— Par François Cusset (Historien des idées) —
Un Hibernatus à cheveux longs congelé dans les années 1970, enfin sorti de la glace ce printemps, n’y comprendrait strictement rien. Et, face aux slogans rebelles et aux tenues excentriques de ses nouvelles sentinelles, la bourgeoisie à l’ancienne y perdrait son latin, et n’y reconnaîtrait plus les siens.
Car si elle n’exhalait pas une violence idéologique (et même, ici ou là, bien réelle) aux relents fétides, l’interminable opposition au mariage pour tous aurait quelque chose de surréaliste, quelque part entre le Père Ubu de Jarry et Un mot pour un autre de Jean Tardieu.





Est-il possible d’envisager des réparations financières pour les crimes commis lors de l’esclavage ? En décrétant que «l’histoire ne peut pas faire l’objet d’une transaction», François Hollande vient de répondre négativement à cette question, le 10 mai, lors de la journée de commémoration de l’abolition de l’esclavage. La formule est habile. Pourtant, si l’on regarde les choses de plus près, la question est plus complexe, et ne peut être évacuée aussi facilement. Christiane Taubira, qui est à l’origine de la loi de 2001 reconnaissant la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité, et instituant la journée du 10 mai, a eu raison de corriger immédiatement le tir présidentiel, en évoquant dès le lendemain la nécessité de réfléchir à des formes de politique foncière et de redistribution des terres en faveur des descendants d’esclaves dans les territoires français d’outre-mer. 
















