Catégorie : Politiques

Il y a 100 ans : le massacre colonial du terrifiant 24 mai 1925

Samedi 14 juin à 17h | Conférence de Gilbert Pago  | Tropiques-Atrium

— Par Gilbert Pago —

L’année 1925 est celle du centenaire du grand combattant Frantz Fanon, méritant à la fois l’étude de son engagement et l’hommage qui lui est consacré. En outre, c’est aussi le centenaire à rappeler de la kyrielle des crimes perpétrés (assassinats, blessés, procès, emprisonnements) contre le mouvement ouvrier syndical et politique martiniquais.

Le gouverneur Henri Richard arrive en avril 1923, dans un contexte social tendu de luttes ouvrières et politiques. La Martinique sort de la fusillade meurtrière du 8 février 1923, de travailleurs et travailleuses agricoles et d’usine à Bassignac, à Trinité, mais aussi du meurtre par des nervis, liés à l’usinier Eugène Aubéry, le 7 février 1923, à Morne-Pitault, de Cassius de Laval, lors d’un meeting de Joseph Lagrosillière.

Administrateur colonial, Henri Richard est absolument lanciné par un double constat. Les socialistes regroupés autour du député-maire Joseph Lagrosillière, apportent un soutien politique et matériel aux grèves annuelles du mouvement ouvrier agricole, même si parfois leur accompagnement reste sporadique et modéré. De plus, ces mêmes socialistes représentent une force montante ayant un député, dirigent plusieurs municipalités et détiennent depuis 1922, une majorité au Conseil Général.

→   Lire Plus

En solidarité avec les Sept d’Océanis

Honneur et respect pour nos combattants attaqués, une fois de plus, par l’appareil judiciaire du Pouvoir Colonial !

— Communiqué du CNCP —

Soyons-en bien conscients : plus notre lutte pour la souveraineté et l’émancipation progressera, plus le Pouvoir colonial intensifiera la répression judiciaire et Policière. C’est d’ailleurs, de sa part, une stratégie pensée pour nous emprisonner de façon permanente dans un cycle de manifestations de protestation qui nous empêche de développer notre propre stratégie de libération. De fait, il peut se réjouir en constatant, qu’après chaque rassemblement devant ses tribunaux, nos forces s’éparpillent jusqu’à la prochaine manifestation.

Ce qui ferait vraiment peur au Pouvoir Colonial et qui répondrait à son arrogance c’est qu’à la fin de chaque manifestation chacun et chacune de nous reparte travailler à saper les bases de sa domination. Ce qui l’ébranlerait vraiment, c’est que nous imposions notre tempo et que nous mettions en œuvre une stratégie globale et offensive.

Aujourd’hui, de plus en plus nombreux sont ceux qui reconnaissent que la domination coloniale nous maintient dans une nasse. La majorité de notre Peuple est consciente que les autorités françaises mènent une offensive pour s’attaquer à l’existence même de notre Peuple : génocide par substitution, spoliation des terres, destruction des petites et moyennes entreprises martiniquaises, etc.

→   Lire Plus

En Martinique, nous comptons les morts. La République, elle, reste sourde

— Par Serge Letchimy —
Depuis le début de l’année, seize homicides ont été enregistrés en Martinique. Treize d’entre eux ont été commis par arme à feu. Ce n’est plus une série de faits divers : c’est une spirale de mort qui s’installe dans notre quotidien. Et pourtant, l’État regarde ailleurs. Combien de sirènes faudra-t-il encore entendre, combien de corps faudra-t-il couvrir d’un drap blanc avant que la République prenne la mesure de ce que vit la Martinique ? Nous sommes en guerre. Une guerre silencieuse, brutale, sournoise — celle que mène un narcotrafic devenu tentaculaire. Et cette guerre, nous ne pouvons plus la mener seuls.

La Martinique est aujourd’hui un point de transit stratégique pour la cocaïne venue d’Amérique du Sud à destination de l’Europe. Les cartels colombiens et vénézuéliens le savent. Ils exploitent nos failles : des ports insuffisamment contrôlés, des radars côtiers promis depuis vingt ans mais jamais installés, une coopération internationale encore trop timide. L’an dernier, seulement 1 400 conteneurs sur 188 000 ont été contrôlés par les douanes au Grand Port Maritime. 60% de la cocaïne saisie en France l’a été dans la zone Antilles-Guyane.

→   Lire Plus

Assises populaires contre la vie chère

Les 12, 13 et 14 juin  à l’Espace Laguerre de Rivière-Salée.

— RS n° 398 lundi 9 juin 2025 —

Lorsque dans une réunion publique, il y a déjà trois mois, le RPPRAC a lancé sa proposition d’assises populaires contre la vie chère, Jacqueline Tally et Philippe Pierre-Charles ont dit leur total accord avec l’idée.

La proposition allait en effet dans la même direction que celle de la CDMT, répétée plusieurs fois par elle-même, et soutenue par le GRS : la tenue d’un congrès ouvrier et populaire, d’un congrès du peuple, d’une convention des organisations populaires, bref, peu importe le nom, d’une rencontre approfondie des mouvements impliqués dans la défense des masses pour définir des plateformes et des stratégies avec la population la plus large.

Autant il est juste aujourd’hui, de prendre part activement aux Assises qui se tiendront les 12, 13 et 14 juin, autant il faut avoir en tête les particularités de la situation. Il faut en effet, à la fois, combattre les dénigrements qui ne manqueront pas, et dans le même temps mesurer le chemin qui reste à parcourir pour parvenir à une conception totalement satisfaisante des choses.

→   Lire Plus

Criminalité : “léta, léta, léta !!!”

— Contre-Chroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

Oui, on ira écouter l’historien, comptable du passé, avec des mots …choisis plus que comptables : « multitude », « kyrielle », « chapelet », « cortège », « nuée »…de “massacres”, et j’en passe. Oui, il faut connaître le passé pour préparer l’avenir. L’historien s’en charge. Mais quand prendra-t-on le chemin de l’Avenir ? Qui crèvera la bulle du passé et ouvrira le chemin du futur, afin de ne pas se laisser noyer dans notre propre histoire ? Il se fait tard, messieurs-dames les projeteurs !

Dernier tué par le « colonialisme », Hilmany, mort l’arme à la main, il y a 50 ans, dans un corps à corps sanglant, …un mort de trop ! Son adversaire, le gendarme, n’a eu que le bras sectionné. Un demi-siècle, cependant, sans aucun mort tué par le colonialisme, en Martinique. Plus de ces morts opportunes à attraper dans son filet idéologique. Mais en 6 mois 15 jeunes gens nous ont quittés et tous les morts se valent, ceux du passé et ceux d’aujourd’hui. Aujourd’hui : des tués, des tués et encore des tués.

→   Lire Plus

La mobilisation anti-chlordécone du 30 mai : un jalon important pour la suite

— RS n° 397 lundi 2 juin 2025 —

Environ 200 personnes ont participé, dans et autour de la grande salle de la maison des syndicats, au meeting appelé par LYANNAJ POU DÉPOLYÉ MATNIK (LPDM) et présidé avec enthousiasme par Marijo Sellaye- Hardy-Dessources.

Attentives du début à la fin, elles ont pu écouter en ouverture le Kolectif du 13 janvier sur la répression des 7 d’Océanis, et voté la motion cijointe. Puis les organisations invitées ont pu s’exprimer, le collectif des ouvriers et ouvrières agricoles victimes des pesticides, le syndicat des jeunes agriculteurs. D’autres organisations, empêchées, se sont excusées (comme « Zéro Klordécon, Zéro pwazon »).

Christophe Leguevaques, avocat de l’action collective conjointe devant le tribunal administratif de Paris, et présent dans le dossier pénal, a informé sur la poursuite du combat contre l’impunité avec un rendez-vous fin septembre à Paris, et sur l’appel auprès du conseil d’État, interjeté par l’État, avec leur espoir que le coût financier de cette procédure suffirait à nous décourager.

→   Lire Plus

L’Outre-Mer vaut bien une messe

— ContreChroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

Dans une précédente tribune faisant suite à un écart de Laurent Wauquiez, je signalais la ressemblance de certaines déclarations d’hommes politiques avec des idées racistes. S’agissant des exemples contenus dans la tribune visée, l’affaire n’avait pas une grande importance pour les élus ordinaires. En revanche, ceux qui sont en situation et qui envisagent de faire une carrière nationale se relèvent difficilement d’une accusation de racisme même lorsqu’elle est erronée.

Une remontada réussie de Jacques Chirac.

La récente déclaration de Marine Le Pen en Nouvelle-Calédonie ainsi que les propos musclés de Manuel Vals sur la colonisation rappellent le précédent de la bourde des “odeurs” de Jacques Chirac et l’exercice de remontada de l’opinion passé inaperçu dans la presse, qui a suivi. Il avait vivement réagi pour maintenir dans les DOM la bonne opinion qu’on avait de lui et qui avait commencé à fléchir. On sait que Jacques Chirac est réputé avoir été le président de la République le plus proche des Antilles, pas seulement pour avoir fait entrer le rhum à l’Elysée. Avait-il été grisé par l’abus de ce nectar lorsqu’il laissa échapper une réflexion sur les difficultés de cohabitation de deux familles sur le même palier d’une HLM, l’une composée de Français de souche, l’autre de résidents d’origine maghrébine ?

→   Lire Plus

Gaza : une accusation de génocide qui divise ONG, chercheurs et politiques

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre 2023, le terme « génocide » est de plus en plus utilisé par des ONG, des chercheurs, des personnalités politiques et des institutions internationales pour qualifier la politique israélienne à Gaza. Ce mot, historiquement lourd et juridiquement précis, suscite un débat intense et divise fortement l’opinion publique.

Des ONG comme Amnesty International, Human Rights Watch et Médecins du Monde dénoncent un « génocide en cours », évoquant des actes interdits par la Convention de l’ONU de 1948 : meurtres, atteintes à l’intégrité physique ou mentale, privation délibérée de ressources vitales. Des experts de l’ONU et certains responsables européens, comme Josep Borrell, partagent cette analyse, bien que peu de dirigeants emploient officiellement le terme.

Dans le monde académique, plusieurs spécialistes des génocides, comme Raz Segal ou Melanie O’Brien, estiment que la situation à Gaza correspond à la définition juridique du génocide. D’autres appellent à une approche nuancée, invoquant des « pratiques » ou « logiques génocidaires », sans forcément trancher juridiquement.

→   Lire Plus

Cinq ans après George Floyd : entre commémorations, espoirs déçus et recul des réformes

Le 25 mai 2020, les derniers mots de George Floyd – « I can’t breathe » – ont traversé les écrans du monde entier, gravant dans la mémoire collective l’image d’un homme noir mourant sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis. Ce moment a déclenché une mobilisation d’une ampleur historique : des millions d’Américains, toutes origines confondues, sont descendus dans les rues, donnant un nouveau souffle au mouvement Black Lives Matter.

Cinq ans plus tard, les hommages se succèdent, mais les promesses de transformation semblent s’être évanouies. À l’endroit même où George Floyd a perdu la vie, désormais renommé George Floyd Square, ses proches et une poignée de citoyens se sont rassemblés pour une cérémonie sobre, déposant des roses jaunes et observant une minute de silence. Une fresque proclame : « Tu as changé le monde, George. » Pourtant, nombreux sont ceux qui s’interrogent : ce changement a-t-il réellement eu lieu ?

Une réforme au point mort

La réforme ambitieuse promise en 2020 sous l’impulsion du président Joe Biden – le « George Floyd Justice in Policing Act » – n’a jamais vu le jour.

→   Lire Plus

L’histoire du Rond-Point de Didier n’a pas commencé avec la pose d’une plaque.

— Par Yves-Léopold Monthieux —
On ne sait lequel des Trois mousquetaires de la ville de Fort-de-France avait trouvé l’appellation Rond-Point du Vietnam héroïque. Très certainement le meilleur d’entre eux, à moins que ce ne fut une géniale trouvaille collégiale. Laquelle en avait interloqué plus d’un du côté des bâtisseurs. Dès l’instant que la municipalité avait pris une position peu douteuse sur la guerre du Vietnam, la dénomination était pleine de sens politique. En 1972, en plein affrontement, l’heure était encore à l’héroïsme et non au résultat. De sorte que le timing convenait parfaitement. Trois années plus tard, il aurait été possible de l’appeler Rond-Point de la victoire du Vietnam.

Le supplice du consul américain

On n’avait pas attendu cette victoire qui allait être obtenue en 1975, et préféré saluer le dynamisme du moment. La guerre était bien loin, la solidarité virtuelle. On n’avait pas bâti l’ouvrage, on n’avait fait que la suivre de loin, le front soupçonneux envers son porteur. Puis, loin des bâtisseurs, on avait mis la plaque : pas cher payé, mais chère aux cœurs. Et l’on pouvait éprouver, c’est l’un des mousquetaires qui l’avoue, le plaisir d’imaginer le supplice du consul américain qui chaque matin empruntait ce carrefour en lisant l’inscription sur la plaque militante et prédictive : Rond Point du Vietnam héroïque.

→   Lire Plus

« La France, Empire » de et avec Nicolas Lambert

— par Selim Lander — Sous-titré « Un secret de famille national », ce seul en scène relate divers épisodes, de moins en moins occultés, à vrai dire, de l’histoire de France en tant que puissance coloniale. Qui aura lu Le Livre noir du colonialisme dirigé par Marc Ferro (1) n’apprendra rien de nouveau, à ceci près que Lambert ne traite – avec un incontestable talent – que du cas français, sans aucune référence au contexte historique, faignant d’oublier que la conquête des pays les moins avancés techniquement (et donc militairement) par les pays industrialisés fut un phénomène mondial dans lequel la France s’est inscrite parmi d’autres. Dans le livre de Ferro, c’est ainsi Pap Ndiaye, qui fut chez nous ministre de l’Éducation nationale, faut-il le rappeler, qui relate l’extermination des Indiens d’Amérique du nord et démontre son caractère génocidaire. Quant à Catherine Coquery-Vidrovitch (auteure de plusieurs ouvrages sur l’histoire de l’Afrique), elle rappelle, par exemple, toujours dans le même ouvrage, que la colonisation arabe est restée esclavagiste bien après que la traite et l’esclavage aient été abolis par les puissances occidentales.

→   Lire Plus

Appel de Paris pour la protection du peuple palestinien et la mise en œuvre du droit international

La protection du peuple palestinien est devenue une urgence absolue. À Gaza, après quelques semaines de suspension, les massacres de masse ont repris, accompagnés d’un siège total et d’une famine généralisée ainsi que des déplacements forcés de populations ; au moins 53 000 Palestinien·es ont été tué·es suite aux opérations militaires israéliennes ; la bande de Gaza est dévastée et devenue inhabitable. En Cisjordanie – y compris Jérusalem-Est – en dix-neuf mois, plus de 1 500 attaques de l’armée et des colons ont fait près de 962 morts et plus de 7 030 blessé·es palestinien·es ; plus de 40 000 Palestinien·es y ont été déplacé·es de force.

Cependant, alors que le peuple palestinien vit la pire période de son histoire, la légitimité de son combat pour la justice et l’autodétermination face à la volonté d’effacement dont il fait l’objet, est réaffirmée par le droit international. Dans le prolongement de l’avis de la Cour internationale de justice (CIJ), l’Assemblée générale des Nations unies a exigé par son vote du 18 septembre 2024 la fin de l’occupation israélienne du territoire palestinien et le démantèlement des colonies avant le 18 septembre 2025.

→   Lire Plus

Élections municipales et intercommunales : Suscitons l’engagement dès maintenant !

— Comuniqué d’Intercommunalité de France —

Alors que le Conseil constitutionnel a déclaré conforme à la Constitution la loi étendant le scrutin de liste paritaire à toutes les communes, Intercommunalités de France appelle à favoriser les conditions d’engagement des citoyens aux élections locales de 2026 dès aujourd’hui. À dix mois des élections municipales et intercommunales, il est nécessaire d’informer largement nos concitoyens sur les nouvelles modalités du vote et sur le renforcement de la place des femmes parmi les élus du bloc local, dont se félicite l’association, pour encourager les vocations.

L’occasion pour le Gouvernement d’intégrer à sa campagne d’incitation à l’engagement et au vote un volet sur le mode d’élection des conseillers intercommunaux, élus au suffrage universel direct dans les communes de plus de 1 000 habitants. Une campagne d’information grand public sur le fonctionnement et les enjeux de l’intercommunalité serait utile pour 86 % des Français selon le deuxième volet du sondage Ifop* pour Intercommunalités de France réalisé à l’occasion de sa dernière convention annuelle.

Si l’association regrette que le mode de scrutin par fléchage permettant l’élection directe des conseillers communautaires dans toutes les communes ait été supprimé du texte, elle souhaite que ce sujet soit travaillé en vue du scrutin de 2032.

→   Lire Plus

Que faire et comment ?

—- Le n° 395 de « Révolution Socialiste », journal du GRS —

Pendant que de nombreuses personnes se préparaient à participer à la « marche blanche » ou à la rencontre en forêt, programmées après les quatre meurtres de la semaine dernière, une nouvelle fusillade abat aux aurores dimanche 8, un autre jeune. Tragique pied de nez aux réactions légitimes, à la foison de communiqués, à l’agitation préfectorale !

La veille au soir, deux centaines de manifestant-e-s Martiniquais·e·s et Haïtien·nes ensemble, criaient dans les rues de Fort-de-France, leur indignation devant les violences mortifères frappant les personnes d’ascendance haïtienne en République Domînicaine tandis que d’autres militant·es, également solidaires de cette cause, participaient au 25ème convoi pour la réparation du crime esclavagiste.

L’avant-veille, l’avocat général auprès du tribunal de Fort-de-France réclamait, six ans après les prétendus faits incriminés, 18 mois de prison ferme pour un militant antichlordécone faisant partie des « 7 d’Océanis », coupables d’une campagne de boycott des grandes surfaces du sieur Bernard Hayot.

→   Lire Plus

La Guerre du Diamant : une tragédie politique oubliée

 — Par Jean Samblé —

Il est des pages de l’histoire martiniquaise que l’on préfère taire. Celle du 24 mai 1925, au Diamant, en fait partie. Pourtant, ce jour-là, la Martinique a connu l’un des épisodes les plus sanglants de sa vie politique : une véritable guerre électorale, passée sous silence pendant trop longtemps.

Ce dimanche-là, des élections cantonales sont organisées sur l’île. Dans un climat de tensions extrêmes, marqué par une répression politique croissante, les urnes deviennent un champ de bataille. Le gouverneur en place, Henri Richard, homme autoritaire et cynique, s’emploie à imposer ses candidats, au mépris du suffrage universel. À ses yeux, la vie d’un Martiniquais ne vaut rien face à la victoire électorale des protégés de l’administration coloniale.

À Ducos, au petit matin, la journée commence dans le sang. Deux élus socialistes, Charles Zizine et Louis Huyghes Des Etages, maire de Rivière-Salée, sont abattus froidement par un gendarme, Roger Rouquette. Aucun procès n’aura jamais lieu.

Plus au sud, au Diamant, c’est une autre scène qui se prépare. Là aussi, le gouverneur entend imposer la victoire de son poulain, le colonel Coppens, grand propriétaire foncier blanc et conseiller général sortant, lié aux intérêts des usiniers et des grands békés.

→   Lire Plus

Tribune – “Agir pour la situation avant qu’il ne soit trop tard”

Nous sommes français, laïcs, républicains, de toutes opinions. Certains d’entre nous ont l’habitude de s’exprimer à titre collectif. D’autres non. Mais si nous le faisons aujourd’hui ensemble, c’est parce que les circonstances sont particulièrement graves, et qu’il est encore temps d’agir. Nous sommes profondément attachés à l’existence de l’État d’Israël dans des frontières sûres et reconnues, à la création d’un État palestinien démocratique, à la paix et à la coopération entre ces deux entités. Nous avons été horrifiés par les crimes sanglants du Hamas le 7 octobre 2023, et les prises d’otages qui les ont accompagnés. Nous avons considéré que l’État d’Israël était alors en situation de légitime défense.

Nous avons été stupéfaits par la complaisance de certains mouvements politiques et de certains médias, en France même, envers les crimes et l’idéologie totalitaire du Hamas. Et écœurés par l’instrumentalisation chez nous de cette situation tragique, l’antisionisme étant le plus souvent le masque transparent de l’antisémitisme.

Toutefois, nous avons considéré que la réponse de l’État d’Israël devait être proportionnée, et s’exercer dans le strict respect du droit de la guerre et des conventions internationales, en visant à préserver les civils.

→   Lire Plus

Chronique d’un système en chute

— Éditorial du N° 228 de « Jik An Bout » (*) —

L’actuelle guerre commerciale entre les riches ouvre la porte de la victoire aux peuples exploités

Voyez avec quelle unanimité les journalistes et économistes occidentaux nous déclarent que «Donald TRUMP a déclenché la guerre commerciale» et que «cette guerre risque de désarticuler le commerce mondial avec des conséquences désastreuses pour les populations» ! Tiens donc ! Qu’ils nous disent alors, en quel jour, en quelle année, en quel siècle la guerre commerciale n’a-t-elle pas sévi avec rage sur tous les continents depuis l’apparition du capitalisme, du colonialisme et de l’impérialisme, jetant sans état d’âme les masses populaires dans la misère ?

En réalité, ils savent bien que la guerre commerciale est un phénomène permanent et inhérent au système capitaliste. Mais, ils sont paniqués par la particularité de la crise en cours. S’ils se mobilisent avec tant de ferveur, c’est parce qu’ils savent que le système capitaliste est en bout de course et qu’en face, les bases de la construction d’un système alternatif sont bien réelles. Ni les manipulations, ni la désinformation ne pourront inverser ce cours de l’histoire.

→   Lire Plus

Ben Cohen, cofondateur de Ben & Jerry’s, arrêté au Congrès pour avoir dénoncé l’aide américaine à Israël

Ben Cohen, cofondateur engagé de la marque américaine de crèmes glacées Ben & Jerry’s, a été arrêté mercredi 14 mai à Washington après une prise de parole coup de poing lors d’une audition parlementaire. Ce militant de longue date, connu pour ses positions progressistes et ses critiques ouvertes envers la politique israélienne, a été escorté hors du Capitole, menotté, après avoir interrompu la séance pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël dans le conflit en cours à Gaza.

Au cours de l’audition, à laquelle assistait Robert Kennedy Jr, actuel ministre de la Santé sous Donald Trump, Cohen a interpellé les élus en lançant : « Le Congrès finance des bombes pour tuer des enfants à Gaza ». Selon lui, ce financement se fait au détriment des Américains les plus vulnérables, notamment par la réduction des budgets alloués à l’assurance-santé.

La scène, filmée par le collectif pacifiste Codepink, montre l’homme de 74 ans conduit hors de la salle par les forces de l’ordre, menottes aux poignets, tout en criant : « Il faut qu’ils laissent entrer la nourriture à Gaza, il faut qu’ils nourrissent les enfants qui meurent de faim !

→   Lire Plus

Combattre le racisme anti-haîtien en République Dominicaine

Pour une manifestation le Samedi 17 mai !

—- Le n° 304 de « Révolution Socialiste », journal du GRS —

Il fallait transformer en un Geste politique, les affects d’indignation et de dégoût suscités par images télévisuelles montrant la violence en actes, de la politique xénophobe, raciste, du gouvernement de la république dominicaine, en tout lieu, à toute heure, à l’encontre de personnes de tout âge, d’origine ou/et d’ascendance haïtienne, à la couleur de peau noire !

Cette politique dite de contrôle et de lutte contre l’immigration clandestine, s’est traduite en 2022 par la construction d’un mur en béton sur 160 Kms, à la frontière dHaïti et de la République dominicaine. Depuis novembre 2024, cette politique cynique s’adosse à un objectif de 10 000 expulsions d’Haïtien·ne·s par semaine, véritable permis de chasse et de rafles accordé à l’armée et à la police contre la communauté des Haïtien·ne·s y compris dans les hôpitaux et maternités !

En une semaine, un collectif de pas moins de 30 organisations et de plusieurs personnalités ont rédigé une déclaration commune intitulée : Halte à la xénophobie et au racisme contre les Haïtien·nes.

→   Lire Plus

Martinique : le débat institutionnel n’a pas eu lieu

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ou droit à l’autodétermination, est un principe qui est chanté sur tous les tons depuis les années soixante par les anticolonialistes martiniquais. Plusieurs méthodes existent pour permettre à un peuple de s’échapper à la dépendance d’un État dominant : le consentement mutuel, la révolution ou l’expression démocratique. La sortie de la colonisation des îles anglophones peut être regardée comme une forme d’accord entre les parties. Après plus d’un demi-siècle de séparation, cette méthode a globalement échappé à la critique. Par ailleurs, une véritable école martiniquaise de la décolonisation peut se lire à travers les écrits abondants d’auteurs martiniquais. La Négritude, Discours sur le colonialisme, Peau noire et masques blancs, les Damnés de la terre, la Créolité, le Tout-Monde ou la Créolisation se sont révélés d’authentiques porteurs de promesses martiniquaises de révolutions-décolonisations. Mais si l’on en croit l’historien Oruno de Lara pour qui Césaire n’avait rien décolonisé, il s’agirait de révolutions et décolonisations rentrées. Resterait enfin la voie démocratique, le débat institutionnel, celle qui concerne la Martinique. Aux mains de “révolutionnaires” déçus, dont on ne sait finalement à quel modèle statutaire ils se réfèrent, l’exemple socialiste cubain ou le prototype libéral barbadien, la méthode démocratique a toujours été tronquée.

→   Lire Plus

Laurent Wauquiez a-t-il fait une croix sur les électeurs de l’outre-mer ?

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Ainsi donc, faisant feu de tout bois dans sa course vers la présidence du parti La République (LR), Laurent Wauquiez a fait une proposition qui est dans le droit fil des bourdes ou déclarations imprudentes à propos de l’outre-mer depuis les années soixante. La première « sortie », célèbre, fut celle attribuée au journaliste Raymond Cartier (« la Corrèze avant le Zambèze », d’où la doctrine dite « cartiérisme ») suivie, 20 ans plus tard, par « les danseuses de la France » de Philippe de Baleine. Le président de Gaulle y alla de sa déclaration à Fort-de-France sur les « poussières », parlant des DOM, François Mitterrand et la « garde noire » (ainsi nommés les députés des DOM qui, selon lui, avait fait perdre la gauche en 1967), Jacques Chirac et les « odeurs », qui lui valut en Martinique le slogan « Chirac raciste », ou même d’Emmanuel Macron avec son « île de la Guyane ». Sans oublier Georges Marchais et les bulldozers d’Evry. D’où les réactions qui vont de l’agacement au franc mécontentement et alimentent les discours de rupture.

→   Lire Plus

Fonds européens : 240 millions d’euros repartent à l’Europe !

Utilisation des fonds européens pour la période 2014-2020 : 240 millions d’euros repartent à l’Europe

— Communiqué de presse de Max Orville, président du MODEM Martinique —

Député européen de juin 2022 à juillet 2024, j’avais alerté à maintes reprises et informé les Martiniquais sur l’utilisation non optimale des fonds européens alloués à notre territoire.

Dès fin janvier 2023, sur différents médias locaux, je mettais en garde contre le risque de dégagement d’office de sommes européennes conséquentes, autour de 300 millions d’euros à l’époque. Je réitérais cette mise en garde en juin 2023, à l’occasion du Colloque intitulé les Outre-mer des solutions.

A l’époque, les autorités de gestion dénonçaient un discours erroné, politicien, visant à décrédibiliser l’action de la Collectivité, publiant même des informations rassurantes à la population, au travers de communiqués, …

En Mai 2024, durant la campagne des élections européennes, je m’étais engagé à donner le moment venu les chiffres exacts issus de la Commission européenne sur les sommes finalement non utilisées par la Martinique.

Ce jour est arrivé !

A 24 jours de la date limite pour faire remonter les factures, voici les sommes allouées à la Martinique, les sommes effectivement consommées et par conséquent les sommes dégagées d’office :

→   Lire Plus

Justice coloniale

— Communiqué de presse de l’U.P.L.G. —
L’artiste Blow mis en examen pour un tableau – Les ‘ gendarmes impliqués dans la mort de Jean-Pierre et Rony Cely toujours pas inquiétés

Après Yanise CELY convoquée hier lundi 05 mai 2025 devant le tribunal correctionnel de Pointe-à-Pitre, ce mardi 6 mai 2025, c’est le plasticien BLOW qui, à son tour, était devant le tribunal.
Hier, Yanise CELY, à qui la justice française reproche d’avoir publié la vidéo montrant comment son frère Rony fut abattu de 8 balles par un gendarme, avait refusé le huis clos et n’a pas comparu. Dans cette affaire où les gendarmes ont donné une version des faits complètement erronée la vidéo a rétabli la vérité. À travers le viol du secret de l’instruction c’est surtout le fait d’avoir fait éclater au grand jour les mensonges des gendarmes que la justice coloniale française impute à Yanise CELY. Alors que les gendarmes ne sont toujours pas inquiétés par la justice, Yanise CELY devra revenir en audience publique le 15 mai.
Ce matin, c’est l’artiste BLOW qui comparaissait pour le tableau « Non-lieu » présenté lors d’une exposition consacrée au chloredécone.

→   Lire Plus

Renaud Jouye de Grandmaison (1936–2025)

Un bâtisseur de Fort-de-France, un militant de la conscience martiniquaise

Renaud Jouye de Grandmaison s’est éteint le 1er mai 2025 à l’âge de 88 ans. Son décès marque la disparition d’une figure emblématique de la vie politique, sociale et culturelle de la Martinique. Fidèle compagnon d’Aimé Césaire et de Pierre Aliker, il fut l’un des piliers du Parti progressiste martiniquais (PPM), mais aussi un artisan discret et rigoureux du développement de Fort-de-France.

Né le 18 mai 1936, il s’engage très jeune dans la vie militante. Pendant ses années d’études à Bordeaux, il adhère à l’Association générale des étudiants martiniquais (AGEM), puis participe en 1963 à la création de l’OJAM (Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste Martiniquaise), deux mouvements qui nourriront sa pensée humaniste et décoloniale. En 1958, il participe à la fondation du PPM, dont il deviendra secrétaire général à l’organisation et à la propagande en 1967.

Titulaire d’une maîtrise en droit public, il débute sa carrière à l’hôpital du Lamentin avant d’être nommé secrétaire général de la mairie de Fort-de-France. À ce poste-clé, qu’il occupera jusqu’en 2000, il sera le bras droit d’Aimé Césaire, incarnant un sens profond du devoir et de l’efficacité administrative.

→   Lire Plus

Tout juste chroniqueur…

— Par Yves-Léopold Monthieux 

Ainsi donc, d’après certaines réactions à sa dernière tribune écrite sur Alfred Marie-Jeanne, votre serviteur serait devenu marie-jeanniste, ce qu’il n’aurait pas été jusque-là. Ces imputations viennent de censeurs qui visiblement n’ont pas lu ses tribunes et l’ouvrage qu’il a écrit sur le leader indépendantiste, Alfred Marie-Jeanne a bouclé sa révolution, la fin d’une époque. Un essai qui ne donne ni dans la critique bête et méchante ni dans la flagornerie. Il est vrai que le seul fait de tenir à l’égard d’un homme politique un propos qui ne soit pas louangeur constitue un crime de lèse-majesté de la part de ses fans, toujours prêts à allumer le bûcher.
Lorsqu’en 2007, à Paris, le Président avait promis à celui qui écrit ces lignes de lui accorder une interview à son retour en Martinique, ce dernier n’était pas devenu pour autant l’un de ses partisans ; et lorsque, au vu du questionnaire que son auteur n’avait pas voulu modifier, Chaben a refusé de donner suite à sa promesse, ils ne sont pas pour autant devenus des ennemis.

→   Lire Plus