ICI : Pénurie d’eau à La Martinique
Comment se laver régulièrement les mains, comment assurer l’hygiène, la sienne, celle de sa famille et de son domicile, comment rendre décent et supportable le confinement lorsque l’eau ne coule plus au robinet, qu’il est recommandé de se laver régulièrement les mains en un « geste-barrière » responsable et citoyen ? S’il en était besoin, la fiction nous rappellerait combien l’eau est le principe de toute vie, individuelle et collective. Combien elle est nécessaire, en tout temps, mais plus encore en ces jours sombres que nous vivons : nous avons pu revoir récemment à la télévision les films « Jean de Florette » et « Manon des Sources », inspirés de l’œuvre de Marcel Pagnol, où l’on nous montre comment le manque d’eau peut être mortel, et comme le tarissement des fontaines peut vite engendrer la colère et la panique de tout un village…
Extraits du journal France-Antilles Martinique
Depuis lundi, l’une des préoccupations quotidiennes des habitants touchés de plein fouet par les coupures d’eau est de s’approvisionner en eau. Certains vont à la rivière ou chez des proches, remplir des bouteilles et autres bidons.

Incités par le gouvernement à se confiner dans l’Hexagone, les étudiants ultramarins logés dans les résidences du CROUS vont payer un loyer, contrairement à ceux qui ont pu regagner le domicile familial. Des dispositifs viennent en aide à ceux qui disposent de faibles ressources, boursiers ou non.
Détecté pour la 1ère fois à Wuhan en Chine en décembre 2019, le
La crise sanitaire liée au Covid-19 que nous traversons affecte toutes les régions, tous les territoires. Pour autant, les chiffres publiés récemment par les autorités montrent une « surmortalité exceptionnelle » dans le département de la Seine-Saint-Denis. Ces chiffres doivent encore faire l’objet d’analyse mais ils nous mettent en colère.
Le village amérindien de Cécilia sur la commune de Matoury (10 km de Cayenne) en Guyane a été mis en quarantaine par un arrêté du préfet suite à la découverte d’un «
Pour les scientifiques, il est désormais acquis que le Covid 19 n’a ni frontière, ni ethnie, ni classe sociale de préférence ; la pauvreté est son lit de prédilection !
Parce qu’il est toujours bon d’écouter tous ceux qui sont concernés… Voici quelques extraits de la presse antillaise de ces derniers temps.
Grâce à une prise de conscience précoce du danger et à la discipline de la population, le pays déplore quarante fois moins de morts que son voisin espagnol.
La proportion des Noirs emportés par l’épidémie dépasse de beaucoup leur part dans la population. En cause, des professions plus exposées et plus de précarité.
«L’urgence est de poursuivre cet effort pour qu’il soit salutaire», explique Pierre-Louis Druais, médecin et membre du Conseil scientifique.
« Le Prix de la dignité », c’est le nom du rapport choc qu’Oxfam vient de sortir. L’ONG y anticipe un basculement massif dans la misère à travers le monde, suite à l’épidémie du coronavirus. Ce prix de la dignité, c’est celui à payer d’urgence au niveau de la communauté internationale pour faire face à une spirale vertigineuse, de nature à enraciner les pays pauvres dans le sous-développement… Un demi-milliard de personnes supplémentaires pourraient basculer dans le dénuement. À l’approche de réunions décisives qui auront lieu la semaine prochaine entre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international et entre ministres des Finances du G20, les pays riches sont au pied du mur.
La Martinique médicale serait en perdition, pas seulement pour cause de covid-19. Dans la situation d’abandon où elle serait laissée par la France, seule Cuba serait en mesure de la sauver. Est-ce une nouvelle déclinaison du célèbre cri de guerre Hasta la victoria siempre ?
Durant le week-end pascal, la Guadeloupe va mettre en place un « couvre-feu diurne », afin de dissuader tout rassemblement.
Dans les départements d’Outre-mer, le nombre de patients atteints du Covid-19 semble stagner. Néanmoins, l’inquiétude de voir un pic épidémique arriver est omniprésente dans ces territoires encore moins bien dotés que les hôpitaux métropolitains.
Comme quelques grands patrons hier empressés subitement, devant la crise des gilets jaunes, de payer davantage d’impôts, Hayot à l’image du groupe L’Oréal en France mobilisant une de ses usines pour produire du gel alcoolique, a décidé, face à la crise du Covid 19 en Martinique, et devant l’arrêt de sa production de rhum (comme les autres distilleries), de fournir au personnel de santé, de l’armée, de la gendarmerie…quelques 10 000 litres de solutions hydro-alcoolique. Un « cadeau » doublé à la fois d’un prêt de véhicules au personnel de santé, en cette absence massive de location de véhicules, et d’une commande de 1 350 000 masques pour les soignants de Martinique, Guadeloupe, Guyane et Réunion. Bravo et quel geste !
— Par Daniel M. Berté —
— Par The Conversation France —
Le département d’Outre-mer, habituellement confronté à une situation sociale précaire, doit supporter les conséquences du confinement, au niveau tant économique que social. 
Le produit intérieur brut (PIB) français a plongé d’environ 6% au premier trimestre 2020, plombé par l’épidémie de Covid-19 qui a mis une grande partie de l’économie à l’arrêt, selon une estimation publiée mercredi par la Banque de France.
La propagation du Covid-19 est redoutée sur cette île de l’océan Indien, dont les infrastructures médicales sont insuffisantes et où l’habitat est précaire pour une grande partie de la population L e premier cas de Covid-19 à Mayotte a été identifié le 14 mars. Il s’agissait d’un voyageur de retour de l’Oise. Trois jours après, le 17 mars, l’île était placée en connement, tout comme le reste du territoire français. Cette mise en connement intervenue très tôt dans la chronologie de l’épidémie a probablement permis d’éviter, à ce stade, le tant redouté dans ce département de 279 000 habitants sous-équipé médicalement au regard de la moyenne nationale, où 84 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, où quatre logements sur dix sont des constructions précaires et trois sur dix n’ont pas accès à l’eau courante. « tsunami sanitaire »
Durant la première semaine de confinement, les ventes de papier toilette ont bondi de 22 % en France et les rayons ont été pris d’assaut, certains clients en venant aux mains pour s’arracher les derniers rouleaux. Le papier toilette est pourtant une invention relativement récente.

Négligé en temps normal, le travail des caissières et des soignants revient sur le devant de la scène. Analyse de Sandra Laugier est philosophe, professeure à l’université Paris-I Panthéon-Sorbonne, spécialiste de philosophie du langage et de philosophie morale. Elle a codirigé récemment « Le Pouvoir des liens faibles » (éd. CNRS, 2020).