— Propos recueillis par Benoît Hopquin —
La réparation du préjudice lié à l’esclavage a récemment resurgi dans le débat national, notamment quand le Conseil représentatif des associations noires (CRAN) a déposé plainte contre la Caisse des dépôts et consignations, le 10 mai. Le CRAN estime que l’institution a tiré un profit indu, au XIXe siècle, de l’abolition de l’esclavage en Haïti, laquelle avait donné lieu à des « réparations » financières versées à d’anciens propriétaires d’esclaves et de terres. Pap Ndiaye, professeur d’histoire nord-américaine à Sciences Po et auteur de La Condition noire, s’interroge sur le sens qu’il convient de donner à ce débat aujourd’hui.
La loi Taubira de 2001 a reconnu les traites et les esclavages comme un crime contre l’humanité. Aujourd’hui, le CRAN et son président, Louis-Georges Tin, demandent réparation financière pour les descendants d’esclaves. Qu’en pensez-vous ?














« J’appartiens à la race blanche, vous appartenez à la race noire. » Ainsi Eric Zemmour traçait-il, en novembre 2008, sur Arte, une ligne de démarcation entre lui et son interlocutrice, la militante antiraciste Rokhaya Diallo. L’écrivaine Nancy Huston et le biologiste Michel Raymond (CNRS) viennent aimablement d’offrir au polémiste, cinq ans plus tard, une formidable caution scientifique et intellectuelle.

Que nous soyons tous différents, selon nos origines, nos conceptions politiques, religieuses, idéologiques, nos âges ou nos expériences diverses, quoi de plus normal dans toute société démocratique ? Mais il arrive que les démocraties se perdent, dans des expériences négatives. Cela se produit lorsque nous oublions le sens du bien commun, surtout quand l’Etat et les partis politiques n’ont guère le souci d’un sens plus élevé de la politique. C’est ce qui s’est produit avec la tragédie de la chlordécone. Des intérêts particuliers ont prévalu sur le bien public. Il appartient donc aux différentes composantes de la société civile de se révolter et de réaffirmer le sens du bien public c’est-à-dire de l’intérêt général. Telle la tache de l’heure, celle qui nous dicte de manifester le premier juin contre la reprise de l’épandage aérien. Et nous devons le faire pour plusieurs raisons :

