— Par Nabil Wakim —
Entretien« Chaleur humaine ». L’idée que l’innovation nous sauvera de l’épuisement des ressources et des changements climatiques est une illusion dangereuse, prévient l’ingénieur Philippe Bihouix, qui appelle à multiplier les démarches « low-tech » et à privilégier la sobriété.
C’est la conviction de nombreux décideurs : dans le combat mondial contre le changement climatique, l’innovation technologique est une des clés de la réussite pour faire baisser nos émissions de gaz à effet de serre. Pour Philippe Bihouix, au contraire, cette fuite en avant technologique ne nous sauvera pas, et il est urgent d’imaginer un monde entretenant un autre rapport à l’innovation. Ingénieur, il a notamment écrit en 2014 L’Age des low tech. Vers une civilisation techniquement soutenable (Seuil) et vient de publier, avec Sophie Jeantet et Clémence de Selva, La Ville stationnaire (Actes Sud, 352 pages, 23 euros), un ouvrage consacré à la question de l’étalement urbain.
Ce diplômé de l’Ecole centrale de Paris est aujourd’hui directeur général d’AREP, la plus grande agence d’architecture de France, filiale de la SNCF Gares & Connexions, qui réalise des infrastructures et des projets urbains à l’échelle mondiale.