— Tribune par Serge Letchimy —
Serge Letchimy, président du Conseil exécutif de Martinique et président du Parti progressistes martiniquais (PPM), revient sur la notion de « créolisation », défendue par Jean-Luc Mélenchon, lors d’un débat face à Éric Zemmour. Selon lui, il s’agit du seul concept qui prenne en compte les changements qui agitent la France.
Le débat politique actuel en France sent le renfermé et la moisissure. La chevauchée infernale de l’extrême droite laisse derrière elle une gangrène qui infecte les esprits. Une nuit sans lumière. Une impasse dont beaucoup peinent à trouver l’issue. C’est dans cette nuit bien sombre que de rares éclairs viennent zébrer le ciel obscurantiste.
Récemment, lors d’un débat face à un candidat de l’extrême droite, référence a été faite à la notion de « créolisation » pour signifier l’actuelle situation culturelle et sociétale de la France. On ne peut que saluer, chez un homme politique français, cette sensibilité à ce précepte si peu présent dans le débat occidental.
C’est pourtant l’une des idées les plus fécondes de la pensée du monde contemporain. Les poétiques d’Aimé Césaire et d’Édouard Glissant, la réflexion planétaire de Frantz Fanon, proviennent de la Martinique – laquelle fait partie de ces pays dits « d’Outre-mer », parcelles de l’ex-empire colonial, collectivités territoriales aux extrémités du monde, et que beaucoup connaissent si mal, quand ils ne les ignorent pas.

Ces derniers mois, la détérioration accélérée de la situation sécuritaire et politique en Haïti a mis en lumière le jeu macabre des contradictions et des intérêts communs de ses différents protagonistes, les acteurs nationaux et étrangers, ces derniers étant regroupés au sein d’une bienveillante et hyperactive coterie internationale dénommée « Core Group » (qui comprend les ambassadeurs d’Allemagne, du Brésil, du Canada, d’Espagne, des États-Unis d’Amérique, de France, de l’Union européenne, du Représentant spécial de l’Organisation des États Américains et de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies). À l’opposé des justes revendications de la population portées par la société civile, le cartel politico-mafieux connu sous le nom de PHTK (Parti haïtien tèt kale ouvertement néo-duvaliériste) cristallise et organise depuis dix ans, avec l’aval décomplexé du « Core Group », une gouvernance du pays caractérisée par la dilapidation des fonds publics et des fonds du programme PetroCaribe (3,8 milliards de dollars), le blanchiment d’argent à grande échelle, l’extinction programmée des droits citoyens, la décapitation des institutions de l’État, la violente répression des protestations citoyennes publiques par l’instrumentalisation des corps répressifs de la Police nationale, la tolération et/ou la complicité de l’Éxécutif dans les assassinats ciblés et les massacres dans les quartiers populaires, la banalisation de la corruption et du népotisme installés à tous les étages de l’édifice social.
La collectivité territoriale de Martinique a annoncé mardi 12 octobre qu’elle allait se porter partie civile dans le procès pour empoisonnement au chlordécone, un pesticide qui a causé une importante pollution en Guadeloupe et en Martinique.
L’injonction au changement de la carte politique en France et en Guadeloupe nous renvoie tous à un sentiment diffus de l’accélération du temps. Et c’est notamment le cas pour Victorin Lurel qui s’apprête, selon notre toute récente analyse politique , à abattre sa dernière carte. 
Justin Daniel, Carine David
Le prix Nobel de la paix récompense deux symboles de l’indépendance de la presse. Il a été attribué conjointement à Maria Ressa et Dimitri Mouratov
Paris – Six mois après l’enlèvement du journaliste Olivier Dubois par un groupe jihadiste au Mali, sa famille a décidé de monter d’un cran dans sa mobilisation aidée par Reporters sans frontières (RSF) qui lance une campagne de soutien dans 13 villes françaises.
Les migrantes originaires d’Afrique de l’Ouest sont de plus en plus nombreuses à tenter de rallier les Canaries, archipel espagnol situé au large du Maroc. Un voyage au cours duquel certaines d’entre elles se retrouvent à la merci des passeurs et exploiteurs en tout genre.
Les Martiniquais n’en peuvent plus des contraintes qui leur sont imposées du fait de la lutte contre le Covid 19, ils voient avec de plus en plus d’inquiétude s’éloigner la perspective d’un retour à la normale. Face à la catastrophe qui menace la poursuite de leurs activités de tous ordres, ils implorent l’Etat français, habituellement vilipendé par les mêmes. ( le PPM n’est pas le dernier à réclamer assistance ), de voler à leur secours ; avec l’attitude du “mendiant arrogant” dénoncé par Césaire, ils exigent même davantage de soutien financier de la part de l’État, mais refusent obstinément de se plier aux recommandations vaccinales des autorités de santé publique. Ce n’est pas le moindre des paradoxes s’agissant de nos autonomistes locaux qui se veulent maîtres de leurs décisions. Sans s’en rendre compte en effet ,ce qu’ils récusent en réalité c’est l’opportunité qui leur est donnée ,au travers de leur choix de se faire ou non vacciner ,de” faire peuple “(autrement qu’en paroles), en misant sur l’immunité collective pour venir à bout de cette funeste épidémie.
Le débat politique actuel en France sent le renfermé et la moisissure. La chevauchée infernale de l’extrême droite laisse derrière elle une gangrène qui infecte les esprits. Une nuit sans lumière. Une impasse dont beaucoup peinent à trouver l’issue.
Le temps n’est pas à l’évocation des fautes et erreurs qui ont accompagné chacune des facettes de l’œuvre de Bernard Tapie. Car il n’est pas de domaine investi par cet homme qui ne soit assorti de déconvenues d’égale importance que les succès remportés. Non pas pour des faits d’incompétence mais à cause d’agissements pour le moins douteux. En affaires, les méthodes qui l’ont mené au succès l’ont souvent conduit devant les tribunaux. En matière sportive ses succès incontestables ont été obscurcis par des soupçons et une condamnation judiciaire qui n’a pas été contestée.
Une enquête publiée dimanche, à laquelle ont collaboré environ 600 journalistes de l’ICIJ, met en cause le premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d’Équateur entre autres.
Montserrat est un petit territoire britannique située en mer des
Caracas – Les Vénézuéliens se sont réveillés vendredi avec six zéros en moins sur leur monnaie, le bolivar, ce qui rendra plus facile les transactions quotidiennes, mais ne devrait pas bouleverser la vie du pays en proie à l’inflation la plus élevée au monde.
Ainsi donc, sous le titre « Vieux créoles à Paris : ils racontent leur choix de l’aventure hexagonale dès les années 1940 », un documentaire présenté par France TV rapporte des témoignages rappelant que la migration vers la France, pas encore l’Hexagone mais déjà la Métropole, n’a pas commencé avec le BUMIDOM. La célèbre chanson « Adieu foulards, adieu madras » qui avait préexisté à la venue des Indiens aux Antilles, atteste de la réalité d’une circulation des hommes qui ne fut pas que d’immigration. Toutes entières préoccupées à stigmatiser la période du BUMIDOM, la littérature et la presse n’ont pas été friandes de ce moment essentiel de la migration contemporaine des Antillais vers la France. Aussi, malgré la richesse des témoignages on ne peut réprimer une réserve à l’endroit de l’un d’eux qui n’a pas vécu durant deux années de suite en France.
La Terre, notre logement habituel, tourne sur elle-même. Et nous découvrons qu’elle ne présente pas aussi la même face aux mondes qui l’entourent.
L’artiste cubain Hamlet Lavastida a été libéré ce week-end après trois mois de détention pour être directement conduit à l’aéroport et contraint de prendre un vol pour l’Europe avec interdiction d’un retour à Cuba. L’artiste et sa compagne, la poétesse cubaine Katherine Bisquet, elle aussi forcée à l’exile, sont arrivés dimanche soir en Pologne.
Le récent débat pugilistique qui a médiatiquement opposé Jean-Luc Mélenchon à Eric Zemmour, a confronté les tenants de deux visions de la relation de la France à son ancien empire colonial, et aux migrations des indigènes qui en découle. Nostalgique de l’Empire,Eric Zemmour, reste fermement attaché aux vertus du « Nos ancêtres les Gaulois » et défend l’Assimilation comme principe d’intégration des étrangers dans la République.L’Esprit critique des Lumières, incarné par un Jean-Luc Mélenchon paradoxalement inspiré par Édouard Glissant, lui répond qu’en matière de société multiculturelle, l’expérience historique place les sociétés antillaises au premier rang d’un idéal souhaitable pour promouvoir le « vivre ensemble » (sic)… Du point de vue pugilistique, je prononce un match nul. Vraiment nul. Du point de vue intérieur de la colonie Martinique, je récuse ici tout éloge de l’Assimilation ou de la Créolisation comme proposant des modèles culturels souhaitables quant à leurs bénéfices humains, ou en terme de « paix sociale ».
Port-au-Prince – L’émissaire américain en Haïti Daniel Foote a démissionné, dénonçant dans une lettre cinglante les expulsions « inhumaines » par les Etats-Unis de milliers de migrants haïtiens vers leur pays en proie à la terreur des gangs armés.
Kaboul – L’angoisse monte chez les Afghanes éduquées, qui craignent un avenir assombri à mesure que le nouveau gouvernement des talibans leur ferme des portes pour le travail ou l’éducation, en affirmant avoir encore besoin de temps pour les y autoriser.
Tout autant que la détestation de E. MACRON, qu’ils partagent avec les « Patriotes » de PHILIPPOT, ce qui me paraît faire tenir l’agrégat des anti-vaccins, anti-passes, anti-masques, anti confinements et anti couvre-feux des Antilles françaises c’est le déni de réalité et conséquemment le refus obstiné de la règle élémentaire de l’objectivité : la critique de la gestion de crise est un exercice normal en démocratie, elle ne doit pas pour autant masquer notre part de responsabilité. A moins de penser que la santé des populations et des personnes ne dépend que de l’Etat et pas en partie d’elles-mêmes. A moins aussi d’ignorer l’incidence du comportement des citoyens et usagers sur le fonctionnement et l’efficacité du système de santé et de soin, et ce particulièrement en cas d’épidémie.