Catégorie : Politiques

17 octobre 1961, souviens-toi !

— Par Abdelaziz Boumediene pour le Collectif pour la Mémoire et pour la Citoyenneté —

ici_on_noie_les_algeriensIl y a [64] ans, le 17 octobre 1961, une manifestation est organisée à Paris pour condamner le couvre feu et la politique discriminatoire mis en Place par le Préfet de police Maurice Papon. Cette initiative pacifique de contestation organisée par le FLN (front de libration nationale) est réprimée dans le sang. Des milliers d’Algériens sont arrêtés, torturés et parqués dans des camps de détention et des dizaines d’entre eux sont tout simplement exécutés. La police française  n’a pas hésité dans sa folie meurtrière également à jeter des dizaines d’Algériens dans la Seine.

On dénombrera entre le 17 et le 18 octobre 1961 des centaines de victimes, hommes, femmes et enfants dont le seul tort est d’être sortis manifester leur droit à plus de liberté.

Les Algériens n’oublieront pas, l’Humanité n’oubliera pas tous les massacres commis par la France au nom du colonialisme. Guelma, Sétif, kherrata n’oublieront pas aussi les massacres du 8 mai 1945. Ils se souviennent des 45 000 victimes de l’armée coloniale, de la tyrannie, qui a écrasa la joie des Algériens voulant célébrer la libération de l’Europe, de la France, osant rêver de leur propre libération, la libération de l’Algérie .Nous

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Lettre ouverte à Maria Corina Machado, Prix Nobel de la PAix 2025

 Par Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix 1980 

Je vous envoie le salut de la paix et du bien dont l’humanité et les peuples qui vivent dans la pauvreté, les conflits, les guerres et la faim ont tant besoin. Cette lettre ouverte est pour vous exprimer et partager quelques réflexions.

J’ai été surpris par votre nomination au prix Nobel de la paix qui vous a été décernée par le Comité Nobel. Je me suis souvenu des luttes contre les dictatures sur le continent et dans mon pays sous des dictatures militaires que nous avons endurées de 1976 à 1983 et nous avons résisté aux prisons, à la torture et à l’exil avec des milliers de disparus, des enfants enlevés et disparus et les vols de la mort dont je suis un survivant.

En 1980, le Comité Nobel m’a décerné le prix Nobel de la paix, 45 ans se sont écoulés et nous continuons à travailler au service des plus pauvres et aux côtés des peuples latino-américains. Au nom de tous, j’ai assumé cette haute distinction, non pas pour le prix lui-même, c’est pour l’engagement avec les peuples partageant les luttes et les espoirs pour construire une nouvelle aube.

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L’éphéméride du 17 octobre

Révolte noire aux JO de Mexico le 17 octobre 1968

Tommie Smith et John Carlos aux JO de Mexico le 17 octobre 1968 (DR)Le 17 octobre 1968, pendant les Jeux Olympiques de Mexico (12-27 octobre), les athlètes américains Tommie Smith et John Carlos, champions du 200 mètres, montent sur le podium à la 1ère et à la 3ème place.

Au moment où retentit l’hymne américain et s’élève la bannière étoilée, ils baissent ostensiblement la tête et lèvent leur poing ganté de noir.

Par ce geste qui signera la fin de leur carrière, ils affichent leur soutien au mouvement antiségrégationniste américain des Black Panthers.

L’Australien Peter Norman, sur la deuxième marche du podium, manifeste son soutien avec un badge du mouvement de protestation des droits civiques. Exclu des Jeux suivants, il sera porté en terre par ses deux amis afro-américains à sa mort en 2006.

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Cinq députés d’Outre-mer socialistes voteront la censure contre le gouvernement Lecornu

— Par Sabrina Solar —

À la veille d’un vote décisif à l’Assemblée nationale, une fracture nette s’est dessinée au sein du groupe socialiste. Mercredi 15 octobre, cinq députés d’Outre-mer — Christian Baptiste (Guadeloupe), Béatrice Bellay (Martinique), Élie Califer (Guadeloupe), Philippe Naillet (La Réunion) et Jiovanny William (Martinique) — ont annoncé qu’ils voteraient en faveur de la motion de censure déposée contre le gouvernement de Sébastien Lecornu, rompant ainsi avec la ligne fixée par leur direction nationale.

Dans un communiqué adressé à l’AFP, les élus expliquent leur décision par un profond désaccord politique et symbolique :

« Ce jeudi, notre vote sera sans ambiguïté : en faveur de la censure d’un gouvernement qui réaffirme de manière ostensible son désamour à l’égard des territoires d’Outre-mer et de leurs populations. Cette censure se veut être une alerte pour un gouvernement qui doit mériter la confiance de nos territoires. »

Les parlementaires ultramarins dénoncent la politique budgétaire du gouvernement, estimant que les Outre-mer sont injustement mis à contribution dans les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2026.

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Reprendre le contrôle de notre vie

Pour notre propre épanouissement et pour l’émancipation de l’Humanité

Dans la première partie de cet article, nous affirmions qu’il était possible de mettre fin aux souffrances qui nous détruisent. Aujourd’hui, nous montrerons que l’une des conditions essentielles pour sortir de l’impasse est d’identifier les racines profondes du mal-être et des violences que nous subissons. Comme le disait fort justement le sociologue Alain ACCARDO : «Il n’y a pas d’émancipation possible sans la prise de conscience explicite de ce par quoi on est asservi et, plus fondamentalement, sans la conscience même de l’asservissement jusque là étouffée, anesthésiée par les habitudes et le poids des conformismes.»

Basiquement, tout être humain normal est animé du désir de vivre dignement, en bonne santé, de pouvoir accèder à des activités culturelles et à des loisirs épanouissants, de jouir de la considération de ses semblables, dans une société sécure et permettant des relations harmonieuses entre tous. Dans le précédent article, nous avons déjà montré que cela est rendu impossible pour la majorité, parce que des minorités dominantes l’interdisent en s’accaparant des richesses, en établissant des barrières de classe sociales et en propageant une idéologie nuisible.

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Remaniement ministériel, le retour de l’Outre-Mer à l’Élysée

— Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

Fort-de-France, le 14 octobre 2025

Par leur nature, les territoires d’Outre-Mer relèvent du domaine régalien. Malgré leur intégration dans l’organisation administrative del’Etat, leurs spécificités qui varient d’un territoire à l’autre appellent une administration différenciée. Leur diversité géographique, ethnique et culturelle ainsi que leur éloignement de la métropole interrogent sur leur mode d’ancrage à la France et à l’Europe.

Ouverts aux vents du grand large, ils sont perméables à toutes les idées qui traversent le monde. Il y a lieu de distinguer ces territoires entre eux et de les regrouper dans le concept dit “Outre-Mer”, dénomination qui tombe sous le sens, vu de la métropole, mais qui est aujourd’hui controversé par un chatouilleux rappel du passé colonial. On en est aux balbutiements d’une nouvelle expression, “France des océans”, qui voudrait faire disparaître la tonalité coloniale du vocable “Outre-Mer”, tout en en renforçant de manière paradoxale le sentiment d’appartenance.

Éparpillés sur autant d’océans que de continents, ils occupent des lieux stratégiques qui constituent des éléments majeurs de géopolitique, à la lisière de la politique étrangère. Depuis le renforcement des revendications statutaires, dans les années 1980, le caractère régalien de la politique de l’Outre-Mer s’est renforcé.

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L’éphéméride du 15 octobre

Joseph Gallieni fait fusiller les princes malgaches, dans la colonie de Madagascar et ses dépendances le 15 octobre 1896.

Gallieni est envoyé en 1896 à Madagascar en tant que résident général. Il arrive à Tananarive le 15 septembre. À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère la méthode forte pour endiguer la montée de la résistance anti-coloniale. Il instaure le travail forcé des indigènes en imposant 50 jours de corvée par adulte. La cour royale, foyer de résistance contre la France, est placée sous surveillance.
Le 11 octobre 1896, lendemain du départ de l’ancien résident général Laroche, Gallieni, qui jouit des pleins pouvoirs, fait arrêter le prince Ratsimamanga et Rainandriamampandry, ministre de l’Intérieur, et les traduit devant le Conseil de guerre pour rébellion et « fahavalisme ». Le 15 octobre, à l’issue d’une parodie de procèsNote 1,8, ils sont condamnés à mort et exécutés à titre d’exemple, souhaitant faire « forte impression sur les indigènes ». Un des membres du Conseil de guerre devait confirmer par la suite que les deux accusés avaient été « condamnés sur ordre » de Gallieni.

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IXe Encuentro Continental Latinoamericano y Caribeño de Solidaridad con Cuba

— Communiqué de presse —

Participation du Secrétaire Général de l’UPLG au IXe Encuentro Continental Latinoamericano y Caribeño de Solidaridad con Cuba L’Union Populaire pour la Libération de la Guadeloupe (UPLG) a le plaisir d’informer ses militants, ses sympathisants et l’opinion publique de la participation de son Secrétaire Général, le camarade, Jean-Jacob BICEP, au IXe Encuentro Continental Latinoamericano y Caribeño de Solidaridad con Cuba, qui s’est tenu à Mexico du 9 au 12 octobre 2025.

La présence de l’UPLG à ce rendez-vous majeur, qui a rassemblé 556 délégués de 35 pays d’Amérique Latine et des Caraïbes, ainsi que des amis d’autres régions du monde, est d’une importance capitale et multiforme pour notre mouvement et pour la cause du peuple guadeloupéen :

Réaffirmation de la Solidarité Continental et Caribéenne :

La participation du Secrétaire Général à cet événement réaffirme l’engagement indéfectible de l’UPLG envers la Révolution Cubaine, dont l’exemple de résistance et de dignité face à l’impérialisme est une source d’inspiration pour tous les peuples en lutte pour leur souveraineté. Elle marque notre pleine adhésion à la Déclaration Finale, notamment dans l’exigence de la levée immédiate et sans condition du blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba, ainsi que son retrait de la liste des « États Parrains du Terrorisme ».

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L’éphéméride du 14 octobre

Création « officielle » de l’OJAM le 14 octobre 1962

Le Manifeste de l’OJAM (OJAM pour Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique) ou « La Martinique aux martiniquais », est un manifeste rédigé en 1962 en Martinique par 18 auteurs. Il fut placardé en Martinique les 23 et 24 décembre 1962

Les 18 auteurs
Rodolphe Désiré, Renaud de Grandmaison, Henri Pied, Hervé Florent, Marc Pulvar, Joseph René-Corail, Léon Sainte-Rose, Charles Davidas, Roger Riam, Victor Lessort, Gesner Mencé, Henri Armougon, Manfred Lamotte, Guy Dufond, Guy Anglionin, Georges Aliker, Josiane Saint-Louis-Augustin et Roland Lordinot.

Conséquences et réactions
Les 18 jeunes auteurs de ce manifeste sont arrêtés, emprisonnés à Fresnes et accusés d’atteinte à la sûreté de l’État. Ils sont jugés, lors d’un procès politique en 1964 qui se soldera par un acquittement général.

En décembre 1959, 3 fils de la Martinique, BETZI, MARAJO, ROSILE, tombaient victimes des coups du colonialisme français. Ce sacrifice montra à la jeunesse de notre pays la voie de l’émancipation, de la fierté, de la dignité.
Depuis, notre peuple, si longtemps plongé dans les ténèbres de l’histoire, offre une résistance de plus en plus grande à l’oppression coloniale.

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Le piège, la démagogie, la parade

— RS n° 416 lundi 13 octobre 2025 —
Dès que le thème du changement de statut refait surface, on entend une petite musique insistante : «Ils veulent l’autonomie et l’indépendance, mais ils ne savent pas même pas gérer les problèmes qui relèvent déjà de leurs compétences». Et l’on passe en revue toutes les tracasseries quotidiennes : l’eau, les transports, la gestion des déchets, etc. Et alors, le berger de répondre à la bergère : «impossible de résoudre les problèmes sans pouvoirs supplémentaires». Le piège réside dans ce cercle vicieux argumentatif.

La démagogie est du côté des personnes hostiles à tout changement de statut. D’abord, parce qu’elles se gardent bien de dire exactement comment résoudre les problèmes en question, sans changer les institutions, ensuite parce que nier les obstacles du système colonial, permet sans effort de discréditer les dirigeants actuels du pays, toutes tendances confondues. Enfin parce que cette posture flatte la mode populiste du rejet global de la politique et de tout ce qui s’y rapporte.

En face, on répond le plus souvent par la promesse sans garantie qu’avec plus de pouvoir on pourra tout régler.

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María Corina Machado, Prix Nobel de la paix 2025

La reconnaissance d’un combat, la cristallisation des tensions

Oslo, 10 octobre 2025 – L’annonce du Prix Nobel de la paix 2025, attribué à l’opposante vénézuélienne María Corina Machado, a résonné bien au-delà de la Norvège. Récompensée pour ses efforts en faveur d’une « transition juste et pacifique de la dictature à la démocratie » au Venezuela, cette figure controversée et déterminée devient ainsi un symbole mondial de résistance civique – mais aussi un point de crispation géopolitique.

Une militante devenue icône

Âgée de 56 ans, María Corina Machado n’est pas une nouvelle venue sur la scène politique vénézuélienne. Issue d’une famille d’industriels dont les entreprises ont été nationalisées sous Hugo Chávez, cette farouche anticommuniste est devenue l’un des visages les plus visibles de l’opposition au régime de Nicolás Maduro. Surnommée la « libératrice » par ses partisans – un clin d’œil à Simón Bolívar – elle a su fédérer une opposition longtemps divisée, notamment lors des primaires d’octobre 2023, où elle avait obtenu plus de 90 % des suffrages. Inéligible à la présidentielle de 2024, elle a continué le combat en soutenant le diplomate Edmundo Gonzalez Urrutia, contraint à l’exil peu après l’élection controversée de Maduro.

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Crépuscule de la Ve République

La chute du régime n’a pas commencé avec Macron, mais son départ ne serait pas un geste gaullien.

— Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

En ce pic de la crise politique actuelle qui est sans précédent en France par temps de paix, je prends connaissance des réflexions à ce propos de trois personnalités honorables de la classe politique nationale. J’y découvre quelques idées exprimées dans mes écrits, notamment en janvier et février 2017 dont les extraits ci-dessous.

Première idée, le fait de “s’accrocher à la ligne de partage gauche-droite relève d’une forme de conservatisme voire de paresse intellectuelle. Le repli identitaire remplit le vide de la pensée politique avec ses relents d’ostracisme et de xénophobie. Ce recul est classé à l’extrême-droite en métropole, à gauche en Martinique”. Deuxième idée, “la 5ème république s’essouffle : les modifications qui lui ont été apportées ainsi que le retour de la prépondérance des partis politiques en ont altéré l’esprit et l’efficacité”. Troisième idée, “au moment où des phénomènes politiques bousculent l’Europe, la France ne pouvait pas demeurer quasiment le seul pays occidental où il ne se passerait rien d’important sur le plan de son organisation politique.

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Confiance locale et fractures territoriales : les collectivités au cœur des attentes citoyennes

— Par Jean Samblé —

Alors que la France traverse une période politique inédite et que les débats budgétaires se crispent, une étude menée par l’Ifop pour Intercommunalités de France met en lumière un paradoxe révélateur : malgré une défiance croissante envers les institutions nationales, les Français réaffirment leur attachement aux élus locaux et à l’échelon intercommunal.

Les élus locaux, figures de confiance en temps d’incertitude

Dans un contexte de fragmentation politique et sociale, les maires et les présidents d’intercommunalité apparaissent comme des repères stables et rassurants. 68 % des citoyens déclarent avoir confiance en leur maire pour développer des services publics adaptés à leurs besoins — un score en progression de 6 points depuis 2017. Le président d’intercommunalité enregistre quant à lui la plus forte hausse de confiance (+10 points), atteignant 57 %. Chez les jeunes de 18 à 25 ans, ce chiffre grimpe même à 67 %, signe d’un regain d’intérêt pour l’action locale.

Les collectivités locales sont perçues comme plus aptes que l’État à répondre aux défis concrets : 67 % des Français leur font davantage confiance pour assurer les services du quotidien, contre seulement 8 % en faveur du gouvernement.

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Aux vertus qu’on exige d’une femme politique…(1)

— Huguette et Méliné Bellemare, de Culture Égalité —

Pendant des siècles, (voire des millénaires), dans le monde occidental, les femmes ont été écartées du pouvoir comme elles l’ont été du savoir, de certaines profession, de certains sports ou loisirs… lesquels étaient le monopole des hommes.

Aussi, aujourd’hui, la parité en politique, imposée par l’action des associations féministes, n’est toujours pas acceptée par un certain public et les femmes politiques sont étroitement surveillées.

Elles le sont pour leur tenue : telle est sifflée pour sa robe, une autre, épinglée pour sa chevelure bouclée… À tel point que certaines en sont réduites à tenter de se dissimuler sous de quasi uniformes !

Elles sont critiquées aussi pour leur ton : on attend d’elles qu’elles soient tout miel et tout sourire, sinon elles sont vite qualifiées d’hystériques (là où l’on admirerait, chez les hommes, le « franc-parler », une « saine et virile colère » !)

Du coup, dans les assemblées, elles hésitent à intervenir…. D’ailleurs, quand elles le font, leurs collègues masculins s’empressent souvent de profiter de ce « temps mort » pour bavarder entre eux, consulter leur téléphone, et même les interrompre !

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La Martinique à l’heure de la responsabilité partagée

— Par Sandra Casanova —

Hier, 8 octobre 2025, la Martinique a franchi une étape majeure.
Le Congrès des élu.e.s a adopté à l’unanimité la résolution pour un pouvoir normatif autonome.
Un moment historique, non pas de rupture, mais d’affirmation sereine.

Au-delà des mots, c’est une émotion partagée qui a traversé la salle : celle d’un peuple représenté dans sa pluralité, capable de dépasser ses différences pour se retrouver autour d’un projet commun.
Je tiens à souligner la force collective qui a permis de façonner le consensus, malgré nos sensibilités politiques diverses.
Ce choix d’unité honore la Martinique et redonne à l’action publique son sens premier : servir le bien commun.

Nous voulons résolument un État partenaire, qui reconnaît notre capacité à agir, à innover, à adapter les lois et règlements à nos réalités.
C’est ainsi que la Martinique pourra décider pour elle-même, dans la République française, mais à partir d’elle-même.

Je veux saluer la vision et la persévérance de Serge Letchimy,
président du Conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique,
qui a su porter, année après année, l’idée d’une Martinique maîtresse de son développement,
et rappeler que la relation France–Martinique, doit être repensée sur la base du respect mutuel et de la responsabilité partagée.

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Haïti : Une génération d’enfants en danger face à une crise humanitaire sans précédent

Port-au-Prince, 9 octobre 2025 – L’UNICEF tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme sur la situation dramatique des enfants en Haïti. Dans un rapport publié ce jour, intitulé SOS Enfants, l’organisation révèle que le nombre d’enfants déplacés par la violence a presque doublé en un an, atteignant désormais 680 000 enfants déracinés dans tout le pays.

La montée en flèche des violences armées, l’effondrement des services publics essentiels et la paralysie de l’accès humanitaire plongent Haïti dans une crise multidimensionnelle sans précédent, affectant plus d’1,3 million de personnes déplacées. Les enfants en sont les premières victimes.

« Les enfants en Haïti sont victimes de violences et forcés au déplacement à un niveau alarmant », alerte Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.
« Chaque fois qu’ils sont contraints de fuir, ils perdent non seulement leur maison, mais aussi la possibilité d’aller à l’école et d’être simplement des enfants. »

Des conditions de vie alarmantes dans les camps

Le rapport souligne la précarité des conditions de vie dans les 246 sites d’accueil identifiés, où plus d’un tiers ne disposent d’aucune infrastructure de protection de base.

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L’éphéméride du 9 octobre

Promulgation de la loi abolissant la peine de mort le 9 octobre 1981

La peine de mort a été abolie en France en 1981, faisant ainsi de la France le seul pays à avoir procédé à des exécutions tout en étant membre de la Communauté économique européenne, ancêtre de l’Union européenne.

Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas Christian Ranucci mais Hamida Djandoubi, guillotiné le 10 septembre 1977 à la prison des Baumettes de Marseille, qui est la dernière personne à avoir subi la peine de mort en France.

Dernière décapitation à Fort-de-France, celle de Landry-Lambert Gau, le 22 juin 1965.

Histoire
Époque gauloise
Certains condamnés étaient conduits au lieu du supplice qui était le bord d’une falaise d’où ils étaient précipités.

César rapporte que les criminels étaient exécutés à l’occasion de grandes fêtes propitiatoires au cours desquelles ils étaient enfermés dans de grands mannequins de paille auxquels on mettait le feu1.

Époque gallo-romaine et Bas-Empire
Sous le Bas-Empire, les Romains utilisaient le crucifiement pour les voleurs et les vagabonds ; ils les envoyaient parfois contre des gladiateurs, voire des bêtes sauvages ou encore leur coupaient la tête[réf.

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L’éphéméride du 8 octobre

Capture en Bolivie de Che Guevara le 8 octobre 1967. Il est assassiné le lendemain.

Ernesto Guevara, plus connu comme « Che Guevara » [ (t)ʃe ɡevara](en espagnol : [ t͡ʃe ɡeˈβaɾa]N 3) ou « le Che », né le 14 juin 1928 à Rosario en Argentine et mort exécuté le 9 octobre 1967 à La Higuera en Bolivie, à l’âge de 39 ans, est un révolutionnaire marxiste-léniniste et internationaliste argentin ainsi qu’un homme politique d’Amérique latine. Il a notamment été un dirigeant de la révolution cubaine, qu’il a théorisée et tenté d’exporter, sans succès, vers le Congo puis la Bolivie où il trouve la mort.

Alors qu’il est jeune étudiant en médecine, Guevara voyage à travers l’Amérique latine, ce qui le met en contact direct avec la pauvreté dans laquelle vit une grande partie de la population. Son expérience et ses observations l’amènent à la conclusion que les inégalités socioéconomiques ne peuvent être abolies que par la révolution. Il décide alors d’intensifier son étude du marxisme et de voyager au Guatemala afin d’apprendre des réformes entreprises par le président Jacobo Arbenz Guzmán, renversé quelques mois plus tard par un coup d’État appuyé par la CIA.

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Le Sucre, pour la douceur et pour le pire

Un documentaire en deux volets, réalisé par Mathilde Damoisel
Disponible sur Arte jusqu’au 5 novembre 2025
Partie 1 – Aux origines d’un empire sucré : esclavage, colonialisme et capitalisme naissant

La première partie de ce documentaire éclairant retrace les origines sombres et sanglantes de l’industrie sucrière, née dans les plantations coloniales et consolidée au prix d’une violence inouïe. Dès le XVIIe siècle, le sucre devient une denrée de luxe en Europe, dont la consommation explose au XVIIIe siècle. Cette ruée vers le sucre transforme la canne à sucre en moteur économique global, ancré dans les pratiques les plus brutales de l’histoire humaine.

Voltaire en faisait déjà le constat dans Candide en 1759 : la douceur du sucre européen repose sur le sang et les mutilations des esclaves africains. Pour répondre à une demande croissante, les grandes puissances coloniales rasent des forêts entières, détruisent des écosystèmes et déportent des millions de captifs africains dans le cadre du commerce triangulaire. Plus de la moitié des 12,5 millions d’esclaves déportés sont employés dans les plantations de canne à sucre, principalement dans les Caraïbes.

Le film de Mathilde Damoisel, nourri d’archives saisissantes, de publicités d’époque et de témoignages poignants de travailleurs agricoles, met en lumière l’importance cruciale de l’industrie sucrière dans l’émergence du capitalisme industriel occidental.

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« Les guetteuses du 7 octobre » : silence d’État, voix brisées

Visible sur la plateforme france.tv jusqu’au 14/03/2028

Elles étaient jeunes, elles étaient invisibles. Une trentaine de jeunes femmes, âgées de 18 à 20 ans, effectuaient leur service militaire obligatoire au camp de Nahal Oz, à quelques centaines de mètres à peine de la bande de Gaza. Leur rôle ? Observer. Alerter. Surveiller en continu une frontière toujours sous tension, depuis la salle de contrôle de l’unité 414, spécialisée dans la vidéo-surveillance. En Israël, on les appelle les tatzpitaniyot — les guetteuses. À travers leurs caméras, elles ont vu venir l’horreur. Mais personne n’a voulu les écouter.

Durant les semaines précédant l’attaque du 7 octobre 2023, ces jeunes soldates remarquent un changement de rythme. Des groupes d’hommes armés patrouillent le long de la clôture. Ils s’arrêtent à chaque poste d’observation, escaladent les talus pour scruter les bases militaires israéliennes, parfois même ouvrent le feu ou déposent des explosifs. La tension est palpable, les incidents s’accumulent. Maya Desiatnik, alors âgée de 21 ans, et d’autres guetteuses, transmettent à plusieurs reprises des signalements aux services de renseignement. « On a tout vu, tout écrit.

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Congrès des élu·e·s : nouvel espoir ou vieilles illusions

— RS n° 415 lundi 6 octobre 2025 —

La coalition du Gran sanblé a tenu à annoncer dans un récent meeting, sa participation au Congrès des élu·e·s de Martinique, qui finalement se tiendra les 8 et 9 octobre courant. L’accent est mis, de part et d’autre, sur la question des institutions, même si dans les rencontres préalables du président de la CTM avec des représentants des forces politiques, syndicales, associatives, les échanges ont pu porter sur des questions économiques, sociales, culturelles, donc politiques au sens large du terme.

Dans ce cadre, le GRS a pu rappeler une conviction profonde : le changement institutionnel n’a un réel intérêt que s’il permet d’avancer vers la transformation sociale permettant de résoudre les problèmes des masses populaires. C’est bien pour cela que nous avons publié dans le précédent RS, une présentation des axes programmatiques à soumettre au débat public.

Les élu·e·s sont dans leur rôle lorsqu’ils s’attachent à définir leurs orientations face à l’État. Il est heureux qu’ils recueillent les avis des mouvements populaires, eu égard à leur démarche. Mais consulter, ce n’est pas définir ensemble des objectifs et des stratégies.

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“Faut qu’on parle” Saison 2

La Martinique entre dans la conversation nationale du 1er octobre au 22 novembre 2025

Une grande initiative citoyenne pour retisser le lien social, du 1er octobre au 22 novembre 2025

Après le succès de sa première édition en 2024, l’opération « Faut qu’on parle », portée par le Fonds Bayard–Agir pour une société du lien, revient cette année avec une ambition renforcée : inviter les citoyens à se parler vraiment. Et pour la première fois, la Martinique rejoint pleinement cette initiative nationale, grâce à la mobilisation d’associations locales.

Parler pour mieux s’écouter

Le principe est simple : deux personnes aux opinions opposées sont mises en relation pour une conversation de deux heures, en face à face ou en ligne, autour de sujets qui divisent souvent. Objectif : apprendre à s’écouter sans chercher à convaincre, redécouvrir le plaisir du dialogue et lutter contre la polarisation qui fragilise la société.

L’expérience repose sur une plateforme en ligne, www.fautquonparle.org. Après inscription, chaque participant remplit un questionnaire sur des sujets de société, et un algorithme se charge de trouver le binôme idéal : quelqu’un qui pense différemment, mais avec qui la discussion peut être constructive.

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Dans l’enfer de Gaza

— Par Gary Klang —

Comme tous les enfants du monde
Insouciants et rieurs
Perdus dans l’océan des rêves
Les enfants de Gaza aimeraient bien jouer
Les pieds couverts de sable
Et la tête dans les étoiles

Mais comment jouer me direz-vous
Lorsque l’avenir se confond avec un éternel présent de décombres et de morts

Les enfants de Gaza n’écouteront plus le chant joyeux des tourterelles
Remplacé par le bruit des obus et des chars
Le sifflement des balles

Alors
Au lieu de jouer
Comme tous les enfants du monde
Les enfants de Gaza pleurent amèrement leurs morts et leurs blessés
Le cœur plein de tristesse et d’incompréhension

Ils se demandent
Qu’avons-nous fait pour mériter tant de violence et tant de haine

Pourtant
Ils accueilleraient bien volontiers ces hommes en jaune
Les bras ouverts
Le cœur offert
Et jouiraient avec eux de la splendeur du monde

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« J’accuse »

« Si, par la simple force du nombre, une majorité pouvait priver une minorité d’un droit constitutionnel clairement défini, cela pourrait, au point de vue moral, justifier une révolution. »

(Abraham Lincoln, discours inaugural du 4 mars 1861)

Par Robert Lodimus

« Les Blancs débarquent », dirait l’historien Roger Gaillard. En attendant, la barque de la société haïtienne continue à dériver vers les rapides d’un désastre politique, d’une catastrophe économique et d’une péripétie financière avec des conséquences, – quoique prévisibles –, difficilement réparables. Le choc engendrera un niveau de destruction physique et de dérangement psychologique cent fois supérieur aux malheurs et aux détresses provoqués par le séisme du 12 janvier 2010, où plus de 300 000 mille compatriotes furent écrasés et ensevelis sous des blocs de béton armé. Nous ne sommes pas des prophètes de fatalité. Certains d’entre vous qui lirez ce texte réagiront probablement comme les individus qui se moquaient des avertissements prophétiques de Noé, le personnage de l’Ancien Testament. Et pourtant, le déluge arriva. Selon la légende, le récit hagiographique, les «Thomas » furent tous noyés sous les eaux de la colère et de la malédiction des cieux.

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La stratégie d’évitement du peuple

— Contre chroniques d’Yves-Léopold Monthieux —

De l’autonomie, l’indépendance ou le système actuel, il serait trop simple de demander franchement à la population lequel des trois statuts politiques ils souhaiteraient pour la Martinique ? En effet, chacun sait confusément que les Martiniquais ne veulent pas distendre ou rompre les liens institutionnels avec la France. Dès l’an 2001, dans mon ouvrage Le Refus du débat institutionnel, j’avais perçu le souci des partis de gauche d’éviter de faire appel sur le sujet à l’expression populaire, à moins de le faire de façon parcimonieuse et précautionneuse

La peur du référendum par les élites.

Aussi, un référendum a toujours fait peur à la minorité active d’extrême-gauche ou même d’extrême-droite. D’où la stratégie d’évitement ou de contournement de l’électeur qui n’a pas été sans efficacité sur le plan électoral. Elle a permis à des autonomistes et indépendantistes de monopoliser le pouvoir et d’administrer l’assimilation depuis bientôt 50 ans. Sur le plan statutaire elle avance à petits pas de manière plus insidieuse et à coup de votations et de conciliabules. Voilà des partisans de la rupture qui n’ont pas réussi à rompre, et des anti-assimilationnistes conduits à gérer l’assimilation.

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