— Par David Graeber —
«On the Phenomenon of Bullshit Jobs»: «Sur le phénomène des jobs à la con». C’est le titre de l’article mis en ligne par David Graeber à l’été 2013.
Dans les années 30, John Maynard Keynes avait prédit que, à la fin du siècle, les technologies seront suffisamment avancées pour que des pays comme le Royaume Uni ou les Etats Unis envisagent des temps de travail de 15 heures par semaine. Il y a toutes les raisons de penser qu’il avait raison. Et pourtant cela n’est pas arrivé. Au lieu de cela, la technologie a été manipulée pour trouver des moyens de nous faire travailler plus. Pour y arriver, des emplois ont du être créés et qui sont par définition, inutiles. Des troupes entières de gens, en Europe et en Amérique du Nord particulièrement, passent leur vie professionnelle à effectuer des tâches qu’ils savent sans réelle utilité. Les nuisances morales et spirituelles qui accompagnent cette situation est profonde. C’est une cicatrice qui balafre notre âme collective. Et pourtant personne n’en parle.
Pourquoi donc, l’utopie promise par Keynes – et qui était encore attendue dans les années 60 – ne s’est jamais matérialisée?

Bonvini ek lonnè respé ba zott toutt ki vini adan konsitt tala ki ka woulé pou rann péyi Matnik pli djok. Nou ké gadé wè, dabò pou yonn, sa KTKZ yé. Pou dé, asou ki sa pawol KTKZ ké woulé jòdi a.
« Quelques mots écrits pour dire psy »
Un développement durable doit répondre à nos besoins présents, sans que cela empêche les générations futures de répondre aux leurs. Le développement durable gaspille-t-il des ressources de l’environnement ?
Tout récemment j’ai écouté, rien que des lèvres d’une enseignante de la matière, que l’histoire n’a besoin que de la mémoire ». Une affirmation pareille m’a rappelé que pour Hérodote, reconnu comme le « père de l’historiographie », tout au moins dans le monde occidental, les dites Histoires –dont le titre signifie en grec « recherche ou quête- avaient pour but de faire connaître les mœurs et les traditions du « monde antique » objet de ses études, et d’abonder sur les conflits armés entre ces peuples, leurs causes et les arguments des parties. Il ne s’agissait pas de recueillir des événements pour leur ultérieur apprentissage par cœur, mais il faisait appel à une morale ou à un enseignement pour comprendre le présent et tenir en considération sa signification fondamentale pour une projection vers le futur. Si l’on passe revu des cultures anciennes, telles celles de la Chine ou de l’Inde, ni Confucius ni Bouda, associés à l’histoire de ces civilisations, n’insistent sur les données et les chiffres, les noms et les relations de faits, parce que ce n’est pas la mémorisation ce qu’a prévalu dans leurs discours mais l’analyse et le raisonnement dérivés de leurs légendes et une sorte de réalité mythique liée à la pensée et à la sensibilité des ancêtres.
Malgré tout ce qu’on peut lui reprocher, la presse écrite est une composante fondamentale de notre espace public, et donc de notre démocratie. On peut faire à la presse écrite beaucoup de reproches et en plus, elle collectionne les handicaps.
« Yéro, élève en CAP menuiserie au lycée Léonard de Vinci (75015), en rétention depuis le 25 octobre » Yéro Sall, lycéen d’origine mauritanienne, mineur isolé étranger, a été arrêté le 25 octobre, alors qu’il rentrait tranquillement chez lui. Il est depuis en rétention. Son délit ? Double selon la préfecture : un premier délit serait en effet d’être majeur, d’avoir 23 ans au lieu des 17 ans qu’il déclare.
Au cours de la Première Guerre mondiale, des centaines de milliers de soldats « indigènes » sont venus, de gré ou de force, se battre pour leur colonisateur et ont largement payé le prix du sang. Le réalisateur et écrivain Mehdi Lallaoui, connu pour ses films et ouvrages sur la colonisation et l’immigration, apporte, avec un livre et un documentaire, une précieuse pierre au travail de reconnaissance de ces relégués de l’histoire.
Avec leur ouvrage Main basse sur la culture, les journalistes Michaël Moreau et Raphaël Porier
nous entraînent dans les arcanes de la marchandisation de la culture.
« Quelques mots écrits pour dire psy »
Ils influencent les politiques et ont remplacé philosophes, sociologues et historiens pour expliquer le monde. Daniel Cohen et Marcel Gauchet s’interrogent sur leurs pouvoirs, leurs mérites et leurs limites.
Quelque chose ne tourne pas rond chez les garçons. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : au collège, ils représentent 80 % des élèves sanctionnés tous motifs confondus, 92 % des élèves sanctionnés pour des actes relevant d’atteinte aux biens et aux personnes, ou encore 86 % des élèves des dispositifs Relais qui accueillent les jeunes entrés dans un processus de rejet de l’institution scolaire. Tous ces garçons ont-ils des problèmes, des troubles du comportement et/ou de l’apprentissage ? Eh bien non, loin s’en faut. Des travaux récents1 montrent que leurs transgressions et leurs difficultés scolaires sont, le plus souvent et quelque soit leur milieu social d’origine, des conduites liées à la construction même de leur identité masculine.
De la résilience individuelle à la résilience collective
Entre souffrance et engagement
Sanofi espère commercialiser au deuxième semestre 2015 le premier vaccin contre la dengue, maladie qui affecte 50 à 100 millions de personnes dans le monde.
Il y a 60 ans commençait la guerre d’Algérie. Une guerre contre la puissance coloniale française qui a duré près de huit ans, pour s’achever le 3 juillet 1962 avec l’indépendance du pays.
REPORTAGE – « Absorber l’horreur » de la mort pour rendre un corps serein et apaisé à la famille du défunt : c’est le quotidien de Léa, 38 ans, thanatopracteur en région parisienne. LeJDD.fr a passé une journée à ses côtés.
Depuis la thèse d’Etat d’Alain-Philippe BLERALD sur « L’histoire économique de la Guadeloupe et de la Martinique » (édit. Karthala, 1986), la critique de « l’économie de comptoir » et la réflexion sur les stratégies de développement en Martinique ont fait l’objet, de façon centrale ou connexe, de nombreux travaux, articles et colloques. Ils faisaient écho aux interrogations, dès les années 1960, des déçus de la Départementalisation, à celles aussi, à partir années 1990, des insatisfaits de la Décentralisation. Le débat sur ces deux sujets fortement corrélés est par conséquent loin d’être nouveau. Mais alors, qu’est-ce qui justifie que deux universitaires ès qualités, Kinvi LOGOSSAH et Hector ELISABETH, dans un texte intitulé « Plaidoyer pour une autre stratégie de développement à la Martinique » publié récemment sur le site Politique publique (09/10/2014) insinuent d’une manière aussi équivoque le contraire ? Troublante aussi cette quasi-simultanéité entre la sortie de ce texte et l’annonce deux jours après, lors de la rentrée politique du PPM, de ce thème comme un des trois axes politiques de ce parti.
Victor Hugo passe pour être l’auteur de l’observation selon laquelle « l’amour des Anglais pour la liberté se complique d’une certaine acceptation de la servitude d’autrui. » Si l’on réclame des preuves, c’est du côté de Domenico Losurdo qu’il faut se tourner, avec cette Contre-histoire du libéralisme qui paraît aux éditions La Découverte, traduction bienvenue d’un ouvrage italien, paru en 2006 aux éditions Laterza. Le philosophe d’Urbino, spécialiste de Hegel, nous y propose une enquête attentive sur les angles les moins flatteurs du libéralisme réel. Il insiste en particulier sur la permanence massive de pratiques attentatoires à toute liberté, dans les sociétés britanniques et américaines des XVIIIe et XIXe siècles.
L’atelier d’étude du créole martiniquais sous l’égide du Centre International de Recherches d’Echanges de Coopération Caraïbes Amériques (CIRECCA), poursuit ses activités avec cette année, une nouveauté quant à son organisation.