Catégorie : Politiques

Dominique de Villepin : « N’entre pas ici, Arthur Rimbaud »

— Par Dominique de Villepin Ancien premier ministre (2005-2007) —

Faire entrer Arthur Rimbaud et Paul Verlaine au Panthéon serait trahir ces esprits rebelles et, sous prétexte d’honorer un couple, réduire leur œuvre respective à leur passion amoureuse, s’insurge, dans une tribune au « Monde », l’ancien premier ministre.

Tribune. 

Lancée il y a peu, une pétition suggérant de transférer les dépouilles d’Arthur Rimbaud et de Paul Verlaine au Panthéon a engendré une de ces polémiques dont la France, pays éminemment littéraire, a le secret. Pour assurer le battage, les auteurs ont motivé leur supplique, présentant les deux poètes comme « les Oscar Wilde français » : le but affiché n’est pas tant de célébrer deux génies de la littérature que d’installer dans le mausolée un couple érigé au rang d’icône.

Ainsi, deux vies, deux œuvres aussi protéiformes seraient réduites à une passion amoureuse. Cette essentialisation, qui paraît reléguer la poésie au rang d’accessoire, est en soi si caricaturale qu’elle n’appelle d’autre commentaire qu’un immense éclat de rire. Elle est aussi absurde que les protestations des ligues de vertu.

Il s’est cependant trouvé, pour soutenir cette pétition, plus de cinq mille signataires dont la qualité et l’autorité obligent à la considérer non pour ce qu’elle dit, mais pour ce qu’elle est : un symptôme de la crise d’identité que traverse la France.

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Les historiens n’accusent pas vraiment Joséphine de Beauharnais

 (Lettre -2- à Oliwon Lakaraïbe)

— Yves-Léopold Monthieux—

La page débats de France-Antilles de ce jeudi revient sur le « phénomène » Joséphine qui apparaît, ainsi que le dit le titre principal, comme le sujet d’un « débat sans fin ». Cependant, au vu du dossier du jour et de l’article principal, tout indique qu’on devrait plutôt s’acheminer vers la fin du débat, à moins que ce ne soit un fonds de commerce politique à conserver à tout prix. En effet, tous les témoignages évoqués dans cet article concourent à la mise hors de cause de l’impératrice dans le rétablissement de l’esclavage par son époux, Napoléon Bonaparte.

Des sous-entendus persistants, mais aucune preuve historique.

En réalité, le professeur Armand Nicolas, ancien secrétaire général du parti communiste, continue d’influencer la conscience historique martiniquaise. Formellement, il n’a accusé Joséphine de Beauharnais que d’avoir été esclavagiste. Sauf que les mots on un sens et que le simple fait de posséder des esclaves comme Bissette, le Père Labat ou Toussaint-Louverture, ne faisait pas de ces personnes des esclavagistes. Mais si l’historien ne répond pas à la question de l’influence de l’impératrice auprès de son mari, il fait par l’adjectif « notoire » planer le doute dans les consciences et conduit les esprits à lier sa situation de fille de colon possesseur d’esclaves à celle de promotrice de l’esclavage.

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« N’y avait-il pas mieux à faire ? »

— Par Marc Séfil, historien —

En juillet 2014, se tint au Museo Napoleonico de La Havane le 12e Congrès Napoléonien. Ce musée abrite une des plus importantes collections d’objets ayant appartenu à Napoléon rassemblée par Julio Lobo Olavarría, un riche cubain admirateur passionné de l’empereur. Exilé après la révolution castriste, sa collection passa dans « le patrimoine de la nation cubaine ». Le régime castriste intégrant ses objets et tenant colloque sur un esclavagiste ! Nos idéologues locaux, aussi thuriféraires de ce régime, auraient-ils raté une leçon en voulant éradiquer Joséphine de l’espace public ? Ne privent-ils pas la Martinique d’un formidable produit d’appel touristique sur la base de faits non encore prouvés ? Aucun document n’atteste que Joséphine est responsable du rétablissement de l’esclavage. Or, trois le corroborant et dûment authentifiés sont nécessaires pour qu’un fait soit avéré. Principaux bénéficiaires du commerce triangulaire et financiers des guerres napoléoniennes, les armateurs de Nantes, La Rochelle ou Bordeaux, y ont beaucoup plus contribué que les charmes de Joséphine.

Quant à son lieu de naissance. Martinique ou SainteLucie ? Une vieille controverse que l’historienne Suzanne England-Ancey a tenté d’apaiser même si les documents sur lesquels elle s’appuie (Cf.

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« TU’T MUN sé MUN »

— Par Olivier Bérisson, président du mouvement politique spirituel « MUN »
Le 26 juillet 2020, MUN répond à l’appel du retrait des statues de JOSEPHINE et DESNAMBUC situées à la savane FOYAL. Cette démarche s’inscrit pleinement dans les soulèvements de : Vérité, Justice, Harmonie, Rectitude, Valeurs Originelles Ancestrales. Le 1er janvier 2020, le mouvement politique spirituel MUN recouvre ces statues et celle de DUPARQUET au Prêcheur, des couleurs ROUGE VERT NOIR. Faut-il rappeler qu’une colonie est au service exclusif d’une métropole. Il est dit depuis 1946 que la colonie n’existerait plus ! Qu’est ce qui ferait que les symboles, les personnages, les pensées suprématistes trôneraient comme une fierté dans nos espaces ; pire, dans nos cerveaux ?

22 mai, 26 juillet 2020 ouvrent très fortement le retour à notre véritable ancestralité. Nous avons un lien profond avec tout du visible et de l’invisible. Ceux qui ont oeuvré pour crier, défendre, protéger la vie, sont absents de nos espaces. L’histoire du chasseur, n’est pas l’histoire du chassé !

Nous défendons le lien filial avec TOUT, notamment nos ancêtres méritants. Quelle est cette dite humanité qui érige en monument des criminels, des colonialistes déguisés en abolitionnistes… des créoles, femme d’empereur esclavagiste ?

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Diversité dans les médias : « On n’est pas du tout en phase avec la réalité », regrette une membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel

Le dernier baromètre du CSA montre que les hommes blancs, diplômés et résidant en ville sont toujours surreprésentés à la télévision. Pour Carole Bienaimé-Besse, la désertion du jeune public pourrait pousser les chaînes à agir.

La télévision ne reflète pas la diversité de la société française et elle le fait même de moins en moins. C’est le bilan peu reluisant du baromètre annuel réalisé par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). À la télévision, les populations très diplômées, urbaines, blanches, masculines et sans handicap sont toujours surreprésentées. « On n’est pas du tout en phase avec la réalité », déplore sur franceinfo Carole Bienaimé-Besse, en charge des questions de diversité au CSA.

franceinfo : Entre le monde tel qu’il est présenté dans l’audiovisuel et la réalité de la société, on a deux mondes qui n’ont rien à voir ?

Carole Bienaimé-Besse : Non, effectivement, on a beaucoup, beaucoup de CSP+ à l’antenne. On est à peu près 73% de CSP+ alors que dans la vraie vie, nous sommes seulement à 28%. Donc, on voit bien qu’on est pas du tout en phase avec la réalité, ce qui fait qu’on a une sous-représentation des personnes en situation de précarité et des personnes CSP moins.

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Septembre, mois du 150ème Anniversaire de l’Insurrection du Sud à la Martinique.

Une lecture théâtralisée est organisée par l’Association Féministe Martiniquaise « Culture Égalité », ce mercredi 30 septembre 2020, de 18:30 à 20:30, à la Maison pour toutes et tous de Tivoli

La lecture est celle de « 1870, FEMMES AU CONSEIL DE GUERRE », une pièce d’Huguette Bellemare et Hervé Deluge, d’après les travaux de l’historien Gilbert Pago.

Le site « Cases Rebelles » parle de la place des Femmes dans les procès qui ont suivi les événements ; extraits.

Un conseil de guerre : 

L’instruction judiciaire aura lieu alors que le Sud est en état de siège, sous l’entière responsabilité des forces armées coloniales : c’est donc un conseil de guerre « réuni pour juger les accusés compromis dans l’insurrection du Sud ». Aux lendemains de l’insurrection, la bourgeoisie blanche réactionnaire avait réclamé des mesures expéditives et une répression terrible qui devrait « une fois pour toutes, mater toutes velléités de résistance ». 

La place des Femmes : 

Quant aux femmes , elles se signalèrent par leur ardeur, ce qui fit dire au gouverneur  qu’elles « se sont montrées dans la lutte plus cruelle que les hommes ».

Les pressions de l’accusation ont commencé dès les interrogatoires lors des arrestations.

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Histoire et théâtre : « L’impossible procès »

Les 28 et 29 septembre 2020 au Festival des Zébrures d’Automne à Limoges

Du 5 au 28 octobre 2020 au Théâtre de l’Épée de Bois à la Cartoucherie de Vincennes, à Paris

— par Janine Bailly —

Les événements historiques

Les émeutes de mai 1967 en Guadeloupe sont des affrontements qui se produisent dans l’île entre gendarmes et manifestants. Tout d’abord en mars, une agression raciste est à l’origine d’émeutes et de grèves à Basse-Terre et Pointe-à-Pitre, si bien que le préfet de l’île, Pierre Bolotte, fait déployer deux escadrons de gendarmerie. Puis le 24 mai, les ouvriers du bâtiment se mettent en grève pour obtenir une augmentation de salaire de 2,5%, et la parité en matière de droits sociaux.(site Wikipédia)

S’ensuivent alors trois journées de répression. Les plus importantes se déroulant à Pointe-à-Pitre, les 26, 27 et 28 mai, entraînent la mort de huit personnes identifiées, un bilan bientôt revu à la hausse ! L’historien Benjamin Stora estime que le massacre a été « ordonné sciemment sur le terrain et approuvé par le gouvernement sous la présidence du général de Gaulle ».

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Chemin d’avenir Martinique

— Par G. Constantin —

La journée du mercredi 19 août 2020 est certainement à marquer d’une pierre « rouge-vert-noir »… Un collectif de Martiniquais éveillés s’est réveillé au matin d’une nouvelle ère. Il avait appelé le peuple martiniquais à venir soutenir certains des leurs face au palais de justice où se déroulait leur procès, suite à des accusations de rebellions contre les forces de l’ordre lors d’une manifestation contre le chlordécone devant un supermarché. Jusqu’à maintenant de telles initiatives débouchaient malheureusement sur un affrontement entre les forces de l’ordre et les manifestants,ayant comme conséquences inéluctables des débordements violents, de part et d’autre. Et surtout débouchaient sur un brouillage du message de fond et des revendications, perdus dans le tumulte des cris, des bombes lacrymogènes, des infos et « fake news », du parti pris, de la récupération, et pour aboutir au clivage de la société martiniquaise : nous n’étions plus pour les actions contre le chlordécone, mais pour ou contre les manifestations, les activistes, les violences, les jeunes, les forces de l’ordre, l’État… Etc. L’objectif premier noble et sérieux, le chlordécone, s’enfouissait alors inexorablement dans la terre martiniquaise.

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Le 25 septembre, journée nationale d’hommage aux harkis.

Un harki, prononcé /ʔaʁki/ (de l’arabe حركي, harkī), désigne, au sens strict, un individu servant en Algérie française dans une formation paramilitaire.

Harki désigne par extension une partie des supplétifs engagés dans l’armée française durant la guerre d’Algérie sans avoir le statut de militaires. Les « harkas », formations très mobiles, sont d’abord employées localement pour défendre les villages, puis constituées en commandos offensifs sous la responsabilité d’officiers français. Les harkis comme les autres supplétifs obtiennent le statut d’anciens combattants en France par une loi du 9 décembre 1974 s’ils habitent en France et à partir du 23 juillet 2010 s’ils habitent en Algérie.

La France s’engage à accueillir tous les harkis et leur famille rapprochée après la guerre d’Algérie, mais revient sur l’engagement à la suite des accords d’Evian. Seuls 42 500 harkis trouvent finalement refuge en France métropolitaine. Les harkis et leurs descendants représenteraient en 2012 entre 500 000 et 800 000 personnes en France.

Les présidents français, à partir de Jacques Chirac, s’expriment publiquement sur l’abandon des harkis par la France. Abdelaziz Bouteflika affirme en 2005 que « les enfants des harkis ne sont pas responsables des actes de leurs parents » ; des lois empêchent cependant l’accès des descendants de harkis à certaines fonctions, en particulier politiques.

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La Martinique et les déboulonnages de statues

— Par Pierre Drela —
Que n’a-ton pas vu et entendu sur ces événements qui ont tenu en haleine la population ces derniers temps. Il y a eu les pour, les contres, et les indifférents. En analysant ces comportements, moi simple citoyen, je ne peux cautionner ces spectacles qui s’étalaient à longueur de journée dans les médias.

La Martinique, petite île de la Caraïbe autrefois appelée Madinina, a son histoire que nous connaissons tous, elle n’est pas glorieuse mais elle la supporte. Pourquoi l’amputer de ses statues ? Il y avait certainement une autre façon de faire que de croire qu’elle va ignorer son passé. Certes, nous n’en sommes pas fiers, mais nous gardons les traces qu’une minorité, par méconnaissance ou par mise en cause d’une certaine caste qu’elle ne veut plus tolérer, s’amuse à une provocation qui dérange le simple citoyen. On ne lui a pas demandé son avis à celui qu’on appelle Ti Sonson, le Martiniquais qui demande à vivre en paix. Un quarteron d’individus irresponsables soutenus par des revanchards se sont amusés à vandaliser, à s’en prendre à certains magasins appartenant à une ethnie qu’il montre du doigt pour avoir introduit un pesticide utilisé dans les bananeraies et destiné à éradiquer des charançons qui détruisaient les bananiers.

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Des centaines de médecins supplémentaires dénoncent «l’esclavage» de Cuba devant la CPI

Des centaines de médecins cubains ont livré de nouveaux témoignages accusant leur gouvernement de les avoir mis en «esclavage» lors de missions à l’étranger, dans le cadre d’une plainte déposée l’an dernier à la Cour pénale internationale (CPI), ont annoncé mardi 22 septembre des associations de plaignants.

Illustration : Alfred Marie-Jeanne accueillant des médecins cubains en Martinique

Fierté nationale créées après la révolution, les missions médicales cubaines à l’étranger sont aussi devenues l’une des principales sources de revenus du gouvernement de l’île caribéenne grâce à des milliers de soignants dans des dizaines de pays. Mais une plainte déposée en mai 2019 à la CPI accuse notamment l’ex-président Raul Castro et l’actuel, Miguel Díaz-Canel, de crimes contre l’humanité pour «esclavage, persécution et autres actes inhumains».

Le nombre de témoignages versés à ce dossier a bondi à 622 en août, contre 110 lors de son dépôt, a annoncé mardi à Madrid Javier Larrondo, fondateur du groupe des Défenseurs des prisonniers cubains (CPD), porteur de la plainte avec le groupe politique Union patriotique de Cuba (Unpacu). «622 témoignages qui sont identiques, similaires (…) de médecins cubains dans le monde entier» qui ont souffert «d’esclavage», a dénoncé Javier Larrondo.

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Roselyne Bachelot va inviter ses collègues ministres à une projection du film « Mignonnes »

La ministre de la Culture, qui avait pris la défense la semaine dernière de la réalisatrice Maïmouna Doucouré, va organiser une projection de son film « Mignonnes » et y convier les ministres 

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot va organiser avec la ministre déléguée auprès du Premier ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et des hommes Elisabeth Moreno, une projection de Mignonnes, le film de Maïmouna Doucouré attaqué par les conservateurs américains, a confirmé le ministère de la Culture mercredi 23 septembre.

Roselyne Bachelot invitera les ministres qui souhaitent s’associer à son initiative, précise le ministère, qui confirme une information du Journal du Dimanche sans fournir plus de détails pour l’instant. 

La ministre de la Culture avait pris vendredi la défense de la réalisatrice française Maïmouna Doucouré, dont le film Mignonnes fait l’objet d’attaques aux Etats-Unis.

Roselyne Bachelot défend le film et invite au débat

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« Ensemble, défendons la liberté » : l’appel inédit d’une centaine de médias français

Lettre ouverte à nos concitoyens

— Par Collectif —

À l’initiative de Riss, directeur de la publication de « Charlie Hebdo », des représentants de journaux français se sont réunis pour débattre des menaces qui pèsent sur la liberté d’expression. Plus d’une centaine de médias signent et publient une « lettre ouverte à nos concitoyens ».

Il n’est jamais arrivé que des médias, qui défendent souvent des points de vue divergents et dont le manifeste n’est pas la forme usuelle d’expression, décident ensemble de s’adresser à leurs publics et à leurs concitoyens d’une manière aussi solennelle.

Si nous le faisons, c’est parce qu’il nous a paru crucial de vous alerter au sujet d’une des valeurs les plus fondamentales de notre démocratie : votre liberté d’expression.

Aujourd’hui, en 2020, certains d’entre vous sont menacés de mort sur les réseaux sociaux quand ils exposent des opinions singulières. Des médias sont ouvertement désignés comme cibles par des organisations terroristes internationales. Des Etats exercent des pressions sur des journalistes français « coupables » d’avoir publié des articles critiques.

La violence des mots s’est peu à peu transformée en violence physique.

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Les Neuf de Little Rock rentrent à l’école, protégés par la 101e division aéroportée, pendant la déségrégation le 24 septembre 1957

En 1957, les neuf de Little Rock sont un groupe d’élèves afro-américains (six filles et trois garçons) inscrits à la Little Rock Central High School qui furent empêchés d’étudier par les partisans de la ségrégation raciale dont le gouverneur de l’Arkansas, Orval Faubus. Le président des États-Unis Dwight D. Eisenhower fit alors intervenir l’armée pour que le maintien du droit soit assuré.

Cette crise est considérée comme l’un des événements les plus importants du mouvement afro-américain des droits civiques ; elle fut une confrontation entre le pouvoir de l’État et le gouvernement fédéral.

Historique
Début septembre, c’est la rentrée scolaire et pour les personnes colorées, la ségrégation raciale est légalement abolie depuis l’arrêt de la cour suprême Brown v. Board of Education of Topeka en 1954. Malgré cela, la ségrégation scolaire qui sépare Noirs et Blancs depuis la fin de la Reconstruction après la guerre de Sécession (période entre 1865 et 1877 ayant suivi la défaite des Sudistes et la fin de l’esclavage), entraîne des incidents chaque année.

Le 4 septembre 1957, dans la ville américaine de Little Rock, capitale de l’Arkansas, neuf élèves noirs sont attendus au lycée central de la ville jusque-là réservé aux seuls Blancs1.

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« Le traitement réservé à Danièle Obono est une offense faite aux femmes, à toutes les femmes »

— Collectif —

Pour la philosophe Martine de Gaudemar, qui est à l’initiative d’un texte signé par plus de 60 intellectuels, enseignants, artistes…, l’article de« Valeurs actuelles », avec pour héroïne « de fiction » la députée française, est une humiliation de sa personne en ce qu’il la renvoie à un destin de soumission qui serait « naturel ».

Tribune. Sous couleur de fiction, la députée (La France insoumise) de la République Danièle Obono a été victime d’un traitement ignoble de la part du magazine Valeurs actuelles dans un article non signé [dans son numéro du 27 août]. Le fait d’être représentée en esclave noire enchaînée, collier de fer au cou, porte atteinte à la dignité de la personne humaine.

Les propos tenus par Danièle Obono, que certains peuvent réprouver, ne doivent pas servir de prétexte pour refuser la solidarité avec la victime d’un traitement infâme. Il peut y avoir désaccord politique. Mais aucun différend politique ne saurait justifier un traitement qui porte atteinte à l’image de la personne humaine. Mettre ce traitement ignominieux au compte de celui ou de celle qui le subit n’est pas mieux que d’incriminer les vêtements portés par la victime d’un viol.

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Le rendez-vous, en Guyane, de mars 2021

— Par René Ladouceur —
Chassez les intrigues de la politique, elles reviennent toujours au galop ! Alors que les Guyanais commencent à peine à goûter les plaisirs de «l’allègement des mesures de freinage » engagées contre la propagation de la Covid-19, des rumeurs courent les couloirs du pouvoir et les calculs y vont à la vitesse des ordinateurs. La machine politicienne s’est remise en route à plein tube, à supposer d’ailleurs qu’elle ne se soit jamais arrêtée. La politique est en effet un monde sans repos dans lequel on ne dort toujours que d’un œil.
A dire vrai, le contexte actuel n’est vraiment pas de nature à détendre l’atmosphère. Tant s’en faut. La crise sanitaire a modifié tant de choses que l’on est obligé de prendre en compte l’état du territoire d’aujourd’hui pour faire face à l’infernal calendrier qui l’attend d’ici l’an prochain : élections sénatoriales à la fin du mois de septembre, suite des élections municipales en octobre prochain puis cap sur l’élection à la CTG de mars 2021, avec une campagne ouverte probablement dès le mois de novembre.
Si la Covid-19 ne se réveille pas, c’est donc une furieuse course de haies électorales qui attend les partis politiques et les Guyanais.

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Dans la presse, le dossier : Rimbaud et Verlaine au Panthéon ?

Les temps sont difficiles, chantait Léo Ferré… alors évadons-nous en compagnie des chanteurs et des poètes, rêvons un peu, avec Jean-Louis Aubert et le groupe Téléphone,  d’un autre monde où la Terre à nouveau tournerait rond… où des polémiques – tantôt enflammées jusqu’au ridicule – n’auraient plus pour sujet le port ou non du masque, la crédibilité ou non d’un Professeur Raoult, la légitimité de Madame ou Monsieur le Ministre “de”…, toutes questions suscitant autant de commentaires qu’une nouvelle affaire Dreyfus ! Le débat dans la presse est aujourd’hui lancé sur le sort qu’il serait bon de réserver aux tristes mais célèbres cendres d’un couple éphémère, à tort ou à raison mythique, à deux icônes de nos manuels scolaires en vigueur : qui n’a pas autrefois frémi d’émotion, ou transpiré à en retenir les vers pour ce qui était la traditionnelle heure de récitation, sur Le dormeur du Val de l’un, Le ciel est par-dessus le toit de l’autre ? Et si c’était là tout bonnement l’occasion pour chacun d’aller découvrir ou relire, débarrassé de toute injonction pédagogique, les merveilles engendrées par Verlaine et Rimbaud – les poètes, pas les hommes dont peu nous importe la vie intime ?

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Maintenir les emplois au Centre de Santé Polyvalent de Martinique

— Communiqué de la CGTM Santé —

La CGTM SANTE apporte son plus complet soutien aux salariés du CDSPM, qui depuis le mois de mai 2020, sont mobilisés au travail. Durant cette période de pandémie covid, les salariés ont travaillé pour continuer leur mission de service publique, et maintenir leurs actions en faveur des plus vulnérables.

Nous rappelons, que notre conception du centre de santé médico-social s’inscrit dans la solidarité pour soigner et accompagner la population martiniquaise.

Nous insistons sur l’urgente nécessité que des moyens nous soient alloués à hauteur des besoins de nos services de santé et d’aide à la personne. Le Centre de Santé Polyvalent de la Martinique à apporter une prise en charge globale des martiniquais avec une approche à la fois médicale et sociale.

Le CDSPM est une structure de soins ayant plus d’un siècle d’engagement en matière de santé, sans aucune discrimination, il se veut multidisciplinaire et pluri professionnel, alliant le soin, la prévention, l’éducation sanitaire et thérapeutique.

Nous dénonçons, un CA et une direction, méprisant l’humain favorisant un budget excédentaire.

Le but non avoué est bien de vider le CDSPM de salariés soit disant trop bien payés balayant le côté social et le travail de proximité.

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Diffraction du temps et tensions au sein de la société martiniquaise

— Par André Lucrèce, Sociologue, Écrivain —
La plupart des réactions aux tensions existantes dans la société martiniquaise ne produisent pas de sens et encore moins d’analyses ou de solutions à une situation qui risque de perdurer. Diffraction du temps car tandis qu’une jeunesse en colère – et je ne parle pas seulement de ceux qui se revendiquent du drapeau « rouge, vert, noir » – dénonce une situation intolérable dans notre pays, la réponse de certains « analystes » et de certains médias est de tomber dans l’emphase historique.
Je l’ai rappelé récemment lors une interview donnée à France Culture à l’occasion d’une émission sur Fanon : Fanon a fertilisé à un niveau jamais atteint la connaissance du monde colonial. Son introspection de ce monde, intelligente et sensible, est éminemment précieuse. Une des idées fondamentales de Fanon est de ne jamais être en état de créance ou de débit vis-à-vis de l’histoire.
« Je ne suis pas prisonnier de l’histoire. Je ne dois pas y chercher le sens de ma destinée » affirme-t-il et il ajoute : « Je ne suis pas esclave de l’Esclavage qui déshumanisa mes pères », « Je n’ai ni le droit ni le devoir d’exiger réparation pour mes ancêtres domestiqués ».

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Gloriyé Septanm 1870 : Cent cinquantenaire de l’Insurrection du sud Septembre 2020

Manifestation commémorant les 150 ans de l’Insurrection de Septembre 1870

Pour commémorer la grande Insurrection du Sud de septembre 1870, date particulièrement marquante de l’Histoire des Martiniquais, la Collectivité Territoriale de Martinique organise une manifestation solennelle et artistique, le samedi 19 septembre 2020, à partir de 17h.
Cet événement qui célèbre les 150 ans de l’Insurrection de septembre 1870, s’articule autour de 3 idées :

     • Marquer nos lieux de mémoire
     • Réciter l’Histoire « du dedans »
     • Faire appel à nos artistes.

Est donc organisée, au Polygone Desclieux à Fort-de-France, outre un dépôt de gerbe en hommage à tous les Insurgés tombés lors de ce soulèvement, une soirée culturelle dont les temps forts sont les suivants :
• Mot de bienvenue par Marie-Hélène Léotin, Conseillère exécutive en charge du patrimoine et de la culture de la CTM
• Intervention & Discours
Michel Michalon, Comité Gloriyé Septanm 70
Alfred Marie-Jeanne, Président du Conseil Exécutif de la CTM
• Dépôt de Gerbe sur la stèle
• Prestations artistiques :
– Loriane Zacharie
– Mapie (slam)
– AM4.
(Un QR Code est installé sur le site du Polygone pour permettre aux visiteurs d’accéder aux informations disponibles en ligne).

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Venezuela: Maduro et des ministres à l’origine de crimes contre l’humanité, selon l’ONU

Selon un rapport présenté mercredi 16 septembre par des enquêteurs des Nations unies, le président vénézuélien Nicolas Maduro ainsi que des membres de son gouvernement sont à l’origine de possibles crimes contre l’humanité au Venezuela.

Ce rapport était attendu et, selon de nombreux experts, ses conclusions ne pouvaient être différentes. Malgré l’impossibilité de se rendre sur place pour mener à bien leur travail, les enquêteurs des Nations unies ont acquis la certitude que le président Nicolas Maduro, ainsi que le ministre de la Défense et celui de l’Intérieur, ont « donné des ordres ou coordonné des activités menant à de graves violations de droits de l’Homme ».

L’enquête se base sur plus de 270 entretiens menés à distance avec des victimes. D’après Marta Valinas, la cheffe des enquêteurs de l’ONU, ces actes sont loin d’être isolés.  « Ces crimes ont été coordonnés et commis au nom de directives d’État en connaissance de cause et avec le soutien direct d’officiers supérieurs et de hauts responsables du gouvernement », affirme-t-elle.

Nos conclusions sont claires. Sur la base des informations recueillies, la mission a des motifs raisonnables de croire que de graves violations des droits de l’Homme et des crimes internationaux ont eu lieu au Venezuela au cours de manifestations, mais aussi via une répression politique ciblée et dans le cadre d’opérations de maintien de l’ordre.

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Lettre ouverte (1) à Oliwon Lakarayib sur les évènements de décembre 1959.

— Par Yves-Léopold Monthieux —

La reprise systématique d’infos empilés sur les vieilles étagères des rédactions confirme une récurrence à laquelle les médias semblent avoir définitivement renoncé à se détacher : la répétition d’une histoire écrite à partir de vérités fabriquées sur les tréteaux électoraux. Le BUMIDOM est-il évoqué sur un plateau de télévision, aussitôt on vous ressort mécaniquement des placards une vidéo racontant l’histoire des enfants réunionnais de la Creuse. Non, messieurs-dames les nouveaux journalistes, les archives laissées par vos aînés ne sont pas des pages d’Évangile.

Lire aussi : Émeutes de décembre 1959 : une présentation scandaleuse de l’Histoire.

« Les archives laissées par vos aînés ne sont pas des pages d’ Évangile  »

On ne sait pas pourquoi, on a encore ressorti ce samedi le couplet convenu relatant, en deux lignes et trois photos misérabilistes, les incidents de décembre 1959, de l’OJAM ou de la fusillade du Lamentin. Il n’est pas tenu compte, par exemple, des travaux conduits sous la direction de l’éminent historien Benjamin Stora, spécialiste mondial de la décolonisation. Pour s’en tenir aux évènements de 1959, entre les allégations politico-historiennes tendant à y voir une quasi-révolution et les conclusions de la commission Stora affirmant qu’il n’en fut rien, la doxa intellectuelle – presse, historiens et autres adeptes des sciences humaines – soucieuse de ne pas heurter la bien-pensance, a décidé une fois pour toutes de tourner le dos à la vérité historique.

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« Charlie Hebdo » : « Nous ne vous laisserons pas seuls »

Élisabeth de Fontenay, Ariane Mnouchkine, Marcel Gauchet, Carlo Ginzburg et d’autres intellectuels saluent la décision du journal d’avoir republié les caricatures qui avaient fait de lui une cible des islamistes.

« Car nous ne nous coucherons jamais. Nous ne renoncerons jamais. » Ces mots, d’une clarté sans fioritures, Riss, directeur de la publication de Charlie Hebdo, les écrit dans son édito du 2 septembre 2020, jour de l’ouverture du procès des tueries de janvier 2015.

Au cours de ces journées tragiques, furent assassinés : à Charlie Hebdo, Frédéric Boisseau, Franck Brinsolaro, Cabu, Elsa Cayat, Charb, Honoré, Bernard Maris, Ahmed Merabet, Mustapha Ourrad, Michel Renaud, Tignous, Wolinski. A Montrouge : Clarissa Jean-Philippe. A l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes : Philippe Braham, Yohan Cohen, Yoav Hattab, François-Michel Saada. D’autres furent gravement blessés, dans leur chair, et dans leur âme à jamais.

Riss écrit aussi : « Si le crime est si difficile à nommer, c’est parce qu’il fut commis au nom d’une idéologie fasciste nourrie dans les entrailles d’une religion. Et rares sont ceux qui, cinq ans après, osent s’opposer aux exigences toujours plus pressantes des religions en général, et de certaines en particulier.

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Le poids de l’assimilation est encore réel

— Par Frantz Succab —

Quand le président Macron annonce une loi contre le « séparatisme », c’est le vieux républicanisme nationaliste français qui redevient d’actualité ; celui-là même, qui prôna l’assimilation comme crédo pour l’ensemble de ses possessions coloniales. La lutte de l’État français contre le séparatisme dans les outremers a une histoire singulière.  Qui qualifiait-on ici de « séparatistes » ? Ceux qui voulaient sortir du statut de colonisés assimilés. Sous ce rapport, une récente publication intitulée « Aux Antilles, le socle culturel de l’assimilation n’est plus d’actualité » signée Jean-Marie Nol (Madinin’art 31/8/2020) suscite en nous une réflexion critique.

De notre point de vue, pour commencer, l’assimilation ne fut jamais le « socle culturel » de la problématique politique en Guadeloupe, mais le couvercle institutionnel et idéologique qui pèse en permanence sur l’esprit public. Qu’est-ce qui conduit l’auteur à poser comme dépassé un obstacle qui paralyse encore toute volonté de faire peuple, voire nation singulière ?

Même lorsque le constat est fait qu’en Martinique et en Guadeloupe il y a rejet par une partie de la jeunesse des symboles de la présence française, pourquoi minimiser en parlant de « banalisation de la radicalisation des esprits ».

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Mort de George Bizos, infatigable avocat de Nelson Mandela

L’avocat des droits de l’homme et combattant contre l’apartheid George Bizos est décédé en Afrique du Sud ce mercredi, à l’âge de 92 ans. Il était l’avocat et proche ami de Nelson Mandela, et a également défendu les grandes figures de l’ANC. Il avait pris sa retraite il y a quelques années, mais il aura marqué la vie politique du pays par ses plaidoiries et son combat pour les opprimés.

Origine et Jeunesse

Né dans une famille juive de Grèce, George Bizos est le fils de Antonios (connu pour sa famille et ses amis comme « Antoni ») Bizos, maire du petit village de Vasilitsi, au sud de Koroni et Kalamata sur la péninsule de Messine du Péloponnèse. Sa mère est une femme au foyer.

En mai 1941, durant la seconde guerre mondiale, George Bizos, alors âgé de treize ans, et son père aident sept soldats néo-zélandais (Don Gladding, Mick Karup, Peter Martin, John Lewis et trois autres), qui se cachaient dans les collines, à échapper à l’occupation nazie en Crète. Les soldats et leurs sauveteurs parviennent à quitter la Grèce sur un bateau de pêche, dérivant pendant trois jours, avant d’être repérer par l’équipage du destroyer britannique, l’HMS Kimberley, en route pour la bataille de Crète.

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