragique à Colombey, 1 mort

« Bal tragique à Colombey, 1 mort » : c’est ce qu’a titré l’hebdomadaire « Hara-Kiri » lorsque le général de Gaulle meurt. C’est à la suite de cette une que le journal sera interdit par Raymond Marcellin, ministre de l’Intérieur de l’époque. Motif ? C’est une publication « dangereuse pour la jeunesse ».
Hara-Kiri est un magazine, créé en 1960 par une équipe dont les principaux animateurs étaient François Cavanna et Georget Bernier dit « professeur Choron »1. Ce journal satirique au ton cynique, parfois grivois, bénéficia d’un soutien télévisé discret de la part du réalisateur Jean-Christophe Averty (dont l’émission Les Raisins verts participait du même esprit) et connut un succès relativement important en France, à l’histoire riche en publicités radiophoniques provocantes (« Si vous ne pouvez pas l’acheter, volez-le ») et entrecoupée de quelques interdictions. Le magazine est d’abord vendu par colportage sur les trottoirs pour arriver dans les kiosques à la fin de la même année.

Une lettre irritée arrive un jour au courrier des lecteurs, qui dit en substance :

« Vous êtes bêtes. Et non seulement vous êtes bêtes, mais vous êtes méchants.

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« Ne craignez pas d’être accusés de racisme en rejetant l’islamisme » : la lettre de professeurs en hommage à Samuel Paty

— Par Anthony Cortes —

Dans un lycée d’Île-de-France, un collectif de professeurs s’est réuni derrière une lettre lue aux élèves en hommage à Samuel Paty. Ils dénoncent les ravages de l’islamisme et réaffirment des principes républicains. Une lettre que Marianne publie.

Le temps n’a pas détruit certaines craintes. Professeur d’histoire-géographie, celui que nous appellerons Laurent, insiste : pour ne pas « attirer de regards malveillants sur [son] lycée ou [lui]même, dans le contexte difficile dans lequel nous vivons », il préfère finalement rester anonyme et que l’on taise le nom de son établissement. Pourtant, l’initiative est louable, nécessaire. Et même « salutaire », d’après certains de ses collègues interrogés. À savoir, la rédaction d’une lettre, par ses soins, puis amendée par quelques enseignants de l’établissement, pour rendre hommage à Samuel Paty et reprendre son flambeau, en réaffirmant notamment certains principes.

Les mots de ce texte sont simples, formulés à l’attention d’élèves bousculés par les faits, mais le message est riche. Liberté d’expression, définition de la « communauté civique » et des conditions à remplir pour y appartenir, dénonciation de l’islamisme et de son idéologie totalitaire, traduction du rôle du professeur et de celui, à venir, des jeunes générations… Tout y est.

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Collectif des ouvriers (es) agricoles empoisonnés (es) par les pesticides

Memorandum et revendications

I/ Contexte et Historique

A) Un empoisonnement massif perpétré en toute connaissance de cause

L’économie de la Martinique repose majoritairement sur la monoculture de la banane destinée à l’exportation. Le choix d’une agriculture extensive et productiviste mettant en avant la rentabilité, au profit des investisseurs, a impliqué l’épandage de toutes sortes de produits phytosanitaires dont l’un ayant été mis en avant par l’actualité, à savoir : le chlordécone.

Le chlordécone, substance active ayant composé des pesticides organochlorés ultratoxiques et ultra-persistant dans l’environnement, ont été massivement utilisés, officiellement durant plus de vingt ans, entre 1972 et 1993, sous les noms commerciaux de Képone, de Curlone, et de Musalone afin de lutter contre le <charançon>.

En 1975, la toxicité du chlordécone était connue<. En effet, un accident industriel, survenu à <l’

<C’est en février 1972 que le ministre de l’Agriculture Jacques CHIRAC signe la première autorisation provisoire de mise sur le marché, compte tenu de la pertinence du produit pour lutter contre le charan<çHCH< »<) dont l’effet s’amenuisait au vu de la résistance développée par le charançon, avec un gain d’efficacité de l’ordre 100 pour la molécule de chlordécone<.

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L’Assemblée nationale vote le budget Outre-mer 2021

L’Assemblée nationale a adopté jeudi le budget du ministère des Outre-mer pour 2021, qui s’élève à quelque 2,43 milliards d’euros, en augmentation «sensible» de 2,5% à 2,43 milliards par rapport à 2020, selon le gouvernement.

Le budget propre au ministère des Outre-mer «augmente sensiblement» de 6,4% en autorisation d’engagement à 2,79 milliards et de 2,5% en crédits de paiement à 2,43 milliards, par rapport à 2020, a déclaré le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu.

Mais cela ne représente qu’«une petite partie du budget de l’État consacré aux Outre-mer», a-t-il souligné, puisque la politique pour l’Outre-mer «s’étend sur 31 missions et 94 programmes pour un montant de quelque 19 milliards».

Des retards structurels

Une grande part du budget du ministère est consacrée à l’emploi et au soutien des entreprises ultramarines, via les compensations des exonérations de charges sociales patronales, en augmentation (+ 97 millions d’euros).

Un amendement du gouvernement, doté de 30 millions d’euros sur trois ans, a été adopté pour accompagner les communes en difficultés financières qui s’engageront, sur la base du volontariat, à des efforts de redressement.

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« Le confinement n’est pas une solution pérenne »

— Par Christian Rapha, maire de Saint-Pierre(*) —

Si elle était incontestablement justifiée dans la première phase de la pandémie de la Covid 19 du fait de l’impréparation du pays face à la brutalité du phénomène, la décision de ce nouveau confinement national étendu à la Martinique provoque une incompréhension largement partagée dans la population.

Des commerçants dont l’activité est déclarée comme non essentielle, aux particuliers qui ne comprennent pas toujours l’intérêt des mesures de restriction de leurs libertés individuelles, l’heure est plutôt à la remise en question d’un dispositif qui n’est pas toujours lisible. Lors du premier confinement, en qualité d’élu et biologiste, professionnel de santé, j’avais préconisé un certain nombre de mesures dont je me réjouis que certaines aient été mises en place : tests aux frontières de la Martinique pour libérer le transport dans le respect de la sécurité de notre population, port du masque… C’est un fait : nous serons désormais amenés à vivre avec ce virus et il est indispensable que les mesures qui sont arrêtées le soient dans une perspective de long terme.

Le système repose sur plusieurs piliers qui se tiennent l’un l’autre : La responsabilité individuelle et collective est le premier de ces piliers.

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« Il est temps de s’extraire du déni des réalités post-coloniales »

— Par Serge Letchimy —

Monsieur le Premier ministre, Interrogé sur TF1, vous avez tenu des propos au sujet de la colonisation qui raisonnent comme un aveu : celui d’une France, qui au-delà de la reconnaissance symbolique du crime contre l’humanité que constitue l’esclavage, affiche le déni de repentance, pour ne jamais répondre au besoin vital de reconnaissance et de réparation des millions de victimes de la colonisation.

La repentance, c’est une question de conscience.

La reconnaissance et la réparation, ce sont des questions liées au respect légitime de la dignité humaine et de l’exigence d’égalité. L’une est une responsabilité individuelle. L’autre est collective et publique.

Elle relève de la responsabilité républicaine pour l’unité et l’avenir de la Nation.Si nous condamnons, comme vous, toutes formes d’intégrisme, nous refusons pour autant que la France, par votre voix, efface les trois siècles de son histoire au cours desquels elle a mis en oeuvre l’une des pires barbaries qu’ait connu l’humanité. Face à toute forme d’intégrisme, nous devons oeuvrer à l’essentiel : le respect de la dignité humaine, le respect de l’État de droit, le respect des libertés individuelles et collectives.

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Interdiction des pesticides : soutien de la CGTM au maire du Prêcheur

« Lyannaj Pou Dépolyé Matinink » : rassemblement samedi 7 novembre 2020 à 15 heures à la Savane

L’utilisation de pesticides en Martinique a empoisonné durablement les sols et les personnes, notamment des ouvrières et ouvriers agricoles en contact direct avec les produits utilisés dont la nocivité était connue.

Aujourd’hui, l’utilisation de certains de ces produits se poursuit chez des patrons de l’agriculture qui n’ont en tête que leur profit au détriment de la santé des travailleurs et des populations.

Les personnes atteintes des maladies et séquelles que causent les molécules qui composent ces produits sont les victimes de la complicité de l’Etat français qui a autorisé en Martinique et en Guadeloupe, la poursuite de l’épandage de substances interdites depuis longtemps en France et ailleurs dans le monde.

C’est dans ces conditions que le maire du Prêcheur a pris un arrêté pour interdire l’utilisation de ces pesticides dans certains quartiers du territoire de sa commune. Cet arrêté a fait l’objet d’un recours en annulation par le préfet auprès du tribunal administratif de Fort-de-France qui est allé dans le sens de l’annulation.

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«Les médias américains ne comprennent pas la gravité de la lutte dans laquelle la France est engagée»

— Par Eugénie Bastié —

ENTRETIEN – La gauche américaine ne fait pas l’effort de s’informer sur la laïcité française et plaque la grille de lecture du «racisme systémique» sur une réalité française très différente, déplore le journaliste américain Thomas Chatterton Williams.

Thomas Chatterton est un écrivain et journaliste américain qui vit à Paris. Son livre «Autoportrait en noir et blanc: désapprendre l’idée de race» sera publié chez Grasset en janvier.

Figarovox.- «La police française tire et tue un homme après une attaque meurtrière au couteau»: tel est le premier titre qu’a donné le New York Times pour qualifier la décapitation de Samuel Paty par un djihadiste. Que vous inspire le traitement médiatique de la question terroriste en France par les médias progressistes américains?

Thomas CHATTERTON WILLIAMS.- Cette façon de présenter l’évènement a vraiment inquiété beaucoup de gens. Américains comme non Américains, car, que ce soit ou pas intentionnel (et nous devons prendre en compte la possibilité que ça ne le soit pas, après tout, nous regardons tout de très près aujourd’hui, mais parfois il s’agit juste d’une erreur irréfléchie), ce titre semblait imposer de façon maladroite la grille de lecture américaine autour de la violence policière et ce qui est appelé «racisme systémique» envers les citoyens de couleur à un exemple étranger de djihad.

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 Faire le choix de la culture en rouvrant les librairies ?

L’Obs, 30 octobre 2020 —

« C’est l’endroit où vous pouvez trouver de l’espoir » : le critique littéraire François Busnel lance une pétition pour que les librairies restent ouvertes pendant le deuxième confinement. De nombreuses voix politiques, à gauche comme à droite, le réclament également.

Les librairies organisent leur résistance. Considérées comme des commerces non essentiels, elles ont dû à nouveau tirer le rideau à partir de ce vendredi 30 octobre, premier jour du second confinement, se retrouvant soumises à la concurrence des géants de la vente en ligne comme Amazon. De nombreuses voix s’élèvent contre cette décision, dont celle du critique littéraire François Busnel, qui a annoncé ce vendredi matin sur Franceinfo lancer une pétition contre la fermeture des librairies qui, selon lui, prive « du meilleur bataillon pour affronter l’obscurantisme ».

« J’étais hier soir avant la fermeture dans ma librairie de quartier à Paris. Il y avait une queue comme on n’en a jamais vu. Cela traduit un formidable appétit, un désir immense de continuer à se rendre dans ces librairies », explique l’animateur de « la Grande Librairie ».

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Didier Laguerre, demande au préfet « des mesures concrètes à la hauteur de la gravité de la situation en Martinique »

Fort-de-France, le 31 octobre 2020.
Didier LAGUERRE
Maire de la Ville de Fort-de-France

À

Monsieur le Préfet de Martinique
Stanislas CAZELLES
Monsieur le Préfet,

Comme vous l’avez annoncé au cours de votre allocution du jeudi 29 octobre 2020, la Martinique est de nouveau confinée. Tel que je vous l’ai déjà exprimé, je comprends cette décision au regard de la situation sanitaire et des prévisions d’hospitalisation.

Cependant, l’application du décret du 29 octobre 2020 à la Martinique, suscite quelques incompréhensions quant à la détermination des commerces non essentiels mais aussi à la rupture d’égalité entre les hypermarchés, nos commerçants et nos artisans de proximité. Cette rupture crée un sentiment d’injustice et peut susciter de la défiance, voire une envie de contourner la règle.

Cette deuxième vague de confinement aura pour conséquence immédiate la dégradation accélérée de la santé financière des entreprises et des activités artisanales situées dans les centres- bourgs mais aussi dans le périmètre concerné par le Plan d’Action Cœur de Ville.

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Des textes en hommage à Samuel Paty

Au cours de l’hommage à Samuel Paty, organisé ce mercredi dans la Cour de la Sorbonne en accord avec la famille de l’enseignant assassiné, des textes à valeur historique ont été lus, que tous les élèves de France et de Navarre se devraient de connaître… Mais aussi, écrit dans l’émotion, le poème d’un jeune chanteur… Pour que selon les mots d’Emmanuel Macron, « les lumières ne s’éteignent jamais ».  

De Jean Jaurès : extraits de « Lettre aux instituteurs et institutrices » (La Dépêche de Toulouse, 15/01/1888) 

Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire, à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme. Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fermeté unie à la tendresse.

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La lettre d’Ariane Ascaride à Emmanuel Macron

— Par France Inter. Article publié le 30 octobre 2020 —

Ariane Ascaride jouait depuis la rentrée Le dernier jour du jeûne, de Simon Abkarian, au Théâtre de Paris. Confinement oblige, le théâtre ferme et les représentations s’arrêtent. Après avoir vidé sa loge, Ariane Ascaride a pris sa plume.

Monsieur le Président,

Je sais. Vous êtes au four et au moulin et ma lettre ne pèse pas bien lourd face à cette marée épidémique. Mais je ne peux pas m’empêcher de l’écrire.

Monsieur le Président, hier soir devant ma télé je vous écoutais avec une grande attention, mon espoir bien avant l’allocution était réduit à néant, mais ce qui fait un trou à mon âme est l’absence dans votre discours du mot culture.

Pas une fois il n’a été prononcé… nous sommes la France, Monsieur, pays reconnu par le monde entier et envié par tous pour la présence de sa créativité culturelle, la peinture, la musique, la littérature, la danse l’architecture, le cinéma, le théâtre (vous remarquez : je cite mon outil de travail en dernier), tous ces arts sont dans ce pays des lettres de noblesse que les hommes et les femmes du monde admirent.

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L’impossible transformation de l’agriculture martiniquaise ?

— Par Nicaise Monrose, maire de Sainte-Luce —
C’est désormais une évidence : une autre agriculture est souhaitable et attendue.
L’enjeu de cette autre agriculture n’est plus seulement la diversification de la production pour l’autosuffisance alimentaire.
Les enjeux sont aussi désormais : la modification des pratiques culturales par l’agroécologie ; la vitalité des territoires ruraux ; la résilience face au changement climatique ; l’identité et la qualité de l’offre alimentaire et malheureusement… la disparition à bas bruit de la paysannerie martiniquaise.
Étude après étude, enquête après enquête, le désir de la population en faveur d’une autre agriculture se confirme.

Face à cette évidence, les autorités publiques semblent prendre position.

En réponse, sans doute préoccupé par la contestation du « modèle agricole » qui a cours à la Martinique, l’État n’hésite plus à reprendre à son compte le mot d’ordre « d’autonomie alimentaire ». Une révolution…
Le président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, dans son discours devant l’Assemblée de Martinique du 5 mai 2020, affirmait que « la réflexion sur un nouveau modèle de développement est incontournable »…
Dès l’année 2000, la Chambre d’agriculture de Martinique organisait un colloque caribéen sur le thème de « l’Agriculture autrement ».

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Aux sources de l’«islamo-gauchisme»

— Par Pierre-André Taguieff, philosophe, politiste et historien des idées —

Le philosophe Pierre-André Taguieff revient sur les origines d’un concept qu’il a contribué à forger. Selon lui, les usages polémiques discutables du terme ne doivent pas empêcher de reconnaître qu’il désigne un véritable problème : la collusion entre des groupes d’extrême gauche et des mouvances islamistes de diverses orientations.

Tribune. En France, à entendre les clameurs qui montent de l’arène politico-médiatique, le nouveau grand clivage serait celui qui oppose les «islamo-gauchistes» aux «islamophobes». Cependant, rares sont ceux qui s’assument soit en tant qu’«islamo-gauchistes», soit en tant qu’«islamophobes», sauf par provocation. L’«islamophobe» ou l’«islamo-gauchiste», c’est toujours l’autre. Ces termes d’usage polémique sont des hétéro-désignations. Mais il serait naïf de reprocher à des termes politiques d’être polémiques. En les employant, on vise à stigmatiser un individu ou un groupe, pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

Face aux «islamophobes» se tiendraient donc les «islamo-gauchistes», censés être islamophiles. Mais l’opposition est faussement claire. Il y a en effet de très nombreux citoyens français, de droite et de gauche, qui considèrent que l’islamisme, sous toutes ses formes, constitue une grave menace pour la cohésion nationale et l’exercice de nos libertés.

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La caricature, une longue tradition française

— Par Stéphanie Trouillard —

Samuel Paty, professeur d’histoire dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, a été décapité pour avoir illustré ses propos sur la liberté d’expression, en montrant deux caricatures du prophète Mahomet. Ces dessins sont une nouvelle fois au cœur d’une polémique, alors que la caricature française est issue d’une longue tradition. 

Le 16 octobre, Samuel Paty, professeur d’histoire dans un collège des Yvelines, a été victime d’un attentat islamiste pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression. Depuis la reprise en 2006, par Charlie Hebdo, de caricatures du prophète issues du journal danois Jyllands-Posten, ces dessins n’ont cessé d’engendrer polémiques et drames. Un incendie criminel en 2011, puis un attentat en 2015 ont visé la rédaction du journal satirique. 

Ce moyen d’expression n’est pourtant pas nouveau. La France a une longue tradition du dessin contestataire. France 24 vous propose un retour sur cette histoire millénaire.

Au Moyen-Âge

Au Moyen Âge, la caricature, dont les origines remontent à la Grèce antique, ne cesse de se propager. « Les premières gravures, qui apparaissent à la fin du 14e siècle, sont faites sur bois », décrit le site de la BNF.

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Liberté d’éducation

— Par Suzanne Dracius —
Il incarne, héroïque, non seulement la liberté d’expression mais, sacro-sainte, la liberté d’éducation.

Samuel Paty s’efforçait d’insuffler l’esprit de liberté, il s’ingéniait à expliquer le génie de la tolérance, il s’appliquait à proclamer méthodiquement, sans violence, la liberté d’expression, il s’employait à exalter la force de la pensée, et un insensé le fit taire, mais sa voix résonne ad vitam æternam. Il affirmait courageusement le refus de la résignation à l’obscurantisme et il fut décapité, massacré de la plus barbare, de la plus archaïque façon.

Il faisait son métier de prof, accomplissait sa noble tâche de professeur d’histoire qui en a dans la tête, donnait un indispensable cours d’instruction civique, l’EMC, « enseignement moral et civique ». (L’instruction, du latin « instruere », « élever, bâtir, munir, outiller, assembler », aspire à élever les esprits, visant « plutôt la tête bien faite que bien pleine », à l’instar de Montaigne.) Il a été décapité mais des myriades de têtes repoussent là où sa tête fut coupée. Là où sa gorge fut tranchée repousseront des myriades de têtes clamant à pleine gorge liberté d’expression, liberté d’éducation, refus de la soumission.

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